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wild hunt (thomoz)
Jeu 25 Jan 2018 - 0:53
Bon. On y est. La tension est palpable. L’ambiance électrique. Muff assis sur les marches en colimaçon qui vont à l’étage, la tête inclinée sur le côté, à se demander ce que peut bien être en train de foutre son patron. Et c’est quoi ses deux immondes gants jaunes criards à ses mains ? Encore un truc qu’il a ramené du côté moldu, ça. Cela dit, il n’est pas contre tout ce qui vient du côté moldu, Muff. Il aime assez le canard du même jaune en plastique avec lequel il joue quand il prend des bains avec son patron. Oué il prend des bains avec son patron, dans la baignoire à pattes de lion à l’étage. L’occasion de s’faire curer les oreilles, couper les griffes et masser les coussinets (et le gras du bide), alors il dit jamais non Muff. Des goûts de luxe ce chien. Pas comme le dit patron qui vient d’atteindre sa limite en terme de milieu de vie dégueulasse. Alors c’est l’heure d’un événement qui doit arriver tous les deux mois et qui reste surprenant pour le carlin. Le ménage.
Non, pas de magie. Pour une raison des plus originales dans le monde sorcier. Mais d’où il vient Oz, avant Durmstrang, c’est plutôt mal vu la facilité, et l’évitement de l’effort. C’est resté coincé dans un coin de son crâne. Comme un paquet d’autres trucs d’ailleurs. Celui auquel il est le plus enclin Oz. Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n'y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas. (Ecclésiastes 9 :10) Encore. Toujours. Alors il délaisse sa baguette là où il l’a oublié, et use de ses mains. Pour virer les piles de fringues qui s’amoncèlent sur les fauteuils et le canapé qui font face à l’âtre éteint de la cheminé. Pour dégager les assiettes crades de la table basse en bois sombre et usée de ses pompes qu’en heurte le bois trop souvent. Pour repousser les chaises sous la table, sans cesse déplacées par Muff qui a toujours pas compris qu’il avait les plis du dos qui raccrochent dans les barreaux quand il passe en dessous. Table aussi jonchée de cadavres pas propres de plats divers et variés, servant plus de plan de travail au milieu de la cuisine que de table à manger. Tout le temps en train de bouffer dans le fauteuil au cuir brun élimé à droite de la cheminée. Il passe sa vie dans ce fauteuil de toute façon. Cela dit faut aussi songer à passer un coup de balais dans cette zone d’ailleurs, doit y avoir de la miette. Dans le poil du tapis en peau d’ours. Ça va être joyeux à nettoyer tout ça. AAAAAAAh ! Y en a partout. Et à faire des allers-retours entre salon et cuisine/salle à manger, il manque de se brouter dans les trois marches qui séparent l’un de l’autre, salon étrangement plus bas d’une cinquantaine de centimètres. C’est complètement con de monter trois marches pour rentrer dans sa « cabane », d’arriver dans la cuisine et d’en redescendre trois pour aller dans le salon. Sont chelous les architectes. N’empêche que ce n’est pas la première fois qu’il manque de se tuer dans ces trois stupides marches. Et le risque sera accru ce soir.
Oué , nan, c’est pas que pour son propre confort qu’il s’est mis en tête de remettre de l’ordre dans son joyeux bazar et qu’il s’évertue maintenant à décoller la graisse froide et sèche de ses assiettes. Y a l’ami Thomas qui passe. Pas qu’il soit très à cheval sur l’hygiène de concierge, m’enfin ils n’allaient pas non plus s’installer sur une pile de fringues puants entre des plats tout autant mal odorants pour picoler un coup. C’est un euphémisme. C’est précisément pour ça que le dénivelé entre les deux pièces allait être dangereux. Meh. Tant pis. Ce sont des types qui aiment vivre dangereusement (haha). En relevant le nez vers la vitre encrassée au-dessus de l’évier, il aperçoit une ombre dans le parc, surement le dit concierge. Oué, nan, ça par contre, ses vitres crades, il les laisse crades Oz. Pas par flemme, mais il s’en fout plutôt de voir l’extérieur, et il a pas des masses envie qu’on voit c’qui s’passe à l’intérieur (jamais rien de grave que l’on se rassure). Il finit par délaisser la vaisselle pas finit (on finir demain) en l’état, l’arrivée imminente de Thomas confirmé par Muff qui se dandine devant la porte d’entrée, prêt à accueillir le semi-vamp’ comme il se doit quand on est un bon chien. Alors il pousse le battant pour laisser la bestiole sortir et aller saluer Thomas, faisant de même en balançant ses splendides gants jaunes dans l’évier. A côté plutôt. Tant pis. « Bonsoir l’ami. » Oué, ça le fait marrer de parler quelque peu formellement au concierge qui doit s’exprimer encore plus mal que lui en temps normal.
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Re: wild hunt (thomoz)
Jeu 25 Jan 2018 - 12:16
Ma main referme soigneusement la porte de la grande vitrine, sur laquelle sont exposées les coupes de Quidditch et autres récompenses sportives remportées par les équipes de l'université. Je venais de passer trois bonnes heures à les faire reluire, au point d'en avoir des douleurs aux poignets dignes de mes pires périodes de disette sexuelle.
Cela dit, j'estimais que ce genre d'effort valait le coup. Voir briller tous ces machins me procurait un étrange sentiment de satisfaction... J'étais sans doute aussi refait que les bonnes femmes que l'on voit à la téloche, dans les publicités pour un produit ménager.
Et on pouvait critiquer autant qu'on voulait mon efficacité en terme de rapport aux élèves, mais pour ce qui était de briquer des trucs, je n'étais pas le dernier. C'était ma petite fierté à moi.
Je retournais donc à ma piaule habité par le sentiment du travail bien fait. Et en sueur. Comme toujours, la soirée promettait d'être longue. J'avais néanmoins prévu de passer un moment avec mon vieux complice Oz et cette perspective me réjouissait assez.
Le garde chasse et moi, on s'entendait bien et ça n'était rien de le dire. Je ne saurais pas comment l'expliquer, mais on était un peu le même genre d'homme, chacun dans son style. Nos histoires étaient veinées des mêmes événements fondateurs... Comme si, en dépit d'une déco intérieure personnalisée, on partageait une charpente commune, pour dire les choses de manière imagée.
Je l'aimais bien, parce-qu'avec lui, je n'avais pas l'impression d'avoir à prouver quoi que ce soit, ni à me légitimer d'exister. C'était pas grand chose et pourtant, ça faisait tout.
Bref, tout ça pour dire que j'étais content.
Après une douche bien mérité, je passe en mode chill : un vieux jean, un sweat et c'est marre. Au dehors, la nuit est tombée depuis un moment. C'est encore l'hiver. Je pars en direction de la carrière, un pack de bière à la main et la cigarette au bec. Le temps est doux, c'est pas désagréable... Y'a Clarice qui me suit de loin, en train de dandiner du cul parce-qu’elle est encore en chaleur, cette petite morue.
En parlant de bestiole : Muff vient m'accueillir, après que je sois rentré dans le périmètre du maître des lieux. Je pose mon pack, juste le temps de lui gratter l'oreille, tandis que Clarice s'éloigne d'un air mauvais. Les chiens, c'est pas son truc... Même si on ne peut pas dire que celui-ci ait l'air très menaçant. Cette chatte n'aime pas grand monde de toute façon.
« Salut Oz.
Je réplique, au moment d'entrer. Mon regard balaye l'espace, tandis que mes yeux se réhabituent à la lumière ambiante, les paupières un peu plissées.
« J'ai ramené une copine.
Fais-je en brandissant le pack de bière.
« Et sa petite sœur.
J'ajoute en montrant, cette fois-ci, un pochon d'herbe acheté un peu plus tôt à Malcom. Il arrivait parfois des moments dans la vie, où un homme ressent le besoin de s'exprimer comme un gros beauf. C'était un peu mon cas en arrivant. Heh, fallait bien que je me détende de la journée.
« T'étais en train de ranger ton palace ?
Je demande, tout en allant poser le pack sur la table la plus proche. Je profite ensuite de mes mains libres pour écraser mon mégot dans mon cendrier portatif et ranger le tout dans ma poche.
Ça sentait le stade du « pré-rangement » à plein nez... Quand on fait des piles de trucs « à trier » dans les coins, en vue de passer un coup de propre au milieu.
Cela dit, j'estimais que ce genre d'effort valait le coup. Voir briller tous ces machins me procurait un étrange sentiment de satisfaction... J'étais sans doute aussi refait que les bonnes femmes que l'on voit à la téloche, dans les publicités pour un produit ménager.
Et on pouvait critiquer autant qu'on voulait mon efficacité en terme de rapport aux élèves, mais pour ce qui était de briquer des trucs, je n'étais pas le dernier. C'était ma petite fierté à moi.
Je retournais donc à ma piaule habité par le sentiment du travail bien fait. Et en sueur. Comme toujours, la soirée promettait d'être longue. J'avais néanmoins prévu de passer un moment avec mon vieux complice Oz et cette perspective me réjouissait assez.
Le garde chasse et moi, on s'entendait bien et ça n'était rien de le dire. Je ne saurais pas comment l'expliquer, mais on était un peu le même genre d'homme, chacun dans son style. Nos histoires étaient veinées des mêmes événements fondateurs... Comme si, en dépit d'une déco intérieure personnalisée, on partageait une charpente commune, pour dire les choses de manière imagée.
Je l'aimais bien, parce-qu'avec lui, je n'avais pas l'impression d'avoir à prouver quoi que ce soit, ni à me légitimer d'exister. C'était pas grand chose et pourtant, ça faisait tout.
Bref, tout ça pour dire que j'étais content.
Après une douche bien mérité, je passe en mode chill : un vieux jean, un sweat et c'est marre. Au dehors, la nuit est tombée depuis un moment. C'est encore l'hiver. Je pars en direction de la carrière, un pack de bière à la main et la cigarette au bec. Le temps est doux, c'est pas désagréable... Y'a Clarice qui me suit de loin, en train de dandiner du cul parce-qu’elle est encore en chaleur, cette petite morue.
En parlant de bestiole : Muff vient m'accueillir, après que je sois rentré dans le périmètre du maître des lieux. Je pose mon pack, juste le temps de lui gratter l'oreille, tandis que Clarice s'éloigne d'un air mauvais. Les chiens, c'est pas son truc... Même si on ne peut pas dire que celui-ci ait l'air très menaçant. Cette chatte n'aime pas grand monde de toute façon.
« Salut Oz.
Je réplique, au moment d'entrer. Mon regard balaye l'espace, tandis que mes yeux se réhabituent à la lumière ambiante, les paupières un peu plissées.
« J'ai ramené une copine.
Fais-je en brandissant le pack de bière.
« Et sa petite sœur.
J'ajoute en montrant, cette fois-ci, un pochon d'herbe acheté un peu plus tôt à Malcom. Il arrivait parfois des moments dans la vie, où un homme ressent le besoin de s'exprimer comme un gros beauf. C'était un peu mon cas en arrivant. Heh, fallait bien que je me détende de la journée.
« T'étais en train de ranger ton palace ?
Je demande, tout en allant poser le pack sur la table la plus proche. Je profite ensuite de mes mains libres pour écraser mon mégot dans mon cendrier portatif et ranger le tout dans ma poche.
Ça sentait le stade du « pré-rangement » à plein nez... Quand on fait des piles de trucs « à trier » dans les coins, en vue de passer un coup de propre au milieu.
- InvitéInvité
Re: wild hunt (thomoz)
Jeu 25 Jan 2018 - 20:58
Thomas est définitivement un homme prévenant. Il vient jamais les mains vides quand on l’invite, et il est toujours très bien accompagné. Enfin du point de vu tout à fait subjectif d’Oz, qui voit ses soupçons de soirée à hauts risques confirmés. Les bières, l’herbe, et puis les alcools un peu plus forts qu’attendent bien sagement dans un coffre dans un coin. Calé en dessous d’une fenêtre. Une histoire d’air chaud qui monte, d’air froid qui descend, comme ça il reste à une température convenable le coffre. Même quand le feu gronde dans la cheminée, comme maintenant, et comme à peu près tout le temps. Question d’habitude. « Très charmantes tes amies. Comme toujours. » Il fait gaffe à ce que le chien rentre avant de refermer la porte, sinon il va encore bouder toute la soirée. Notez que dans les nombreux points commun entre les deux hommes en présence, celui d’avoir des animaux de compagnie plutôt casse burne était assez notable. Peut-être dévoilant la nature quelque peu laxiste de leurs patrons. Anyway.
Si Oz avait eu un minimum de culture générale, il aurait peut-être fait référence à Sherlock Holmes en réponse à la réflexion avisée de Thomas. Ironiquement, hein. Ou alors à Captain Obvious. Mais il ne connaissait ni l’un ni l’autre, ni d’Eve, ni d’Adam (par contre des deux-là, il en avait grave soupé. Tout ça pour une pomme. C’est dégueulasse les pommes en plus. Une banane j’dis pas. Ou de l’ananas. Mais une pomme. Osef.) « Ouais ça commençait à devenir franchement crade dans le coin. Ça va le nez ? » Autant lui il est habitué à vivre dans ses odeurs et celles de Muff, autant le concierge nettement moins. Et pi’ il est censé avoir les sens décuplés nan ? L’odorat aussi ? Ptn il sait vraiment rien Oz. Va falloir qu’il fasse l’effort de se renseigner de temps en temps quand même. « T’façon la marie-jeanne ça dissipe les odeurs.» Non, c’est faux, ça pue juste davantage que le reste. Tant pis, hein.
Il demande pas la permission de servir Oz, et le fait simplement, ses énormes bagues aux doigts comme décapsuleur (la seule raison de leur présence en vrai mais chut). En temps normal, enfin avec n’importe qui d’autre, il aurait eu un minimum de civilité, mais pas avec Thomas. Ça fait un bail qu’ils s’embarrassent plus de ce genre de trucs entre eux. Et ça ne choquerait aucun des deux que l’un deux s’éclipse à l’étage en annonçant j’vais chier. Ils poussaient peut-être le décontract’ un peu loin, mais le vivaient très bien. Sa binouze entamée à la main, il va récupérer des paquets des gâteaux secs dans les placards avant d’inviter son convive à aller s’installer au salon, « Après toi très cher. » même si faut foutre la pile de fringues par terre pour pouvoir s’installer sur le canap’. Ce qu’il fait sans plus de cérémonie, pose la bouffe et sa bière sur la table basse en prévention de l’arrivée imminente de Muff sur ses genoux. Le temps de bien s’caler entre deux coussins, le chien entre les cuisses (chut) et la bière qui retrouve le chemin de sa main. « Et toi t’es toujours à la rue ? »
- InvitéInvité
Re: wild hunt (thomoz)
Ven 26 Jan 2018 - 15:29
Mon regard jeté en direction du tatoué, je hausse les épaules en réponse à sa question concernant l’hygiène des lieux. Depuis le temps que je venais ici, je ne m'en formalisais plus. Même si bon... C'était pas toujours le boxon comme ça non plus. Fallait pas exagérer.
Moi, pour le coup, c'était un peu l'inverse : j'étais ordonné comme mec. Je rangeais tout bien, chaque chose à sa place : propre. Pas au point d'être un maniaque de l'ordre, non plus hein... Mais on comprend l'idée.
Je savais même plier les chemises, c'est pour dire... Encore que ça sert à rien parce qu'une chemise, ça se met sur un cintre. Faut pas déconner.
« T’inquiète pas pour ça ma biche.
Je réponds, d'une voix traduisant bien mon indifférence. Et puis quand il parle de l'odeur de l'herbe, je glousse : on va dire ça, ouais.
Je lui proposerais bien de venir jouer les Blanche Neige dans son logis à l'occasion, à Oz. Mais bon... J'ai pas envie de déranger son antre. C'est un peu une bête sauvage cet homme, quelque part. Y'a des trucs qu'on doit laisser tel quel, sans y toucher. Sinon, ça se casse. C'est comme ça.
Du coup, j'accepte juste cet état de fait... Et puis c'est bien.
La manière dont les autres ont envie de vivre, ça ne m'a jamais passionné, faut dire. Sans doute parce qu'on m'a aussi pas mal cassé les couilles dans la vie.
J'imagine.
Bref, sur l'invitation de mon hôte je m'en vais rejoindre le salon, ma bière à la main. Je me fais une place dans tout ce fourbi et profite de ce moment particulier de la journée quand, après en avoir bien chié, tu poses enfin ton cul en sachant que c'est pour un moment. Un genre de râle de contentement s'échappe d'ailleurs du fond de ma gorge, tandis que je me cale.
« Ma piaule est merdique, mais de là à dire que j'suis à la rue, c'est un peu raide.
Je réplique d'un ton léger à la suite de Oz, avant de porter ma bière à la bouche.
« Crécher sur place, c'est pratique, on ne va pas se mentir.
J'ajoute ensuite, en venant appuyer mes avant bras sur mes cuisses, la bière balançant gentiment au milieu. C'était pas qu'une question de travail d'ailleurs : surtout de loyer.
« Mais des fois, je me dis que j'aimerais bien m'extraire un peu de l'université. Y'a des jours, c'est un peu lourd...
Pas besoin de donner des exemples concrets : c'était assez évident. Dès que tu veux ramener quelqu'un chez toi, tout le monde est au courant. Et puis... Je ne sais pas. La vie c'était pas que le boulot. Même quand je suis chez moi, je suis toujours sur place. On peut m'appeler à n'importe quel moment.
« Enfin, on s'en fout. Fais-je, en me redressant un peu sur ma chaise. Je suis pas mécontent d'être là ce soir en tout cas.
Pas mécontent ouais. Esquissant l'ombre d'un sourire, je pose ma bière sur la table basse et commence à organiser mon petit matos : l'herbe, le grinder dans la poche, les feuilles, etc... Et tout en m'affairant, je poursuis la conversation d'un ton tranquille.
« Et toi alors, il t'est arrivé des histoires récemment ?
Moi, pour le coup, c'était un peu l'inverse : j'étais ordonné comme mec. Je rangeais tout bien, chaque chose à sa place : propre. Pas au point d'être un maniaque de l'ordre, non plus hein... Mais on comprend l'idée.
Je savais même plier les chemises, c'est pour dire... Encore que ça sert à rien parce qu'une chemise, ça se met sur un cintre. Faut pas déconner.
« T’inquiète pas pour ça ma biche.
Je réponds, d'une voix traduisant bien mon indifférence. Et puis quand il parle de l'odeur de l'herbe, je glousse : on va dire ça, ouais.
Je lui proposerais bien de venir jouer les Blanche Neige dans son logis à l'occasion, à Oz. Mais bon... J'ai pas envie de déranger son antre. C'est un peu une bête sauvage cet homme, quelque part. Y'a des trucs qu'on doit laisser tel quel, sans y toucher. Sinon, ça se casse. C'est comme ça.
Du coup, j'accepte juste cet état de fait... Et puis c'est bien.
La manière dont les autres ont envie de vivre, ça ne m'a jamais passionné, faut dire. Sans doute parce qu'on m'a aussi pas mal cassé les couilles dans la vie.
J'imagine.
Bref, sur l'invitation de mon hôte je m'en vais rejoindre le salon, ma bière à la main. Je me fais une place dans tout ce fourbi et profite de ce moment particulier de la journée quand, après en avoir bien chié, tu poses enfin ton cul en sachant que c'est pour un moment. Un genre de râle de contentement s'échappe d'ailleurs du fond de ma gorge, tandis que je me cale.
« Ma piaule est merdique, mais de là à dire que j'suis à la rue, c'est un peu raide.
Je réplique d'un ton léger à la suite de Oz, avant de porter ma bière à la bouche.
« Crécher sur place, c'est pratique, on ne va pas se mentir.
J'ajoute ensuite, en venant appuyer mes avant bras sur mes cuisses, la bière balançant gentiment au milieu. C'était pas qu'une question de travail d'ailleurs : surtout de loyer.
« Mais des fois, je me dis que j'aimerais bien m'extraire un peu de l'université. Y'a des jours, c'est un peu lourd...
Pas besoin de donner des exemples concrets : c'était assez évident. Dès que tu veux ramener quelqu'un chez toi, tout le monde est au courant. Et puis... Je ne sais pas. La vie c'était pas que le boulot. Même quand je suis chez moi, je suis toujours sur place. On peut m'appeler à n'importe quel moment.
« Enfin, on s'en fout. Fais-je, en me redressant un peu sur ma chaise. Je suis pas mécontent d'être là ce soir en tout cas.
Pas mécontent ouais. Esquissant l'ombre d'un sourire, je pose ma bière sur la table basse et commence à organiser mon petit matos : l'herbe, le grinder dans la poche, les feuilles, etc... Et tout en m'affairant, je poursuis la conversation d'un ton tranquille.
« Et toi alors, il t'est arrivé des histoires récemment ?
- InvitéInvité
Re: wild hunt (thomoz)
Mer 31 Jan 2018 - 23:24
Ça l’fait doucement rire Oz, littéralement et figurativement, comment ils sont logés dans c’t’école. Sérieusement, cette une putain d’Université censément prestigieuse tout ça tout ça, lui se retrouve dans une cabane (plutôt confort ok) mais genre loin de tout le monde (genre il put le garde-chasse ou bien ? ) et Thomas qui se tape les couloirs à arpenter H24 pour veiller à la bonne tenu des lieux se retrouve limite coincé entre une salle de classe et un placard à balais. C’est pour le folklore ou la haute administration à un clair mépris pour les petits employés ? Cela dit Oz, dans son cas, il s’en tape, il est bien là, mais concernant Thomas … Enfin à sa place, il ferait grave la gueule quoi. « Tu m’étonnes. Et pi’ y a des étudiants partout, ptn. » Vagues restes d’une éventuelle phobie scolaire ? Certainement. D’où que ça lui aille parfaitement la « cabane au fond du jardin ».
Préfère largement rester seul avec son chien, Oz. A bouffer ses gâteaux secs, un pour lui, un pour le gros (et après on s’étonne qu’il ait de plus en plus de plis ce chien) et boire sa bière. Mais pas mécontent non plus quand le camarade Thomas daigne se joindre à ses soirées.
« Putain m’en parle pas… » Qu’il lâche brusquement à la question de Thomas. Comme s’il avait vécus des trucs incroyables. Une vraie épopée. Enfin pour lui s’était presque le cas en fait. Lui qui faisait bien attention à ce qu’il se passe jamais rien. Pour éviter tous débordements. « J’me suis fait limite agressé par la chouette aveugle de Tolkien. Un summerbee. Elle m’a foutu un bordel… » Comme s’il se suffisait pas à lui-même pour ça. Genre son intérieur était parfaitement ordonné quand le volatile a débarqué. « Enfin j’lai soudoyé pour qu’il range mais ça a pas duré longtemps.» Dommage. Il n’a pas fait masses d’efforts pour en fait. La prochaine fois il fera gaffe. Oué, oué, si son cerveau échafaude déjà des plans pour qu’Ayden revienne ranger par ici. Au pire, il peut toujours le menacer. Non ?
« Et puis mardi soir dernier, quand y a eu le putain d’orage là. J’ai hébergé Cloud. Qu’avait pris la flotte et que j’ai retrouvée devant ma porte. Sérieusement ça va devenir un repère d’étudiants ici si j’continue. » C’est chouïa exagéré, n’empêche que c’était tout de même une crainte pour Oz. Il s’voyait mal… comme un être sociable. P’t-être qu’il l’était en fin de compte, à passer une soirée avec un pote, évoquant d’autres moment passés avec d’autres personnes. Mais il a toujours été paradoxal, Oz. Au point de même pas comprendre pourquoi il continue la conversation, entre deux gorgées de bière et deux gâteaux secs, un pour lui, un pour Muff. « Tu la connais bien toi ? Cloud j’veux dire. »
Vu qu’c’est un plus ou moins grâce à lui qu’ils se sont causés la première fois, il s’doute que Thomas la connait mieux que lui. Mais c’est là que s’arrête son cerveau. Il s’demande pas pourquoi il demande ça. P’t-être juste pour causer en fait.
- InvitéInvité
Re: wild hunt (thomoz)
Ven 2 Fév 2018 - 8:52
J'acquiesce vivement à la réplique de Oz au sujet des étudiants. J'avais beau très bien m'entendre avec bon nombre d'entre eux, il y avait juste des moments où je voulais être peinard. Pour le coup, je crois vraiment que le fait de ne pas dormir et, par conséquent, pouvoir profiter de toute la nuit sans croiser personne m'aidait vraiment à supporter le rythme effréné du travail.
Comme quoi...
Ça devait faire grosso modo dix ans que je bossais ici en tant que concierge. Dix ans que je n'avais pas vu passer, parce qu'il y a toujours des choses à faire et que tout s’enchaîne constamment. La rentrée, les fêtes de fin d'année, le Blue Love's Day et ainsi de suite jusqu'aux vacances d'été.
Il y avait toujours un truc à gérer.
Mon regard passant de mes mains à Oz, je l'écoute raconter son anecdote. Dès que le nom de « Tolkien » apparaît, ça me fait l'effet d'une lampe qu'on allume.
« Mais non...
Je réponds avec un petit sourire.
« Mon gars, des histoires sur Tolkien j'en ai de belles à te raconter aussi. Cet enfant est un cas.
Et ce n'était rien de le dire. Le jeune homme se trouvait toujours mêlé aux histoires les plus rocambolesques. C'était l'archétype du gars qui attire les emmerdes en toute innocence. On ne pouvait pas lui en vouloir : ce serait comme reprocher au ciel d'être bleu. Il n'y pouvait rien, ça le dépassait complètement à ce stade.
Et c'était précisément pour cela que je l'appréciais bien.
Tandis que mes doigts s'affairent à assembler des feuilles à rouler, j'écoute Oz poursuivre la mise à jour. Quand il évoque l'orage de l'autre jour, mon cerveau fait une connexion. Je me rappelle de ce que je faisais à ce moment là, puis j'oublie parce que c'est franchement insignifiant. Il me parle de Cloud, ce qui m'arrache une autre esquisse de sourire.
« Cloud Capuani ? Une petite brunette mignonne et tatouée, là ?
Je demande, même si c'est rhétorique. Aux dernières nouvelles y'en a qu'une, de Cloud.
« C'est une Ethelred. Elle est en première année... Je fais mine de réfléchir. Sciences occultes. Astronomie aussi et musique... Je crois. Ouais, si.
Je m'applique à disposer soigneusement l'herbe tout le long du joint, par dessus le tabac, avant de terminer de rouler.
« Je la connais un peu, oui. La première fois qu'on s'est parlé, c'était après que j'ai retrouvé son serpent en train de se balader dans les couloirs. J'ai un petit souffle amusé, du nez. On se parle de temps en temps la nuit, quand elle a pas envie de dormir.
Je m'interromps brièvement, le temps de prendre une gorgée de bière.
« On fume une clope en discutant de tout et de rien quoi. Je ne sais pas...
Je me redresse un peu, afin de pouvoir extirper mon briquet de la poche. J'entreprends ensuite d'allumer le joint et tirer quelques bouffées.
« La dernière fois qu'on s'est vu, c'était au bal de noël, me semble-t-il. Je le tend à Oz, pour qu'il tire aussi. Y'avait Maslov qu'essayait de la brancher d'ailleurs.
J'ai un petit rire grinçant en évoquant l'affaire, les yeux posés sur mon comparse, attendant naturellement à ce qu'il s'amuse de cette anecdote.
Comme quoi...
Ça devait faire grosso modo dix ans que je bossais ici en tant que concierge. Dix ans que je n'avais pas vu passer, parce qu'il y a toujours des choses à faire et que tout s’enchaîne constamment. La rentrée, les fêtes de fin d'année, le Blue Love's Day et ainsi de suite jusqu'aux vacances d'été.
Il y avait toujours un truc à gérer.
Mon regard passant de mes mains à Oz, je l'écoute raconter son anecdote. Dès que le nom de « Tolkien » apparaît, ça me fait l'effet d'une lampe qu'on allume.
« Mais non...
Je réponds avec un petit sourire.
« Mon gars, des histoires sur Tolkien j'en ai de belles à te raconter aussi. Cet enfant est un cas.
Et ce n'était rien de le dire. Le jeune homme se trouvait toujours mêlé aux histoires les plus rocambolesques. C'était l'archétype du gars qui attire les emmerdes en toute innocence. On ne pouvait pas lui en vouloir : ce serait comme reprocher au ciel d'être bleu. Il n'y pouvait rien, ça le dépassait complètement à ce stade.
Et c'était précisément pour cela que je l'appréciais bien.
Tandis que mes doigts s'affairent à assembler des feuilles à rouler, j'écoute Oz poursuivre la mise à jour. Quand il évoque l'orage de l'autre jour, mon cerveau fait une connexion. Je me rappelle de ce que je faisais à ce moment là, puis j'oublie parce que c'est franchement insignifiant. Il me parle de Cloud, ce qui m'arrache une autre esquisse de sourire.
« Cloud Capuani ? Une petite brunette mignonne et tatouée, là ?
Je demande, même si c'est rhétorique. Aux dernières nouvelles y'en a qu'une, de Cloud.
« C'est une Ethelred. Elle est en première année... Je fais mine de réfléchir. Sciences occultes. Astronomie aussi et musique... Je crois. Ouais, si.
Je m'applique à disposer soigneusement l'herbe tout le long du joint, par dessus le tabac, avant de terminer de rouler.
« Je la connais un peu, oui. La première fois qu'on s'est parlé, c'était après que j'ai retrouvé son serpent en train de se balader dans les couloirs. J'ai un petit souffle amusé, du nez. On se parle de temps en temps la nuit, quand elle a pas envie de dormir.
Je m'interromps brièvement, le temps de prendre une gorgée de bière.
« On fume une clope en discutant de tout et de rien quoi. Je ne sais pas...
Je me redresse un peu, afin de pouvoir extirper mon briquet de la poche. J'entreprends ensuite d'allumer le joint et tirer quelques bouffées.
« La dernière fois qu'on s'est vu, c'était au bal de noël, me semble-t-il. Je le tend à Oz, pour qu'il tire aussi. Y'avait Maslov qu'essayait de la brancher d'ailleurs.
J'ai un petit rire grinçant en évoquant l'affaire, les yeux posés sur mon comparse, attendant naturellement à ce qu'il s'amuse de cette anecdote.
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