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L'outil et le pion. [PV Ceasar.]
Dim 21 Fév 2010 - 0:09
[HJ] Pas relu, donc pas corrigé et je ne sais pas même si cela a du sens, wouhou ! ~
Marie regarda ses mains. Elles étaient grandes, peut-être un peu trop. Il avait des mains caractéristiques. Des mains de tueur. Instinctivement, sa main au repos prenait la forme d’une arme imaginaire sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit. C’était comme s’il serrait son couteau, celui que toujours il avait sur lui. Celui qui aujourd’hui encore était dans sa poche. Son seul ami, son fidèle ami, l’extension de son bras, les griffes et crocs qu’il n’avait pas. Il aimait l’éclat froid de la lame et la chaleur du manche de bois, qui à force d’être frotté à sa paume avait par endroit perdu son vernis. Il s’en servait pour tout. Enlever des agrafes sur un document, couper son pain, couper ses cheveux, couper quelqu’un. Il aimait l’aiguiser, sur les vieilles pierres d’Hungclaf. Quand personne ne pouvait le voir. Peut-être ce soir allait-il devoir s’en servir. Alors Marie l’avait savamment aiguisé, nettoyé. En en démontant les quelques vis, pour encore une fois tenter d’enlever le sang séché qui s’y était coincé. Sans plus de succès que les autres fois. Il y avait trop de sang dessus. Trop de sang sur sa main. Trop de haine dans son cœur. Ce qu’il avait fait n’avait réussi qu’à augmenter sa noirceur, alors qu’il aurait espéré y trouver un peu de bonheur. Elle avait refait les mêmes fautes, sans s’y prendre de la même façon. Peut-être lui aussi avait fait comme d’habitude. Ils ne se comprenaient pas, ils ne s’aimaient pas. Ils n’auraient peut-être mieux fait de jamais se croiser. Non, ils avaient bien fait. Certainement que leur destinée était de se faire souffrir l’un l’autre sur un fond d’amour disparu. Marie avait aimé ça. Jugez-le déséquilibré si vous le désirez. Il avait aimé s’en prendre plein la gueule, il avait adoré ça, recommencerait bien. Cela lui avait donné une raison d’encore plus la haïr. De la poursuivre. De la détruire. Marie ne souriait pas, étrangement calme. Il observait ses grandes mains, ses mains d’ogre, ses mains étranges. C’est comme s’il els regardait pour la première. C’est parce qu’il avait la peur, alors tout était bon pour éviter d’y penser. Il avait sa baguette dans la même poche que son couteau, mais cela ne lui donnait pas plus d’assurance. Son cœur battait, son souffle maîtrisé était fort. Il était tard, mais il n’avait pas sommeil. Il tremblait parfois, ses muscles bandés, prêt à bondir au moindre danger. Au moindre signe de présence de cet homme. Il l’avait jugé être son ami. Il l’avait jugé avoir une quelconque apparence. Et allait tout détruire. Parce qu’il n’avait apprit à aimer que cela. Détruire. Entretenir, construire ou reconstruire, tout cela n’était pas dans son vocabulaire. Ni dans celui de cette démone. Elle lui ressemblait. C’était là la pire insulte qu’il pouvait lui faire, Marie. Et ça le fit sourire. Son regard d’un bleu innocent semblait si mauvais. Le brun coinça ses mains sous ses aisselles, sentant le froid de l’inactivité survenir. Mais il devait veiller, sans être distrait. Son portable, situé à l’autre bout de la table basse qui trônait entre quelques canapés de la salle commune des lufkins –dont un était occupé par l’adolescent- était l’objet qui tant avait besoin de sa surveillance. Marie l’avait placé à un endroit qui laissait à penser que ce n’était pas le sien. Ainsi, le premier réflexe de certains serait de l’ouvrir pour essayer de trouver à qui il appartient. En fond d’écran, le possesseur caché du portable avait mis une photo de lui et de Bonnie, prise dans un moment d’intimité surprenante. Il en avait beaucoup, des photos de Bonnie. Elles dataient de plusieurs années, la plupart. Et toujours il els avait prise quand elle dormait, marie n’ayant jamais eu le cran d’en prendre une de la demoiselle alors qu’elle le regardait. Parce qu’il trouvait cela si stupide qu’il ne voulait pas qu’elle le sache. Qu’il avait plein de photos d’elle. Mais maintenant, c’était bien fini. Il allait les effacer, les oublier. Même celle où elle est très jolie, avec des fleurs dans les cheveux. Ou peut-être pas. Il ne garderait que celle-là. Pour se rappeler qu’un jour, il a été assez con pour l’aimer. Et qu’il est toujours assez con pour l’aimer. Mais c’est fini. Alors il pourra lui témoigner son futile et mauvais amour de toute les façon que sa méchanceté le lui permet, ce ne sera jamais comme avant. Maintenant elle aimait Ceasar. Et demain, qui aimerait-elle ? Oui, demain peut-être ne serais-ce plus cet homme, cet homme que Marie avait trouvé adorable. Parce qu’il voulait tout foutre en l’air. Encore une fois.
Pour toujours. Elle n’avait rien réparé, alors il continuerait à tout casser.
Le brun bailla longuement, s’étirant avec lenteur. Quand est-ce qu’il arriverait ? Il en avait marre de devoir crier à quiconque s’approchait de son téléphone « c’est le mien, pas touche ». Parce que seul Ceasar devait voir la photo. Seul lui. Alors il attendait le bruit de ses pas, le moment où il ferait semblant d’être assoupi, priant pour que son stratagème marche sur son bon ami. Que cela vite se finisse. Le temps passait si lentement qu’il gelait l’adolescent, bien que dans la cheminée se consumait un grand feu. En même temps, l’enfant ne voulait pas que cela passe trop vite. Jouer des mauvais tours ne lui apportait que des soucis, comme quiconque se joue des autres. Mais eux aussi, s’étaient joués de lui. Il était celui qu’on peut bousculer, celui qu’on peut frapper ! Elle ne s’en était pas privé. Elle, la seule qui lui obéissait, qui le craignait. S’il se montrait tel qu’il est, s’il se montrait vil, rampant, sournois, est-ce que tout Hungclaf le craindrait ? Non, il se rebellerait tout entier et le renverserait. Il était seul. Tout seul, à présent. Mais n’avait pas encore dit son dernier mot. Le dernier soubresaut de vie avant d’accueillir la mort, peut-être. Ah, il ne connaissait pas assez Ceasar, ne savait comment il allait réagir. S’effondrer, se montrer violent ? Etre une mauviette ou se croire grand ? Mieux ne vaut pas se fier aux petits bras de Marie, qui en avait déjà eu plus d’un. Quoique cela datait, mais els réflexes ne se perdent jamais. Ces réflexes qui lui faisaient craindre le pire, ces réflexes qui faisaient qu’il n’osait jamais répliquer. Car quand on ne connaît que la violence, la compassion n’a pas sa place. Et se faire renvoyer pour coups et blessures ferait tellement de peine à sa belle-mère ! Oh, il ne voulait pas lui faire de peine, elle si belle et gentille avec lui. Cela lui ferait tellement de peine si elle apprenait ce qu’il entreprenait.
Marie eut envie de tout arrêter. Il se pencha en avant, tendant le bras vers son portable, qui toutefois demeurait trop loin. Il resta longtemps ainsi, la bouche pincée, ses longs doigts tendus vers un but qu’il ne voulait pas atteindre. Il ne voulait pas. Il aurait pû se lever, l’attraper et enlever la photo. Mais il restait ainsi, sans rien pouvoir faire. Parce qu’il s’était souvenu de ce qu’elle lui avait fait, de ce qu’elle lui inspirait. Bonnie. Elle valait bien cela. En espérant que l’autre ne se montrerait pas trop indulgent. Qu’il la laisserait tomber. Qu’elle aussi, se retrouve seule. Ceasar n’était qu’un instrument, un pion à sacrifier. Marie aussi. Il se comportait non pas comme le roi, mais bien comme un simple pion, qu’il bougeait selon ses stratégies. Son corps était comme dissocié de son âme, il pouvait lui arriver n’importe quoi. Qu’on le frappe, qu’on l’insulte. C’était son corps. C’était un pion. Lentement il se rassit, et comme si on venait de le vide de sa substance, ferma ses trop beaux yeux et attendit Ceasar. Son teint était devenu blême. Mais sa pose, mains croisées sur la poitrine, laissait penser qu’il se sentait bien, parfaitement bien. Léger. Parce qu’il savait qu’à présent, il ne pouvait plus reculer, qu’il allait la détruire, même si par cela il devait en détruire d’autres. Lui y compris. S'excuser ne servira à rien après tout cela. mais il en avait l'envie.
Ah, des pas...
Marie regarda ses mains. Elles étaient grandes, peut-être un peu trop. Il avait des mains caractéristiques. Des mains de tueur. Instinctivement, sa main au repos prenait la forme d’une arme imaginaire sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit. C’était comme s’il serrait son couteau, celui que toujours il avait sur lui. Celui qui aujourd’hui encore était dans sa poche. Son seul ami, son fidèle ami, l’extension de son bras, les griffes et crocs qu’il n’avait pas. Il aimait l’éclat froid de la lame et la chaleur du manche de bois, qui à force d’être frotté à sa paume avait par endroit perdu son vernis. Il s’en servait pour tout. Enlever des agrafes sur un document, couper son pain, couper ses cheveux, couper quelqu’un. Il aimait l’aiguiser, sur les vieilles pierres d’Hungclaf. Quand personne ne pouvait le voir. Peut-être ce soir allait-il devoir s’en servir. Alors Marie l’avait savamment aiguisé, nettoyé. En en démontant les quelques vis, pour encore une fois tenter d’enlever le sang séché qui s’y était coincé. Sans plus de succès que les autres fois. Il y avait trop de sang dessus. Trop de sang sur sa main. Trop de haine dans son cœur. Ce qu’il avait fait n’avait réussi qu’à augmenter sa noirceur, alors qu’il aurait espéré y trouver un peu de bonheur. Elle avait refait les mêmes fautes, sans s’y prendre de la même façon. Peut-être lui aussi avait fait comme d’habitude. Ils ne se comprenaient pas, ils ne s’aimaient pas. Ils n’auraient peut-être mieux fait de jamais se croiser. Non, ils avaient bien fait. Certainement que leur destinée était de se faire souffrir l’un l’autre sur un fond d’amour disparu. Marie avait aimé ça. Jugez-le déséquilibré si vous le désirez. Il avait aimé s’en prendre plein la gueule, il avait adoré ça, recommencerait bien. Cela lui avait donné une raison d’encore plus la haïr. De la poursuivre. De la détruire. Marie ne souriait pas, étrangement calme. Il observait ses grandes mains, ses mains d’ogre, ses mains étranges. C’est comme s’il els regardait pour la première. C’est parce qu’il avait la peur, alors tout était bon pour éviter d’y penser. Il avait sa baguette dans la même poche que son couteau, mais cela ne lui donnait pas plus d’assurance. Son cœur battait, son souffle maîtrisé était fort. Il était tard, mais il n’avait pas sommeil. Il tremblait parfois, ses muscles bandés, prêt à bondir au moindre danger. Au moindre signe de présence de cet homme. Il l’avait jugé être son ami. Il l’avait jugé avoir une quelconque apparence. Et allait tout détruire. Parce qu’il n’avait apprit à aimer que cela. Détruire. Entretenir, construire ou reconstruire, tout cela n’était pas dans son vocabulaire. Ni dans celui de cette démone. Elle lui ressemblait. C’était là la pire insulte qu’il pouvait lui faire, Marie. Et ça le fit sourire. Son regard d’un bleu innocent semblait si mauvais. Le brun coinça ses mains sous ses aisselles, sentant le froid de l’inactivité survenir. Mais il devait veiller, sans être distrait. Son portable, situé à l’autre bout de la table basse qui trônait entre quelques canapés de la salle commune des lufkins –dont un était occupé par l’adolescent- était l’objet qui tant avait besoin de sa surveillance. Marie l’avait placé à un endroit qui laissait à penser que ce n’était pas le sien. Ainsi, le premier réflexe de certains serait de l’ouvrir pour essayer de trouver à qui il appartient. En fond d’écran, le possesseur caché du portable avait mis une photo de lui et de Bonnie, prise dans un moment d’intimité surprenante. Il en avait beaucoup, des photos de Bonnie. Elles dataient de plusieurs années, la plupart. Et toujours il els avait prise quand elle dormait, marie n’ayant jamais eu le cran d’en prendre une de la demoiselle alors qu’elle le regardait. Parce qu’il trouvait cela si stupide qu’il ne voulait pas qu’elle le sache. Qu’il avait plein de photos d’elle. Mais maintenant, c’était bien fini. Il allait les effacer, les oublier. Même celle où elle est très jolie, avec des fleurs dans les cheveux. Ou peut-être pas. Il ne garderait que celle-là. Pour se rappeler qu’un jour, il a été assez con pour l’aimer. Et qu’il est toujours assez con pour l’aimer. Mais c’est fini. Alors il pourra lui témoigner son futile et mauvais amour de toute les façon que sa méchanceté le lui permet, ce ne sera jamais comme avant. Maintenant elle aimait Ceasar. Et demain, qui aimerait-elle ? Oui, demain peut-être ne serais-ce plus cet homme, cet homme que Marie avait trouvé adorable. Parce qu’il voulait tout foutre en l’air. Encore une fois.
Pour toujours. Elle n’avait rien réparé, alors il continuerait à tout casser.
Le brun bailla longuement, s’étirant avec lenteur. Quand est-ce qu’il arriverait ? Il en avait marre de devoir crier à quiconque s’approchait de son téléphone « c’est le mien, pas touche ». Parce que seul Ceasar devait voir la photo. Seul lui. Alors il attendait le bruit de ses pas, le moment où il ferait semblant d’être assoupi, priant pour que son stratagème marche sur son bon ami. Que cela vite se finisse. Le temps passait si lentement qu’il gelait l’adolescent, bien que dans la cheminée se consumait un grand feu. En même temps, l’enfant ne voulait pas que cela passe trop vite. Jouer des mauvais tours ne lui apportait que des soucis, comme quiconque se joue des autres. Mais eux aussi, s’étaient joués de lui. Il était celui qu’on peut bousculer, celui qu’on peut frapper ! Elle ne s’en était pas privé. Elle, la seule qui lui obéissait, qui le craignait. S’il se montrait tel qu’il est, s’il se montrait vil, rampant, sournois, est-ce que tout Hungclaf le craindrait ? Non, il se rebellerait tout entier et le renverserait. Il était seul. Tout seul, à présent. Mais n’avait pas encore dit son dernier mot. Le dernier soubresaut de vie avant d’accueillir la mort, peut-être. Ah, il ne connaissait pas assez Ceasar, ne savait comment il allait réagir. S’effondrer, se montrer violent ? Etre une mauviette ou se croire grand ? Mieux ne vaut pas se fier aux petits bras de Marie, qui en avait déjà eu plus d’un. Quoique cela datait, mais els réflexes ne se perdent jamais. Ces réflexes qui lui faisaient craindre le pire, ces réflexes qui faisaient qu’il n’osait jamais répliquer. Car quand on ne connaît que la violence, la compassion n’a pas sa place. Et se faire renvoyer pour coups et blessures ferait tellement de peine à sa belle-mère ! Oh, il ne voulait pas lui faire de peine, elle si belle et gentille avec lui. Cela lui ferait tellement de peine si elle apprenait ce qu’il entreprenait.
Marie eut envie de tout arrêter. Il se pencha en avant, tendant le bras vers son portable, qui toutefois demeurait trop loin. Il resta longtemps ainsi, la bouche pincée, ses longs doigts tendus vers un but qu’il ne voulait pas atteindre. Il ne voulait pas. Il aurait pû se lever, l’attraper et enlever la photo. Mais il restait ainsi, sans rien pouvoir faire. Parce qu’il s’était souvenu de ce qu’elle lui avait fait, de ce qu’elle lui inspirait. Bonnie. Elle valait bien cela. En espérant que l’autre ne se montrerait pas trop indulgent. Qu’il la laisserait tomber. Qu’elle aussi, se retrouve seule. Ceasar n’était qu’un instrument, un pion à sacrifier. Marie aussi. Il se comportait non pas comme le roi, mais bien comme un simple pion, qu’il bougeait selon ses stratégies. Son corps était comme dissocié de son âme, il pouvait lui arriver n’importe quoi. Qu’on le frappe, qu’on l’insulte. C’était son corps. C’était un pion. Lentement il se rassit, et comme si on venait de le vide de sa substance, ferma ses trop beaux yeux et attendit Ceasar. Son teint était devenu blême. Mais sa pose, mains croisées sur la poitrine, laissait penser qu’il se sentait bien, parfaitement bien. Léger. Parce qu’il savait qu’à présent, il ne pouvait plus reculer, qu’il allait la détruire, même si par cela il devait en détruire d’autres. Lui y compris. S'excuser ne servira à rien après tout cela. mais il en avait l'envie.
Ah, des pas...
- InvitéInvité
Re: L'outil et le pion. [PV Ceasar.]
Dim 14 Mar 2010 - 0:05
La vie était belle, vraiment. Elle l'était parce que Ceasar goûtait enfin à un bonheur qu'il n'aurait jamais cru vouloir atteindre un jour. Il aimait et était aimé en retour et— Oh là. Je vois des fans de Bougrov qui disent qu'il y a tromperie sur la marchandise. Refaisons-la, voulez-vous ? Oui oui, dans le ton qu'il vous plaira, nous ne sommes pas à trois modulations du langage près.
Ceasar Bougrov jouissait donc d'un plaisir réitéré, à savoir qu'il possédait la créature la plus désirable qui existait à ce jour. Sa compagne de plusieurs coucheries s'était avérée être la demoiselle parfaite pour fonder un couple, et c'était avec un franc amusement qu'il s'était lié à elle, au départ pour cause d'un pari, puis plus par penchant naturel que par décision particulière… Ou du moins dirons-nous ainsi. Il était fidèle, là était la plus grande surprise qu'on aurait pu avoir. Fidèle… et épris. De quoi se retourner dans sa tombe, si on en avait une et qu'on était ami avec le sieur Bougrov. Mais nous y reviendrons bien assez tôt. Pour le moment, Bougrov profitait d'une partie d'échecs sorciers dans la Salle Commune des Summerbee, avec Joas, son bon vieux pote. À qui il avait allègrement latté la face, parce que Joas O'Mackney jouait sans réfléchir. Alors il était content. Oui, content pour une chose aussi bête que ça. Parce que ça faisait deux parties que Joas le dégommait. Il était temps que les choses changent. Et elles avaient changées. Mais Ceasar aurait sans doute mieux fait de ne pas souhaiter un quelconque changement, parce que ses certitudes allaient être ébranlées dans très peu de temps. Il avait bu, il avait ri, il avait joué, il avait mangé -dans la journée, avant d'aller régler son compte à son vieil ami. Et maintenant que comptait-il faire ? Un brin de toilette avant peut-être d'aller jeter un coup d'œil à la salle commune des Grymm, dans l'espoir d'entrevoir sa succube qu'il guettait en vain depuis la veille. L'ivresse d'une bonne soirée allait bientôt devenir propice à une colère démesurée et peut-être trop ample pour être contenue. Mais je vais trop vite, je vous demande pardon.
Montant donc les volées de marches -nombreuses- qui séparaient la salle commune des Summerbee à celle des Lufkin, il comptait ranger un livre qu'il trimballait depuis deux jours dans une des étagères, peut-être secouer les mous qu'il aurait pu connaître, réveiller des endormis dans les fauteuils, et dérober une flasque d'alcool à celui qui serait endormi à poings fermés. Et quoi ? Que voulez-vous, on n'est jamais tout blanc ou tout noir et on a tous nos petits travers.
C'était donc de bien joyeuse humeur que Ceasar était arrivé depuis l'entrée de la Salle Commune, avait essayé trois ou quatre fois de répondre à des énigmes incompréhensibles quand on avait trop bu et fini par trouver la réponse à la quatrième énigme. La réponse était "l'eau", mais ne lui demandez pas de vous répéter l'énigme, il ne s'en souvient déjà plus. Entrant donc assez gai, il constata que la salle commune n'était pas franchement très animée pour une soirée pareille et soupira, contrarié. Et quoi ? Il suffisait qu'il ne soit pas là pour que le monde s'embête et s'assoupisse ? Oui, il avait trop bu, ça ne se voyait qu'à son humeur. Néanmoins, vu que tous dormaient -ou plutôt que le seul encore présent semblait dormir avachi dans un fauteuil qui devait être confortable-, il devint curieux de l'environnement qui l'entourait, souriant bêtement à une petite statuette qu'il n'avait jamais vu encore -et qu'il imaginait sûrement. Et puis un objet l'interpella, alors que les Ancêtres tentaient de l'empêcher de regarder ce qu'il pouvait y avoir dedans. Il prit l'objet dans sa main droite, l'écran s'alluma…
Et tout s'arrêta.
Fini la joie innocente et stupide. Parti le sourire béat et niais qui n'avait rien à faire sur son visage. Bye bye les champs de jonquilles où les lapins roses couraient. Retour à la réalité brutal, à cause de (ou grâce à ?) une simple image digitale sur un écran de portable Moldu. Si Marie avait prévu que Ceasar serait l'instrument de sa vengeance, il n'avait sans doute pas prévu que Ceasar serait d'abord l'instrument de sa propre colère… Qui s'abattrait sur lui. Ou l'avait-il prévu ? Le couteau nous prouve que oui, mais laissons le bénéfice du doute.
Une colère froide, dure, glaciale venait de prendre possession du jeune homme. Son visage était bien plus grave que les secondes précédentes. Il observait sans mot dire la photographie qui avait été prise à l'insu de ceux qui en étaient les sujets, semblait-il. Et puis son cerveau se mit en stand by. Et sa rage prit les commandes. Doucement, calmement, sans faire de mouvement brusque, il reposa le portable sur la table basse. Et tout aussi doucement, calmement et sans aucun mouvement brusque non plus, il sortit sa baguette de sa poche de pantalon arrière (non, il ne s'était jamais détruit la moitié d'une fesse avec ça, mais c'était normal, des baguettes russes ne se mettent pas à faire des étincelles pour un rien), la pointant vers la personne dans le fauteuil. Question aux plus attentifs cependant : si les baguettes de Gregorovitch ne faisaient pas d'étincelles pour un rien, pourquoi celle de Ceasar commençait à voir poindre une lueur verte à son extrémité dirigée vers Leatherborrow ? Mais non, il n'allait pas le tuer. Il en avait eu l'idée, au tout début. Mais ça ne servait à rien. Autant le faire souffrir mille morts, non ? Oui, vous avez tout à faire raison, Ceasar Bougrov ne fait que dans la démesure. Mais continuons, hm ?
Menaçant toujours son ancien ami de sa baguette, il décida quand même de ne pas être un lâche pleutre, et d'une voix glaciale privée de tout accent d'amitié quelconque, il prononça des mots hostiles :
Ce qui, en langage Bougrovien, veut aussi dire : « Fais tes prières. » ou « Si tu tiens à ta peau, tu ferais mieux d'ouvrir un œil, chien galeux. » À votre avis, qui allait passer un sale quart d'heure ?
Oh oui.
Ceasar Bougrov jouissait donc d'un plaisir réitéré, à savoir qu'il possédait la créature la plus désirable qui existait à ce jour. Sa compagne de plusieurs coucheries s'était avérée être la demoiselle parfaite pour fonder un couple, et c'était avec un franc amusement qu'il s'était lié à elle, au départ pour cause d'un pari, puis plus par penchant naturel que par décision particulière… Ou du moins dirons-nous ainsi. Il était fidèle, là était la plus grande surprise qu'on aurait pu avoir. Fidèle… et épris. De quoi se retourner dans sa tombe, si on en avait une et qu'on était ami avec le sieur Bougrov. Mais nous y reviendrons bien assez tôt. Pour le moment, Bougrov profitait d'une partie d'échecs sorciers dans la Salle Commune des Summerbee, avec Joas, son bon vieux pote. À qui il avait allègrement latté la face, parce que Joas O'Mackney jouait sans réfléchir. Alors il était content. Oui, content pour une chose aussi bête que ça. Parce que ça faisait deux parties que Joas le dégommait. Il était temps que les choses changent. Et elles avaient changées. Mais Ceasar aurait sans doute mieux fait de ne pas souhaiter un quelconque changement, parce que ses certitudes allaient être ébranlées dans très peu de temps. Il avait bu, il avait ri, il avait joué, il avait mangé -dans la journée, avant d'aller régler son compte à son vieil ami. Et maintenant que comptait-il faire ? Un brin de toilette avant peut-être d'aller jeter un coup d'œil à la salle commune des Grymm, dans l'espoir d'entrevoir sa succube qu'il guettait en vain depuis la veille. L'ivresse d'une bonne soirée allait bientôt devenir propice à une colère démesurée et peut-être trop ample pour être contenue. Mais je vais trop vite, je vous demande pardon.
Montant donc les volées de marches -nombreuses- qui séparaient la salle commune des Summerbee à celle des Lufkin, il comptait ranger un livre qu'il trimballait depuis deux jours dans une des étagères, peut-être secouer les mous qu'il aurait pu connaître, réveiller des endormis dans les fauteuils, et dérober une flasque d'alcool à celui qui serait endormi à poings fermés. Et quoi ? Que voulez-vous, on n'est jamais tout blanc ou tout noir et on a tous nos petits travers.
C'était donc de bien joyeuse humeur que Ceasar était arrivé depuis l'entrée de la Salle Commune, avait essayé trois ou quatre fois de répondre à des énigmes incompréhensibles quand on avait trop bu et fini par trouver la réponse à la quatrième énigme. La réponse était "l'eau", mais ne lui demandez pas de vous répéter l'énigme, il ne s'en souvient déjà plus. Entrant donc assez gai, il constata que la salle commune n'était pas franchement très animée pour une soirée pareille et soupira, contrarié. Et quoi ? Il suffisait qu'il ne soit pas là pour que le monde s'embête et s'assoupisse ? Oui, il avait trop bu, ça ne se voyait qu'à son humeur. Néanmoins, vu que tous dormaient -ou plutôt que le seul encore présent semblait dormir avachi dans un fauteuil qui devait être confortable-, il devint curieux de l'environnement qui l'entourait, souriant bêtement à une petite statuette qu'il n'avait jamais vu encore -et qu'il imaginait sûrement. Et puis un objet l'interpella, alors que les Ancêtres tentaient de l'empêcher de regarder ce qu'il pouvait y avoir dedans. Il prit l'objet dans sa main droite, l'écran s'alluma…
Et tout s'arrêta.
Fini la joie innocente et stupide. Parti le sourire béat et niais qui n'avait rien à faire sur son visage. Bye bye les champs de jonquilles où les lapins roses couraient. Retour à la réalité brutal, à cause de (ou grâce à ?) une simple image digitale sur un écran de portable Moldu. Si Marie avait prévu que Ceasar serait l'instrument de sa vengeance, il n'avait sans doute pas prévu que Ceasar serait d'abord l'instrument de sa propre colère… Qui s'abattrait sur lui. Ou l'avait-il prévu ? Le couteau nous prouve que oui, mais laissons le bénéfice du doute.
Une colère froide, dure, glaciale venait de prendre possession du jeune homme. Son visage était bien plus grave que les secondes précédentes. Il observait sans mot dire la photographie qui avait été prise à l'insu de ceux qui en étaient les sujets, semblait-il. Et puis son cerveau se mit en stand by. Et sa rage prit les commandes. Doucement, calmement, sans faire de mouvement brusque, il reposa le portable sur la table basse. Et tout aussi doucement, calmement et sans aucun mouvement brusque non plus, il sortit sa baguette de sa poche de pantalon arrière (non, il ne s'était jamais détruit la moitié d'une fesse avec ça, mais c'était normal, des baguettes russes ne se mettent pas à faire des étincelles pour un rien), la pointant vers la personne dans le fauteuil. Question aux plus attentifs cependant : si les baguettes de Gregorovitch ne faisaient pas d'étincelles pour un rien, pourquoi celle de Ceasar commençait à voir poindre une lueur verte à son extrémité dirigée vers Leatherborrow ? Mais non, il n'allait pas le tuer. Il en avait eu l'idée, au tout début. Mais ça ne servait à rien. Autant le faire souffrir mille morts, non ? Oui, vous avez tout à faire raison, Ceasar Bougrov ne fait que dans la démesure. Mais continuons, hm ?
Menaçant toujours son ancien ami de sa baguette, il décida quand même de ne pas être un lâche pleutre, et d'une voix glaciale privée de tout accent d'amitié quelconque, il prononça des mots hostiles :
- « Debout, Leatherborrow, la fête est finie. »
Ce qui, en langage Bougrovien, veut aussi dire : « Fais tes prières. » ou « Si tu tiens à ta peau, tu ferais mieux d'ouvrir un œil, chien galeux. » À votre avis, qui allait passer un sale quart d'heure ?
Oh oui.
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