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Re: 4 mots sur un piano (Ymkje) /Terminé/
Mar 16 Fév 2021 - 21:23
« Tu sais... pour être tout à fait honnête avec toi... Je t'ai pas connu avec beaucoup de jugeotte... » C'était honnête, y avait pas à dire. Mais loin de m'offenser, cette remarque m'arracha un sourire. Tendre et délicat, à son intention, un rien timide. J'étais capable de la croire facilement cette vérité là. « tant que tu n'auras pas retrouvé la mémoire, on ne pourra pas dire si c'est totalement con ou pas... peut-être que tu avais une raison » "Je ne la récupérerais peut-être jamais." Dite doucement, cette hypothèse s'échappe de mes lèvres sur le ton de l'instant, à mi-chemin entre la fatigue et l'épuisement. Pourtant, alors que ma main tient la tienne, rien ne me donne envie de sombrer de nouveau dans le sommeil. Une sirène après tout... Dans certaines histoires, on meurt volontiers dans leurs bras. C'est compréhensible à mon esprit. Une idée totalement acceptable.
« En parlant de ça... il est comment ton nouveau médecin ? Tu crois qu'il pourra t'aider ? » Calmement, ma tête hoche à la positive, mes yeux se fermant par réflexe, comme si ce seul ajout pouvait renforcer la réponse. "Je l'espère. Vraiment. J'essaye... J'essaye d'être honnête, avec lui comme avec tous. C'est pas toujours facile, mais comme je t'ai dit... Mentir, je penses pas que... ça m'avancera à quoi que ce soit maintenant." Je respirais, parfois un peu plus profondément, prenant une plus longue pause. "Visiblement, c'est un excellent psychomage, et j'ai un bon contact... avec lui. Il a l'air top, vraiment." C'était l'impression que m'avait laissé ce docteur. A la fois à l'aise et mal à l'aise en sa présence, je m'étais efforcé de jouer le jeu, autant que possible. Je voulais vraiment sortir, et m'en sortir en réalité. "Mais comme tous les psychomages, il fait attention aux petits détails. Même les trucs insignifiants. Alors, c'était tendu. Parfois, comme avec les médocs que j'ai visiblement consommé avant de lancer le sort, ne pas savoir lui répondre c'était... embetant. J'avais pas envie qu'il pense que je me méfie. Mais je savais pas plus lui répondre."
« En parlant de ça... il est comment ton nouveau médecin ? Tu crois qu'il pourra t'aider ? » Calmement, ma tête hoche à la positive, mes yeux se fermant par réflexe, comme si ce seul ajout pouvait renforcer la réponse. "Je l'espère. Vraiment. J'essaye... J'essaye d'être honnête, avec lui comme avec tous. C'est pas toujours facile, mais comme je t'ai dit... Mentir, je penses pas que... ça m'avancera à quoi que ce soit maintenant." Je respirais, parfois un peu plus profondément, prenant une plus longue pause. "Visiblement, c'est un excellent psychomage, et j'ai un bon contact... avec lui. Il a l'air top, vraiment." C'était l'impression que m'avait laissé ce docteur. A la fois à l'aise et mal à l'aise en sa présence, je m'étais efforcé de jouer le jeu, autant que possible. Je voulais vraiment sortir, et m'en sortir en réalité. "Mais comme tous les psychomages, il fait attention aux petits détails. Même les trucs insignifiants. Alors, c'était tendu. Parfois, comme avec les médocs que j'ai visiblement consommé avant de lancer le sort, ne pas savoir lui répondre c'était... embetant. J'avais pas envie qu'il pense que je me méfie. Mais je savais pas plus lui répondre."
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Re: 4 mots sur un piano (Ymkje) /Terminé/
Mer 17 Fév 2021 - 16:34
"Je ne la récupérerais peut-être jamais", c'est vrai. Et dans ce cas là on fait quoi ? Comment on efface autant de souvenir pour revenir au debut de tout ? Si quelqu'un possède un mode d'emploi t'es preneuse parce que toi, tu sauras pas comment faire. Pour l'instant, tu restes optimiste, tu l'es pour deux, tu l'es pour cent, il le faut. « Tu verras bien, l'avenir réserve parfois des surprises », certaines meilleures que d'autres, c'est vrai, mais inutile de pointer cette précision. Pour alimenter la conversation, autant que parce que ça t'intéresse, tu lui demandes ce qu'il pense de son nouveau médecin, ce qu'il pourra lui apporter et la réponse est plutôt encourageante, ce qui te soulage en grande partie. Même si t'es plus directement concernée, tu ne peux pas t'empêcher de t'inquiéter.
A l'entendre, ce nouveau psychomage est ce qui s'approche de la perle rare, tant mieux. De toute façon, tu ne doutes pas que les De Launay mettent le prix pour aider le fiston à aller mieux, on se déculpabilise comme on peut. Toi, par contre, t'es toujours aussi amère, pas vrai ? Ton sourire, celui que tu affiches quand tu l'écoutes parler, il disparait d'un coup. Quasiment au moment même ou tu te raidis. C'est comme si on venait de te vider un seau d'eau glacée dans le dos. « Wablief? » La surprise fait ressortir ta langue maternelle, démonstration ultime que tu ne fais pas semblant. Depuis quand il y a une histoire de médoc ? Pourquoi personne ne t'en avait parlé jusque là ? Et surtout : comment tu gères ça ? T'as rien à lui dire, c'est pas comme si vous étiez toujours ensemble, mais ça reste ton ami, et... t'acceptes pas cette idée. Il y a quelque chose qui te dérange profondément sans que tu ne trouves exactement ce que c'est.
Deux grands yeux qui le fixent, voilà ce que doit apercevoir Victor, t'as le visage contre le dos de ta main, tu ne sais vraiment pas ce que tu dois faire, dire, c'est inconfortable, mais il y a une chose dont tu es sûre, c'est que le Victor De Launay que tu connais n'aurait jamais avalé quoique ce soit avant de jeter un sort puissant, il voulait toujours avec l'esprit le plus clair possible, particulièrement lorsque c'était difficile, alors pourquoi ? Une idée s'impose lentement à ton esprit, un echo d'une question qu'il t'a posé ; est-ce qu'il voulait en finir ? Si c'est vrai, alors pourquoi ? Qu'est-ce qui justifie ça ? Tu ne dis rien parce que tu as peur de ce qui pourrait sortir de ta bouche, faut dire qu'elle est pas connectée en directe à ton cerveau alors parfois, ça fait des dégâts. Tu le regardes avec un millier de question dans le regard, t'as envie de comprendre parce que tu es curieuse, parce que tu veux l'aider, mais surtout... surtout... parce que tu veux être sûre que tu n'as rien à voir avec ça.
« Vic? » ta voix vient de baisser d'une octave facilement, il y a de la tension dans celle-ci, autant que de l'hésitation, tu ne sais pas comment il peut réagir, les faits diraient que tu ne lui apportes pas grand chose de bon à part du stress, mais, si c'était ça dont il avait besoin ? S'il avait besoin d'être confronté à la réalité, s'il avait besoin qu'on le guide jusqu'au coeur de son esprit pour se le réapproprié ? Mais... est-ce que t'es prête à assumer, si jamais tu ouvrais la boite de Pandore ? Pas sûre. « Pourquoi tu aurais prit des medocs ? Et... c'était quoi ? » Il n'est pas du genre à prendre. A vendre, oui, déjà bien plus, mais il y a une réalité qui t'échappe, ça te semble improbable, illogique, s'ils se trompaient ? Est-ce que son traitement serait différent ? Tu as besoin de savoir, ça te ronge, mais t'es totalement impuissante.
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Re: 4 mots sur un piano (Ymkje) /Terminé/
Jeu 18 Fév 2021 - 22:35
« Wablief? » Le terme te fait rouvrir tes yeux, légèrement surpris par la langue autant que l'accent. Pourtant, elle t'a prévuenu. Mais y étais-tu pret ? Non, probablement. Alors que ton regard se mêle au sien, tu acceuilles la suite avec peu de force.« Vic? » Surnom presque murmuré, empreint d'une once d'inquiétude il te semble. Elle ne savait pas ? C'était possible, mais tu n'aurais pas su le confirmer toi-même. Il faut dire que ta mémoire te fait défaut après tout. Alors, tu te contentes de rester là, de la regarder pendant que ses lèvres trouvent la force de continuer, de nommer ses interrogations. « Pourquoi tu aurais prit des medocs ? Et... c'était quoi ? » "Je sais pas pourquoi. C'est justement l'une des grandes questions de mon dossier. Dossier que j'aurais pas du lire." Ni même avoir accès, mais fallait-il s'étonner que j'avais cédé à la tentation d'y jeter un coup d'oeil ? N'y avait-il pas chez moi cette part de "criminalité" ? Voler mon propre dossier médical, ce n'était rien comparé aux conneries que j'avais pu faire, avec ou pour Sloth. "D'après les analyses, c'était présent dans mon sang. Un cocktail. Comme... Comme si j'avais pris tout ce qui m'était passé sous la main pour..." Etait-il réellement besoin de préciser ? A entendre les récits de comment j'étais avant, il ne semble pas que je soignais quoi que ce soit, alors pour quelle autre raison aurais-je pu agir ainsi ? "Pour eux, il n'y a qu'une hypothèse logique. Pour le doc... je sais pas." Mais je n'aurais su en dire plus, confirmer ou infirmer la suite. Les faits étaient là, simplement. Et je ne pouvais que les affronter. Les accepter, pour tenter de comprendre le comment et le pourquoi ?
"Je m'imagines même pas... le faire..." Doucement, les larmes roulent sur mes joues, alors que je prononces ces mots. Parce que quand j'entends les gens, je n'avais aucune réelle raison d'agir ainsi. Parce que si j'avais réellement voulu mourir, il y avait plus direct, plus radical pour parvenir à mes fins. Alors pourquoi un cocktail ?
"Je m'imagines même pas... le faire..." Doucement, les larmes roulent sur mes joues, alors que je prononces ces mots. Parce que quand j'entends les gens, je n'avais aucune réelle raison d'agir ainsi. Parce que si j'avais réellement voulu mourir, il y avait plus direct, plus radical pour parvenir à mes fins. Alors pourquoi un cocktail ?
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Re: 4 mots sur un piano (Ymkje) /Terminé/
Ven 19 Fév 2021 - 15:21
Dans ton esprit, c'est l'incompréhension. Rien ne fait sens. Rien de tout cela ne semble logique et tu n'aimes pas cette sensation de doute qui t'envahit. Tu n'as jamais aimé le doute, c'est inconfortable, ça donne des maux de tête et des angoisses; tout ce que tu détestes. Pourquoi tu me fais ça, hein ? Attentive, tu écoutes sa réponse qui au fond ne t'apprend rien de nouveau, il ne sait pas, les médecins ne savent pas, sa famille ne sait pas; bref, rien de nouveau à sainte mangouste. Tout ce qu'il avait sous la main ? C'est là que tu es secrètement contente qu'il ne fréquentait plus le Styx, autant dire de suite que s'il avait prit tout ce qu'il lui tombait sous la main à cette époque, il n'était très certainement plus là aujourd'hui.
Evidemment que le voir dans cet état te fait mal au cœur, ne pas savoir c'est la pire chose qui puisse arriver, mais c'est encore plus difficile quand tu vois que cet état de fait lui tire des larmes, des vraies, elles roulent sur ses joues alors qu'il avoue son incompréhension, une nouvelle fois. C'est plus fort que toi, c'est quasiment instinctif, tu te lèves et lâches sa main pour venir l'entourer de tes bras, à nouveau. Joue contre joue, tu inspires profondément, « je suis désolée » que tu murmures à son oreille, une confidence que tu n'aurais peut-être pas la force de faire les yeux dans les yeux, « peut-être que si on avait continué à se parler j'aurais su... j'aurais compris...peut-être que j'aurais pu éviter ou au moins t'aider... » c'est à ton tour d'avoir une larme qui dévale ta joue, tu te sens coupable, terriblement coupable. T'es partie en claquant la porte, tu n'as pas répondu à sa lettre et tu t'es contentée d'une carte à Noël, à la limite impersonnelle, si ce n'est que l'illustration était une clairière au bord de l'eau, en Thaïlande. C'était une façon mesquine de lui dire que tu faisais face seule, que tu continuais ta vie comme il l'avait demandé. Evidemment, aujourd'hui ça te semble terriblement mal ce que tu as fait. Tu t'en veux énormément et tant que tu ne sauras pas avec exactitude le pourquoi, tu ne pourras pas te libérer de ce poids.
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Re: 4 mots sur un piano (Ymkje) /Terminé/
Mer 24 Fév 2021 - 11:37
Désolée. Un mot qui n'a jamais eu sa place dans ta bouche, sur tes lèvres. Alors que j'écoutais ta complainte, tes excuses, je n'admettais pas la suite. Comme si quelque chose en moi luttait pour sortir. Comme si une part de moi refusait de les entendre. "Il ne faut jamais demander pardon, ni permission..." Des mots dans un mumure, que tu reconnaitras peut-être, des mots très loin de ma conscience alors que je m'enfonces une nouvelle fois. Un état que je ne peux controler, alors que ma main cherche ton contact et que mes lèvres prononcent un autre mot.
Mon esprit s'enfonce peut-être, mais emporte le tien à travers un desordre de synapse dans l'unique but de te faire ressentir ce qui est présent, encore, à ton intention. Ce même sentiment qu'à l'époque, cette même émotion qui m'avait toujours fait vibrer à ton contact. Amour inconditionnel, semblant incommensurable, vertigineux presque, l'impression est cependant un peu différente, décalée, entachée. Elle est et reste présente, mais elle étouffe, enfermée par bien plus que des chaines. Incapable de s'exprimer, elle est là telle une tare latente, qui ne se réveillera peut-être plus jamais. Et au loin, dans ce rêve un peu fou, un patronus en forme de renard se dessine. Un être éthéré qui cherche la sortie de cette prison imaginaire.
Je voulais à l'époque être une ancre pour toi, mais te rends-tu compte aujourd'hui que l'ancre, c'est toi ? Bien sur, tu n'es pas seule. Holly, Grace, Loki, et tous les autres, ils le sont également, mais dans ce monde à nous, fusion de nos esprits, il n'y a que toi. Un monde où il n'y aura jamais que nous. Un monde où mon âme, dans son entièreté t'appartient.
Est-ce que je te libère ? Non. Pas exactement. Je n'ai juste plus la force mentale de te retenir dans cette magie devenue beaucoup trop difficile pour moi. Une magie imparfaite aujourd'hui à cause de l'absence de ma baguette à mon bras. Et alors que je m'enfonce à nouveau dans le sommeil, je m'efface de ta pensée. Bien sur, à mon réveil, je n'aurais plus le souvenir de cet acte. Je n'aurais même pas la conscience d'en être capable. Mais au fond de moi, je sais qui tu es, je sais ce que je ressens. Et aujourd'hui, tu le sais à nouveau. Rien à changer depuis ce jour où mes lèvres ont touché les tiennes avec cette passion, toi qui était définitivement ma dame de coeur.
Mon esprit s'enfonce peut-être, mais emporte le tien à travers un desordre de synapse dans l'unique but de te faire ressentir ce qui est présent, encore, à ton intention. Ce même sentiment qu'à l'époque, cette même émotion qui m'avait toujours fait vibrer à ton contact. Amour inconditionnel, semblant incommensurable, vertigineux presque, l'impression est cependant un peu différente, décalée, entachée. Elle est et reste présente, mais elle étouffe, enfermée par bien plus que des chaines. Incapable de s'exprimer, elle est là telle une tare latente, qui ne se réveillera peut-être plus jamais. Et au loin, dans ce rêve un peu fou, un patronus en forme de renard se dessine. Un être éthéré qui cherche la sortie de cette prison imaginaire.
Je voulais à l'époque être une ancre pour toi, mais te rends-tu compte aujourd'hui que l'ancre, c'est toi ? Bien sur, tu n'es pas seule. Holly, Grace, Loki, et tous les autres, ils le sont également, mais dans ce monde à nous, fusion de nos esprits, il n'y a que toi. Un monde où il n'y aura jamais que nous. Un monde où mon âme, dans son entièreté t'appartient.
Est-ce que je te libère ? Non. Pas exactement. Je n'ai juste plus la force mentale de te retenir dans cette magie devenue beaucoup trop difficile pour moi. Une magie imparfaite aujourd'hui à cause de l'absence de ma baguette à mon bras. Et alors que je m'enfonce à nouveau dans le sommeil, je m'efface de ta pensée. Bien sur, à mon réveil, je n'aurais plus le souvenir de cet acte. Je n'aurais même pas la conscience d'en être capable. Mais au fond de moi, je sais qui tu es, je sais ce que je ressens. Et aujourd'hui, tu le sais à nouveau. Rien à changer depuis ce jour où mes lèvres ont touché les tiennes avec cette passion, toi qui était définitivement ma dame de coeur.
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Re: 4 mots sur un piano (Ymkje) /Terminé/
Ven 5 Mar 2021 - 13:08
"Il ne faut jamais demander pardon, ni permission..." Cette phrase, ces quelques mots, ça te fait sourire parce que ça te rappelle tellement de choses ; des débuts cahoteux, des moments imparfaits, des doutes, des rires, de la naïveté, tant de choses qui te font défauts à l'heure actuelle. Le sourire sur tes lèvres s'efface peu à peu, tu n'as jamais eu peur de Victor, ni de ses plans, pas plus de ses enchantements, mais ici c'est un peu particulier parce que tu sais qu'il ne maitrise pas son esprit, tu sais aussi que ce genre de situation peut s'avérer dangereuse pour l'un comme pour l'autre; mais tu t'en fous. Tu essaies de garder ton calme lorsque tu sens ton esprit happer par le sien, une sensation connue, ou presque, quelque chose est différent sans que tu ne puisses réellement identifier cette différence.
Tu plisses les yeux, grimaces face aux informations qui viennent marteler ton esprit, tu repenses à ces sessions de légilimencie avec Lorcan, tu tentes de rendre ton esprit un rien plus difficile à atteindre, mais t'es rapidement interpellée par ce que tu ressens, ça ne vient pas de toi, t'en es sûre, il y a une chaleur que tu reconnais, un voile qui dissimule les choses, les rendant moins lisibles et pourtant... il sait. Ce que tu suspectes depuis le début, ce que tu espères, c'est là devant tes yeux
En plus de la magie, il y a autre chose, un sentiment, une sensation, cette chaleur qui t'avait déjà envahie par le passé, un an plus tôt et d'autre fois par la suite, et bien que la sensation soit différente, moins assurée de par le manque de force du sorcier, tu ressens ce message muet qu'il te transmet. Tu le reçois en plein cœur. Ton âme se craquelle, parce que ton cœur n'a plus de morceau suffisamment grand pour se le permettre. La chaleur se dissipe à mesure que tu sens le sorcier faiblir, tu récupères les pleins pouvoir sur ton esprit et ça n'y manque pas, t'as les larmes aux yeux, aux joues, partout. T'es submergée par une émotion que tu n'arrives pas à définir, elle oscille entre la tristesse, la joie, l'espoir, la nostalgie, le manque, la rage... C'est un joyeux bordel dans ta tête, pas merci De Launay.
Épuisée, tu l'es aussi. Ton regard glisse sur le sorcier allongé, les yeux fermés, il vient de jeter ses dernières forces dans la bataille et tu ne sais pas quoi faire. Est-ce que tu dois partir ? Est-ce que tu restes ? Est-ce que tu le réveilles ou est-ce que tu le laisses se reposer ? Difficile de faire un choix. Miss, il est temps de partir. L'infirmière vient de passer la tête par l'entrebâillement de la porte avec un sourire bienveillant, tu hoches la tête avec un sourire poli, tu ne veux pas qu'elle ait des ennuis à cause de toi, elle est l'une des rares sympathiques de cet étage, elle se retire pour te laisser le temps de ramasser tes affaires, mais nul doute qu'elle repassera dans cinq minutes pour voir où tu en es. Une fois ton sac à l'épaule, tu esquisses quelques pas vers la porte avant de faire demi-tour. Un demi-tour totalement imprévu mais quémander par ce cœur en morceau qui occupe une place prépondérante. Du bout des doigts tu écartes quelques mèches rebelles du front de Victor, un sourire tendre qui se dessine sur tes lèvres, c'est plus fort que toi pas vrai ? Cette tendresse qui déborde de ton regard, comme une mère veillant sur son petit. Délicatement, tu poses un baiser sur son front, « tot ziens mijn engel ». Tu aurais pu laisser un mot, comme la dernière fois, mais tu n'en vois pas vraiment l'utilité, il a ton numéro s'il veut t'appeler ou t'envoyer un message, il sait comment ça fonctionne. Toi, tu attendras patiemment de voir ce que sa mémoire lui rappellera.
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