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all we need is just a little patience (murwald)
Dim 10 Fév 2019 - 13:20
Les sorciers volent dans le ciel, tournant et virevoltant dans un ballet bien orchestré. Les cris des joueurs parviennent jusqu’à mes oreilles, le bruit des battes s’envoyant le cognard, les indications du capitaine aux membres de son équipe. Le samedi, c’est le jour des entrainements. Et pour moi, ça veut dire que je peux regarder les oiseaux toute la journée, sans vraiment d’interruption. M’asseyant sur un banc des gradins, je prends une grande inspiration. Cet endroit m’a manqué. Je n’y suis pas retournée depuis l’accident, effrayée des souvenirs qui pourraient s’inviter dans mon esprit. Mais là, alors que je reprends la place qui est la mienne depuis mon entrée à Hungcalf, j’ai surtout la sensation d’être apaisée. Après avoir passé plus d’un mois à fuir mes sentiments et mes peurs, j’ai compris que ça ne servait à rien. Je l’ai compris quand je suis allée voir Evie pour m’assurer qu’elle allait bien. Et je l’ai compris il y a deux jours, alors qu’Isalynn partait fêter l’anniversaire de Sasha, ou la Saint Valentin, je ne sais pas trop lequel des deux. Je sais qu’il a toujours fait une fête pour son anniversaire, et qu’Oz y serait très certainement. Et malgré l’amertume qui se répand dans mon coeur à chaque fois que je pense à lui, me rappelant qu’il est revenu depuis plus longtemps que je pensais, et qu’il n’a pas cherché à me revoir, j’ai été surprise d’avoir eu envie de passer cette soirée avec lui. Après tout, le 14 février est la journée des amoureux, et il est le seul que j’aie jamais aimé. Ou tout du moins, sans potion. Car les moments d’égarement avec Evan ou Alex ne peuvent pas être expliqués autrement que par l’ingestion d’un philtre d’amour.
J’ai donc compris que j’avais besoin de revoir celui que j’appelais meilleur ami il y a deux jours. Alors, profitant de l’absence de ma cousine, j’ai fouillé dans ses affaires pour trouver le parchemin contenant l’adresse d’Oswald. Ce bout de papier que je ne voulais pas voir. J’avais intimé à l’Ethelred de ne pas me le donner, elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Mais j’avais tort. L’adresse entre mes mains, j’ai eu envie d’envoyer un patronus immédiatement. Mais l’hésitation m’en a empêchée. Je n’ai pas réussi hier non plus. Et aujourd’hui… Je ne sais pas. Mais au moins, j’ai pris la direction du terrain de Quidditch, et je me suis installée dans notre coin habituel. Quelques coussins sortis de mon petit sac - bénéficiant d’un sortilège d’extension - et un bocal vide que je pose sur le banc derrière moi. Assise sur un coussin, je sors enfin le petit bout de parchemin de ma poche, contemplant l’écriture désordonnée de l’Anglais. Il vit à Inverness. Non loin de son ancienne colocation, d’ailleurs. You have to see him, Murph. Can’t keep running away forever. Poussant un soupir, je me concentre sur mon souvenir le plus heureux. “Expecto Patronum.” Corbeau blanc qui s’envole en direction de la ville. “Need to talk. You know where. I’ll stay there until sundown.” Pas besoin de plus d’indications que celles-ci. J’espère plus que je sais qu’il comprendra où je me trouve. Prête à passer la journée à attendre, je sors un livre, m’enfonçant un peu plus dans les coussins. Je sais que je n’arriverai pas à rester assez concentrée dans ma lecture, mais j’ai besoin de faire quelque chose pour ne pas devenir folle.
Un bruit à ma gauche me sort de ma lecture. Je ne sais pas trop depuis combien de temps j’attends ici, dans le froid. Je sais juste que mes doigts sont congelés. Tournant la tête en direction du son, je pose les yeux sur lui. “You came.” Sans savoir quel sentiment prédomine dans mon esprit, je contemple Oswald en silence. Joie de le revoir, appréhension de la discussion qui se profile, stress. Comme une invitation, je désigne le bocal vide derrière moi. “Can you light it up ? You know I’m not good with fire.” Fermant lentement le livre sur mes genoux, je le range dans mon sac. Me redressant, je coince mes mains entre mes cuisses, essayant de les réchauffer. Regard en coin vers le sorcier s’installant à mes côtés. “I had to do some thinking, sorry if it took long.” Nerveuse, je me mords les lèvres, baisse les yeux, joue avec mes doigts. C’est étrange, de se retrouver dans un lieu si familier, et d’être aussi hésitante.
@Oswald Burgess
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Dim 10 Fév 2019 - 20:26
Oswald avait l'impression de ne pas avoir bougé depuis deux mois. Depuis l'accident de Murphy. Assis au sol, adossé à son lit, le regard perdu dans le ciel qu'on apercevait au-dessus des toits depuis sa fenêtre. Il n'avait l'énergie de ne rien faire d'autre quand il n'était pas au travail. Le temps s'était suspendu dans un brouillard d'angoisse et de questions sans fin. Sur l'état physique de Murphy, sur son état émotionnel, sur la légitimité d'aller la voir, sur l'incertitude de la suite... Une boule de culpabilité dans la gorge, le sorcier ruminait tous ses choix la concernant. Il voyait les jours passer, sans aucune nouvelle d'elle. Conscient que c'était une pâle copie de ce qu'ils avaient enduré six ans auparavant l'un et l'autre quand il était parti en Amérique, il essayait de se convaincre qu'il avait bien fait de lui laisser le choix de le recontacter. Seulement plus le temps passait plus il avait l'horrible sensation qu'elle ne le ferait pas. Cela confirmerait ce qu'il avait fini par accepter : elle n'avait plus besoin de lui dans sa vie. Mais c'était tellement dur à encaisser après l'avoir revue. Comment refermer une blessure si ancienne, ouverte à nouveau ? La nervosité de l'Anglais s'accumulait. D'autant plus que la pleine lune avait lieu dans trois jours. Il pouvait presque en deviner la date sans calendrier, désormais. Son corps l'irritait, comme si un feu brûlant le démangeait. Réticent à subir sa nuit de souffrances enchaîné, avec la peur permanente d'être découvert, ou que quelqu'un ait besoin de lui pile cette nuit-là, il détestait sentir l'échéance se rapprocher. Tous les mois. Tous les mois depuis bientôt cinq ans. Avec l'amère pensée qu'il valait peut-être mieux que Murphy décide de garder hors de sa vie un monstre tel que lui, le sorcier fut surpris par une apparition blanchâtre qui toqua à la fenêtre. Un patronus en forme de corbeau. Le patronus de Murphy. Celui qu'il avait attendu des semaines. Le sorcier l'observa, figé par l'émotion, avec la peur ridicule de le laisser entrer. Il s'exécuta pourtant, fébrile. La voix fantomatique de la sorcière le fit frissonner. Need to talk. You know where. I’ll stay there until sundown. Le volatile s'évapora peu à peu, tandis que le sorcier eut besoin de quelques secondes pour se souvenir de l'heure qu'il était. Ce soir, il devrait se rendre au Filet -et il ne se voyait clairement pas attendre le dernier moment pour la rejoindre. Parce qu'elle serait probablement furieuse de poireauter, et parce que lui mourrait d'angoisse en attendant de lui parler. Le reste du message n'était pas difficile à décrypter. Malgré six ans de silence, Oz savait très bien de quel lieu parlait la sorcière. Pour la première fois depuis juin 2012, il transplana à l'entrée du domaine universitaire.
Le portail d'entrée lui parut plus petit qu'autrefois. Les étudiants paraissaient bien trop jeunes. Un peu mal à l'aise, le sorcier avait la sensation de pénétrer dans les souvenirs d'un autre. Elle était tellement loin, cette vie à Hungcalf. Il était insouciant alors, roi du monde, prince de la fête. Il n'aimait pas étudier, mais il excellait dans tout le reste : le Quidditch, les duels, les soirées, la drague, la popularité, les quatre cent coups avec Sasha. Il avait toujours la sensation d'être un étranger quand il pensait à cette période de sa vie. L'avant-morsure. Néanmoins il avait l'esprit trop préoccupé pour réfléchir à ce qui avait changé depuis, en mal ou en bien. Il prit rapidement le chemin du stade. Le fameux endroit. Leur endroit. Les gradins, où Murphy s'installait pour lire ou "regarder les oiseaux". D'où elle l'observait s'entrainer et faire le pitre sur son balai. Où il la rejoignait pour essayer de rattraper son retard scolaire. Le poids des années s'envola lorsqu'il aperçut la sorcière assise là-haut, plongée dans un livre. Un douloureux soupir d'espoir souleva la poitrine de l'Anglais. Il se décida toutefois à la rejoindre, le pas lent, lourd, dans l'attente qu'elle lève les yeux sur lui. You came. La beauté de son visage, le cadre familier, la haine de cette étrange incompréhension entre eux, tout tourbillonnait dans l'esprit du sorcier, qui fit l'effort de garder contenance. Yep. I got your message. Ton incertain, entre l'humilité et l'émotion. Il ne put s'empêcher de sourire, de nostalgie, de douleur, d'amusement, quand elle désigna le bocal vide. Can you light it up ? You know I’m not good with fire. Bien sûr qu'il savait. D'un geste mécanique qu'il s'étonna de ne pas avoir oublié, il dirigea sa baguette dans le récipient. Incendio. Le bocal entre eux, les flammes bleues dansantes, le sorcier s'assit. Il ne lâchait pas les yeux de Murphy du regard. Il ne voulait rien perdre d'elle, ignorant à combien de temps il aurait droit. I had to do some thinking, sorry if it took long, commença la jeune femme, nerveuse. La voir ainsi émut le sorcier, qui eut du mal à retrouver sa voix. That's okay. It wasn't easy for me neither. Il hochait la tête, tentait de se montrer compatissant. The truth is, I was a mess. Le temps ne comptait plus maintenant qu'elle l'avait appelé. Les mains entre ses cuisses par mimétisme, Oswald cherchait ses mots, pressé de savoir mais craignant d'être intrusif. I missed you. C'était tout ce qu'il avait envie de lui dire, au fond. La phrase tournait dans son coeur, se cognant douloureusement aux parois. I told you already, but I never meant to leave without giving any news. I would never do that. Avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, incertain de son état d'esprit, il préférait reprendre depuis le début. I had a job opportunity in America. Had to go there quick, that's why I wrote to you. La nervosité lui fit serrer les mâchoires et perdre le regard sur le terrain. Il hésitait à lui délivrer le contenu de la lettre, par peur d'être ridicule. If you never got that letter... La douleur de Murphy à l'idée qu'il se soit barré sans la prévenir, après ce qu'ils s'étaient promis, lui coupa le souffle. I mean, I thought you've read it. I thought you were the one who didn't want to see me anymore. Regard en coin, fuyant, la poitrine gonflée de regrets. That's why I stayed there for so long. Had no reason to come back. C'était grossièrement résumé, mais c'était vrai.
Le portail d'entrée lui parut plus petit qu'autrefois. Les étudiants paraissaient bien trop jeunes. Un peu mal à l'aise, le sorcier avait la sensation de pénétrer dans les souvenirs d'un autre. Elle était tellement loin, cette vie à Hungcalf. Il était insouciant alors, roi du monde, prince de la fête. Il n'aimait pas étudier, mais il excellait dans tout le reste : le Quidditch, les duels, les soirées, la drague, la popularité, les quatre cent coups avec Sasha. Il avait toujours la sensation d'être un étranger quand il pensait à cette période de sa vie. L'avant-morsure. Néanmoins il avait l'esprit trop préoccupé pour réfléchir à ce qui avait changé depuis, en mal ou en bien. Il prit rapidement le chemin du stade. Le fameux endroit. Leur endroit. Les gradins, où Murphy s'installait pour lire ou "regarder les oiseaux". D'où elle l'observait s'entrainer et faire le pitre sur son balai. Où il la rejoignait pour essayer de rattraper son retard scolaire. Le poids des années s'envola lorsqu'il aperçut la sorcière assise là-haut, plongée dans un livre. Un douloureux soupir d'espoir souleva la poitrine de l'Anglais. Il se décida toutefois à la rejoindre, le pas lent, lourd, dans l'attente qu'elle lève les yeux sur lui. You came. La beauté de son visage, le cadre familier, la haine de cette étrange incompréhension entre eux, tout tourbillonnait dans l'esprit du sorcier, qui fit l'effort de garder contenance. Yep. I got your message. Ton incertain, entre l'humilité et l'émotion. Il ne put s'empêcher de sourire, de nostalgie, de douleur, d'amusement, quand elle désigna le bocal vide. Can you light it up ? You know I’m not good with fire. Bien sûr qu'il savait. D'un geste mécanique qu'il s'étonna de ne pas avoir oublié, il dirigea sa baguette dans le récipient. Incendio. Le bocal entre eux, les flammes bleues dansantes, le sorcier s'assit. Il ne lâchait pas les yeux de Murphy du regard. Il ne voulait rien perdre d'elle, ignorant à combien de temps il aurait droit. I had to do some thinking, sorry if it took long, commença la jeune femme, nerveuse. La voir ainsi émut le sorcier, qui eut du mal à retrouver sa voix. That's okay. It wasn't easy for me neither. Il hochait la tête, tentait de se montrer compatissant. The truth is, I was a mess. Le temps ne comptait plus maintenant qu'elle l'avait appelé. Les mains entre ses cuisses par mimétisme, Oswald cherchait ses mots, pressé de savoir mais craignant d'être intrusif. I missed you. C'était tout ce qu'il avait envie de lui dire, au fond. La phrase tournait dans son coeur, se cognant douloureusement aux parois. I told you already, but I never meant to leave without giving any news. I would never do that. Avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, incertain de son état d'esprit, il préférait reprendre depuis le début. I had a job opportunity in America. Had to go there quick, that's why I wrote to you. La nervosité lui fit serrer les mâchoires et perdre le regard sur le terrain. Il hésitait à lui délivrer le contenu de la lettre, par peur d'être ridicule. If you never got that letter... La douleur de Murphy à l'idée qu'il se soit barré sans la prévenir, après ce qu'ils s'étaient promis, lui coupa le souffle. I mean, I thought you've read it. I thought you were the one who didn't want to see me anymore. Regard en coin, fuyant, la poitrine gonflée de regrets. That's why I stayed there for so long. Had no reason to come back. C'était grossièrement résumé, mais c'était vrai.
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Sam 16 Fév 2019 - 21:51
Les flammes dansant dans le bocal me réchauffent le corps mais pas le coeur. Alors que le sorcier s'installe à mes côtés, je tente de garder la face, mais c'est trop dur. Alors je fuis son regard, les yeux posés sur un attrapeur fonçant vers le sol. Reprenant la parole, je m'excuse du temps d'attente. C'est toujours pareil avec moi, de toute façon. Toujours à m'excuser, pour tout et n'importe quoi. Comme si personne d'autre ne devait s'excuser. Et la réponse de l'Anglais m'indique qu'il n'a pas l'intention de le faire. “That's okay. It wasn't easy for me neither.” Rictus amer, regard qui fuit encore plus, tournant la tête dans la direction opposée à celui qui m'a tant manqué. But you aren't in recovery after a coma. Les souvenirs des jours de galère à l'hôpital et des douleurs me pincent douloureusement le cœur. “I told you already, but I never meant to leave without giving any news. I would never do that.” Le visage qui se retourne vivement vers l'Anglais. “I know. I believe you.” Ton peut être un peu sec, mais paroles franches. La discussion avec Isalynn m'a permis de faire un peu le tri dans toutes les questions qui se cognaient dans mon crâne. “I had a job opportunity in America. Had to go there quick, that's why I wrote to you.” Des yeux, je suis le ballet des joueurs. America… Ma poitrine se serre douloureusement à l'idée que j'aurais pu visiter le nouveau continent aux côtés d'Oz. “If you never got that letter… I mean, I thought you've read it. I thought you were the one who didn't want to see me anymore.” Silencieuse, j'écoute les explications. À l'hôpital, il a entendu les miennes, mon côté de l'histoire. C'est parfaitement légitime que j'écoute sa version des faits. “That's why I stayed there for so long. Had no reason to come back.” La conclusion me semble cependant très grossière. Les paroles de Sasha me reviennent, mélangées à celles de l'Ukrainienne rencontrée, et je me sens subitement frustrée. “I'm a bit hurt that you never thought that letter was lost and I never got it.” Tournant la tête, je plante mon regard dans le bleu des yeux du sorcier. “I mean, when did I ever not respond to your letters ? I thought you knew me better than that.” Intérieurement, j'espère que mes mots réussiront à le culpabiliser assez pour obtenir des excuses. “A second letter asking if I got the first one and you'd know. And I could have joined you.” Haussement d'épaules qui se veut nonchalant, malgré la douleur qui me serre le cœur. I could have joined you and we could have been happy.
Reposant mes yeux sur le stade, j'émets mes hypothèses. “Anyway, I think I know what happened. My father probably got your message instead of me, and never gave it to me.” Feu de colère qui se rallume rapidement, flammes qui dansent dans mes yeux, rouge qui colore mes joues. “I'm so mad at him. He's the one who started the fire, you know.” Oz n'a pas su le fin mot de l'histoire. Il a appris pourquoi j'avais une peur bleue du feu, pourquoi mon épouvantard prend la forme de flammes. Mais lorsque j'ai appris pour mon père, il était déjà parti depuis longtemps. La colère que je ressens contre mon père augmente la frustration due à la présence du sorcier à mes côtés. Sèchement, je reprends. “By the way, I'm fine. Thanks for asking.” S'il pensait qu'on aurait pu retrouver nos vieilles habitudes directement, rien qu'en se retrouvant dans un endroit chargé d'heureux souvenirs, le constat est amèrement clair : nous ne pouvons pas. Comment effacer six ans d'absence ? “Well, I'm scarred for life and I'm probably claustrophobic now, but what can I do, turn back time ?” Défaitiste, je hausse les épaules. Si j'avais pu retourner dans le temps, il y a tellement de choses que j'aurais changées. A commencer par l'incendie. Préférant changer de sujet, posant une des questions qui tourne dans mon crâne, je plante mon regard dans le sien. “Why did you come back, if you had no reason to ?” Question qui pourra peut être pousser Oz à m'indiquer depuis quand il est rentré, sans avoir à parler de ma conversation avec Sasha.
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Sam 16 Fév 2019 - 21:58
Il avait toujours été facile de lui parler. De dire la pitrerie nécessaire pour provoquer le sourire radieux, de faire le commentaire approprié, de la rassurer. Parfois même sans mots. Leurs regards communiquaient seuls, les mains parfois, jamais trop longtemps, les baisers sur le front. Douceur. Évidence. Cette époque était cruellement loin, même ici, sur ces bancs. Cette conversation semblait la plus difficile qu'il n'avait jamais eue. I'm a bit hurt that you never thought that letter was lost and I never got it. Son regard était insoutenable. Oswald fronça les sourcils, surpris du reproche, même s’il le comprenait. I mean, when did I ever not respond to your letters ? I thought you knew me better than that. La culpabilité le fit légèrement rougir -et il s’étonna de réaliser que cela pouvait encore lui arriver à son âge. Il savait que la sorcière avait raison, mais les circonstances étaient tellement particulières… Embarrassé, blessé, il se taisait. Les mots se heurtaient en tourbillon dans son esprit mais aucun ne lui semblait approprié. A second letter asking if I got the first one and you'd know. And I could have joined you. Son haussement d’épaules acheva de lui briser le coeur. Comme si l’évocation de cette hypothèse n’était pas si importante -alors qu’elle aurait tout changé. Les yeux embués, Oz baissa le visage vers ses pieds, pour se retenir de toutes ses forces de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. You would have ? Join me and be my girl ? Trop de peur, trop de doutes, trop d’espoir. Trop de temps passé. Anyway, I think I know what happened, reprit la rouquine. Son attention décuplée, Oswald ravala son émotion pour se tourner vers elle. My father probably got your message instead of me, and never gave it to me. Lui… L’Anglais savait que le père Fraser ne l’avait jamais aimé, mais il aurait ouvert le courrier de sa propre fille ? Les flammes dans les yeux du sorcier répondaient à celles de la sorcière. I'm so mad at him. He's the one who started the fire, you know. Révélation inattendue. Oz resta une seconde bouche bée, avant de marmonner. Duncan ? Bloody son of a… By Merlin, Murph… Sourcils froncés, il eut un mouvement vers elle, infime, immédiatement rattrapé par la pudeur. Il n’en croyait pas ses oreilles. Murphy avait dû découvrir ça seule ? Sans lui ? La voix sèche de la sorcière le coupa dans son élan de culpabilité et d’envie furieuse de la protéger. By the way, I'm fine. Thanks for asking. Autrefois il aurait tourné en dérision le ton qu’elle employait, et trouvé un moyen immédiat de la faire sourire. Cette fois-ci, il eut l’impression d’avoir reçu une gifle. Comme s’il était un connard insensible, comme s’il avait tout gâché. Well, I'm scarred for life and I'm probably claustrophobic now, but what can I do, turn back time ? Confus, écoeuré qu’elle agisse comme s’il ne souciait pas d’elle, il ne sut pas répondre sur le coup. Well, by the way, I’m not fine. I had no accident the past few months, but I got bit by a werewolf. You wanna compare scars ?
Murphy poursuivit son interrogatoire. Why did you come back, if you had no reason to ? Clic. Quelque chose se brisa. Pas son coeur, dont les miettes étaient restées douloureuses depuis le début de cette conversation. Autre chose. Il contemplait la scène, incrédule, réalisant l’amertume et la rancoeur qui emplissait l’espace qui le séparait de la sorcière. Il n’avait que l’envie de la serrer contre lui, de retrouver leur complicité innocente, et il réalisait brusquement que ça n’arriverait plus jamais. Murphy avait fermé la porte. Elle lui en voulait et il était responsable de ce futur qu’ils ne partageraient jamais. Déconcerté parce que lui ne pouvait lui faire aucun reproche, parce que sa culpabilité lui paraissait atrocement facile, parce qu’il détestait le ton qu’elle avait pour lui parler, il se redressa brusquement. So that’s how it’s gonna be now ? Regard perdu, blessé, dégoûté. Sa voix se fit plus forte, même si la colère masquait mal la peine étouffante qui le saisissait. I get you’re mad at me Murphy, but don’t you think I’m mad at myself too ? Why do you think I didn’t check on you after getting no answer to my letter ? I didn’t care ? I forgot you ? La main sur la poitrine pour se désigner, lui non plus n’en revenait pas qu’elle puisse douter de lui. Finalement, chacun s’était laissé submerger par ses propres doutes. Guess we didn’t know each other well enough after all. Amère réponse aux paroles de la sorcière un peu plus tôt. Terrible constat de leur incapacité à se comprendre, à se deviner,à s'aimer ? Le regard finalement triste, Oswald se calma aussitôt. Il était las. I’m sorry, I didn’t want to yell at you. Jamais il n’avait voulu en arriver là. Jamais avec elle. I’m a mess. Confession sans exagération, sans apitoiement. Il ne se reconnaissait plus depuis qu’il était parti. Depuis la morsure. I came back because I got tired of my life back there. I don’t know, I was homesick. Tentative de ne pas rompre la conversation, même si la voix était plus faible. Le sorcier se passait une main dans la nuque en reprenant sa place sur le banc. Il avait froid. Il avait mal partout -et surtout à l’intérieur.
Murphy poursuivit son interrogatoire. Why did you come back, if you had no reason to ? Clic. Quelque chose se brisa. Pas son coeur, dont les miettes étaient restées douloureuses depuis le début de cette conversation. Autre chose. Il contemplait la scène, incrédule, réalisant l’amertume et la rancoeur qui emplissait l’espace qui le séparait de la sorcière. Il n’avait que l’envie de la serrer contre lui, de retrouver leur complicité innocente, et il réalisait brusquement que ça n’arriverait plus jamais. Murphy avait fermé la porte. Elle lui en voulait et il était responsable de ce futur qu’ils ne partageraient jamais. Déconcerté parce que lui ne pouvait lui faire aucun reproche, parce que sa culpabilité lui paraissait atrocement facile, parce qu’il détestait le ton qu’elle avait pour lui parler, il se redressa brusquement. So that’s how it’s gonna be now ? Regard perdu, blessé, dégoûté. Sa voix se fit plus forte, même si la colère masquait mal la peine étouffante qui le saisissait. I get you’re mad at me Murphy, but don’t you think I’m mad at myself too ? Why do you think I didn’t check on you after getting no answer to my letter ? I didn’t care ? I forgot you ? La main sur la poitrine pour se désigner, lui non plus n’en revenait pas qu’elle puisse douter de lui. Finalement, chacun s’était laissé submerger par ses propres doutes. Guess we didn’t know each other well enough after all. Amère réponse aux paroles de la sorcière un peu plus tôt. Terrible constat de leur incapacité à se comprendre, à se deviner,
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Dim 24 Fév 2019 - 15:52
Pleine de sentiments contradictoires, tentant de faire le tri dans tout ce que ressens, j'ai choisi d'écouter la colère qui bout en moi. Colère contre Oz, que j'ai désigné comme seul responsable demonnotre malheur. Faisant écho à ses paroles précédentes, je commence mon interrogatoire. Trop de questions en suspens. “Why did you come back, if you had no reason to ?” Ton plus sec que je n'aurais voulu, mais qui cache une véritable interrogation. Un espoir égoïste, aussi, qu'il me réponde que je lui manquais. Encore une fois, Oz ne répond pas à mes attentes. Brusquement, il se lève, et j'esquisse un mouvement en arrière. “So that’s how it’s gonna be now ?” Les yeux ronds, j'encaisse le haussement de ton. Flammes qui réapparaissent dans mes yeux. “That's how it's always been.” Murphy qui pousse Oz à bout jusqu'à le faire réagir. Oz qui s'énerve et explose. Murphy qui se sent mal et s'excuse. Sauf que Murphy n'est pas désolée. Murphy n'a rien à se reprocher. Murphy n'est pas partie à l'autre bout du monde en n'envoyant qu'une misérable lettre. Murphy n'est pas revenue depuis “un moment” sans prévenir. “I get you’re mad at me Murphy, but don’t you think I’m mad at myself too ?” Portée par le feu bouillant dans mon ventre, je me relève pour me planter devant l'Anglais. “So just ‘cause you're mad at yourself, I can't be mad at you ?” Doigt accusateur pointé sur sa poitrine. Quelques centimètres de plus, et je le touche. Mais je refuse de le toucher. Il n'a pas voulu le faire quand j'étais immobile et alitée. Il s'est écarté après avoir appris que mon père était à l'origine de l'incendie. S'il veut me toucher, il n'a qu'à le faire. “Why do you think I didn’t check on you after getting no answer to my letter ? I didn’t care ? I forgot you ?” “Yes !” La réponse qui fuse, le ton qui monte, le doigt qui s'approche du visage d'Oswald. “Exactly. You didn't care. You forgot me.” La gorge qui se noue malgré la colère. La voix qui vacille. “You never loved me.” Finalement tremblante de tristesse, je retrouve ma place sur le banc. “That's what I kept telling myself all those years.” Les yeux dans le vague, la voix blanche, je frissonne. “Guess we didn’t know each other well enough after all.” L'affirmation me brise le cœur. Ramenant mes jambes contre moi, j'entoure mes genoux de mes bras. “Maybe we're too different to work.” Murmure destiné à moi-même, à ce cœur qui se permettait d'espérer qu'on pourrait retrouver ce lien si fort qui nous unissait.
Lorsqu'Oz se réinstalle à mon côté, je plonge le visage entre mes genoux. “I’m sorry, I didn’t want to yell at you. I’m a mess.” Les larmes qui montent. Il s'est enfin excusé. Pas pour m'avoir abandonnée, pas pour être revenu sans m'en parler, pas pour avoir bouleversé ma vie ni une, ni deux, mais trois fois. Mais telle une affamée, je me rue sur les miettes de pain qu'il me jette. “Me too.” Le visage toujours caché, je marmonne en tentant de ravaler mes larmes. “I came back because I got tired of my life back there. I don’t know, I was homesick.” Les yeux à moitié secs, je ne peux résister à l'envie de le regarder. Tourner la tête vers lui, l'observer, l'écouter me parler de son voyage. Il a tellement changé. “What was it like, there ? What did you do ?” La voix finalement douce, je me prends à espérer qu'on puisse enfin discuter posément. Dépliant les jambes, je pose mes mains sur mes genoux. “Sasha said you came back for me. Apparently you've been back for a while.” D'une voix plus faible, je tente une question qui me hante depuis ma conversation avec le Muller. “How long have you been back ?” Pleine d'appréhension, je pose mon regard dans le sien. Je n'ai aucune idée de la réponse. Un moment, ça pourrait être quelques mois, trois, six… Un an ? Plus ?
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Mer 27 Fév 2019 - 16:51
La situation lui était insupportable. Malgré les années de silence, il n'avait jamais imaginé qu'il y aurait tant de tension, de rancoeur et d'incompréhension entre eux, comme un mur qui brisait toute envie de se retrouver comme avant. Pacifiste, Oswald ne put s'empêcher de hausser le ton pour calmer les attaques acerbes de Murphy. Seulement la rouquine était loin de vouloir s'apaiser. Elle répondait tout et n'importe quoi, comme si elle essayait de le blesser ou de le pousser à bout. Why do you think I didn’t check on you after getting no answer to my letter ? I didn’t care ? I forgot you ? Main sur le torse, offusqué de ses accusations, le sorcier la vit avec stupéfaction s'approcher, presque lui sauter à la gorge. Yes ! Exactly. You didn't care. You forgot me. You never loved me. Choc de l'affirmation. Oz sentit l'émotion lui brûler le regard tandis que la jeune femme se rasseyait. That's what I kept telling myself all those years. Horrifié des dégâts que les croyances et peurs de chacun avaient causé à cette relation, le sorcier se sentit terriblement amer. Guess we didn’t know each other well enough after all. De nature peu colérique, il se sentit soudainement triste et las, surtout à la vue de Murphy qui plongeait le visage dans ses bras. L'idée de la faire pleurer lui tordait l'estomac. I’m sorry, I didn’t want to yell at you. I’m a mess. Il la méritait clairement encore moins que ce qu'il s'était imaginé. Me too, marmonna-t-elle. Ce semblant de trêve lui donna le courage de jouer l'illusion et de tenter de répondre à sa dernière question. I came back because I got tired of my life back there. I don’t know, I was homesick. Voix faiblarde, peu convaincue. Oswald frissonna de froid, conscient que ce n'était pas qu'une sensation liée au climat. Il se rassit sur le banc lui aussi. What was it like, there ? What did you do ? Sasha said you came back for me. Apparently you've been back for a while. How long have you been back ? Dépité, le sorcier observait Murphy qui reprenait un peu contenance en l'interrogeant, pleine d'appréhensions, comme s'il risquait encore de lui faire du mal.
Oz songea qu'il n'avait pas envie de parler, qu'il voulait tout envoyer paître, qu'il voulait juste la prendre dans ses bras et lui demander pardon. Le permettrait-elle ? Brutalement ému, il fit un effort pour retenir les larmes qui menaçaient de pointer. Do you really think I never loved you ? C'était plus fort que lui. Le ton était teinté de désespoir, d'incompréhension, d'un besoin furieux de retrouver foi en quelque chose. L'Anglais se reprit, la voix toujours calme, mains relevées en signe de paix. I don't wanna fight. I just... I wish I was able to have a normal conversation with you, I will be, but not right now. Hochement négatif de la tête. Il ne pouvait pas laisser passer ce qu'elle avait dit plus tôt, il ne voulait pas répondre à sa question sur son retour en prenant le risque de la blesser une nouvelle fois car elle ne savait pas tout ce qu'il y avait à savoir. Bien sûr il était plus facile de se taire, de garder ses explications intimes pour lui et de se dire que c'était perdu d'avance, mais il n'arrivait pas à s'y résoudre. I can't... Hear me out, ok ? Regard qui s'assurait qu'il pourrait parler sans être coupé par des piques. Soupir pour chercher du courage dans ce grand corps froid, il fixa ses yeux sur l'horizon. When I had no answer to my letter I thought I had it coming. I convinced myself you were ashamed of what happened that night in my room and you realised I didn't deserve you. I see now that I was bloody stupid, I had to check, to write again, to come here to see you. But I was so afraid you would think all these things about me... when I had no answer it was the proof of all my anxieties. La vérité qu'elle ne soupçonnait probablement pas et qu'il aurait préféré garder pour lui, par fierté, par peur de se dévoiler. Oswald lui jeta un regard. Il camouflait plus ou moins bien son embarras de gamin sous l'acier implacable de ses prunelles. It's not that I didn't care. I did. I just had no confidence in myself. That's not an excuse, it doesn't erase all these years - I know that. I screwed up, I gave up. Voix qui se baissait, dents serrés. You have no idea how much I blame myself. Sentant la honte et la rancoeur submerger son maigre courage face à elle, il se força à se tourner vers la sorcière pour lui parler directement. Yeux dans les yeux, avec une humilité qu'il ne possédait pas autrefois. I'm sorry, Murphy. Sorry I left you, and I wasn't there for you. L'envie de la toucher lui transperça le coeur et il se ressaisit, en tentant de reprendre un ton de conversation.
Maintenant qu'elle avait le début de l'explication, il osait lui raconter son retour. I came back in 2017. A lot of things happened back there and not all of them were good. I wanted to write another chapter of my life and nostalgia led me here. Toujours très réservé sur sa vie américaine et surtout les raisons de son départ, il ne voulut pas en dire plus pour le moment. Another long story for another meet up, if there's one. Le regard revint sur le terrain, distraitement attiré par les mouvements des joueurs. I found Sasha and then I looked for you. You were easy to find. Le récit devenait plus morcelé, plus difficile à délivrer. I came at the hospital. I saw you. Oswald adopta un petit sourire attendri pour cacher les larmes qui brillaient dans ses yeux. Il l'avait trouvé tellement belle qu'il avait failli l'interpeller en la voyant, oubliant ses précautions pour ne pas être vu. Elle était devenue une femme magnifique, posée, responsable. La voix légèrement tremblante, le sorcier avait du mal à garder un ton détaché. You seemed to have a good life. You're a doctor. I thought "She didn't want you in her life back then, don't disturb her life now. You're not worth it." Ne pas pleurer. Il s'en voulait tellement, réalisant qu'avoir écouté ses peurs l'avait juste conduit à passer à côté de la plus belle histoire de sa vie. Il avait tout gâché. Tout raté. I had no idea you would want to see me again. I was stupid. Conclusion plus maîtrisée, l'émotion contenue, même si le ton à son sujet restait dur. Il reprit en revenant à Sasha, pour finir sa réponse. I asked Sasha to hide my coming back. Most Mullers know but they mostly don't care. Sasha était le seul de son ancienne vie qu'il côtoyait réellement, même s'il avait aussi revu -en toute amitié- son cousin Caël ; et croisé un ancien amant à Inverness. Ses parents avaient eu droit à une ridicule carte postale par hibou interposé.
Oz songea qu'il n'avait pas envie de parler, qu'il voulait tout envoyer paître, qu'il voulait juste la prendre dans ses bras et lui demander pardon. Le permettrait-elle ? Brutalement ému, il fit un effort pour retenir les larmes qui menaçaient de pointer. Do you really think I never loved you ? C'était plus fort que lui. Le ton était teinté de désespoir, d'incompréhension, d'un besoin furieux de retrouver foi en quelque chose. L'Anglais se reprit, la voix toujours calme, mains relevées en signe de paix. I don't wanna fight. I just... I wish I was able to have a normal conversation with you, I will be, but not right now. Hochement négatif de la tête. Il ne pouvait pas laisser passer ce qu'elle avait dit plus tôt, il ne voulait pas répondre à sa question sur son retour en prenant le risque de la blesser une nouvelle fois car elle ne savait pas tout ce qu'il y avait à savoir. Bien sûr il était plus facile de se taire, de garder ses explications intimes pour lui et de se dire que c'était perdu d'avance, mais il n'arrivait pas à s'y résoudre. I can't... Hear me out, ok ? Regard qui s'assurait qu'il pourrait parler sans être coupé par des piques. Soupir pour chercher du courage dans ce grand corps froid, il fixa ses yeux sur l'horizon. When I had no answer to my letter I thought I had it coming. I convinced myself you were ashamed of what happened that night in my room and you realised I didn't deserve you. I see now that I was bloody stupid, I had to check, to write again, to come here to see you. But I was so afraid you would think all these things about me... when I had no answer it was the proof of all my anxieties. La vérité qu'elle ne soupçonnait probablement pas et qu'il aurait préféré garder pour lui, par fierté, par peur de se dévoiler. Oswald lui jeta un regard. Il camouflait plus ou moins bien son embarras de gamin sous l'acier implacable de ses prunelles. It's not that I didn't care. I did. I just had no confidence in myself. That's not an excuse, it doesn't erase all these years - I know that. I screwed up, I gave up. Voix qui se baissait, dents serrés. You have no idea how much I blame myself. Sentant la honte et la rancoeur submerger son maigre courage face à elle, il se força à se tourner vers la sorcière pour lui parler directement. Yeux dans les yeux, avec une humilité qu'il ne possédait pas autrefois. I'm sorry, Murphy. Sorry I left you, and I wasn't there for you. L'envie de la toucher lui transperça le coeur et il se ressaisit, en tentant de reprendre un ton de conversation.
Maintenant qu'elle avait le début de l'explication, il osait lui raconter son retour. I came back in 2017. A lot of things happened back there and not all of them were good. I wanted to write another chapter of my life and nostalgia led me here. Toujours très réservé sur sa vie américaine et surtout les raisons de son départ, il ne voulut pas en dire plus pour le moment. Another long story for another meet up, if there's one. Le regard revint sur le terrain, distraitement attiré par les mouvements des joueurs. I found Sasha and then I looked for you. You were easy to find. Le récit devenait plus morcelé, plus difficile à délivrer. I came at the hospital. I saw you. Oswald adopta un petit sourire attendri pour cacher les larmes qui brillaient dans ses yeux. Il l'avait trouvé tellement belle qu'il avait failli l'interpeller en la voyant, oubliant ses précautions pour ne pas être vu. Elle était devenue une femme magnifique, posée, responsable. La voix légèrement tremblante, le sorcier avait du mal à garder un ton détaché. You seemed to have a good life. You're a doctor. I thought "She didn't want you in her life back then, don't disturb her life now. You're not worth it." Ne pas pleurer. Il s'en voulait tellement, réalisant qu'avoir écouté ses peurs l'avait juste conduit à passer à côté de la plus belle histoire de sa vie. Il avait tout gâché. Tout raté. I had no idea you would want to see me again. I was stupid. Conclusion plus maîtrisée, l'émotion contenue, même si le ton à son sujet restait dur. Il reprit en revenant à Sasha, pour finir sa réponse. I asked Sasha to hide my coming back. Most Mullers know but they mostly don't care. Sasha était le seul de son ancienne vie qu'il côtoyait réellement, même s'il avait aussi revu -en toute amitié- son cousin Caël ; et croisé un ancien amant à Inverness. Ses parents avaient eu droit à une ridicule carte postale par hibou interposé.
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Ven 1 Mar 2019 - 18:54
Enfin calmée, pleine d’appréhension, j’ai l’impression de bombarder Oz de questions. Six ans de questionnement, de convictions, qui éclatent suite aux révélations de l’un et de l’autre. Curieuse d’avoir enfin des réponses à mes interrogations, mais aussi effrayée à l’idée que l’une d’entre elles me plante un poignard en plein coeur, je pose mes grands yeux sur le sorcier. J’ai l’impression de contempler un étranger, mais aussi de le connaître par coeur. “Do you really think I never loved you ?” L’émotion sur son visage me vrille le coeur. Cette phrase, qui m’a brisée tellement de fois, a eu le même effet sur lui. Meurtrie depuis tellement de temps, j’ai un besoin viscéral de trouver un coupable à mon malheur, et c’est tombé sur Oz. Malgré ses tentatives de me montrer qu’il n’y est pour rien, qu’il voulait la même chose que moi, j’ai continué à le pousser à bout, tentant de lui faire autant de mal qu’il m’en a fait. Et j’ai réussi. Mais l’idée de le blesser, plutôt que me faire plaisir, me blesse encore plus. Les yeux toujours humides, je regarde le ciel, tentant désespérément de repousser les larmes qui ont déjà trop coulé. “I don’t know. I thought so. I’m thirty and I feel like a teenager after her first heartbreak.” I’m pathetic. Regard qui traîne sur le terrain en face de nous. “I don't wanna fight. I just... I wish I was able to have a normal conversation with you, I will be, but not right now.” Lentement, je secoue la tête, me collant sans vraiment y prêter attention au rythme de l’Anglais. “Me neither.” Désespérée, j’ai la terrible sensation de sentir la situation me filer entre les doigts, comme du sable échappant à ma poigne. Le constat est sans appel : nous n’arriverons plus à nous parler. La vision qui s’embrume à nouveau, scotchée au banc, j’attrape un coussin pour me donner un semblant de contenance. Oz va partir et je ne le reverrai plus.
Mais, étonnamment, il reste là. “I can't... Hear me out, ok ?” Tournant la tête vers lui, j’ouvre de grands yeux. “Okay.” Murmure certainement coupé par l’exclamation d’un gardien venant de rater son arrêt. Péniblement, j’avale ma salive, me préparant à de nouvelles blessures pour mon coeur déjà effondré. “When I had no answer to my letter I thought I had it coming.” Mais les paroles sont tout sauf blessantes. Je comprends maintenant qu’Oswald a décidé d’élaborer sur son histoire. De m’expliquer plus en détails, de répondre à mes accusations précédentes. Me souvenant que j’ai accepté de l’écouter, je garde le silence. “I convinced myself you were ashamed of what happened that night in my room and you realised I didn't deserve you.” Surprise, j’ouvre de grands yeux. L’envie de rétablir la vérité me brûle les lèvres, que j’ouvre sans vraiment y réfléchir, avant de refermer la bouche. I’m the one who started it, why would I be ashamed of it ? “I see now that I was bloody stupid, I had to check, to write again, to come here to see you. But I was so afraid you would think all these things about me... when I had no answer it was the proof of all my anxieties.” Les yeux toujours posés sur lui, je le dévisage, profitant du fait qu’il regarde ailleurs. Bouleversée par les confessions, tentant de comprendre ce qu’il me dit, de reconstruire l’histoire dans mon cerveau, en ajoutant les pièces manquantes, celles provenant de son côté. “It's not that I didn't care. I did. I just had no confidence in myself. That's not an excuse, it doesn't erase all these years - I know that. I screwed up, I gave up.” Mes mains déforment le coussin qu’elles tiennent sur mes genoux, signe de tout ce qui se mélange dans mon crâne, tout ce que j’aimerais dire, de ces larmes que j’essaie tant bien que mal de repousser. Dans un autre contexte, j’aurais tiqué sur le manque de confiance en lui de l’ancien Wright, l’idée étant tellement contradictoire avec l’étudiant fêtard et prétentieux que j’ai toujours connu. “You have no idea how much I blame myself.” Prenant une grande inspiration, je serre un peu plus fort le coussin contre moi. Il se tourne vers moi, et je ne bouge pas de position, grands yeux constamment effrayés attendant le reste de l’histoire. “I'm sorry, Murphy. Sorry I left you, and I wasn't there for you.” He said it. La respiration tremblante, j’ouvre légèrement la bouche pour m’aider à respirer. Mots qui font office de colle pour aider à assembler les morceaux de mon coeur.
Tremblante, le feu du bocal ne réchauffant pas assez mon corps, je continue de me taire. J’ai envie de le prendre dans mes bras, j’ai envie de tout oublier, j’ai envie de revenir six ans en arrière et de ne pas partir en vacances. J’ai envie de trouver mon père et de lui mettre une claque. J’ai envie de tout plaquer, accepter ses excuses, et tout recommencer. “I came back in 2017.” “What ?” Oubliant momentanément ma promesse de le laisser parler, je réagis au quart de tour. Un moment, ça veut dire deux ans ? Mais Oz reprend de plus belle, et je ravale les mots que j’ai envie de crier. We could’ve had this conversation two years ago ? “A lot of things happened back there and not all of them were good. I wanted to write another chapter of my life and nostalgia led me here. I found Sasha and then I looked for you.” Une lumière qui s’allume dans mon coeur. S’il m’a cherchée, pourquoi a-t-il attendu deux années et un coma pour oser me revoir ? “You were easy to find. I came at the hospital. I saw you.” Larmes qui remontent en voyant les siennes perler à ses yeux. Il était là. Il était dans la même pièce que moi. Et je ne l’ai pas vu, moi qui le cherchais dans le visage de tous ces gens que je croisais. Il était là, et je ne l’ai pas vu. Comment ? La révélation que j’avais peut-être commencé à tourner la page, à l’oublier, alors qu’il était là me plonge dans un océan de culpabilité. “You seemed to have a good life. You're a doctor. I thought "She didn't want you in her life back then, don't disturb her life now. You're not worth it." I had no idea you would want to see me again. I was stupid.” Retenant un sanglot, je lève une main vers mon visage, main qui s’accroche à ma bouche pour ne pas craquer. “I asked Sasha to hide my coming back. Most Mullers know but they mostly don't care.” Malgré l’émotion suscitée par le récit, une question apparaît dans mon crâne. Louisa too ? Ma colocataire, aussi calme et réservée que moi, que je n’ai jamais vraiment réussi à approcher. Les secondes passent et j’attends la suite, qui ne semble pas vouloir venir. Prenant ce silence pour un signal que l’histoire est terminée, je tente de prendre la parole. “Don’t cry.” Mais les mots ont du mal à sortir, j’ai la voix rauque et les mots sortent plus dans un souffle qu’autre chose. “That’s my thing.” Un maigre sourire étire mes lèvres, j’essaie tant bien que mal de camoufler mon émotion par de l’humour bancal. “And it makes it really hard to stay mad at you.” Petit rire triste, haussant les épaules.
Tournant les yeux vers le stade, je remarque une silhouette familière. Doigt qui se lève, indiquant le joueur en gris, se baladant autour du stade. “Finn’s there.” A ces mots, mon frère se met à plonger vers le sol avec une vitesse vertigineuse. Paniquée, je mets mes mains devant ma bouche, me redressant, prête à me lever s’il arrivait quelque chose à l’attrapeur. Mais la terreur s’évanouit dès lors que Finnick se redresse à un mètre du sol. Soupir de soulagement, je me réinstalle normalement. “I remember when it was you out there, trying to distract me from my books.” Sourire attendri, mais voilé de tristesse. Ces moments sont loin, bien loin maintenant. Soudainement prise de nostalgie, je lâche le coussin et me tourne vers Oswald pour le prendre brusquement dans mes bras. Yeux qui se ferment, visage qui s’enfouit dans son cou, bras qui le serrent de toutes leurs forces. Coeur qui bat la chamade, frissons qui contrastent avec la chaleur de son corps. “I miss you.” Larmes qui coulent, sanglot étouffé par les vêtements. Serrant un peu plus le sorcier contre moi, j’oublie tout. Le monde autour de nous, les cris des joueurs, la rancune accumulée depuis six ans, les reproches. Là, dans ses bras, le temps s’arrête. Comme il l’a toujours fait. Les larmes qui se tarissent, la respiration qui se calme. Lentement, j’écarte le visage du cou qui l’a accueilli tellement de fois dans notre ancienne vie. Bleu tirant vers le vert qui s’accroche au gris dans ses prunelles. “Do you think we can start over ? Try to forget everything ?” Regard qui monte au ciel, haussement d’épaules entravé par mes bras désespérément accrochés au cou du sorcier. “Well, maybe not everything, but the bad stuff ?” Me mordant la lèvre inférieure, je contemple le visage de l’Anglais, que je n’ai pas vu d’aussi près depuis très longtemps. I don’t wanna forget the good stuff. La dernière fois qu’on était aussi proches, on s’embrassait. The very good stuff. Rouge qui me monte aux joues alors que je me rends compte de la proximité. J’ai une folle envie de réessayer, malgré toute la douleur que ce geste a engendré. Mais ce n’est pas le moment. Peut-être qu’il n’en a pas envie. Qu’il souhaite juste qu’on redevienne amis.
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Sam 2 Mar 2019 - 11:40
Hear me out, ok ? Il fallait qu'il parle, qu'il dise presque tout. Oz déroula tout ce qui avait provoqué son silence ces dernières années, son erreur monumentale qui avait tout ruiné. Tout ce qu'il n'avait jamais voulu balancer à la figure de Murphy parce qu'il ne voulait pas lui en vouloir d'avoir changé d'avis, parce qu'au fond il était persuadé lui aussi de ne pas être assez bien pour elle, encore moins depuis la morsure, depuis le Filet du diable. Ce jour-là il acceptait de tout dévoiler, parce que c'était peut-être sa seule chance de ne pas la perdre pour toujours. Si elle n'arrivait pas à accepter ses excuses et explications, il devrait se résoudre à la laisser partir. Mais il ne pouvait pas prendre le risque de la perdre juste parce qu'il aurait été trop fier pour parler. Ce n'était pas son genre. Il gardait facilement ses émotions pour lui, mais quand il jugeait qu'elles étaient utiles pour débloquer une situation, il n'avait pas de honte à s'ouvrir. Les yeux sur l'horizon pour ne pas se sentir pétrifié face à elle, l'Anglais déroula le fil des événements et de ses décisions. Il s'excusa, la voix tremblante, la poitrine écrasée par l'émotion. Les larmes envahirent ses yeux quand il relata sa venue à l'hôpital et son choix de ne pas lui dire qu'il était revenu. Murphy écouta presque sans interrompre, absorbée par ses paroles, aussi bouleversée que lui. Quand il acheva son récit sur les Muller, Oz ne savait pas quoi ajouter. Il essayait de respirer normalement pour se remettre de la douleur d'avoir formulé ses erreurs, ses doutes, son manque de confiance en lui. Don’t cry, reprit la sorcière d'une voix rauque. That’s my thing. Le sourire sur ses lèvres était faible, mais existant. L'Anglais se sentit capable de surmonter sa peine rien qu'à sa vue. Il sourit à son tour, tristement, et essuya la larme qui tentait de s'échapper de son oeil. Fini, il ne pleurait plus. And it makes it really hard to stay mad at you. Murphy qui essayait de détendre l'atmosphère. L'effort toucha Oswald, qui renchérit sur son trait d'humour maladroit. Maybe it was what I was going for. C'était ce qu'il avait toujours fait avec elle : désamorcer les moments sérieux, graves, pesants, tristes ou trop romantiques avec des plaisanteries souvent nulles. C'était sa manière de lui dire qu'il tenait à elle et qu'il était prêt à tous les ridicules pour s'assurer que son sourire ne meure jamais. Elle lui rendait la pareille à cet instant.
Attirée par un mouvement sur le terrain, la rouquine désigna un joueur. Finn’s there. Surpris, Oz se souvint brusquement qu'une équipe était en train de s'entrainer. Il vit le Gris plonger vers le sol et se redresser in extremis comme un professionnel. By Merlin. Really ? He's good ! Finnick. Le petit frère de Murphy, encore plus timide qu'elle. Il devait avoir sacrément grandi. Une nostalgie envahit le coeur de l'Anglais, qui avait l'impression qu'il avait passé du temps avec les frères de la rouquine encore la veille. I missed so much. Tandis que Murphy se rasseyait, Oswald se levait pour jeter un oeil aux autres joueurs. Oh and... that's Sasha. And Lynn. Son regard aguerri les repéra en un rien de temps. Il désigna l'un puis l'autre, dans le ciel au-dessus du terrain. Are they all such babies for being still students here ? C'était une étrange sensation de se dire qu'il était parti six ans et qu'eux étaient encore à Hungcalf alors que sa vie étudiante lui semblait terminée depuis un siècle. Il était vrai que Sasha était un peu plus jeune qu'eux, et Isalynn encore plus. I remember when it was you out there, trying to distract me from my books. Oz lui jeta un regard brusquement attendri en s'asseyant à son tour. La scène ressemblait tellement à leur vie d'autrefois. Leurs amis sur le terrain, lui qui venait la taquiner ici. Le souvenir s'insinua dans son coeur, mêlé de joie nostalgique et de tendre regret. Is that life over now ?
Sans prévenir, Murphy se jeta dans ses bras. Elle le serra fort, comme elle l'avait toujours fait, son corps retrouvant une place naturelle contre le sien. Son odeur, sa chaleur, sa douceur, tout envahit l'Anglais qui l'étreignit à son tour, instinctivement. I miss you. Elle pleurait. Contrarié par ses sanglots, Oz réalisa que c'était ce qu'il avait voulu dès l'instant où il l'avait vue, à son retour d'Inverness. Ce qu'il avait voulu quand il l'avait retrouvée après son coma. Ce qu'il avait voulu en arrivant ici, embarrassé par le silence entre eux. Il se détendit complètement et soupira, les yeux clos. Gosh I miss you too. D'ordinaire il aurait gardé ces mots pour lui et aurait offert à la sorcière du réconfort, un petit "I'm here" attendri, taquin, comme si elle se faisait une montagne pour rien. Pour dédramatiser. Cette fois-ci il n'avait pu se retenir de partager son émotion. C'était si normal de la serrer contre lui, de poser une main sur ses cheveux, de l'entendre se calmer dans son cou. Please just stop time right now. C'était le moment le plus doux de sa vie depuis qu'il était parti pour l'Amérique. Ce qui lui avait manqué toutes ces années. Oswald se sentait réchauffé, comme si un grand soleil venait de se poser au-dessus d'eux, effaçant tout le reste.
Doucement, la sorcière se décala pour le regarder. Do you think we can start over ? Try to forget everything ? - Well, maybe not everything, but the bad stuff ? Le sourire de gamin qui éclaira le visage de l'Anglais exprimait bien le plaisir d'entendre ses paroles. Murphy se mordit la lèvre, les joues rosies, et il eut envie de l'embrasser. Simplement, spontanément. Il eut l'impression d'avoir vingt-cinq ans à nouveau, ce soir dans sa chambre. La nervosité était moins forte, mais l'hésitation toujours présente. Il se posait trop de questions, mais il préféra se dire que ce n'était pas le moment. Il venait juste de la retrouver, d'obtenir son pardon, il ne prendrait pas le risque de gâcher leur amitié renouvelée par un geste déplacé. De quoi aurait-il l'air, à l'abandonner pendant six ans et l'embrasser comme si elle lui appartenait ? Et surtout... Ils n'étaient pas seuls. Cet endroit était un peu le leur, mais ils avaient du public. Il était fort possible que Sasha les ait vus dans les gradins. Il ne voulait pas que Murphy soit embarrassée. We have time now, because I'm not leaving her again. Perdu dans ses pensées rapides, le sorcier répondit, confiant, apaisé, solaire. I don't know if we can but I know I wanna try. Il recula sur le banc pour reprendre une distance convenable et rompre l'étreinte délicieusement embarrassante. I don't want us to be strangers anymore. I want us to be a part of each other's life again... no matter under which tag. Dernières paroles, hautement sérieuses. Murphy manquait à sa vie. Il voulait faire partie de la sienne. Comme ami avant tout. Il ne voulait pas tout précipiter, et ce n'était pas aussi simple qu'une envie de s'embrasser. My life is a bit more complicated now...
Finalement l'Anglais se releva, tendant une main à la sorcière, par habitude -ce genre d'habitudes revenaient extrêmement vite. I'm not sure we can meet here as often as we did at the time. Can you believe we're grown-ups now ? Il avait encore du mal à réaliser qu'ils avaient trente ans désormais. Ils n'étaient plus des enfants et ils n'étaient plus censés traîner à Hungcalf. One of us sure is, Doctor. Taquinerie teintée d'admiration, car il se considérait peu comme un adulte accompli, alors qu'elle avait un métier respectable. Maybe we can hang out another time ? Le fait de poser la question lui chatouilla l'estomac. Are these butterflies man ? You're thirty. You weren't even that shy when you were fifteen. Come on. Main dans la nuque, geste typique de nervosité, il se ressaisit vite en mettant les mains dans les poches. You know I live in Inverness now. There are some cool places to go. I work at the Devil's Snare, by the way, but it's not the best place for a d- meeting. Il aurait pu dire 'date', n'importe qui utilisait ce mot, il l'utilisait autrefois, sans arrière pensée. Mais non, bêtement, la possible connotation amoureuse le paralysa. Il avait envie de se mettre des claques - et étrangement, se retrouver stupide face à Murphy Fraser était la plus belle sensation du monde.
Attirée par un mouvement sur le terrain, la rouquine désigna un joueur. Finn’s there. Surpris, Oz se souvint brusquement qu'une équipe était en train de s'entrainer. Il vit le Gris plonger vers le sol et se redresser in extremis comme un professionnel. By Merlin. Really ? He's good ! Finnick. Le petit frère de Murphy, encore plus timide qu'elle. Il devait avoir sacrément grandi. Une nostalgie envahit le coeur de l'Anglais, qui avait l'impression qu'il avait passé du temps avec les frères de la rouquine encore la veille. I missed so much. Tandis que Murphy se rasseyait, Oswald se levait pour jeter un oeil aux autres joueurs. Oh and... that's Sasha. And Lynn. Son regard aguerri les repéra en un rien de temps. Il désigna l'un puis l'autre, dans le ciel au-dessus du terrain. Are they all such babies for being still students here ? C'était une étrange sensation de se dire qu'il était parti six ans et qu'eux étaient encore à Hungcalf alors que sa vie étudiante lui semblait terminée depuis un siècle. Il était vrai que Sasha était un peu plus jeune qu'eux, et Isalynn encore plus. I remember when it was you out there, trying to distract me from my books. Oz lui jeta un regard brusquement attendri en s'asseyant à son tour. La scène ressemblait tellement à leur vie d'autrefois. Leurs amis sur le terrain, lui qui venait la taquiner ici. Le souvenir s'insinua dans son coeur, mêlé de joie nostalgique et de tendre regret. Is that life over now ?
Sans prévenir, Murphy se jeta dans ses bras. Elle le serra fort, comme elle l'avait toujours fait, son corps retrouvant une place naturelle contre le sien. Son odeur, sa chaleur, sa douceur, tout envahit l'Anglais qui l'étreignit à son tour, instinctivement. I miss you. Elle pleurait. Contrarié par ses sanglots, Oz réalisa que c'était ce qu'il avait voulu dès l'instant où il l'avait vue, à son retour d'Inverness. Ce qu'il avait voulu quand il l'avait retrouvée après son coma. Ce qu'il avait voulu en arrivant ici, embarrassé par le silence entre eux. Il se détendit complètement et soupira, les yeux clos. Gosh I miss you too. D'ordinaire il aurait gardé ces mots pour lui et aurait offert à la sorcière du réconfort, un petit "I'm here" attendri, taquin, comme si elle se faisait une montagne pour rien. Pour dédramatiser. Cette fois-ci il n'avait pu se retenir de partager son émotion. C'était si normal de la serrer contre lui, de poser une main sur ses cheveux, de l'entendre se calmer dans son cou. Please just stop time right now. C'était le moment le plus doux de sa vie depuis qu'il était parti pour l'Amérique. Ce qui lui avait manqué toutes ces années. Oswald se sentait réchauffé, comme si un grand soleil venait de se poser au-dessus d'eux, effaçant tout le reste.
Doucement, la sorcière se décala pour le regarder. Do you think we can start over ? Try to forget everything ? - Well, maybe not everything, but the bad stuff ? Le sourire de gamin qui éclaira le visage de l'Anglais exprimait bien le plaisir d'entendre ses paroles. Murphy se mordit la lèvre, les joues rosies, et il eut envie de l'embrasser. Simplement, spontanément. Il eut l'impression d'avoir vingt-cinq ans à nouveau, ce soir dans sa chambre. La nervosité était moins forte, mais l'hésitation toujours présente. Il se posait trop de questions, mais il préféra se dire que ce n'était pas le moment. Il venait juste de la retrouver, d'obtenir son pardon, il ne prendrait pas le risque de gâcher leur amitié renouvelée par un geste déplacé. De quoi aurait-il l'air, à l'abandonner pendant six ans et l'embrasser comme si elle lui appartenait ? Et surtout... Ils n'étaient pas seuls. Cet endroit était un peu le leur, mais ils avaient du public. Il était fort possible que Sasha les ait vus dans les gradins. Il ne voulait pas que Murphy soit embarrassée. We have time now, because I'm not leaving her again. Perdu dans ses pensées rapides, le sorcier répondit, confiant, apaisé, solaire. I don't know if we can but I know I wanna try. Il recula sur le banc pour reprendre une distance convenable et rompre l'étreinte délicieusement embarrassante. I don't want us to be strangers anymore. I want us to be a part of each other's life again... no matter under which tag. Dernières paroles, hautement sérieuses. Murphy manquait à sa vie. Il voulait faire partie de la sienne. Comme ami avant tout. Il ne voulait pas tout précipiter, et ce n'était pas aussi simple qu'une envie de s'embrasser. My life is a bit more complicated now...
Finalement l'Anglais se releva, tendant une main à la sorcière, par habitude -ce genre d'habitudes revenaient extrêmement vite. I'm not sure we can meet here as often as we did at the time. Can you believe we're grown-ups now ? Il avait encore du mal à réaliser qu'ils avaient trente ans désormais. Ils n'étaient plus des enfants et ils n'étaient plus censés traîner à Hungcalf. One of us sure is, Doctor. Taquinerie teintée d'admiration, car il se considérait peu comme un adulte accompli, alors qu'elle avait un métier respectable. Maybe we can hang out another time ? Le fait de poser la question lui chatouilla l'estomac. Are these butterflies man ? You're thirty. You weren't even that shy when you were fifteen. Come on. Main dans la nuque, geste typique de nervosité, il se ressaisit vite en mettant les mains dans les poches. You know I live in Inverness now. There are some cool places to go. I work at the Devil's Snare, by the way, but it's not the best place for a d- meeting. Il aurait pu dire 'date', n'importe qui utilisait ce mot, il l'utilisait autrefois, sans arrière pensée. Mais non, bêtement, la possible connotation amoureuse le paralysa. Il avait envie de se mettre des claques - et étrangement, se retrouver stupide face à Murphy Fraser était la plus belle sensation du monde.
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Re: all we need is just a little patience (murwald)
Dim 3 Mar 2019 - 21:40
Après le récit d’Oswald, tout a changé. C’est comme si toute la colère que j’avais emmagasinée depuis six ans s’était dissipée d’un coup. La tristesse est toujours présente, s’appuyant sur nous comme un gros nuage noir. Les regrets, surtout. Et ça se voit dans ses yeux. Ca se voit dans les larmes qui menacent de couler sur son visage. Etonnée de les voir, de comprendre tout le mal qu’il ressent, lui aussi, je comprends qu’il n’y a pas de fautif dans l’histoire. Enfin, si, il y en a un. Mais ce n’est pas Oz. Et c’est tout ce qui compte. “Don’t cry. That’s my thing.” Voix rauque et douce, qui tente de calmer son coeur, mon coeur, nos coeurs. Sourires qui se miroitent, et sa main qui vient effacer une goutte. Tentative de désamorçage par l’humour, comme il a toujours fait avec moi, que j’essaie d’imiter. “And it makes it really hard to stay mad at you.” ”Maybe it was what I was going for.” Souriant un peu plus fort, je repose les yeux sur le terrain. L’équipe des Ethelred a dû entrer pour s'entraîner alors que l’Anglais me contait son histoire. Je ne les avais pas remarqués, mais la première silhouette que je vois est celle de mon frère. Alors que je l’indique du doigt, c’est le moment qu’il choisit pour montrer ses talents. “By Merlin. Really ? He's good !” Un air de fierté sur le visage, je me rassois sur le banc. “Yeah. He scares the crap out of me sometimes, with his experiments.” Mon sourire se fade un peu cependant lorsque le sorcier se lève et indique les autres joueurs. “Oh and... that's Sasha. And Lynn.” Oh non. Je suis sûre que Lynn m’a vue, si elle est là. Je vais avoir droit à un interrogatoire, ce soir. J’espère juste qu’elle n’a pas vu grand chose de ma discussion avec Oz. Je sais que je lui raconte beaucoup de choses, mais j’aime bien garder mon jardin secret. Surtout quand ça le concerne lui. J’aime bien garder des choses, des moments, des paroles, pour moi. Rien que pour moi. ”Are they all such babies for being still students here ?” Alors que l’ancien Wright se réinstalle à côté de moi, je hausse les épaules. “It’s only been two years for me. I graduated in 2016.” La nostalgie me prend alors que je me rappelle tous les souvenirs partagés sur ces bancs, dans ce coin des gradins. Les mêmes coussins, le même bocal enflammé. “I remember when it was you out there, trying to distract me from my books.” Il n’a cependant pas le temps de me répondre, que je craque et le prends dans mes bras. Larmes qui coulent alors que je profite du contact, qui m’a tant manqué. “Gosh I miss you too.” Ses bras qui me serrent un peu plus, sa main qui se pose sur mes cheveux, son soupir dans mon cou, l’odeur de sa peau. Le temps qui s’arrête contre lui. C’est comme si ma vie reprenait après six ans et demi de pause. Poussée par la nostalgie et les souvenirs et la chaleur de son corps, j’exprime à haute voix ce que mon esprit me crie depuis nos retrouvailles, il y a un mois et demi. “Do you think we can start over ? Try to forget everything ? - Well, maybe not everything, but the bad stuff ?” Rougissant à cause de la proximité, de l’étrangeté de la situation, je me mords la lèvre, les yeux accrochés aux siens, à son sourire. Ce sourire. Qu’est-ce qu’il m’a manqué. “I don't know if we can but I know I wanna try.” A moi de sourire, maintenant. Start over. I like it.
L’étreinte s’arrête quand il s’éloigne de moi. Soudainement, j'ai froid, loin de lui. Mais je ne le quitte pas des yeux. Je suis désespérément accrochée à son regard. “I don't want us to be strangers anymore. I want us to be a part of each other's life again... no matter under which tag.” Légèrement intriguée par la fin de la phrase, je décide cependant de m’accrocher au début. Il veut qu’on se revoit. Qu’on redevienne amis. D’abord lentement, puis avec plus de ferveur, je hoche la tête. “I like it. Yeah. Okay.” Lorsqu’Oswald se relève et me tend la main, je l’attrape par habitude pour me relever à mon tour. Etonnée par la familiarité du geste et par l’aisance qui est revenue si vite, je profite de la chaleur que sa paume me procure. Sortant ma baguette, je m’affaire à réduire les coussins pour les ranger dans mon sac. “I'm not sure we can meet here as often as we did at the time. Can you believe we're grown-ups now ?” Les coussins disparus du banc, j’attrape le bocal enflammé avec une certaine appréhension. “I know. It’s weird.” Toujours par habitude, je tends le bocal au sorcier pour qu’il éteigne la flamme d’un coup de baguette. Puis je le range dans le sac, avec les coussins. Notre coin rangé, nous pouvons sortir des gradins. “One of us sure is, Doctor.” Amusée et en même temps désespérée par la taquinerie, je lève les yeux au ciel. “Stop it. I haven’t worked since the accident. I miss the kids.” Moue triste. Il est vrai que je ne m’ennuie plus autant qu’avant, surtout depuis que je m’occupe de la librairie d’Evie durant son absence. Mais ce n’est pas la même chose. Je suis bien moins stimulée autant physiquement que mentalement par les livres que par mon travail. “Maybe we can hang out another time ?” Alors que je commençais à tomber dans la mélancolie, Oz me tire de mes pensées. Ravie de l'interruption, je lui adresse un grand sourire. “Yes, okay.” Hochement de tête alors que je repose les yeux sur l’herbe du parc. “You know I live in Inverness now. There are some cool places to go. I work at the Devil's Snare, by the way, but it's not the best place for a d- meeting.” Toujours dans mes pensées, je ne saisis pas tout de suite le sens de toutes les paroles du sorcier. Une idée me fait doucement glousser. “As long as we don’t go to the Vampire’s Night.” Petit sourire taquin, avant que les mots s’impriment correctement dans mon esprit. Arrêt brusque. “Wait. The Devil’s Snare ? Like the plant ? What’s that ?” Interloquée, intriguée, je reprends la marche. Je n’ai jamais entendu parler d’un endroit qui s’appelle le Filet du Diable. Et puis... “I thought you were, like, an auror or something. Fighting bad guys. Like you always wanted.” Dans un froncement de sourcils, je le regarde avec un air d’incrédulité mêlée d’inquiétude. Il a dû se passer beaucoup de choses en Amérique pour que l’Anglais renonce à son rêve. “Not all of them were good.” Je dois en savoir plus. Il faudra que je l’interroge là-dessus. Mais aujourd’hui, il a refusé d’en parler. Peut-être que je ne saurai jamais ce qui lui est arrivé.
Nos pas nous mènent jusqu’aux portes du domaine. Consciente que les au-revoir sont proches, je me rappelle d’un détail. “I can't apparate yet. I have to find a portkey.” Soucieuse, je scrute le sol. “There should be one to bring me back to the Loch. I live in a lighthouse on the bank.” Un éclair de fierté me traverse le visage. Je l’aime, mon phare. J’y suis bien. C’est mon cocon. “Help me find it ?” Reposant les yeux sur Oswald, je le contemple. Je n’ai pas envie de partir. Je viens juste de le retrouver. Mais nous nous sommes échangés des paroles assez violentes et je suis consciente que nous devons certainement nous éloigner pour faire un point, chacun de notre côté. Notre amitié retrouvée est tellement fragile, ce serait dommage de la briser à nouveau avec des gestes ou des paroles déplacées. Attrapant sa main, je cherche son regard. “We’ll keep in touch, yeah ?”
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