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(fb/dalia) à l’horizon.
Dim 14 Avr 2019 - 9:51
À l’horizon
Dalia
Ce soir, l’orchidée sauvage se rendait à une de ces soirées de charité où elle avait l’habitude d’aller. Depuis des années maintenant, la jeune femme était engagée dans une association qui aidait les enfants issus de pays défavorisés. Ainsi, qu’entre ses études, la quatrième année s’était préparée pour l’occasion. C’était un soir de juillet 2016, où le soleil avait baigné et embrassé sa peau brune aux accents cannelle, que la Texane s’était préparée. La soirée avait pour but de récolter de l’argent mais également de faire un bilan général sur les actions faites par l’association. La brune était une des ambassadrices, sûrement une de celles qui investissaient le plus, allant même jusqu’à créer des vêtements pour les familles. Laelia s’était vêtue d’une longue robe fluide orange, laissant apparaître ses chevilles avec ses fines sandales à haut talons. Vaporeuse, la danseuse avait lâché sa chevelure épaisse, ondulée pour l’occasion et s’était maquillée légèrement, comme à son habitude, un visage frais et lumineux.
Après avoir attrapé un sac rempli de vêtements, l’étudiante était partie jusqu’à la salle moldue où se tenait l’événement, petit quartier de Londres. Il s’agissait d’une soirée calme, sans prétention, avec un aspect convivial de par la proximité des ambassadeurs. Rejoignant le groupe, Laelia en enlaçait quelques-uns, adressant un sourire à Darius. Elle confiait le sac à la gérante et prenait place sur une des chaises, à la gauche du brun. « Cela fait un moment que je ne t’ai pas vu. » Les deux bruns se côtoyaient depuis quelques mois, il la mettait plus ou moins à l’aise, bien que lui semblait plus réserver. Pendant un long moment, Laelia avait cru qu’il la détestait. « J’ai l’impression que tu me fuis à Hungcalf. » Maigre sourire moqueur, un éclat de rire cristallin quittait ses pulpes charnues. « Je me suis dit qu’on pourrait apprendre à mieux se connaître. » Il n’y avait pas de justification particulière mais à force de rire et de discuter, la fleur était curieuse, avide de connaître cet homme à la queue-de-cheval. « Si tu es disponible après. »
Après avoir attrapé un sac rempli de vêtements, l’étudiante était partie jusqu’à la salle moldue où se tenait l’événement, petit quartier de Londres. Il s’agissait d’une soirée calme, sans prétention, avec un aspect convivial de par la proximité des ambassadeurs. Rejoignant le groupe, Laelia en enlaçait quelques-uns, adressant un sourire à Darius. Elle confiait le sac à la gérante et prenait place sur une des chaises, à la gauche du brun. « Cela fait un moment que je ne t’ai pas vu. » Les deux bruns se côtoyaient depuis quelques mois, il la mettait plus ou moins à l’aise, bien que lui semblait plus réserver. Pendant un long moment, Laelia avait cru qu’il la détestait. « J’ai l’impression que tu me fuis à Hungcalf. » Maigre sourire moqueur, un éclat de rire cristallin quittait ses pulpes charnues. « Je me suis dit qu’on pourrait apprendre à mieux se connaître. » Il n’y avait pas de justification particulière mais à force de rire et de discuter, la fleur était curieuse, avide de connaître cet homme à la queue-de-cheval. « Si tu es disponible après. »
(c) DΛNDELION
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Re: (fb/dalia) à l’horizon.
Dim 14 Avr 2019 - 17:00
— L’espoir. Voilà ce qui hantait le cœur et l’esprit du jeune homme toujours en profession de foi. Dans cette Europe - écrin d’apparats où semblait sommeiller sous diverses entrailles la simple envie de s’éditer au monde -, pouvait pourtant subsister des gens à l’affut de philanthropie. Des convictions qu'il partageait suite à sa propre expérience. Sous les lueurs des sourires africains qui grouillaient dans sa mémoire étaient apparus la stupidité des occidentaux autant que le sur-confort dans lequel ils baignaient. Et dire qu’avec tous ces avantages cela ne faisait pas d’eux de meilleurs êtres. Un comble à s’en rendre cynique. Et pour lequel il avait perdu dans un premier temps bien trop d’énergie, avant d’en percevoir l’inutilité. Après quoi il fit un recours pour à la place allouer ses efforts au véritable service de la cause. Ainsi s’était-il intronisé pion de diverses associations. Dévouant pour d'autres sa détermination et ses heures de libre. Un investissement qui l’avait conduit en cette soirée auprès de collaborateurs. Tous fiévreux de la même noblesse. Le casque de son destrier mécanique sous le coude, il avait parfait son allure d’un charbonneux perfecto. Certes non conforme à la météo, mais bien plus sécuritaire – et enchanté pour son confort. Un dernier détail qui ne l’empêcha pas de le quitter cependant pour s’afficher dans une simple chemise. Elégant en vertu de l’entrevue avec tous, mais qu’il n’avait désiré pousser au vice du reste de la tenue. Stoppant son choix simplement à un jean. Sobre. L’uniforme sans pli et impeccable en revanche. L’empreinte de la mangouste maniaque. Avec en fin de compte pour seule approximation le chignon dressé derrière sa tête avant son entrée. Il faisait bien trop chaud pour suffoquer sous la cascade des boucles d’ébène. Ainsi, il saluait ses accointances diverses, paradant en abordage de sa chaise. Avançant en distribuant poignes de pognes assurées et doux rictus, comme à son habitude. Une vraie mystérieuse tapisserie. Qui s’évadait sans chichis au roulement de son accent british sous le même refrain du « Ca va, et toi ? » retenu quand on lui demandait comment il se portait. Jamais un mot plus haut que l’autre. Jamais dans des descriptions trop personnelles. Mais toujours chaleureux et sincère. Personne n’avait l’impression de l’importuner, cependant tout un chacun était scient de sa réserve. Alors des claquements de talons et volutes d’étoffes en corail émoussé attisèrent l’intérêt de son bistre. Connaisseur d’une nouvelle entrée, qu’en un pivot rapide, l’havanne identifia. S’accrochant à la vaporeuse silhouette soulignant la magnificence des offrandes de Vénus. Là où se tenait à quelques mètres le plus bel honneur porté à la chaude saison. Des courbes sur lesquelles glissaient les rayons du soleil. Exposant un délice oculaire dont l’assemblée – ou tout du moins sa part masculine – se reput. Il n’y avait pas à dire, elle était sublime. Et vertueuse par l’aumône des tissus qu’elle porta aux bras de la régente de leur compagnonnage. Pourtant un spectacle auquel les orbes ritals s’évertuèrent à esquiver. Par respect d’abord pour la gente femme et son éclat. Mais aussi pour se protéger de ses relations. La brune hautement affiliée à un poison chrysocale qui s’évertuait à pourrir l’existence paisible de l’ausonien. Des rapports entre deux exquises Aphrodites, une fleur et un ange, mais qui sous les masques ne cachaient surement que des vipères. Il se méfiait, en connaissance de la nature méphitique de son ex-séraphin, bien que son acolyte présentait d’antagonistes aspects. Tronquant peu à peu les remparts de défense de l'italien. En vérité, il s’était même souvent surpris à apprécier sa compagnie. Sa vivacité et sa répartie. Le tout en complément d’une force de caractère qu’elle n’hésitait, à son image, à mettre au service de leur foi commune. On pouvait même dire qu’elle était bien plus investie que la moyenne réunie en cette salle. Bien plus même que lui. Et touchait par cette voie le cœur du brun, dissimulé derrière sa forteresse. En fin de compte, elle avait su comment accéder à la bonté du jeune éphèbe. Par ailleurs, l’orchidée ne tarda à entamer l’abordage de son camarade. Accueillante et divine dans l’iridescence de son teint léché par la beauté du jour. Entreprenant avec une délicate intelligence une approche qu’il n’eut gout à rejeter. Après tout, au fond il n’en avait même finalement aucune raison. L’ourlet de ses lèvres s’étirant en réponse à ses fossettes. « Disons que les examens m’auront accaparé plus que ce que j’avais prévu. » A demi dans le mensonge. Omettant simplement un emploi du temps engagé à la meute familiale aussi. Quémandé au-delà de la manche et des continents vers les terres sardes pour des hymens et des histoires d’héritage. Toujours ces mêmes rengaines à quoi il cherchait encore à se dérober. Mais à quoi bon confier ce genre de détails ? Il balança cependant sa trombine en direction de son épaule de tribord. Une moue entre l’embarras et l’ironie gravée dans ses traits par sa seconde réplique ; elle n’avait pas tort. Le cadet des deux sentiments prenant le dessus avant de mêler quelques-uns de ses rires au grelot cristallin du camélia de bronze. « Je ne te fuis pas vraiment… » L’aveu sous-entendu dans le timbre chaud de sa voix alors qu’il posa son casque entre ses jambes. Laissant ses doigts lisser la surface polie avec netteté. Son propre reflet le dévisageant alors que restaient les traces pathétiques de sa faiblesse. Au fond en quête d’une excuse encore. Mentir, malgré lui. Il n’avait aucune envie de confier qu’il évitait de s’aventurer auprès de la belle par simple soucis de voir son ombre blonde débarquer. Rétractant tout son corps de la politesse de la saluer à sa simple vue lorsqu’ils venaient à se croiser. Plutôt en use d’ignorance. Un petit demi-tour, ou simplement un regard déporté habilement sur l’axe opposé à sa silhouette. Dans l’expectative d’avoir été discret, mais il fallait croire que non ; elle l'avait grillé. Pourtant par fierté, il se redressa sur sa chaise. Offrant l’intensité de ses prunelles au suave minois à ses côtés. Etonné que malgré le précédent constat discuté elle requiert de son temps. De son intérêt. Sur la réserve au début. Mais au compte des prémices d’une affection et du respect qu’il lui vouait. Pour son piquant, pour sa chaleur, pour sa franchise. Sa finesse d’esprit aussi avec qui il aimait discuter et débattre. Mais il ne savait sur qui compter. Surtout dans le doute que le fantôme de ses amours passés devenu sa cigüe des jours présents ne viendrait pernicieusement japper au cours de cette occasion. Cependant il eut une légère négation du menton. Pas à l’encontre de la jeune femme mais à la sienne. De son ridicule qu’il ne remarquait qu’en cette seconde. Pourquoi s’obstinait-il toujours à s’empêcher de vivre pour la blonde ? Au rappel de cette auto-promesse d’âges précédents qu’il devait avancer sans que l’horrible succube ne le hante. Il n’avait à lui donner ce mérite, ni ce pouvoir d’agir encore sur son existence. Simplement à honorer son indépendance. De sa griffe alors, il raya alors une nouvelle fois la marque de la flavescente, et se défit de ses vieilles chaines jusqu'alors réfractaires. Usant d'une distraction pour oublier son précédent atermoiement alors qu'un rictus venait se nicher au coin de ses babines. « Attention, je crois que ta proposition m’attire déjà quelques jalousies. » Pointant d’un geste du menton quelques-uns de leurs mitoyens avec taquinerie. Plus particulièrement une paire d’hommes. Intéressés à leur discussion sans réel respect de leur intimité. Et qui détournèrent de rif, une fois découverts, leurs regards. Le brun ne pouvant s’en empêcher d’en rire muettement. Le lustre de son sourire brillantant de malice. Il était fou de voir à quel point les délices des filles d’Eve menaient leurs Adams en déroute. Puis il pivota vers la directrice. Pausant tout en essayant de décompter le temps libre qui leur était imparti avant que la réunion ne débute officiellement. Satisfait que la dame semblait perdue dans ses feuilles et préparatifs, de sa langue fila l’acceptation : « Pour boire un verre ou manger un bout exactement ? » |
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Re: (fb/dalia) à l’horizon.
Dim 14 Avr 2019 - 18:38
À l’horizon
Dalia
Fleur de lys qui se gorgeait de soleil, plus éclatante que jamais. Pétales épousés par les rayons iridescents de l’astre solaire, somptueuse union, si ce n’était pas proche d’un phénomène onirique, là où rien n’était impossible. Pays des merveilles qui pouvaient se métamorphoser en une nictation, une pulsation, un claquement, en un univers post-apocalyptique. Ce monde ressemblait à celui de l’orchidée : du sang, des renversements, de la violence et des coups à n’en plus finir. Si bien que l’onde de choc finissait par devenir une habitude, quelque chose que l’on attendait, comme un rituel, une habitude plus ou moins loufoque, malsaine. Mais, à regarder le Diable en Enfer, il avait fini par prendre goût à tant de souffrance, aux déchirures et à la flamme qui consumait les âmes les plus putrides. Comparaison qui sied parfaitement au serpent, elle qui se plaisait à contempler la douleur humaine, celle de ses jouets, qui hurlaient sous la férocité des commotions.
Il y avait de l’hémoglobine, du plasma, sur ses poings délicats, contre sa peau cannelle, coulant le long de sa chair rebondie. Faciès d’ange, vêtue d’un tissu des plus fluides, la femme s’avançait, entrée renversante d’une des plus ravissantes poupées existantes. Sourire éternellement charmeur aux lèvres, la Texane était la reine des apparences, des masques. La plèbe paraissait si belle et inoffensive lorsque la Reine les observait de son trône d’or, décoré des cris de ses martyrs. Sous-fifres. La blancheur de ses dents éclairait les visages, serrant des mains qui se tendaient à elle. Il n’y avait qu’ici que Laelia se laissait aller à la sympathie, pour les enfants qui lui étaient si chers. D’habitude, elle ne pensait qu’à elle l’étudiante, égocentrisme, nombrilisme pur. Ses prunelles océan, dans lesquelles se déchaînaient les tempêtes, les catastrophes marines, se déposaient sur le visage de Darius, de la complaisance dans ses iris à son égard.
Après avoir échangé quelques mots et s’être délestée de son sac de linge, confectionnées de ses propres pattes, la jeune femme avait pris place aux côtés du motard, au casque noir jais, au même titre que sa propre chevelure nouée. Le rayon de soleil s’installait, appuyant ses mains directement nouées ensemble sur ses cuisses couvertes, que l’on voyait légèrement en transparence sous le voile bigarade. Ton léger, comme à leur habitude, un rictus taquin étirait ses lèvres brillantes, sur lesquelles l’on pouvait se refléter, miracle des cosmétiques. « Tu ne me fuis pas mais si tu pouvais m’éviter et moins me voir, tu le ferais. » Ronce piquante, cela ne l’empêchait pas d’afficher un sourire décontracté, tout en restant des plus élégantes. Laelia notait les signes de la gaucherie et du trouble chez Darius : était-ce elle qui le tendait ?
Invitation lancée à la manière d’un frisbee, la Texane se penchait en avant, appuyée contre ses cuisses, admirant de son regard mesquin les hommes qui s’étaient tournés vers eux. Précieuse, elle leur faisait un signe gracieux des doigts, les agitant à la manière d’une duchesse, un de ces sourires ravageurs aux lèvres. Elle savait jouer de ses charmes la Princesse, horrible tentatrice. « Les deux, si tu m’invites. » Irrattrapable, la petite brune le gratifiait d’un énième sourire, celui dépourvu d’artifice. Darius avait su captiver l’attention et la gentillesse de la jeune femme. En dehors de ses sujets, il disposait de quelque chose de particulier, le brun. Laelia aimait lui parler et il ne l’ennuyait pas.
Le discours de la directive débutait. Il s’agissait surtout de récapituler les actions humanitaires effectuées et des enfants récupérés, placés dans d’autres familles lorsque leur propre avait été décimée. Cette phrase provoquait une certaine humidité dans les yeux rieurs du serpent, glissant le revers de sa paume sous ses yeux, de manière à ne pas abîmer son maquillage ni à laisser voir ses faiblesses. Bien que Laelia avait pris toutes ses précautions de ce côté, le côté poupée revenait toujours au galop. Saluée par un tonnerre d’applaudissements, la partie la plus importante de la soirée venait de s’achever, laissant place à d’autres petites activités. Non sans oublier de mentionner l’aide, la participation de chaque personne, dont la petite créatrice, qui s’occupait des vêtements des enfants.
Une fiche circulait désormais, peu après le discours, pour noter les prochains participant au voyage humanitaire au Cambodge. Darius inscrivait son nom et Laelia gardait la fiche sur ses jambes un instant, hésitante. Elle n’était encore jamais allée sur le terrain et craignait d’être inutile, de ne pas avoir le confort qui la faisait frémir chaque jour. Le bout du stylo reposait contre sa lèvre inférieure, le regard plus flou, accompagné d’un froncement de sourcil. Finalement, après une longue bataille, la fleur finissait par signer la feuille et la tendait à un autre membre de l’association, se redressant sur ses petites jambes. « Faisons un tour avant de partir. » Lys autoritaire, ou peut-être savait-elle juste ce qu’elle désirait, entourait le bras de l’étudiant du sien, arpentant les différentes allées de l’évènement.
Il y avait de l’hémoglobine, du plasma, sur ses poings délicats, contre sa peau cannelle, coulant le long de sa chair rebondie. Faciès d’ange, vêtue d’un tissu des plus fluides, la femme s’avançait, entrée renversante d’une des plus ravissantes poupées existantes. Sourire éternellement charmeur aux lèvres, la Texane était la reine des apparences, des masques. La plèbe paraissait si belle et inoffensive lorsque la Reine les observait de son trône d’or, décoré des cris de ses martyrs. Sous-fifres. La blancheur de ses dents éclairait les visages, serrant des mains qui se tendaient à elle. Il n’y avait qu’ici que Laelia se laissait aller à la sympathie, pour les enfants qui lui étaient si chers. D’habitude, elle ne pensait qu’à elle l’étudiante, égocentrisme, nombrilisme pur. Ses prunelles océan, dans lesquelles se déchaînaient les tempêtes, les catastrophes marines, se déposaient sur le visage de Darius, de la complaisance dans ses iris à son égard.
Après avoir échangé quelques mots et s’être délestée de son sac de linge, confectionnées de ses propres pattes, la jeune femme avait pris place aux côtés du motard, au casque noir jais, au même titre que sa propre chevelure nouée. Le rayon de soleil s’installait, appuyant ses mains directement nouées ensemble sur ses cuisses couvertes, que l’on voyait légèrement en transparence sous le voile bigarade. Ton léger, comme à leur habitude, un rictus taquin étirait ses lèvres brillantes, sur lesquelles l’on pouvait se refléter, miracle des cosmétiques. « Tu ne me fuis pas mais si tu pouvais m’éviter et moins me voir, tu le ferais. » Ronce piquante, cela ne l’empêchait pas d’afficher un sourire décontracté, tout en restant des plus élégantes. Laelia notait les signes de la gaucherie et du trouble chez Darius : était-ce elle qui le tendait ?
Invitation lancée à la manière d’un frisbee, la Texane se penchait en avant, appuyée contre ses cuisses, admirant de son regard mesquin les hommes qui s’étaient tournés vers eux. Précieuse, elle leur faisait un signe gracieux des doigts, les agitant à la manière d’une duchesse, un de ces sourires ravageurs aux lèvres. Elle savait jouer de ses charmes la Princesse, horrible tentatrice. « Les deux, si tu m’invites. » Irrattrapable, la petite brune le gratifiait d’un énième sourire, celui dépourvu d’artifice. Darius avait su captiver l’attention et la gentillesse de la jeune femme. En dehors de ses sujets, il disposait de quelque chose de particulier, le brun. Laelia aimait lui parler et il ne l’ennuyait pas.
Le discours de la directive débutait. Il s’agissait surtout de récapituler les actions humanitaires effectuées et des enfants récupérés, placés dans d’autres familles lorsque leur propre avait été décimée. Cette phrase provoquait une certaine humidité dans les yeux rieurs du serpent, glissant le revers de sa paume sous ses yeux, de manière à ne pas abîmer son maquillage ni à laisser voir ses faiblesses. Bien que Laelia avait pris toutes ses précautions de ce côté, le côté poupée revenait toujours au galop. Saluée par un tonnerre d’applaudissements, la partie la plus importante de la soirée venait de s’achever, laissant place à d’autres petites activités. Non sans oublier de mentionner l’aide, la participation de chaque personne, dont la petite créatrice, qui s’occupait des vêtements des enfants.
Une fiche circulait désormais, peu après le discours, pour noter les prochains participant au voyage humanitaire au Cambodge. Darius inscrivait son nom et Laelia gardait la fiche sur ses jambes un instant, hésitante. Elle n’était encore jamais allée sur le terrain et craignait d’être inutile, de ne pas avoir le confort qui la faisait frémir chaque jour. Le bout du stylo reposait contre sa lèvre inférieure, le regard plus flou, accompagné d’un froncement de sourcil. Finalement, après une longue bataille, la fleur finissait par signer la feuille et la tendait à un autre membre de l’association, se redressant sur ses petites jambes. « Faisons un tour avant de partir. » Lys autoritaire, ou peut-être savait-elle juste ce qu’elle désirait, entourait le bras de l’étudiant du sien, arpentant les différentes allées de l’évènement.
(c) DΛNDELION
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Re: (fb/dalia) à l’horizon.
Mar 16 Avr 2019 - 22:01
— Ses fossettes s’évanouirent dans cette vérité qui carillonna à ses oreilles. L’éphèbe eut honte de ses failles. D’avoir cherché un peu de tranquillité comme à son habitude mais en oblation de son indépendance. Il n’agissait guère envers la Vénus par lui-même. Donnant en pâture à son ignorance ce prurit pourtant présent d’accoster ce linceul d’intelligence. Une attraction mystique où le papillon voguait autour d’un suave oasis de lueurs. Sans l’atteindre. Bien qu’au fond ce dit magnétisme n’était pas tant né sous x. Elle lui ressemblait. Tant même qu’elle donnait grâce au jeune homme d’une mer de dolce. Baignant dans de caducs flots de tendresses avec une familiarité déconcertante. Mais où toutefois venaient à fleurir divers lotus de nouveautés parmi les courants. Exquis autant que sublimes. Pernicieux et sournois. En somme, une cascade de dualités pour la définir qui ne se résumaient qu’en celle de ses dissemblances et reflets chrysocales partagés avec l’ex-ange. Deux muses d’or ; l’une dans sa toison, l’autre sur l’épiderme. Il n’était point étonné que les deux acolytes se soient accrochées l’une à l’autre. Cependant de par cette analogie entre les nymphes, il aurait pu se montrer plus tôt scient qu’elle constaterait ses esquives. Rien n’échappait à ces femmes quand leur œil de lynx venait à vous dorloter d’intérêt. Mais justement, ce dernier point l’interpella. Quand la belle l’avait-elle estimé plus qu’un autre au milieu de la piétaille grouillante d’Hungcalf ? Sa joue pincée de ses molaires, dans son vermeille afflua une mauvaise paranoïa. Et si le succube se mussait sous cette tromperie ? La défensive l’emporta. Se figeant quelque peu alors que balayait la longueur de son échine le souffle démon. Une cigüe qu’avait implantée l’archange dans ses veines ayant atteint la molarité telle que rien que par sa présence elle le couvrait de bile. Pour que n’en ressorte que ses pires facettes. Mais était-ce si surprenant qu’on inventorie l’acrimonie comme seule subsistante pour celle qui avait rejetée tout ce que l’adonis avait à offrir ? Non, et l’ausonien ne s’étonnait même pas à ne rien regretter de cette tournure. Après tout, pris dans l’habitude depuis leurs retrouvailles à ce que l’harpie ne tourne pas rond et lui fasse payer illégitimement sa folie. Ce fut alors sous cette pâleur que l’idée qu’incube puisse user de son amie afin de le nuire naquit. Si cohérente avec le comportement de l’orvet qu’il ne pouvait s’en défaire. Cependant son regard s’accrocha au loin au ballottement de l’aumône précédente du lys d’airain. En fin de compte tergiversant fortement que ce fut-ce néanmoins du style de la Trejo. Cette orchidée si sincère et trop impliquée pour de bonnes causes que l’once même du doute qu’elle puisse perde du temps à ces inepties lui parut insultante. Lichaillant ses traits gracieux par l’havane de ses orbes. Avant de se montrer à son tour probe. « A quoi bon te mentir ? Je ne t’en ferais pas l’affront, rassure-toi. Mais sache que tu n’es en aucun cas la source du problème. Ponctuant ses mots par une pause, pour ajouter, assuré : Même s’il n’y en a pas vraiment tout compte fait.» Roulant ainsi sa langue dans la chaleur des confidences, dont les trémolos du timbre indiquèrent sa décision. Il ne devait plus se brider par la gêne pour s’avancer auprès de cette accointance. Prêt même à y donner vraiment vie. Sous l’emprise des blandices de la brune et de sa nimbe de magnificence. A qui il rendit le rictus sous de facétieuses babines. Celles-là même qui s’étirèrent un peu plus quand elle se joua de leurs spectateurs. Les pauvres, il ne pouvait que compatir pour ces hypnotisés victimes des grâces de l’Aphrodite. La caressant du coin de l’œil pour savourer son espièglerie avant de soupirer dans des rires muets causés par son culot suivant quant à leur virer. La femme n’avait point peur de décider, ni de s’affirmer ; c’était plaisant à voir. Une répartie qui lui décrocha les éclats de sa propre mine. « Très bien, mais je choisis l’endroit, rétorqua-t-il dans le haussement de ses épaules. Peinturluré de cette nonchalance amusée, tout en lissant les traits de son vis-à-vis avec malice : C’est à tes risques et périls. » Savourant par avance le spectacle de la couturière traînée spécialement pour l’occasion dans un petit bouiboui éthiopien. Conviviale petite échoppe où elle aurait à manipuler la nourriture de ses doigts. Les vapeurs des épices sillonnant le hâle de sa trombine, au-dessus d’un parterre de shots d’eaux de vie qui, pour la part du brun, lui avaient brûlés plus d’une fois l’estomac. Il se plaisait déjà à corroder l’apparence de la Princesse, pour la moucheter des charmes de la réalité. Là où ses vénustés elle-même s’embelliraient sous des jours nouveaux, il en était persuadé. Mais abrogeant leur discussion avant même qu’il ne recueille le temps d’énoncer ses projets, la présentation débuta. Laissant défiler sous l’égide de longues minutes et l’attention de l’auditoire le dernier bilan de l’année. Les différentes actions menées qui lui laissèrent un gout d’espoir. Une ouverture vers un avenir bercé par de bienveillants astres. Bien que le cœur serré face aux témoignages et différents profils de ces enfants, présentés en trophées de leurs actions. Certes, leur était offert de meilleurs lendemains, mais de base la mangouste n’arrivait à saisir leur point de départ. Comment et quand on pouvait atteindre une telle déchéance pour qu’en pâtissent même les plus innocents. Dans son indignation, le bistre ne put se retenir cependant d’enregistrer un mouvement à sa gauche. Tendant un peu le museau sous la curiosité malgré lui, il se reprit en croyant discerner là un balayage de l’écueil de cils chez la basanée. Et ce bien que le geste confirmait les endocardes d’or sous la silhouette altière et élancée de la compagne. Comme réfractaire à la pensée de s’immiscer au cœur d’une sphère d’intimité pour laquelle il n’était convié. Alors le demi-rital se contenta de calmes fossettes pour se joindre aux applaudissements gong de la présentation. Tout en ignorant les gratifications quand son nom fut énoncé parmi les acteurs de leur foi. Il n’aimait décidément peu l’attention. Et encore plus lorsqu’il estimait n’avoir fait que son devoir. Les arpèges des doigts ne tardèrent à se stopper pour que tous s’éparpillent. Cependant laissant choir parmi la foule une nuée de chuchotis qu’il aperçut s’étendre progressivement. Curieux, le brun étudia cet abscons sillon qu’il comprit rapidement relié à un mot délégué de poignes en mains. Allongeant le cou pour pouvoir en lire le contenu, il parvint finalement à un tête-à-tête avec ledit parchemin. Et comprit la folie environnante. On les conviait à se porter volontaire pour la prochaine mission de bénévolat. Direction le Cambodge. L’opportunité en faisant jaser plus d’un, ce que comprenait le béjaune. Tous n’avaient pas la capacité à s’enfuir ainsi du jour au lendemain. Mais un périple pour quoi le baroudeur ne prit, pour sa part, pas plus d’une seconde à saisir. Il en serait, coûte que coûte. Alors, il tendit l’offre à sa charmante voisine. Louchant un instant sur sa réaction quant à la demande. Juge mais non critique. Au désir de simplement évaluer ses convictions. Pourtant ce fut une attitude qu’il trouva de rif ridicule, et signe de restes de défensive qui l’exaspérèrent. Elle n’était pas Jaïna, il fallait qu’il se rentre ça dans le crâne. Ainsi, comme pour s’écarter de cette incartade avec lui-même, il se rehaussa sur ses pieds. Dans l’essor agrippant les griffes à son casque qu’il trouva immédiatement encombrant. Pris à l’envie de le rétrécir entre ses doigts en usant de son apanage. Mais il y avait beaucoup trop de moldus dans cette salle. Il ne pouvait se risquer à dévoiler le secret magique. Pourtant, ses prunelles s’enquirent d’un coin sombre et abri de soupçon avant qu’on ne s’attache à son bras. Un parfum chaud et fleuri flirtant aussitôt contre ses narines tendit qu’il pivota la trogne à bâbord. Là où le timbre de miel tinta. Sous sa surprise couplée à l’embarras du contact. Avant que tous deux n’abdiquent en faveur d’une moue chaleureuse. « Euhm… oui, si tu veux. Juste, j’aimerais me débarrasser de ça, annonça-t-il en tapotant le plastique de sa visière. » Mais ils entamèrent leur tango. Lui à l’affut au fur et à mesure des pas pour la délivrance de ses griffes. Sans toutefois oublier de profiter des quelques clichés des différentes actions faites par-delà des frontières. Des preuves des engagements de cette association pour qui gazouillait son cœur sous les sourires édentées et les quelques rides de joie qui éclairaient leurs visages. Un bon background pour que le bagnard se décide de lui-même à entamer la discussion : « Tu n’es pas habituée à voyager n’est-ce pas ? » Le ton neutre. Dans sa quiétude qui lui était propre afin qu’elle ne se méprenne en l’interprétant gloseur. Ceci n’était rien d’autre qu’un constat. « Tu as hésité pour le Cambodge, s’expliqua-t-il avant d’hocher la tête, aux badigoinces une risette naissante. Mais c’est bien si tu viens. Ils ont besoin de gens comme toi. » Sans qu’il ne prenne de recul sur la bienveillance de ses traits à l’instant. |
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Re: (fb/dalia) à l’horizon.
Mer 17 Avr 2019 - 15:14
À l’horizon
Dalia
On avait souvent complimenté l’outrecuidance, l’audace et la hardiesse de la jeune fleur. Des ronces plus piquantes et acérées que les autres, s’emparant de tous les moustiques et même de la chair humaine, ceux qui osaient s’approcher d’elle, ceux qui convoitaient de l’arracher de sa terre, là où ses racines étaient ancrées. Les épines de Laelia s’étaient donc accaparé du motard, le capturant entre ses griffes lacérées. Sa réponse lui ôtait un sourire, rictus amusé alors que ses paumes se levaient en l’air, signe d’indifférence, d’un semblant de confiance également. « Je n’ai peur de rien. » Aplomb excessif, ou du moins en apparence, l’orchidée donnait l’air de disposer d’une assurance sans failles et pourtant, à l’intérieur, une guerre, si ce n’était, un régime tyrannique, régnait en elle, détruisant le peu d’humanité restante.
Paradoxe de ce conflit, le lieu dans lequel l’orchidée se tenait. Durant le discours, des perles ruisselaient le long de ses pommettes, émotion que le serpent ne parvenait pas à camoufler, arme de destruction massive : le passé. Involontairement, il revenait au galop dès que la brune se rendait à l’association. Honteuse à l’idée qu’on puisse la voir, la précieuse essuyait rapidement ses perles, les cachant dans un boitier brillant, coquillage raffiné, délicat. Harangue achevée, une feuille circulait concernant un voyage au Cambodge et cela semait la zizanie chez la gazelle, petite orange qui hésitait, longuement, songeuse. Devait-elle se porter volontaire ? Peut-être pas ? Pourquoi pas ? Non ? Oui ?
La sensation de se sentir inutile était un sentiment dévastateur, déstabilisant et qui pouvait provoquer une situation d’angoisse, dans laquelle plus personne ne pouvait nous canaliser. Il était de ces moments où la brune ne se sentait pas à sa place, pas à l’aise dans cette peau, dans ce corps et même dans cette vie. Dressant des plans sur la comète, il lui arrivait d’imaginer, de dessiner les contours d’une existence inédite. Un endroit où la fleur ne serait pas orpheline, ni seule, ni sans amis : compagnie idéalisée, des personnes à qui parler, se confier. Le palpitant excité, la Texane signait le papier et se levait, enroulant ses doigts parfaitement manucurés autour du bras de son partenaire, un sourire radieux aux lèvres. « Je peux te le porter si tu veux. » Généreuse mais surtout attentionnée, Laelia prenait avec délicatesse le casque et l’attachait autour de son poignet libre, ajustant la lanière de son petit sac sur son épaule.
Un tour express dans les allées de la salle des fêtes, les doigts autour du bras de Darius, ces derniers caressaient par moments sa peau. Cependant, sa question la brusquait un peu, la poussant dans ses retranchements. « Je… C’est juste que je suis habituée au luxe. » Une petite pause et elle détournait les prunelles océan. « Et que je déteste me sentir inutile, qu’on me prenne pour une idiote qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. » Elle condamnait la vision négative que la poupée renvoyait, mais c’était plus facile de se montrer affreusement repoussante que d’afficher aux yeux des autres, l’âme brisée que la Trejo essayait de rassembler, de recomposer, ce tissu détruit. La femme du discours interpella les deux bruns, les prenant en photo afin de collecter des images des ambassadeurs. Seuls, elle reprit : « J’essaie de faire mon maximum mais… C’est difficile pour moi, cette association. » Signe d’une tension réelle, ses dents mordillaient sa lippe inférieure, balayant le sujet d’un silence glacial, trahissant son malaise.
Une fois à l’extérieur, le soleil commençait à se coucher, s’éloignant de son amante lunaire. Les talons claquaient contre le bitume, le ciel était vêtu d’une couleur qui se confondait avec le tissu vaporeux de sa longue robe élégante, confectionnée par ses doigts de fée. Immobile devant le moyen de locomotion du jeune homme, l’orchidée lui faisait face, déposant le casque contre les cuisses de Darius. Prunelles charmeuses noyées dans celles obscures du brun, un fin sourire étirait ses pulpes de chairs lumineuses. « Où est-ce que tu m’emmènes ? » Appétence outrancière, elle jouait de ses charmes, la sirène, mouvant en arrière sa chevelure longue, d’un coup nébuleux et léger. « J’ai envie d’aller à la plage. » Sur la moto, le paysage réconfortant autour d’eux, le vent frappant leurs peaux, le tout s’avérait être un mélange harmonieux, proche de l’utopie.
Paradoxe de ce conflit, le lieu dans lequel l’orchidée se tenait. Durant le discours, des perles ruisselaient le long de ses pommettes, émotion que le serpent ne parvenait pas à camoufler, arme de destruction massive : le passé. Involontairement, il revenait au galop dès que la brune se rendait à l’association. Honteuse à l’idée qu’on puisse la voir, la précieuse essuyait rapidement ses perles, les cachant dans un boitier brillant, coquillage raffiné, délicat. Harangue achevée, une feuille circulait concernant un voyage au Cambodge et cela semait la zizanie chez la gazelle, petite orange qui hésitait, longuement, songeuse. Devait-elle se porter volontaire ? Peut-être pas ? Pourquoi pas ? Non ? Oui ?
La sensation de se sentir inutile était un sentiment dévastateur, déstabilisant et qui pouvait provoquer une situation d’angoisse, dans laquelle plus personne ne pouvait nous canaliser. Il était de ces moments où la brune ne se sentait pas à sa place, pas à l’aise dans cette peau, dans ce corps et même dans cette vie. Dressant des plans sur la comète, il lui arrivait d’imaginer, de dessiner les contours d’une existence inédite. Un endroit où la fleur ne serait pas orpheline, ni seule, ni sans amis : compagnie idéalisée, des personnes à qui parler, se confier. Le palpitant excité, la Texane signait le papier et se levait, enroulant ses doigts parfaitement manucurés autour du bras de son partenaire, un sourire radieux aux lèvres. « Je peux te le porter si tu veux. » Généreuse mais surtout attentionnée, Laelia prenait avec délicatesse le casque et l’attachait autour de son poignet libre, ajustant la lanière de son petit sac sur son épaule.
Un tour express dans les allées de la salle des fêtes, les doigts autour du bras de Darius, ces derniers caressaient par moments sa peau. Cependant, sa question la brusquait un peu, la poussant dans ses retranchements. « Je… C’est juste que je suis habituée au luxe. » Une petite pause et elle détournait les prunelles océan. « Et que je déteste me sentir inutile, qu’on me prenne pour une idiote qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. » Elle condamnait la vision négative que la poupée renvoyait, mais c’était plus facile de se montrer affreusement repoussante que d’afficher aux yeux des autres, l’âme brisée que la Trejo essayait de rassembler, de recomposer, ce tissu détruit. La femme du discours interpella les deux bruns, les prenant en photo afin de collecter des images des ambassadeurs. Seuls, elle reprit : « J’essaie de faire mon maximum mais… C’est difficile pour moi, cette association. » Signe d’une tension réelle, ses dents mordillaient sa lippe inférieure, balayant le sujet d’un silence glacial, trahissant son malaise.
Une fois à l’extérieur, le soleil commençait à se coucher, s’éloignant de son amante lunaire. Les talons claquaient contre le bitume, le ciel était vêtu d’une couleur qui se confondait avec le tissu vaporeux de sa longue robe élégante, confectionnée par ses doigts de fée. Immobile devant le moyen de locomotion du jeune homme, l’orchidée lui faisait face, déposant le casque contre les cuisses de Darius. Prunelles charmeuses noyées dans celles obscures du brun, un fin sourire étirait ses pulpes de chairs lumineuses. « Où est-ce que tu m’emmènes ? » Appétence outrancière, elle jouait de ses charmes, la sirène, mouvant en arrière sa chevelure longue, d’un coup nébuleux et léger. « J’ai envie d’aller à la plage. » Sur la moto, le paysage réconfortant autour d’eux, le vent frappant leurs peaux, le tout s’avérait être un mélange harmonieux, proche de l’utopie.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: (fb/dalia) à l’horizon.
Sam 20 Avr 2019 - 19:35
— Le lys d’airain ne s’étoffait guère de craintes. Se nouant en lierre sauvage au chêne Belby. L’inusité de l’accroc le tendant par non habitude. En effet, peu de femmes avaient siégé à son bras. La majorité paradant même dans les rangs de son lignage. Tout comme aucune – ou presque – n’effleurait l’épiderme accessible de ses avant-bras. Qu’il prit pour inadvertance de sa part. Bien qu’électrisé. Après tout mangouste était mâle. Mais facette que shunta son accent de pudeur. L’agréable joyau de Terre peut être trop familier déjà sans domestiquer le sauvage. Un aspect de lui-même qui le porter à ses propres prunelles pathétique. Il n’était plus un enfant bordel, mais un homme. Le plus du ridicule ici résidant au cœur du contraste entre sa réserve et l’assurance de la mousmée. Sans en vouloir à ses permissions qu’elle s’auto-autorisait – bien qu’il en fut carmin. Mais simplement envieux de sa liberté tandis qu’il s’éternisait dans son carcan social. Comble pour le baroudeur bravant multiples frontières pour s’arrêter aux portes de sa propre chaire. Bagnard jalousant la vivacité de la dame. Elle qui s’assumait sous divers quinquets en rossant le sol de ses talons. Maitresse du spectacle qu’elle offrait et égérie de vénustés et élégance. L’étoile montante de l’heure tandis que le satellite brun ne savait vraiment sous quel tempo de valse elle l’entrainait. Mais docile, il la laissa le délester. Naviguer à son bras même s’il se sentait légèrement étranger à cette familiarité. De froides gerçures de l’âme lui hurlant de fuir. Cependant, même en adorateur de ses courbes, il fut scient que jamais il n’aurait pu tremper dans les flots d’Eros avec elle. Trop éreintante, trop incertaine. Sans comprendre que les bringuebalements des colonnes de la colombe qu’il semblait percevoir dans le reflet céruléens de ses orbes, n’étaient que le résultat des irrégularités de ses fondations. Et même s’il l’avait discerné, il n’aurait au guère la capacité à éditer le passé. Simplement à tendre la patte, pour s’agripper à ses ergots et l’emmener aux verts pâturages des lendemains. En outre, selon lui, même les ruines possédaient leur propre éclat. Symbole de résistance face à l’adversité des désastres des âges et des temps. Des guerres et des feux. Des maux et du chaos. Alors couplant sa marche à cette compagne, il n’ignorait point les regards lichaillant par curiosité leur association. Un peu embarrassé de l’intérêt suscité. Mais coiffant l’éther de quelques sentences pour qu’elle consente à une prime confidence. Pour quoi il ne put d’ailleurs révoquer un ironique rictus avant qu’une seconde réplique ait plus d’échos dans sa morale. Louchant un peu plus sur ce profil taillé dans toute l’harmonie du quartz pour revêtir une trogne plus pondérée. Toutefois sans emprunter l’apparat du critique. « Si tu veux mon avis ceux qui ne se font pas violence sont les plus inutiles en vérité. D’autant que ton confort d’aujourd’hui va rapidement te paraitre absurde quand tu seras là-bas. » L’expérience en témoin alors qu’il dévoua à nouveau le bistre aux mouilles enfantines dépeintes dans l’allégresse sur les clichés. Malgré le noir et le blanc s’en dégageait une palette de vie tangible. Le prenant aux tripes. Là, et en constant combat pour les démunis finalement, il se sentait vivant. « Ca fait grandir autant que changer ce type d’aventure. Au final tu t’échappes d’un luxe pour te payer celui de devenir meilleure. Tu ne seras jamais vraiment perdante dans l’histoire. » Avant de dodeliner de la tête, pour opter pour un espiègle accent : « Et honnêtement les tentes magiques de nos jours sont très agréables. Il suffit juste de savoir bien maitriser son repousse-moldus un fois installée au campement et ça passe tout seul. » Là encore constat des usages précédents. Le havre de paix décrit ayant été la seconde maison du rital. Bien que par sa part opté non pour la commodité en premier lieu mais dans l’expectative de s’offrir un oasis de tranquillité. L’endroit même où il pouvait s’adonner à sa nature sorcière sans risquer de se dévoiler aux non-magiques. Après tout, il était difficile de renier sa race même lorsqu’on jouait l’alien de la plèbe. Néanmoins on le détourna de ses cogitations internes. La Directrice de l’Association, caméra en main, quémandant après la soi-disant immortalité de l’instant. Un clic et un flash, dont malgré son horreur à cette procédure l’ausonien n’eut le courage de la répudier. De décevoir et d’entrer dans des laïus stériles qu’il n’aurait argumenté que d’usité : « Je n’aime pas ça. ». Prenant encore sur lui. Mais une crispation de courte durée. Distrait de rif par les épanchements successeurs de l’enfant d’Eve. Sultane qui se coiffa en quelques syllabes du diadème des mystères. L’alourdissant davantage par les ressouvenances de son moment de faiblesse un peu plus tôt de la soirée. En revanche, et aux vues du malaise qui s’en suivit, il passa ces diverses notifications sous silence. Ce n’était pas sa sphère privée. Identifiant sous cette absconse brumaille une méphitique chimère. Celle-ci même qui obombra les lueurs du soleil - ne baignant dès lors plus dans les reflets chrysocales de son hâle. Plutôt voués à s’affadir sous l’abordage des ténèbres. Ce certificat même qui l’intima au départ. Par simple courtoisie imaginant là la parfaite toile pour accueillir l’esquisse de leur exil. « Je crois que je te devais un coup à boire non ? » Aumône d’une risette rassurante et chaleureuse avant de prendre les voiles sans attendre l’acquiescement. Simplement scient de sa suite par les claquements de gambettes faisant échos à ses coussinets. Quelques salutations et bons soirs aux accointants en route. Tous curieux de la paire mais dont il ne se colora de carmin pour une fois. Indifférent et en quête de tout autre chose : l’aide à l’infante. Ainsi, peu de minutes s’immolèrent sur le trajet jusqu’à la bécane. Son moyen de locomotion favoris d’autant que bien pratique dans les ruelles de la magnifique Londres. Ville du brouillard et portière, dédale de pavés et de parpaings dont le plan était encré dans sa cervelle. Pour cause de périples à la ronde, d’exodes de mangouste solitaire et de beuveries entre vieux amis. Cependant en présentant son destrier, divine nymphe capta l’havane. Plongeon dans le smalt où scintillait la malice alors qu’ondulaient les blandices de sa silhouette. Elle était joueuse, la belle. « Ce n’est pas drôle si je gâche la surprise dès maintenant, rétorqua-t-il avec cynisme. » On ne le domestiquait pas si facilement, d’autant qu’il n’était point connu pour accéder aux caprices de ces dames. « J’aurais bien dit que l’on pourrait voir si tu es sage, mais je t’avoue que les plages d’Angleterre ne me font pas rêver. Donc non. » Trop adulateur et habitué des belles côtes de Sardaigne. De l’écueil et de l’écume sous le soleil Méditerranéen. Des frisques de son enfance qu’aucune raison ne pouvait déloger de son affection. Et résolu à cette décision, il s’attarda simplement à la suite de son plan tout en détaillant l’étoffe parant les sillons et vallées de la Diane de bronze. Claquant à l’immédiat sa langue sur le palais en réprobation. « Par contre, il va falloir changer ça. » Sans plus d’explication que les prunelles ciblant la soie dissimulatrice des tentations du sexe tendre. Avant de poser son casque sur la Harley, et sceller d’une main ferme le poignet de l’orchidée. L’entrainant dans la laie de ses mouvements à quelques pas dans une sinistre ruelle adjacente. Là où il la guida et usa d’un pivot pour lui faire faire volte-face. Muet. L’œil aux aguets qu’aucun témoin ne trône par-là. Pour qu’enfin l’index s’accroche aux volants bigarades de ses vêtements. L’instant d’après même, le satin se déformant pour se charbonner progressivement. Densifiant dans une texture plus ronde. Caoutchouteuse. Qui vint s’étaler et épouser les divines arabesques charnelles de l’Aphrodite. Fier de son effet autant que de ses dons, le bistre revint s’arrimer au safre du vis-à-vis. Les fossettes amusées égayant ses traits. « Désolé mais je n’ai aucune envie de me faire arrêter par les flics et d’user de sorts de confusion ce soir. » Avant de culer de là où ils venaient. Caressant du bout des doigts son palefroi d’aloi avant de décapsuler le coffre de ce dernier. Sans fond encore. Trafiqué par ses soins, en préventions des mesures à prendre comme en ce jour. Alors, après s’être réassuré d’aucun inopportun vagabond trainant dans les parages, il délogea de sa propre caverne d’Alibaba un second casque. L’offrant à la gazelle. « Tiens. On n’a qu’une tête. Ce serait con de la perdre. » Et enfin, lorsqu’elle fut parée – parfaite dans son costume de motarde improvisé qui étira l’ourlet de son labre -, il vissa à son tour sa propre protection sur son crâne. Chevauchant l’engin qui ne tarda à vrombir et démarrer. Véloce et rapide, l’amateur de vitesse vogua sur le bitume. Dans son élément. Sous la chape du soleil et les embrassades du vent. Quelques minutes seulement nécessaires pour traverser la ville et se s’amarrer dans un faubourg un peu excentré. Composé de rues sans allure dont il ne s’effraya guère. Postant même son acolyte de toujours, sa fierté d’engrenages et de fer, tout en se libérant de sa visière. Des notes d’épices, de viandes marinées et de café ne tardèrent à lui chatouiller les narines. Familières. L’incitant à déposer les deux pieds aux sols avant d’aider la compagne à en faire de même. Attentionné mais surtout impatient de voir sa réaction et sa surprise. Il se permit même de défier son assurance en pointant le bouiboui derrière lui. Narquoisement. « Nous y voici Princesse. » Le lieu n’avait rien des belles enseignes luxueuses auquel elle devait être accommodée. Petit restaurant éthiopien ne payant pas de mine. Pour charmant et décalé. Dans des éventails de couleurs, ex-théâtre de beaucoup de ses dîners dont il ne se lassait guère. Par plaisir de retrouvé un peu des lueurs d’Afrique peut-être ? Et ce fut sous la fanfare des djembé en fond musical, l’iris moqueuse lui provoqua muettement : je paie, donc c’est à moi qui décide. |