(mood) Avec une certaine nervosité, le futur auror continuait de jeter des regards papillonnant entre l’horloge et ses notes. Memphis. 30 mai. L’organisation du voyage préliminaire de recherches s’était faite sur les derniers mois, le secret de la mission étant impératif à sa réussite – certains groupes ayant pris de plus en plus d’importance dans le trafic d’artéfacts s’emparaient d'un nombre croissant d’anciens temples cachés aux moldus. Depuis la demande d’accompagnement étendue par Amelya, l’Écossais s’était préparé de diverses façons, se concentrant sur l’histoire de la Basse-Égypte et sur les réseaux criminels y résidant. Sachant qu’ils auraient à naviguer le chemin épineux tracé par l’invitation sous couverts du gouvernement magique égyptien et leurs propres emplois officiels au Ministère de la Magie britannique, le déroulement des événements devrait se faire sans encombre et, surtout, dans la plus grande discrétion. Certes, on aura connu plus discret en matière d’escorte, mais ce que son apparence de colonisateur géant lui faisait perdre en termes d’anonymat était compensée par ses aptitudes bien réelles de futur auror.
Ses doigts se rejoignant en signe de quasi-prière sous son nez (donnez-moi la force de ne rien faire échouer et de me tenir tranquille – il n’avait pas évité Amelya sans raison, ces dernières semaines, le souvenir de la chute de reins de la Brésilienne au mariage Blackthorn trop précisément gravé dans sa mémoire), il expira lentement. Sans se croire indispensable à l’expédition, le Calédonien avait conscience de tout le travail et les heures de préparation investies par l’historienne dans le projet. Son absence aurait été un angle mort de plus à surveiller – et il y en avait déjà énormément. Be brave, Wakefield. Empoignant son sac digne des plus beaux bagages de marin, l’Écossais le métamorphosa pour lui faire prendre l’apparence d’un carnet – il ne manquerait plus qu’après ces mois de discrétion, on l’attrape, l’air de quitter pour un weekend avec une des enseignantes de l’université.
Le cœur battant la chamade, le violoniste ressentait à la fois le besoin de vérifier qu’il était présentable et d’accélérer le pas (et d’acheter des fleurs, et de présenter des excuses, et … ), de se passer une main dans les cheveux, de se donner un air nonchalant et détaché (alors qu’il n’en était rien). Avait-il la gorge sèche? Son royaume pour un verre d’eau, tout de suite. Inspirant, vérifiant discrètement que personne ne trainait dans les parages, il pénétra dans la salle de classe, l’ambiance feutrée créée par les rideaux lui inspirant à la fois un calme de velours et une pointe d’appréhension. Vide. La Brésilienne avait-elle quitté plus tôt, croyant qu’au jugé de leur dernière rencontre (et de l’annonce d’une certaine alliance familiale …), il ne se présenterait pas? Traversant les allées créées par les pupitres, son regard ignorant les divers objets moldus reposant sur plusieurs étagères, il finit par cogner à la porte du bureau de la sorcière. C’était la première fois qu’il la voyait d’aussi près depuis ce soir d’avril. L’esprit rompu comme on aurait brisé un étalon pour lui faire accepter la bride, un malheur surpris qui n’aurait pas dû l’être lui enserrant le torse. Son souffle s’évanouit presque dans sa gorge, mais il reprit rapidement contenance. « Professeure », la salua-t-il, pour les oreilles indiscrètes des fantômes de l’université qui pourraient vouloir les épier de leurs prunelles invisibles. Tirant son carnet de sa poche, il plaida la curiosité estudiantine. « J’ai relevé quelques notes sur le temple égyptien dont vous m’avez parlé, et je me demandais si vous seriez disposée à ce que nous en discutions à tête reposée? » et ses yeux qui murmurent tu m’as manqué.
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(mood) Un faux prétexte, pour lui assurer le passage dans l’antre de la tigresse responsable des lionceaux, par prudence, car il n’oublie pas les oreilles indiscrètes et nombreuses qui parcourent les murs de l’université, l’Écossais. Pendant leur liaison, le doctorant et l’enseignante s’étaient montrés plus que discrets, se contentant de se saluer comme des étrangers au sein de l’université pour mieux se retrouver, en d’autres lieux, et bien moins distants. Son regard se fit écrin pour le visage de la Brésilienne, le souffle échoué sur la berge de sa bouche. « Monsieur Wakefield » un pincement à la poitrine, en retour – il la savait peu familière en public, bien sûr, mais ici, dans ses locaux privés, n’avait-elle pas droit à une quelconque intimité la protégeant des commères? Aldous n’étant jamais loin, le Calédonien ne dit mot. « Je vous écoute, Evan ». Son prénom sur les lèvres d’Amelya lui arracha une expression à mi-chemin entre la nostalgie et le regret.
Expirant d’un souffle toute la tension menaçant de s’accumuler dans sa poitrine, le géant fit quelques pas dans la pièce, qui lui semblait exiguë – trop, pour contenir leurs corps et les non-dits entre eux, qui les liaient comme une centaine de fils grenat trop lâches pour les rassembler mais trop solides pour être rompus. « Avez-vous toujours l’intention de vous rendre en Égypte? » Le vous lui fit mal, mais depuis janvier, il suivait les impulsions de la directrice des wright, imitant ses codes sociaux lorsqu’ils étaient en public à la perfection. Après tout, Amelya avait toujours risqué bien plus que lui en la matière – son emploi, pour lequel elle se passionnait visiblement. Il lui avait donc paru légitime de suivre ses codes à elle, et si aujourd’hui, la Brésilienne préférait le vouvoyer, le Calédonien l’imiterait.
Oh, il y avait bien une seconde raison, n’est-ce pas? de celles qu’Evan n’oserait prononcer devant l’historienne, mais le futur auror a assez de franchise pour en être conscient – de ces émotions secrètes qu’on tait, dans cette posture, mais la tristesse dans les prunelles sombres de la sorcière avait formulé tous les mots qui n’avaient su franchir sa bouche. Et comment, alors, laisser l’odieux de la situation à une femme qui l’avait aimé, et qu’il avait déçue? Evan se rangerait derrière ses vous si elle le souhaitait, et s’habillerait de toutes les conventions qu’Amelya désirait – sauf celle de se mettre à l’écart. Pas aujourd’hui.
« Le cas échéant », poursuivit-il, posant son sac au sol, « je suis venu m’assurer que vous aviez une escorte adéquate et correctement préparée ». L’Écossais insista sur les derniers mots, certains que la sorcière serait capable de lui substituer un auror ou tireur d’élite lambda qui n’aurait aucune idée du type de terrain où la chercheure devait se rendre, ni de la précarité de la situation, à Memphis. Préférant s’assurer que leur idylle ne mettrait pas la mission de fouilles en danger par instinct de préservation des cœurs, Evan attendait, prêt à argumenter, plus têtu que jamais, pour accompagner Amelya. Ne pars pas sans moi.
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