Tes prunelles de jais parcourent l’Allée des Embrumes, scrutant chaque détail qui permettrait la découverte de cette proie tant convoitée. Tes traits ont pris l’apparence du mur tout contre ton dos. Tu fais corps, à même le roc. Dissimulation à peine perceptible tant que tu restes immobile. Et pourtant, tu la sais grande enchanteresse.
Sombre méfiance envers cette femme dont tu ne sous estimeras jamais la force. Une puissance brute, animale mais réfléchie. Une noble artificière dont tu reconnais bien volontiers les prouesses magiques. Pour en avoir eu vent. Avec le regret de ne pas avoir constaté tout cela de tes propres yeux.
Les ténèbres dominent les lieux. Il n’y a que vous deux, si ce n’est quelques rats – sorciers ayant mal tournés. Et tu n’es pas de ceux qui sont du bon côté. En existe-t-il vraiment un d’ailleurs ? Tu n’as jamais eu une vision en tout ou rien. La nuance est maîtresse de ton jugement. Tu préfères parler de contrastes, de niveaux plus ou moins grisâtres en matière de sorcellerie. C’est ainsi que tu voudrais l’enseigner, si un jour tu obtiens un poste à la prestigieuse université écossaise.
Mais les temps sont rudes et le Ministère t’as réquisitionnée en tant que Langue-de-Plomb du Département des mystères. Ils exigent que tu maintiennes Eden Sykes sous surveillance. Et toi, tu enchaines les combats. Les défaites contre la symptomatologie traumatique. Les victoires dans ta carrière. Il n’y a que cela. Au fond, n’es-tu pas malheureuse ? N’es-tu pas fatiguée de toujours te battre contre quelque chose de mouvant ? Les forces du mal, l’objet-même de ton travail sont telles l’Hydre de Lerne.
Alors tu longes le muret, à pas de velours, comme le ferait la panthère qui sommeille en toi. Les aboiements d’une meute de chiens résonnent au loin. L’humidité alentour n’est pas dérangeante. C’est un univers dans lequel tu te sens bien. Étrangement bien. La chevelure de la jeune femme, flamboyante, tranche avec la noirceur des bâtiments. Tu retiens ton souffle. La gorge nouée, tu observes ses moindres faits et gestes. Tu n’utiliseras pas ta magie pour l’arrêter. Pas encore.
Fine, tu fais bien vite le lien avec sa venue ici. Il y a une échoppe, un apothicaire qui détient des produits rares à un prix réduit. Le marché noir sorcier est bien fructueux pour qui sait où s’adresser. Toi-même cliente de ces commerces illégaux. Après de longues minutes, tu décides qu’il est enfin temps de mettre fin à ce jeu du chat et de la souris. Et tu gardes à l’esprit qu’elle reste une illusionniste de renom. Ta paranoïa en éveil, tu te demandes si sa silhouette est bien réelle. Il n’y a qu’une manière de le savoir.
Tu sors de ta cachette. D’une œillade tu englues ses semelles au sol. « Plus un geste, Sykes ». Rivalité perceptible, curiosité tout autant. Tes iris fendent l’air, admirant ses traits angéliques qui sont à l’opposé de sa réputation. Des méthodes que tu ne saurais reprocher. Les tiennes sont loin d’être les plus fairplay. « Vous expliquerez au Département de la Justice Magique les raisons de votre ballade crépusculaire dans l’allée la plus malfamée de Londres ». Tu hausses un sourcil, cynique. « Comment dit-on déjà ? Vous voilà en état d’arrestation ? » Le rire sonore. En garde.
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Re: (FB 2010 x knockturn alley) lost soul x eden
Raccrochant le téléphone à clapet, je soupirais en démontant l’appareil pour en briser la puce entre mes doigts. Mon regard paraissait neutre, bien qu’attirant quelques regards curieux du fait de l’usage de l’appareil moldu dans un endroit pareil. Jeune adulte, d’apparence, aux cheveux noirs impeccablement lissés, descendant au bas de mon dos, visage pâle, livide, aux joues légèrement creusées et de grands yeux vert émeraude. Un style vestimentaire sobre et discret, sweet à capuche gris, un jean noir, un sac à main, une paire de baskets.
La sérénité s’est absentée. J’ai une sale impression. L’Allée des Embrumes ne m’est nullement inconnue. J’y passe fréquemment, mais rarement en utilisant deux fois le même visage. Pourtant… Je n’arrive pas à me sentir en sécurité aujourd’hui. Je me sens traquée. Et c’est une sensation désagréable. Je n’ai jamais pris le moindre plaisir à traquer qui que se soit. A faire du mal. Eventuellement. Mais pas à traquer. C’est une chose qui m’insupporte et paradoxalement, en quoi j’excelle.
Mes pas m’amenaient jusqu’à l’apothicaire qui allait résoudre mon problème du jour. Cette fois-ci, j’employais la langue des signes afin de ne pas alerter les autres clients. Et accessoirement parce que j’aimais me faire passer pour muette ici. Ca rendait les choses bien plus simples. Si j’arrive plus ou moins à moduler ma voix avec la métamorphomagie, ce n’est pas encore parfait et je n’ai pas envie qu’on puisse repérer des traits immuables chez moi dans un lieu comme celui-ci.
La transaction était courte. Il ne comptait même pas la bourse en lin déposée sur le comptoir. Il savait que ce n’était pas nécessaire, et jamais il ne prétendrait que le compte n’y est pas. C’est l’un des avantages des petits trafiquants. Quand un gros poisson s’approche d’un petit et lui en demande un plus petit, il ne cherche jamais à trahir ses ordres et réciproquement, si le poisson moyen fait appel à un très gros poisson pour s’occuper du gros, alors le gros fera appel à un encore plus gros poisson… Jusqu’à épuiser leurs ressources ou leurs contacts… C’est une règle simple et évidente…
Du bout des doigts, je tournais la poignée, faisant mine de rien. Un gibier sur ses gardes est bien plus redoutable que celui qui feint ne se douter de rien… Et on relâche toujours sa garde à un moment ou un autre, lorsqu’on se sent en sécurité.
« Plus un geste, Sykes »
Un ordre teinté d’action, mes chaussures s’engluent, je me stop net. Cette voix… Oui. C’est ça… Mon regard se tourne vaguement vers la femme qui me fait face. Bluffer ? Intimider ? Parlementer ? Combattre ? Non… Si je me bat contre elle, je serai forcée de l’oublietter avec précision… Donc de l’assommer et la séquestrer pendant un temps pour ôter et remodeler ses souvenirs avec précision…
« Vous expliquerez au Département de la Justice Magique les raisons de votre ballade crépusculaire dans l’allée la plus malfamée de Londres »
Mes sourcils se fronçaient lentement. Quelle subordination, c’en est presque insupportable… Cette femme dont les traits paraissent encore plus sombre que les miens, s’en remet à la lumière aveugle du ministère… Quel gâchis… Mais bon. Il faut bien se rattacher à quelque chose, n’est-ce pas ?
« Comment dit-on déjà ? Vous voilà en état d’arrestation ? »
Je battais des cils un instant. C’était… Non, c’était trop. Je ne pouvais retenir un léger gloussement.
« Pardon ? »
Dédain, une once de condescendance et de surprise en mes mots. En réalité je trouvais réellement ça amusant. Tant amusant qu’absurde.
« Vous êtes Cléopatra Amonwë, n’est-ce pas ? 33 ans, votre thèse sur la conjuration était on ne peut plus intéressante. Si je ne me trompe pas, vous étiez dans les rangées de droite en cours magistral à l’université. Brillante en métamorphose. Pas étonnant pour une ancienne étudiante de Uagadou, votre maîtrise de la manumagie est impressionnante, je vous félicite. Au vu de votre discrétion et de vos tentatives de dissimuler votre présence, j’imagine que ce n’est pas l’entraînement militaire ou sur le terrain, mais bien vos compétences magiques qui vous ont permis une telle filature sans que je ne puisse détecter votre emplacement exact. »
Posant deux de mes doigts au niveau de mon menton, je venais tirer légèrement sur mes chevilles pour me détacher de mes baskets et approcher d’un pas avant de me stopper net, pieds nus malgré le froid hivernal.
« Mais je reconnais bien là une ancienne Grymm. Vous ne manquez pas de talent. Peut-être de modestie en revanche. »
Mon regard s’assombrissait. Du bout des doigts, j’ôtais les lentilles de contacts à mes yeux, laissant briller la lueur bleuâtre, glaciale, faisant lentement craquer ma nuque.
« Vous avez délibérément attaqué une Auror avec un sortilège pour des soupçons infondés. Votre parole tendrait à dire que vous m’avez vu entrer dans un lieu lié à des objets illégaux ou de contrebandes, soit. Vous n’avez pas de preuve. Moi, si. Peut-être que mon sac contient quelque chose de compromettant. Peut-être pas. Ce n’est pas de votre ressort de le vérifier. Mais si vous y tenez tant… Venez. Je vous attends. »
Tout en parlant, du bout des doigts, j’attrapais mon cran d’arrêt. Hors de question d’utiliser ma baguette, ça serait une preuve en sa faveur. Et utiliser ma baguette non identifiée serait trop préjudiciable en cas d’échec, d’autant que je la maîtrise moins bien… Même si je suis relativement douée en bluff, je ne suis clairement pas en bonne posture. Putain… Tout ça a cause d’un incapable qui n’est pas fichu de respecter une commande convenablement.
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Te voici horripilée, une nouvelle fois, par cette jeune femme dont le comportement est en contradiction totale d’avec le tien. Tu ignores ce qui t’excède le plus entre sa nonchalance et son accoutrement adolescent. Il est vrai qu’en comparaison ton style vestimentaire est souvent plus soutenu, plus sombre aussi. La menace tombe, celle de l’arrestation.
Circonstances amusantes que ce pouvoir-là ne te reviendra probablement jamais. Tu n’appartiens pas à la Justice Magique. Tu ne crois pas en ces hautes valeurs qui fondent l’idéologie partagée par ce Département tout entier. Toi, égyptienne gagnée par la noirceur, tu places ton unique confiance dans le pouvoir et la connaissance. Plus rien d’autre en compte désormais. Car ton existence à côté n’est rien d’autre qu’un quotidien morne et vide de sens. Il n’y a que la magie.
Les cils battant d’une énergie frénétique, tu saisis au vol ce rire dédaigneux. A vrai dire, tu t’attendais à cette réaction de sa part. C’était inévitable. Eden Sykes n’est pas de celles qui prennent la vie au sérieux. C’est en tout cas l’idée que tu t’es fait d’elle. Tes prunelles noires fendent l’air en sa direction. Tu la toise d’une nervosité qui est tienne. L’affront, toujours.
Et tu serais tentée de marquer un pas en arrière, désarçonnée par le flot de ses paroles, par ces informations déblatérées. Mais tu te refuses de le faire. Ce serait un aveu d’échec. Tes paupières se plissent dans un mouvement très léger. C’est qu’il semblerait qu’elle se soit intéressée un minimum à ta personne, à tes travaux, et à ta magie. Il y a ce détail sur la magie sans baguette qui détient toute ton attention. Vous êtes bien peu sur le sol britannique à en être capables. Or, qu’elle soit en possession d’une telle information…
« J’étais bien dans les rangées de droite ». Tu relèves simplement cet état de fait. Un élément superflu qui dénote toutefois sa curiosité à ton égard. « Je n’accorde que peu de crédit à la médiocrité » renchéris-tu, l’intonation rauque. Tu es volontiers pédante, imbue de tes compétences, mais ne sous-estimant pas pour autant tes adversaires. Ses iris azurées pourraient illuminer l’entièreté de la ruelle tant les ténèbres sont maîtresses des lieux. Réside seulement une brume dont l’opacité suffit à recouvrir vos talons.
« Je ne suis qu’à moitié surprise que vous déteniez autant d’informations me concernant, Sykes. Après tout, comme vous ne manquez pas de le rappeler, vous êtes une Auror ». Qui ne manque pas, par ailleurs, un rappel à la loi en ce qui concerne tes agissements. Tu glousses. « Au regard de votre passif au sein du Ministère, vous savoir quitter une telle échoppe constituera un chef d’inculpation suffisant, croyez-moi ». Tu marques un temps, entamant une série de pas dans la buée mélancolique.
Tu contournes la sorcière, l’air tranquille, même lorsqu’elle s’empare d’une lame. Il ne t’est pas commun de voir de telles armes dans le monde des sorciers. Il peut t’arriver d’en faire usage, mais pas nécessairement pour te battre. En tout cas, être une duelliste d’Inverness depuis tes études à le mérite de te faire connaître l’art du corps-à-corps Non-Maj. Tu laisses entendre un rire sonore, moqueuse. « Vraiment, Sykes. Vous comptez m’affronter avec cet ustensile de cuisine ? » Tu ne fais pas le premier pas. Pas maintenant, pas de cette façon.
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Re: (FB 2010 x knockturn alley) lost soul x eden
Non. J’ai été bien trop minutieuse. Sans quoi j’aurais probablement été mise aux arrêts avant…
« J’étais bien dans les rangées de droite. Je n’accorde que peu de crédit à la médiocrité »
Je battais des cils, lentement. Ce n’était pas bien différent de mes souvenirs de l’époque. Un sale caractère, c’est certain. Cherche-t-elle à me faire sortir de mes gonds ? La moindre erreur rendrait légitime une arrestation. Pour le moment, je ne fais que répondre à une agression magique. Je n’ai pas le temps pour toutes ces bêtises… Mais un peu d’entraînement ne me ferait pas de mal, je le reconnais. Je pourrais transplaner, mais elle me traquerait jusqu’à ce que je me lasse… La faire disparaître dans un endroit tranquille ? Ou simplement me défendre et profiter des potentiels témoins environnants ? Avec ces gens-là, il ne s’agit que d’argent… Et qu’il soit réel ou non, il suffit qu’ils en soient persuadés.
« Je ne suis qu’à moitié surprise que vous déteniez autant d’informations me concernant, Sykes. Après tout, comme vous ne manquez pas de le rappeler, vous êtes une Auror »
Evidemment. L’un des objectifs étaient de lui remettre en mémoire. L’infiltration et la filature fait parti de la base du métier d’un Auror… Mais c’était la solution. Elle était si simple et évidente… Il fallait que je détourne son attention, quelques instants. Le temps d’envoyer un message aux quelques personnes de confiance qu’il me reste au ministère… Après tout, nos deux ordres ne communiquent pas constamment ensemble… Puis, il ne me restera plus qu’à temporiser en évitant de la blesser… Restera le problème de la fouille potentielle… ça veut dire que je dois trouver le temps d’envoyer un message ET mettre en sécurité mes affaires ? Ce n’est pas mission impossible… Mais avec une tigresse pareille au cul, ça va être compliqué.
« Au regard de votre passif au sein du Ministère, vous savoir quitter une telle échoppe constituera un chef d’inculpation suffisant, croyez-moi »
C’est bien ce que je pensais… Garder une apparence stable au ministère n’était pas une si mauvaise idée, finalement. Le subterfuge se met en place dans ma tête… Il me suffit maintenant de calculer et d’anticiper. Le timing va être serré. Elle est alerte. Et j’ai horreur qu’on marche autour de moi comme si j’étais une proie… Je ne dois pas sortir de mes gonds…
« Vraiment, Sykes. Vous comptez m’affronter avec cet ustensile de cuisine ? »
Ustensile de… Cuisine ? Ma moue exprimait la contrariété. J’ai trois cordes exploitables à mon arc… Les illusions, la métamorphomagie et les golems. Je ne peux rien utiliser d’autres sans risquer de la blesser. Aucun enchantement offensif, et bien évidemment aucune création de portoloin… Soit.
« Quel irrespect pour l’artisan qui a forgé cette lame et l’ébéniste qui a réalisé ses inscriptions... Et quelle prétention… C’en serait presque désolant. »
Faisant rouler la lame entre mes doigts d’une habilité certaine, le geste fluide rendant difficile la perception de la lame, j’avançais lentement, mes pas n’émettant pas le moindre son sur les pavés froid, tout comme mon corps ne dégageait aucune autre odeur que le tabac froid. La lueur à mes yeux s’accentuait encore, mes pupilles se rétractant pour montrer une certaine concentration, postée à quelques mètres, immobile.
« Vous ne me suiviez pas sans raison, je suppose que c’est un ordre du ministère. Mourir ne m’arrangerait pas, vous non plus, et j’ai bien trop d’égo pour accepter de vous suivre. Et vous tuer… Serait pénible à masquer. Ce sont donc des options qu’il convient d’écarter. »
Mon regard me trahissait. Il manquait presque un « malheureusement », à terme. J’ai horreur d’être provoquée. Et malgré les efforts pour ne trahir aucune expression, mes yeux le faisaient à ma place. L’aura meurtrière glaciale qui s’échappait des faisceaux de lumière altérés par la brume criaient au meurtre. Un jour, peut-être, comprendrais-je la notion de discernement et c’était peut-être là le plus troublant dans mon discours, évoquant l’éventuelle mort de l’une de nous deux de manière excessivement pragmatique.
« Même si ce petit duel m’intrigue, et que je suis même prête à vous suivre gentiment en cas de défaite de ma part… »
Un temps.
« Mais vous êtes une carriériste. Peu importe mon pedigree, le fait que mes chaussures se soient retrouvées engluées au sol sans que ça ne soit retraçable par votre baguette démontre l’usage de la manumagie pour nuire à la liberté de mouvement d’autrui et appréhender un agent en civil, sans que vous n’ayez l’accréditation pour… Dans tous les cas, vous ferez l’objet d’une enquête pour dissimulation de preuves et s’il s’avérait… A tout hasard… Que ma présence ici fasse l’objet d’une enquête sur laquelle je travaille, toutes les charges vous accableraient.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’utiliserai pas ma baguette. Quelle qu’en soit l’issue, je ne vois pas cette confrontation autrement que comme un passe-temps. Laisser derrière moi des preuves pour qu’on me tape sur les doigts serait contreproductif. Et loin de moi la volonté de sous-estimer vos capacités, en revanche… »
Les écritures vaguement lisibles de la lame s’illuminaient, majoritairement dissimulées par mes doigts, griffant mon poignet pour nourrir la lame de sang.
« Vous faites erreur si vous pensez une seule seconde que ma baguette est une arme qui m’est utile en combat. »
Enchanter. Anticiper. Lier. Délier. Connecter. Imaginer. Concevoir. Le duel ne m’a jamais intéressé. A la moldue, si, de par ses vertus. Mais un duel sorcier… N’est rien de plus qu’un feu d’artifice animé et il n’y a rien d’artistique à cela. J’ai toujours eu l’âme d’une ingénieure. Conçoit un outil et tu seras par défaut à même de l’utiliser correctement. Utiliser un outil jusqu’à en comprendre la conception est l’opposé même de mon mode de fonctionnement.
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Re: (FB 2010 x knockturn alley) lost soul x eden
L’orage gronde. Tu n’apprécies aucunement qu’elle puisse ainsi déballer des instants clés de ta vie passée. Existence estudiantine bien loin désormais mais dont la valence n’est pas commune. Tu te remémores ces longues heures passées sur les bancs de l’Université. Ces heures, aussi, à ruminer la potentialité d’un avenir en dehors des murs sécurisants de Hungcalf. Ces nuits à ne s’inquiéter que d’une destinée dont tu n’avais aucune idée. Et maintenant, te voici Langue-de-Plomb au sein du Département des mystères. Responsabilité rêvée.
Toujours, tu maintiens le cap, la tête haute et l’allure féline. Les talons claquent sur les pavés. A ta réflexion sur le choix de l’arme, tu perçois la contrariété sur son visage. Le rire fend tes lèvres teintées de rouge. La moue sur ton visage insinue la moquerie. Tu n’as que faire de l’auteur d’une telle pacotille. C’est en revanche son habilité avec la lame qui attire ton attention. Tu n’en perds pas une miette. Les paupières se plissent dès lors que sont initiés des pas en ta direction.
« Me tuer serait déjà en elle-même une bien pénible option » rectifies-tu, l’index pointé en sa direction afin de marquer la négative. Tu captes l’éclat de ses iris qui bien qu’entourés par la brume restent perceptibles. « Vos pupilles insufflent la mort, Sykes. Je l’ai senti à notre première rencontre ». Ses réflexes, ses atouts et cette façon de tout dissimuler. Une odeur corporelle absente, aucun parfum particulier. Ce regard qui en dit long, tout autant que l’aura qui émane d’elle.
Un vilain frisson dévale ta nuque, arpentant ta colonne à toute allure. L’étonnement perceptible sur ton faciès. Elle se dit prête à te suivre si l’affrontement est remporté par tes soins. Tu émets volontiers des doutes à ce sujet. « Vraiment ? » renchéris-tu sans attendre de réponse franche. L’entendre ainsi déblatérer des évidences marque le siège de ton ras le bol. Tu soupires en quête d’une suite. La tension monte d’un cran. Tu ne perds aucune seconde de cette lame ensanglantée.
Cette fois tu t’immobilises, comme si tu ne faisais plus qu’une avec ton environnement. La dague est recouverte d’une fine couche d’hémoglobine. Une magie de sang dont tu pressens l’utilisation potentielle. Ton palpitant bondit dans ta poitrine. Tes artères pulsent sous la douce pression de l’adrénaline. Tu envisages un lot considérable de possibles. Toutefois, elle n’est pas en passe de se lancer dans une magie martiale. Sans doute faut-il ruser.
Attaquer frontalement serait trop simple. Néanmoins tu ne constates qu’une telle alternative comme étant viable. Tu as l’avantage de la manumagie, duelliste hors pairs. Et tu te remémores ces compétitions illégales auxquelles tu prends toujours part sur le sol américain. Avec Yggdrasil vous formez un duo remarquable. Tous deux masqués, rien ne vous arrête. Et l’ingéniosité qui en découle est source de nouvelles potentialités.
Et tes phalanges toutes de noir vêtues s’agitent tandis qu’un à un les pavés quittent le sol. En peu de temps le croisement de rues est parsemé d’un essaim de briques ternes mais solides. Celles-ci gravitent autour de vous tant que tu ne leur donne pas l’ordre de faire quoique ce soit. Les talons plantés dans le sol, tu fixes inlassablement cette foutue lame. Tu dois l’avouer, tu as hâte de mesurer ce dont la grande Eden Sykes est capable.