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Hell to me [Leolina#1]
Mer 17 Fév 2021 - 17:27
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Sur la piste de danse, tu fais ce qui est requis. Danser, et tu ne t’arrêteras que quand on te mettra à la porte une bonne fois pour toute. Personne n’arrivera à t’arracher de là avant. T’as pas envie, tu veux plus penser, tu veux juste t’amuser, décompresser. T’as fait suffisamment de connerie pour une vie non ? Comme bien souvent, tu n’es pas venue seule, mais tu as fini par perdre les autres dans la foule, y’a personne qui a envie de s’amuser, ils sont juste là pour se saouler, et finir ivre mort sur un canapé. Toi, tu veux danser jusqu’au bout, mourir sur scène, ne serait ce pas la plus belle des morts ? Ca fait longtemps que tu as abandonné l’idée de vivre ton rêve, enfin celui là du moins.
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vers 4h45 du matin
Clac… Clac… Clac…
Le bruit des talons sur l'asphalte. T’es pas ivre morte, mais t’es pas fraîche comme la rosée du matin non plus. Dans la rue, il n’y a que de rares personnes, fêtards comme toi, en groupe souvent. T’avances à deux à l’heure, tu t’arrêtes devant une vitrine pour t’émerveiller, le regard perdu, profitant que ton cerveau soit en mode arrêt pour profiter juste de déambuler dans les rues comme tu n’arrives pas à le faire la journée.
“Hé toi viens là !” Tu réagis pas, absolument insensible au monde qui t’entoure. Tu continues ta route, t’entends pas les mots qui apparemment te sont adressés, au pire tu t’en fiches comme de ton premier coupon de tissus. Pour ceux qui se posent la question, il était blanc à pois rouge, c’était un menton pour une romeria.
Tu reprends ta marche, on te suis, et on essaye même pas de s’en cacher. Dans ta petite robe brillante t’es pas bien habillée, de tes échasses, tu risques toujours de tomber, mais encore une fois, tu t’en fiches, toi t’avances dans la nuit. T’avances jusqu’à ce que tu ne puisses plus, jusqu’à ce que ton poignet ne soit happé, que tes pieds décollent de terre. Comment tes pieds peuvent décoller de terre ? C’est quand même pas bien pratique pour marcher. “Mais lâche moi !” T’es contrariée, tu vois même pas le visage de celui qui a décidé que tu ne pourrais plus te diriger à volonté. C’est un homme c’est sûr. Pourquoi ? Parce qu’il te soulève comme si t’étais une brindille, il te ceinture de son bras, t’en perds une chaussure au passage. Ton corps, plus que ton esprit réagit et tente de se débattre, mais la poigne est forte sur toi. La seule chose que tu peux faire c’est battre des pieds, et tenter de viser les parties génitales, mais c’est quand même bien plus facile à dire qu’à faire.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Mar 23 Fév 2021 - 14:38
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)- Tout est bouclé, je passe par derrière. Bonne nuit, Althéa.
La propriétaire des lieux lui avait fait un vague signe de la main pour lui faire comprendre qu’elle l’avait entendu, le nez dans il-ne-savait-quoi, et n’avait pas attendu plus longtemps pour quitter les lieux. Il était tard dans la nuit, à moins que cela soit très tôt le matin. Entre chien et loup, comme dit cette expression qu’il n’aime pas, et pour cause. Le ciel commençait tout juste à pâlir, sans pour autant chasser la lune et les étoiles de la nuit froide. Les mains dans les poches, Leo savait qu’il en avait pour une quinzaine de minute à braver le froid et un vent mauvais pour atteindre la porte de l’immeuble, quelques volées de marches et enfin pouvoir s’écraser dans son lit et un sommeil sans rêve. Il n’avait pas spécialement hâte, après tout personne ne l’attendait dans l’appartement si impersonnel. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas immédiatement remarqué la scène devant laquelle il était passé, dans une ruelle perpendiculaire à la grande ruelle sur laquelle il évoluait. Il avait bien vu des ombres se mouvoir, des chuchotements étouffés, mais il n’était pas à ce point curieux pour faire demi tour pour surprendre des amoureux éméchés ou un combat de chats de gouttières.
« Mais Lache moi ! »
Il avait ralenti le pas, tendu l’oreille. Les bruits de lutte sont aisément reconnaissables à l’ouïe entrainée, la sienne entre toutes. Hésita une seconde, deux, trois, avant de cracher un juron et de faire demi tour en direction du coupe-gorge. Là, un type, pas très grand, pas très vieux non plus, avait ceinturé une jeune femme de ses bras, la pressant contre un mur alors qu’elle se débattait comme un beau diable. Avant qu’il n’arrive vers eux, elle lui avait asséné un coup dans le tibia qui lui avait fait lâcher sa prise, et alors que la demoiselle tombait lourdement, il avait attrapé son assaillant par le col de sa veste dans un geste brutal, l’envoyant s’écraser à moitié sur la façade en face.
Le mal inspiré qui s’en était pris à Catalina se fit massacrer sans la moindre forme de procès, ni même une once d’explication de la part du juge et bourreau. Leo n’était pas le genre à chercher la bonne phrase avant de frapper, il cognait, il cognait fort, et c’était tout. Sans même chercher à sortir sa baguette, il avait enfoncé une première fois son poing dans le visage de l’inconnu, dont la pommette avait émis un craquement peu engageant. Une fois au sol, son pied avait trouvé le chemin de son ventre, de son foie, plusieurs fois, alors que le gars se cachait la tête de ses bras en gémissant. Plusieurs côtes et une cheville cédèrent avant que Leo ralentisse la cadence, redresse le bonhomme et lui souffle doucement dans l’oreille.
- Disparais.
L’instinct de survie était surement plus fort que tout le reste chez l’homme qui, sur le point de perdre connaissance, parvint à transplaner tant bien que mal dans un claquement sec de mauvaise augure, celui du risque de désartibulation. Tant mieux. Le déchainement de violence n’avait pas duré plus d’une minute, presque en silence, et il tira un mouchoir de sa poche pour essuyer le sang à ses phallanges, avant d’enfin se tourner vers la petite victime, encore au sol. Il s’approcha sans un mot, plia les genoux pour voir un peu mieux son visage, à peine éclairé par la lumière de la lune et d’un lampadaire à moitié mort. Parce qu’elle ne bougeait pas, il prit son pouls à son poignet, écarta une mèche de cheveux sur son crâne pour s’assurer qu’elle ne se soit pas cognée la tête. Tout semblait ok, mais elle ne bougeait pas.
- … Putain ...
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Jeu 25 Fév 2021 - 12:44
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)C’est comme un cauchemar dans lequel tu as glissé sans parvenir à te retenir au parois lisse de ta tête. Aucune sensation extérieure n’arrive jusqu’à toi, tu n’as que le noir, aucune boussole, aucun repaire. Tout autour de toi est semblable, froid. La solitude est tangible, palpable, une sensation affreuse, douloureuse. Comment peut-on avoir mal quand son corps n’est pas relié à sa tête ? Voilà qui n’a aucun sens pas vrai ? Est ce que tu as un corps d’ailleurs, est ce que ça n’a pas toujours été que ça ? Du vide et rien d’autre. Du vide en attendant que ça passe, que le temps s’échappe jusqu’à que toutes les secondes de l’univers se soient égrainées et qu’il ne reste définitivement plus rien. Tu as peur, et en même temps tu as l’impression que tout est normal, que ça a toujours été comme ça.
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L’eau glacée qui coule sur ton corps agit tel un électrochoc. Comme un poisson hors de l’eau tu prends une grande inspiration, te redressant d’un coup, ton coude se cogne au bord de la baignoire ce qui t’arrache un second cri. “Que coño... ?1” Tu papillonnes des yeux, un mal de crâne t’assome d’un coup, un coup de massue qui te pousserait à retourner dans les abysses noires de ton cerveau. Tu luttes physiquement contre l’envie de fermer les yeux, d'abandonner à nouveau. Tu luttes pour savoir ce qu’il se passe, où tu es ? Tu n’es pas chez toi, t’as pas besoin d’avoir tous tes neurones pour te rappeler que chez toi les murs de la salle de bain sont couverts d’un carrelage gris, ce n’est pas le cas ici. T’essaie de te redresser, mais tes pieds nus glissent sur l’émail. Ton genoux saigne un peu, tu es tombée ? Tu ne comprends rien. La panique s’installe définitivement quand tu vois l’homme tatoué devant toi. “Quien eres ? Donde estamos ? 2” Tu ne réfléchis pas que ton interlocuteur pourrait ne pas comprendre dans qu’elle langue tu t’exprimes. Contre toi par réflexe tu cherches ta baguette mais elle n’est pas là. Boule au ventre immédiate. Tu l’as perdue ? Tu te recroquevilles à l'opposé de la baignoire le plus loin possible de l’homme effrayant. T’es gelée, tu trembles, t’as peur, la nausée, la migraine te taraudent. Dans ta tête le sang pulse fort. Ne pas fermer les yeux, ne pas retourner dans le noir, mais t’as mal et tu veux dormir. Tu entoures de tes bras tes genoux, où est ta veste ? Où son tes chaussures ? Franchement ce n’est pas le plus important là, mais tu bloques là dessus. C’est plus facile que de te demander ce qu’il s’est passé, si tu es séquestrée par un fou, et pourquoi tu n’arrives pas à te souvenir de ce que tu as fait pour arriver jusque là.
️Matilde
- espagnol :
1 c'est quoi ce bordel ?
2 T'es qui ? On est où ?
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Ven 26 Fév 2021 - 9:04
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Il n’avait pas trouvé d’autre solution. Après la disparition de l’agresseur, il avait attendu cinq longues minutes que la petite victime reprenne ses esprits, en vain. Il avait songé un instant à l’emmener à l’hopital, mais la sorcière n’avait pas vu son agresseur, s’était probablement évanouie avant d’assister à sa dérouillée en bonne et due forme. De là à ce qu’il soit accusé de l’état de cette dernière, il n’y avait un pas qu’il n’était pas curieux de franchir. Alors il avait soupiré, glissé une main sous les genoux nus et écorchés de la jeune femme, une autre sous sa nuque. L’ascension de Catalina contre sa poitrine s’était faite lente, les mouvements précautionneux malgré l’agacement et la volonté de ne pas s’éterniser là avec ce qui pouvait bien ressembler, de loin, au corps sans vie d’une ado dans ses bras. Il ne pouvait prendre le risque de transplaner alors qu’il ne savait pas dans quel état physiologique elle se trouvait, alors il avait fait quelques détours par les allées les moins fréquentées, dans les heures les plus profondes de la nuit, avant d’atteindre la porte de son appartement, qu’il avait ouverte comme il le pouvait, avec le coude.
Dans la baraque spartiate il avait songé d’abord à l’allonger sur le canapé, mais à bien y réfléchir, il n’aurait pas su quoi faire après : il n’avait pour ainsi dire que très peu de matériel médical chez lui, puisqu’il ne faisait qu’y dormir. Une situation à laquelle il allait devoir remédier, probablement. Il guetta de l’oreille contre la bouche de la jeune femme l’air chaud d’une respiration, qu’il trouva, et se dirigea vers la salle de bain, et la grande baignoire, seule élément ostentatoire de cet appartement terne. La jeune femme s’affala comme une poupée de chiffon à la robe pailletée contre l’émail blanc, et il s’obligea à aller chercher sa baguette pour effectuer un sort de métamorphose sur la robe abimée de la jeune femme, la transformant en maillot de bain une pièce noire peu élégant, mais recouvrant tout ce que la pudeur réclamait, et même plus que ce que son ancien décolleté échancré dissimulait. Penché sur elle, il avait enlevé sa chaussure restante, l’avait soulagé de son sac à main qui atterrit dans le lavabo, tout comme sa baguette qui, par miracle, n’avait pas une égratignure. Il l’avait contemplé sans broncher un moment, se frottant les yeux du pouce et de l’index : il était rincé, il voulait simplement avaler un cachet et dormir, et maintenant, il avait une mini-meuf dans sa baignoire …. Ce n’était pas vraiment dans ses plans, pas plus que de lui mettre un pommeau de douche au dessus de la tête et de tourner le robinet d’eau froide pour lui fouetter le sang.
“Que coño... ? Quien eres ? Donde estamos ? ”
Il haussa un sourcil, sincèrement surpris, cette fois ci, d’entendre la langue de Cervantes et de Fidel dans la bouche bégayante de l’inconnue. La communauté hispanophone n’était pas si étendue dans ce trou perdu de l’Ecosse. Il lui répondit à voix basse, celle des gens qui ne font virer leurs cordes vocales qu’avec parcimonie.
- Tu salvador. Y donde estamos no es importante.
Il la laissa se prostrer dans un recoin de la baignoire sans s’en émouvoir : sa réaction était classique. Maintenant qu’elle était réveillée, il lui désigna ses affaires du menton dans le lavabo, tourna le robinet de l’eau chaude pour rendre la douche moins désagréable, avant de recula d’un pas.
- Take your time to get yo shit together. You’re welcome.
Il tira le rideau de douche opaque, et sans plus d’explication, sortit de la pièce. Elle trouverait bien la porte de sortie toute seule comme une grande, et il ne tenait pas plus que cela à ce qu’elle voit son visage en détails.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Lun 1 Mar 2021 - 11:31
My hell
November 3rd, 2020
T’as froid, t’es fatiguée, tu veux juste abandonner pour ce soir. Pourtant t’y arrives pas. La peur te prend aux trippes, t’es pas assez à côté de la plaque pour oublier d’avoir peur hélas. Là, recroquevillée dans un coin de la baignoire, tu te rends compte que tu ne comprends absolument rien de ce qu’il se passe. Tu ne sais pas où tu es, tu ne sais pas qui est ce mec qui te regarde de haut. Comment es tu arrivée là seulement ? Comment tu t’es mise dans cette situation pourrie ? Il se pourrait que tu risques ta vie et que tu sois là, misérable dans le fond d’une baignoire. Tu ne portes même plus ta robe. D'où vient ce maillot ? C’est clair que t’as pas mis ça pour sortir.
“...Tu salvador..” En temps normal tu lui aurais sans doute dit qu’il ressemble davantage aux mecs qui séquestrent les filles dans les films qu’à ceux qui les sauvent. L’habit ne fait pas le moine, mais dans le cas du mec tatoué de la tête au pied, que peut on imaginer d’autre ? On dirait que tu as perdu ta langue pourtant. T’es bien moins insolente que d’habitude. “Donde estamos?” Il n’a pas voulu te répondre, mais il t’as répondu en Espagnol, c’est assez pour que tu t’accroches. T’as quand même pas changé de pays si ? Son accent ne sonne pourtant pas Espagnol. Amérique du sud ? Il a parlé bas, sa voix rauque, à l’image du personne que tu ne distingues que mal. T’as répété ainsi la même question: le ton oscillant entre la hargne et la peur, la peur qui s’échappe par chacun de tes pores, qui te fait trembler autant que le froid. Tu resserres tes bras autour de tes genoux, devinant derrière les mèches de cheveux qui ruissellent l’homme debout.
Semblant avoir pitié de toi, il s’avance pour changer la température de l’eau, ce à quoi tu réagis en te recroquevillant encore plus, mais tu ne peux pas aller plus loin. T’as peur qu’il fasse plus que ça, ça serait tellement facile non ?
Et pourtant, une seconde plus tard, il se recule. Il peut crever pour que tu lui dises merci. Ça aurait été ton frère tu lui aurais ça au visage. Mais ce n’est pas ton frère. Le rideau se ferme et enfin la porte, et tu es seule. Seule avec l’eau qui réchauffe tes pieds nus.
Quoi faire ?
C’est pire qu’étrange. C’est glauque. Pourquoi il t’abandonne là ? Il n’y a aucune logique derrière tout ça. Pourquoi es-tu là ? Et lui? Tu vas devenir folle avec toutes ses questions. Sans même y réfléchir tu prends le pommeau de douche dans tes mains. Tes doigts aussi sont égratignés, mais le froid engourdit le tout. Ta peau fourmille sous la chaleur qui contraste complètement avec sa température initiale, en réalité ça brûle.
Tu ne t'éternises pas. Difficilement tu te mets debout. T’as la tête qui tourne, t’as encore mal au crâne, c’est comme si tu étais tombé sur la tête. Avec une précaution toute relative à ton état, tu finis par sortir de la baignoire. D’instinct tu fais le moins de bruit possible et ruisselante ton premier réflexe c’est d’aller à la porte pour la fermer à clef. Comme si le simple fait de fermer à clef pouvait être suffisant quand on a une baguette magique. Ensuite tu te retournes. Tu commences à avoir froid à nouveau, mais c’est là que tu avises ton sac. Tes yeux s’agrandissent, il y a même ta baguette, et … Une chaussure au sol. Pourquoi une chaussure ? Elle est où l’autre ?
T’es perplexe.
Ou bien tu as affaire au pire des idiots, ou bien les intentions de ton “salvador” sont honnêtes. En temps normal tu n’es pas suspicieuse. Mais ce n’est pas un temps normal. En possession de ta baguette tu te trouves rassérénée. Aussi première chose que tu tentes c’est d'ensorceler la serrure, au cas où.
Ensuite, une fois que tu te sens en sécurité, tu ouvres le seul placard dans lequel tu trouves des serviettes ainsi que quelques affaires personnelles, mais très peu en réalité. En même temps, ça t’as pas semblé qu’il ait beaucoup de cheveux à coiffer. Tu t’enroules et te laisses finalement tomber par terre derrière la porte. T’as l’impression que d’avoir fait toutes ses petites choses t’ont vidé du peu d’énergie que l’adrénaline t’as donnée. Une larme roule le long de ta joue, rapidement suivie de nombreuses autres. Tu fais le moins de bruit possible, silencieuse comme une petite souris qui se cache dans son coin. Tu pourrais essayer de t’enfuir, mais t’es pas en état de faire de la grande magie si il faut te défendre, tu as déjà dû t’y reprendre à deux fois pour sceller la porte.
So, what now ?
Transplaner pourrait être une idée, mais tu te doutes qu’il faudra que ça se fasse sur le palier. Et pour ça il faut sortir de la salle de bain. Tu ne sais même pas à quoi ressemble l’appartement derrière cette porte close. Si tu commences à taper contre les murs comme un pigeon qui veut sortir d’une cage ça ne va rien donner de bon.
A force de pleurs, tu finis par t’endormir épuisée, baguette dans ta main, tu glisses sur le carrelage froid. Dans ton sommeil tu trembles, t’es dans le noir encore, tu cries, personne t’entend, t’es seule.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Mar 2 Mar 2021 - 8:43
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Dans le silence presque total de son abri, il considérait avoir fait preuve de miséricorde envers la petite sorcière qui gisait encore dans sa baignoire. Quand il avait refermé la porte sur elle, le fil de la suite de la nuit s’était tendu dans son esprit sans beaucoup de suspens. Elle allait rester un moment groggy, prostrée dans la baignoire et puis, à un moment donné, elle allait reprendre ses esprits, se redresser, chercher à tâtons ses affaires et se rendre compte qu’il ne lui manquait rien, à part une chaussure abandonnée au détour de la ruelle, qu’avec un peu de chance, elle pourrait récupérer le lendemain, protégée par la lumière du soleil. Dans son porte feuille, ses papiers et son argent l’attendaient sagement, dans son sac à main clinquant et tape à l’oeil, sa baguette qui par miracle, n’avait pas une égratignure. Il lui suffirait d’enfiler son manteau, de boire une large rasade d’eau à même le robinet du lavabo, et elle pourrait partir sans demander son reste. Il ne s’attendait même pas à un remerciement, il s’en foutait. Tout ce qui comptait, c’était ce qu’il ne s’était pas passé dans l’ombre, et que le type y repense à deux fois avant d’emmerder une gosse qui rentre de soirée sans rien demander à personne.
Il entendait toujours l’eau couler dans la salle de bain, alors qu’il trainait son corps gourd de fatigue dans la cuisine de formica datée. Ouvrit la porte du frigo, la referma dans un soupir : il n’était même pas sur d’avoir vraiment d’appétit, mais son corps avait faim, conséquence implacable du rush d’adrénaline dans ses veines une heure plus tôt, et qui refluait pour ne rien laisser d’autre qu’une béance que seul le glucose pourrait venir combler. Finalement, il se rabattit vers de la crème dessert en boite, à la pistache, c’était dégueulasse, mais dégueulassement sucré. Il ne devait plus y avoir d’autres parfums pour qu’il se décide à acheter le semi liquide vert fluo qui ne sentait rien d’autres que les produits chimiques. Il planta une cuillère à soupe dans la matière visqueuse, enfourna une bouchée ou deux sans même y penser, les yeux mi clos, assis à l’espère ce bow window, l’un des seuls endroits un peu charmants de l’appartement, qui donnait sur le toit de l’immeuble d’en face et le carré potager qu’une grand-mère opiniâtre s’était décidée à créer de ses propres mains, seule taches de verdure dans l’océan des toitures noires et grises.
« … Tu ne vas pas la laisser comme ça Léo, quand même ? »
- Et pourquoi pas ? Je l’ai sauvé d’un violeur, c’est déjà pas mal. Elle peut bien trouver la porte de la sortie sans aide.
« Mais bien sur, elle se réveille à poil dans la baignoire d’un inconnu, et elle prendrait la poudre d’escampette tranquillement ? »
- Tu l’aurais bien fait, toi.
« Moi j’aurais même pas eu besoin qu’on me sauve ».
- C’est vrai. Alors quoi ?
« Va la rassurer, elle doit avoir peur, là-bas, toute seule, surtout après avoir vu ta gueule. »
- Je préférerais qu’elle n’ait pas d’image vivide de mon visage, à tout prendre.
« C’est un peu tard pour ça »
- Tant pis, je l’oublietterai avant de partir. T’es chiante, Magda.
« ça va, t'’as l’habitude »
Il n’y avait pas eu un bruit de plus dans le salon, avant que Leonardo Moreno ne soupire, fort, et se dirige vers la porte de la salle de bain, hésite à toquer, avant de rebaisser le poing. Retour à la cuisine, le frigo, les placards, le micro-onde. Le « ding » métallique et le risque de se bruler avec la anse de porcelaine trop chaude. Là, il toque à la porte. Personne ne répond. Finalement, elle était peut être partie pendant qu’il discutait avec une morte ?
- Eres decente ?
Toujours pas de réponse, et la porte s’ouvre en grinçant un peu, lui dévoile la mignonnette encore humide et endormie sur le carrelage, tremblant comme dans un accès de fièvre, dont elle ne souffrait pas, en réalité, elle n’était même pas chaude. Dans son dos, il sentait Magda lui faire les gros yeux, alors que les yeux commençaient à piquer un peu. Lui aussi, il aurait bien voulu dormir. Nouveau Juron entre les dents, et à nouveau elle se retrouvait dans ses bras, s’y lovait inconsciemment pour aspirer un peu de chaleur. Ben voyons. Il l’avait débarassé de sa serviette mouillée pour l’envelopper dans l’un des rares plaids qui trainait dans un placard, l’avait coincé dans l’angle du canapé pour éviter qu’elle ne tombe a la renverse dans sa drôle de position foetale. Sur la table basse, il laissa la tasse de chocolat chaud fumante, l’ensorcelant tout juste pour qu’elle ne refroidisse pas, puis reprit sa place près de la fenêtre. Veille somnolente alors que le ciel prenait la teinte délavée des matins d’hiver. Elle avait pas intérêt à s’éterniser là, la gosse, il était d’après midi à la librairie ...
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Jeu 4 Mar 2021 - 15:05
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)En sécurité dans la salle de bain, tu t’autorises à dormir un peu. Il n’y a rien d’autre à faire, tu as mal à plusieurs endroits, sans doute des contusions. Tu seras toujours à temps de poser des questions quand tu auras dormi un peu non ? De toute façon tu n’as pas le courage de faire plus. Mais ton esprit veut rester vif et attentif, parce qu’il sait le danger imminent de la situation. Ton corps lui ne peut pas tenir plus longtemps.
Ton esprit se retrouve dans les méandres noirs des songes tristes et violents. C’est comme si ton cerveau essayait de reconstituer le puzzle de cette nuit, mais il n’y a rien qui vient, comme si on t’avait oublietté, alors qu’en réalité ça ne doit être un mélange d’alcool, de mauvais sentiments, et peut être d’une chute non ?
Par terre tu es enroulé dans une serviette trop petite pour couvrir tout ton corps. Tu es roulée en boule quand tu entends vaguement du bruit. Tu n’as pas le courage d’ouvrir les yeux. C’est comme si tu étais enchaînée à ton sommeil et qu’il est trop lourd pour que tu puisses même essayer de le repousser. Si tu avais été tout à fait consciente tu aurais compris qu’il ne cherchait pas à te faire de mal, qu’il t’a réellement sauvé, ou du moins que c’est à ça que ça ressemble. Il t’emporte loin du carrelage froid, et ton être s’en retourne instinctivement vers lui, cherchant la source rassurante, celle qui a la capacité de te réchauffer. Dans ton rêve tu as l’impression que c’est quelqu’un que tu connais bien qui est venue te soulever du sol. Ton frère peut être ? Est ce qu’il se pourrait que tu n’ais rien compris au film de ta soirée qu’en réalité tu sois chez Miguel et que tu as juste trop bu ?
Tout se mélange dans ton esprit, c’est comme si il n’y avait plus ni haut ni bas, que tout se mélangeait à nouveau pour faire un tas informe.
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Quand tu te réveilles enfin, tu as la tête sous un plaid étranger, mais tu es au chaud. Il faut un instant long pour réaliser, ou du moins pour te rappeler de ce que tu penses qu’il s’est passé. Des bribes de souvenirs se mêlent dans ton esprit: la baignoire ? L’homme tatoué ? Est ce que c’est réel. Tu es prise de panique, tu ne réalises pas où tu es, il faut que tu agisses prudemment. Même si tu n’arrives pas à t’y retrouver, à trouver une chronologie quelconque dans tes souvenirs.
D’abord te redresser. Passer ton visage en dehors de ce plaid, tout ce que tu arrives à capter d’en dessous, c’est qu’il fait jour. Tes cheveux sont encore humides, t’as donc pas rêvé la baignoire froide ? Sans le moindre bruit, bien que tu as l’impression qu’on pourrait entendre les battements de ton coeur à l’autre bout de la ville, tu dégages ton visage et jette un coup d’oeil autour de toi. Tu n’es pas chez toi, pas chez Miguel comme tu l’avais naïvement envisagé. Où es tu ? Tu ne reconnais pas les lieux. A côté de toi sur une table basse en bois, il y a une tasse encore légèrement fumante. La couleur indiquerait un chocolat chaud ? Quel psychopathe offrirait du chocolat et un plaid à sa victime ? Est ce que tu l’as rêvé l’homme tatoué ?
Non, il est là. De profil, la tête contre le mur. Est ce qu’il dort ? Est ce qu’il fait semblant de dormir ? Il se semble pas avoir remarqué que tu étais réveillée. Voilà qui te donne un coup d’avance. Pourtant tu n’as rien à portée de main. Tu n’as pas ton sac, pas ta baguette, t’as pas de chaussure, et si tes souvenirs sont bons tout ce que tu portes c’est un maillot de bain. Ta baguette et ton sac doivent être dans la salle de bain ? C’est le dernier endroit où tu les as vu. Mais d’ailleurs… N’avais tu pas fermé la porte avec un sort ? Il n’a pas dû fonctionner, sinon tu ne serais pas là.
Ton coeur bat toujours fort dans ta poitrine, tu as mal au crâne, mais tes méninges essaient de faire des calculs à toute vitesse. Tu ne seras pas assez rapide pour trouver la salle de bain et ta baguette sans le réveiller. Pas besoin d’être Merlin pour prévoir le fiasco, tu devines où elle est censée être mais tu n’en as pas la certitude, et une erreur pour être fatale. Tu ne sais pas à qui tu as à faire, mais même endormi il ne semble pas bien engageant comme personne. Il y a peu de gens qui ont l’air dangereux même quand ils dorment. Alors éveillé ? Pourtant il va bien falloir que tu fasses quelque chose pas vrai ? Tu ne vas pas rester comme ça toute la journée. Tu as déjà des courbatures, et la position dans laquelle tu es n’es pas si confortable en fin de compte.
Finalement tu te redresses le plus silencieusement possible. Tes pieds touchent le sol froid. Il n’y a aucun mouvement de sa part. Est ce que tu pourrais te mettre debout ? Tu hésites à laisser le plaid en place, mais tes jambes nues balayées par l’air de la pièce t’apprends qu’il ne fait pas si chaud. Une seconde plus tard sur es sur tes deux jambes, le plaid sur tes épaules, t’as froid. Mais pour remédier à la situation tu as besoin de tes affaires. A pas de loup tu te diriges vers la porte qui te fait penser à celle de la salle de bain surtout parce que malgré la pénombre tu y devines du carrelage.
Tu ne t’es pas trompée. Effectivement dans le lavabo, comme quelques heures avant, il y a ton sac, mais ta baguette n’y est pas, elle est par terre. Un flash te rappelle que tu tes endormie au sol accrochée à elle, tu as du la faire tomber au moment où il t’a ramassée… Quand tu te retournes, faisant de l’ombre dans la salle de bain, il est là. Tu sursautes, ta main se posant sur ta poitrine, le plaid s’échouant au sol. “Tu es qui ? Et me sort pas que t’es mon sauveur ça prend pas avec moi ! Qui tu es ?” La même question que hier, mais cette fois ci tu as tes facultés mentales, tu ne perdras pas le fil. L’alcool ne s’est sans doute pas complètement fait la malle encore, mais peu importe, tu es là. T’en profites pour faire la seule chose qui te vient à l’esprit, le menacer avec la baguette. T’hésiteras pas. T’es précise dans tes sorts, dans ta magie, tu n’as pas l’habitude de te battre grâce à elle, mais peu importe. Tu peux être créative.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Jeu 4 Mar 2021 - 17:34
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Somnolent contre le cadre de la baie vitrée, Leo laisse son souffle couvrir de buée le verre transparent, qui disparaît une seconde pour se former à nouveau, au rythme de sa respiration lente. Sa vue se trouble, ses muscles se détendent alors que, bon gré malgré, son esprit lâche prise pour basculer dans l’inconscience. Ce n’est pas toujours une bonne nouvelle pour lui, surtout quand il n’est pas cachetonné à l’excès. Les rêves sont trop vivides, trop colorés, trop odorants, ils se confondent avec une réalité fantasmée qui rend chacun de ses réveils plus douloureux. Ce n’est pas elle qui l’accompagne dans le monde des songes, mais lui cette fois-ci. Des yeux rieurs, un regard intense, un sourire à dévorer le monde et les coeurs . A les trahir aussi. Il lui tend la main et Leo s’en saisit,léger, confiant parce qu’ici, personne ne souffre d’un encéphalogramme plat, là au beau milieu des rocheuses, dans les nuits glaciales il n’y a qu’eux deux, un feu de camp et des rêves plein leurs têtes, des fanfaronnades plein la bouche. C’était il y a longtemps. C’était bien. C’est fini maintenant, @Oswald Burgess . Amigo, pourquoi es tu parti, et surtout, pourquoi me faire revenir, si c’était pour tout gâcher ?
Un bruit étouffé dans la salle de bain suffit lui faire ouvrir un œil, créature gardienne au sommeil aussi léger que sa sanité : la petite sorcière s’était réveillée, elle était retournée dans la salle de bain, surement pour récupérer ses affaires. Si elle comptait s’en aller, il fallait qu’elle lui fasse subir un petit allègement de mémoire, vite fait, bien fait, avant qu’elle ne retourne à sa petite vie tranquille. Pieds nus sur la moquette bon marché, il l’avait rejointe sans empressement, baguette dans la poche, sans même chercher à la surprendre, après tout il n’avait rien à se reprocher. Elle sursauta quand même, il haussa un sourcil, se frottant le dessous de l’oeil pour y chasser l’humidité du sommeil.
- Tu devrais songer à transformer tes vêtements en quelque chose de plus chaud. Tu vas finir pour attraper froid.
Elle l’avait tutoyé, il n’y avait pas de raison qu’il ne fasse pas de même, surtout qu’elle avait, quoi, vingt ans à tout casser ? A peine sortie des jupons de sa mère, et elle le menaçait à présent du bout de sa baguette, l’air farouche d’un poussin prêt à en découdre, de son bec encore rond et mou. Magdalena ricane de la comparaison, lui assène un coup sur l’épaule « Sois gentil, un peu, fais un effort. ». Alors il lève les mains en l’air en signe de reddition, recule d’un pas.
- Leo.
Une syllabe et c’était tout ce qu’elle aurait comme réponse. Une vérité par dessus le marché. Il avait hésité un instant à lui céder un bout de son nom, mais puisqu’elle n’aurait plus le moindre souvenir de lui d’ici quelques minutes, il pouvait bien lui prêter son identité, le temps que cela durerait.
- Tu devrais pas pointer ça sur n’importe qui. Tu risques de t’faire mal.
Ses phrases étaient toujours courtes, comme si chaque mot lui coûtait en temps, en argent, en patience ou en énergie, ou en un peu de tout cela à la fois. Il continue de la fixer sans que son regard ne quitte son visage de nymphette, ne s’attardait pas même une seconde sur ses jambes nues, ni sur sa silhouette menue moulée dans cette tenue de bain de grand-mère. Non, il la regarde dans les yeux, la transperce de ses prunelles brunes luisantes aux intentions nébuleuses. Il reste un moment comme ça, Cerbère de faïence, avant de lui tourner le dos en marmonnant.
- Je vais me faire un chocolat, à moi aussi.
« Tu vois quand tu veux ». Veux tu bien te taire, oui.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Ven 5 Mar 2021 - 10:48
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Il t’a surprise bien que tu n’aurais pas dû l’être car tu es loin d’être un ninja. Tu as dû le réveiller en t’infiltrant dans la salle de bain. Pour la première fois depuis que tu es rentrée dans cet appartement, vous êtes enfin face à face. Toi tu es dans l’ombre de la salle de bain non éclairée, mais lui il est baigné dans la lumière du petit matin, aussi tu as tout le loisir de le détailler. Tu n’as donc pas rêvé les tatouages, ni son air limite hostile. Cet homme est loin d’être accueillant, il pourrait sourire que ça n’y changerait rien, peut être même que ça serait pire.
De ta baguette bien droite quoi que tremblante tu le menaces. Tu veux savoir qui il est avant tout. Tu aurais aussi pu demander où tu es, et pourquoi tu es là. Chaque chose en son temps. Ton esprit n’est pas tout à fait en place encore pour l’instant, tu es fatiguée malgré les heures de sommeil, et surtout, tu as mal partout au-delà des différentes écorchures de ton corps. Dormir tantôt sur le sol, ou dans une baignoire, n’ont pas facilité la chose. Quand il ouvre la bouche, de façon non surprenante, il ne répond pas à ta question, il te dit de t’habiller. Voilà qui est le cadet de tes soucis. Tu t’en fous d’avoir froid, tu veux juste savoir si tu es en sécurité. Tu ne bouges pas, tu attends.
Il lève les mains, tu le regardes faire, sourcils froncés. Finalement il crache un nom: “Leo”. Rien de plus. Il ne te semble pas l’avoir déjà vu, ou croisé quelqu’un qui s’appelle comme ça. C’est comme si tu avais une nouvelle pièce du puzzle avec aucune idée de l’endroit où tu es censée la mettre. Il a dit Leo comme il aurait pu dire Robert, franchement, tu ne sais pas si tu peux croire ce qu’il te dit, mais tu dois te raccrocher au peu d’informations que tu as. Tu n’es pas du genre à te méfier des gens, tu es d’un naturel plutôt confiant, mais quoi penser vis à vis de lui ? Il est clair que tu le fais chier, tu sais qu’il ne doit sans doute pas être dans son intérêt de te dire la vérité. Toi tu ne dis rien. Toute façon il t’a pas demandé comme tu t’appelais.
Vous restez là en chien de faïence jusqu’à ce qu’il sous-entende que tu ne sais pas te servir de ta baguette. Fait il exprès de te provoquer ? Tu voudrais céder à la tentation, l’attaquer, mais tu n’es pas une violente, tu ne t’attaques pas aux gens comme cela, encore une fois, ta magie tu l’utilises à des fins bien plus artistiques. Enfant pourrie gâtée, tu n’as jamais eu à te battre pour survivre, ou pour avoir un bout de pain. Est ce que c’est le cas de Leo ? Il a l’air en tout cas.
Il te tourne le dos. Es tu si peu menaçante ? Ca t’énerve à un point rarement atteint, l'ennui, c’est que tu sais que tu ne peux pas laisser libre cours à ton impulsivité maladive sous peine d’aggraver la situation. Quoi faire si tu l’attaques et qu’il te balance un crucio en retour ? Tu te sens bloquée, ça te frustre grandement. Tu le suis des yeux d’un air dubitatif, et finalement soupire. Tu te sens malgré tout soulagée de ne plus avoir à soutenir son regard noir. Que faire ? Tu comprends grâce à ses paroles que c’est effectivement un chocolat chaud qui était à côté de toi quand tu t’es réveillée.
Tu diriges ta baguette vers le tissu de ce maillot de bain laid à en mourir, et le tout se transforme en une robe noire largement plus sage que celle que tu portais la veille.
Mais tu ne bouges pas. Tu ne comptes pas boire ce chocolat chaud. T’as pas confiance en lui. D’un coup de baguette, sortilège informulé, tu récupères tes affaires toujours dans la salle de bain. “Qu’est ce qu’il s’est passé ?” Tu es sur le qui vive bien que ta baguette ne tende plus vers l’homme qui t’as recueilli. Tu ne te souviens pas de grand chose, en réalité rien entre le moment où tu étais encore en train de danser, et celui où tu étais dans la baignoire. Même là, ce ne sont que des flash, tu as l’impression de ne pas avoir réussi à te réchauffer depuis. “Pourquoi tu m’as ramenée ici ?” A vrai dire tu ne sais pas quelles sont les questions que tu dois poser pour avoir les réponses qui te donneraient le plus d’informations. Tu tiens dans tes mains ta veste et ton sac, en soi, t’es prête à détaler, mais avant, tu veux des réponses, tu veux savoir ce qu’il t’est arrivé. Et aussi, pourquoi il t’a aidé. Il a pas l’air du genre altruiste, et t’as pas l’impression de le connaitre. Alors pourquoi ? “T’es qui ? J’ai pas l’impression de te connaître… Pourtant, tu m’as aidé pas vrai ?” T’es pas idiote.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Ven 5 Mar 2021 - 17:23
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Il avait espéré, un instant, que son ton peu amène, son regard noir et ses manières discutables feraient battre en retraite la jeune fille qui, consciente, enfin, de sa chance relative, ne viendrait pas tirer le diable par la queue ni demander son reste. Loupé. Après un petit temps de latence, l’inconnue lui avait rajouté une couche de vêtement sur sa peau bronzée et le suivait dans le salon, la mine renfrognée, à ce qu’il en devinait du coin de l’oeil. Allons bon. Il répétait les mêmes gestes que quelques heures plus tôt, bol, lait, chocolat en poudre, sortilège. Il avait probablement mis l’équivalent d’une quinzaine de morceaux de sucre sous forme de granulés chocolatés, mais il s’en foutait bien. Il prenait son temps, alors qu’elle restait plantée là, entre le couloir et le salon-cuisine, comme une … Une conne, il fallait dire ce qui était. Les paupières clignent, déclenchement d’un nouveau baillement recouvert par une main tatouée. Elle l’ennuie, avec ses questions de circonstance, pêchant sur le fond au profit d’une forme péniblement satisfaisante. Touillant distraitement avec une cuillère un peu tordue, il avait relevé un regard terriblement neutre sur l’étudiante : aurait il parlé à un ficus ou un chat qui passait par là qu’il n’y aurait surement pas mis plus d’intention, malgré les gros yeux qui lui faisait Magda.
- Mauvaise rencontre dans la rue. Il t’a suivi, je t’en ai débarrassé.
Il n’était peut être pas le couteau le plus affuté du tiroir, mais il savait tout de même qu’il y a des mots à éviter d’employer auprès d’une toute jeune fille aux abois : Agression, tentative de viol, Violeur, faisaient partie de ceux-là (il avait été un grand frère, après tout). Il gouta la boisson chaude, fit rouler le liquide ultra sucré sur ses papilles, shot d’endorphine instantané qui lui tire un marmonnement satisfait avant de reprendre.
- Tu étais inconsciente dans une ruelle dans une nuit de novembre. Tu serais morte de froid.
Je ne suis pas un monstre qui laisse les gamines mourir d’hypothermie en pleine nuit, toutes seules « vraiment? ». Il aurait pu cela dit, personne n’aurait pu le lui rapprocher, et pourtant « elle doit avoir le même âge que Moi, mais ça n'a absolument aucun rapport, n’est ce pas ? »
- Leo, qu’il répète. Je suis … Libraire, à deux rues d’là.
Techniquement, ce n’était pas faux, bien qu’il soit bien, bien plus que ça « les libraires, ça décoche pas des droites pareilles, Trésor ». Une nouvelle gorgée de chocolat chaud, et il s’installe dos contre le mur, penche un peu la tête sur le coté avec un demi-sourire à peine perceptible.
- T’es hyper curieuse pour une fille qui n’a pas de prénom.
Après tout, elle ne lui avait pas retourné la politesse, quand il lui avait donné son nom. Il ne lui avait pas demandé non plus, pour ce que cela lui importait, mais puisqu’elle n’avait que des reproches dans les yeux, peut être que cela ferait redescendre la demoiselle de ses grands chevaux. Il l’aurait imaginé un peu plus timorée et effrayée, avec ce qu’elle venait de vivre « une tête brulée, tes préférées, un fréro ? » . Il n'avait pas le temps pour ce genre de connerie.
- On se connaît pas, et pas besoin de commencer maintenant. De Nada, Adios, la porte est derrière toi, hésite de la claquer, il est encore tôt.
« Tu vas l’oublietter par derrière ? T’es vraiment un sale type quand tu veux. »
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Ven 5 Mar 2021 - 22:19
My hellNovember 3rd, 2020(tenue)Un mec dans une ruelle ? Peut être, c'est pas impossible. C'est donc un altruiste. Ça se lit pas sur sa gueule c'est le moins qu'on puisse dire. Mais ça tu n'iras pas lui dire. Pas plus que tu ne vas demander dans quel état a fini le type qui a voulu "s'occuper de toi". Il t'a débarrassé de la personne qui a voulu te faire du mal. Tu pourrais dire merci. En fait, tu ne dis absolument rien. Tu cogite, t'essaies de pas te laisser happer ni par ta peur, ni par l'impulsivité maladive qui te caractérise habituellement. Si tu pouvais éviter de faire une connerie de plus ça serait pas mal.Aussi étonnant que ça puisse paraître, il répond à tes questions. T'aurais pensé parler dans le vide. Encore une fois, il ne faut pas se fier aux apparences, c'est vrai. T'arriveras quand même pas à gober que c'est un saint. Il t'a pas laissé dans la rue pour autant, il t'as ramené, il a sans doute fait une tentative pour te réveiller avec la baignoire. "Et tu m'as mise dans la baignoire pour quoi ? C'est un délire de pervers psychopathe ? " Toujours ton ironie habituelle que tu balances du bout des lèvres pour te donner un peu de consistance, faire celle qui n'a pas peur, qui assume, qui n'a pas froid aux yeux.Tu veux comprendre alors tu continues l'interrogatoire qui pourrait avoir ce nom là si tu étais en position de force, tu sais que tu l'es pas. Ce mec répond à tes questions parce qu'il le veut, il ne doit sans doute pas se sentir obligé de le faire face à toi. Libraire ? Il est libraire ? C'est une blague non ? Tu as presque envie de lui demander si c'est une couverture quelconque pour du blanchiment d'argent. T'as pas envie de savoir. Ou si plutôt mais encore une fois tu ne diras rien de ce que tu penses. En temps normal t'aurais dit un truc du genre "Enchanté Leo le libraire." Avec un air qui en dit long. Tu dis rien."Lina. Enfin c'est Catalina. Mais Lina c'est mieux. " Force de l'habitude. T'es bavarde, t'as toujours été et tu le seras à jamais. Sauf si il décide de faire de toi un cadavre mais plus les minutes passent, moins tu y crois. Tu baisses ta garde, tu fais confiance facilement. Peut être qu'un jour ça te perdra. Ça ou autre chose. Peu importe. Ouai t'es curieuse. Tu veux savoir, tu aurais pu t'arrêter là.Tu serais sur le point de prendre le chemin de la sortie. Faire comme il t'a dit : adiós, à jamais. T'aurais presque pu lâcher l'affaire, t'écrouler dans le couloir pour souffler, parce que tu ne sais pas comment tes jambes tiennent encore, tu trembles toujours.Oui, tu serais partie, si tes yeux n'étaient pas tombés sur une photo bien précise de cet appartement qui semble ne contenir aucun objet personnel. Tu étais sur le chemin de la sortie quand tu l'as reconnue. Ça fait longtemps que tu n'avais pas vu de photo d'elle. Et pour cause, elle a disparu du jour au lendemain, plus de nouvelles, plus rien. C'était ton amie et elle s'est évanouie dans la nature sans que tu n'ais plus jamais aucune nouvelle d'elle. T'était la seule à te poser des questions, faut dire que des gamines qui abandonnent leurs études y'en a plein. Elle avait choisi une voie compliquée en plus.Elle avait disparu. Jusqu'à aujourd'hui. Sans réfléchir tu fais deux pas, prends la photo dans tes mains. T'arrives pas à recoller les morceaux. Pourquoi ce mec a une photo d'elle chez lui ? "Tu connais Magda ? " Tu lâches le regard de la photo pour poser tes yeux sur ton sauveur. Il y a un peu de panique à présent dans ton regard, tu perds en confiance. T'es toujours tourmentée entre la peur, et la fatigue, mais là… cette information est dérangeante, tu comprends pas. Ça aurait été son copain ? Un membre de sa famille ? T'essaie de te souvenir. Elle avait un frère ? T'en sais rien, c'est flou d'un coup. "Tu sais où elle est ? J'ai plus de nouvelles depuis… ça fait longtemps. Elle est partie et… " Inquiète oui, c'est ça que tu étais et que tu es à l'instant. Ça faisait un moment que tu n'avais plus pensé à elle.️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Lun 8 Mar 2021 - 13:29
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Lina, soit, pourquoi pas. Vus les ennuis dans lesquels elle s’était vautrée, Cata n’aurait pas été un diminutif déprécié non plus, mais enfin, ce n’était pas comme si il comptait avoir à l’interpeler de si tôt. Sa première réaction fut de lever les yeux au ciel alors qu’elle distordait la réalité dans des divagations ridicules. Evidemment, c’était tellement plus drôle de l’imaginer en détraqué, la faisait tomber de Charybde en Scylla alors qu’aux dernières nouvelles, il n’avait pas touché un cheveu sur son crâne, ni prit la moindre mornille dans son porte monnaie. Tout ceux qui croisaient sa route n’étaient pas aussi chanceux.
- Estabas borracha, Chiquita, saoule et inconsciente. Alors oui, l’eau froide, d’expérience, il n’y a que ça de vrai dans ces cas-là.
Combien de fois avait-il réveillé des piliers de bar à coup de seaux de flotte dans la tronche, quand ce n’était pas carrément un sortilège produisant le même genre d’effet ? Si elle ne comprenait pas, tant pis pour elle. Il n’allait pas se fatiguer à se justifier plus que ça. Intérieurement, il décida de lui laisser encore trois minutes, grand max, pour reprendre ses esprits et partir tranquillement en direction de la sortie, avant qu’il ne s’en charge lui-même. Baguette à la main ou non, elle ne pourrait pas faire grand-chose quand il déciderait de s’occuper de son cas. La tasse brûlante contre ses lèvres, il suivait son regard du sien, la vit phaser lentement sur une photo accrochée dans l’angle d’un miroir un peu terni sur le mur : il s’agissait d’un selfie pris au polaroid, comme Elle le faisait souvent, où elle enchainait les poses et les grimaces jusqu’à éclater de rire. Elle portait ses longs cheveux noirs détachés, une fleur quelconque coincée derrière l’oreille, un rouge à lèvre trop rouge lui faisait un sourire béant. On la reconnaissait entre mille sur cette photo, prise l’été d’avant. Avant que tout s’effondre. Sa nuque se raidit quand Catalina approche les doigts du portrait sur papier glacé, les dents se serrent, prêtes à mordre.
- Touche pas à ça.
Plus qu’un avertissement, une menace, qu’elle ignore délibérément. Elle fronce les sourcils et lui aussi. Magda, quoi Magda ? Comment savait-elle ? Elle continuait de tripoter la photographie, et dans l’esprit de Leo, la paranoïa agitait ses pensées jusque là tout juste ennuyées : Les coïncidences n’existaient pas. Cette fille connaissait sa sœur. Ça voulait dire qu’elle savait qui il était. Avait elle fait exprès de le croiser cette nuit là ? N’était ce qu’un coup monté pour savoir où il vivait, et que les aurors viennent le chercher quand elle repartirait ? A moins que cela soit un coup d’Oswald et de ses petits copains ripous ? Son pouls s’accélérait à la vitesse de l’éclair et, avant que Lina n’ait le temps de terminer sa phrase, il l’avait plaqué contre le mur, bloqué le poignet de sa main tenant sa baguette de son genou, tenant la gorge de la sorcière d’une poigne implacable.
- D’où tu la connais ?
La voix était sourde de colère, presque un feulement, alors que leurs visages se touchaient presque. Il n’avait plus qu’à appuyer, de son pouce, pour lui couper la respiration.
- D’où tu connais ma sœur ? Qui t’envoie ? J’te poserai pas la question deux fois. Si c'est Lui, il a qu'à venir me chercher lui-même.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Mar 9 Mar 2021 - 16:06
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)« Ton expérience de libraire c’est ça ? »
C’est plus fort que toi que de répondre. T’as toujours répondu, jamais eu la langue dans ta poche. Parfois c’est comme si tu n’avais aucune conscience du danger. T’es obligée d’avoir le dernier mot dans toutes les situations, c’est comme ça, tu es née, faite comme ça. Pourtant ça pourrait te couter cher, t’es pas à l’abri que Leo t'emplâtre, t’as pas encore statuer sur son cas en plus. Tu ne sais pas si il est digne de confiance, et a priori c’est dur de ne pas se baser sur le physique quand on ne connaît pas quelqu’un comme c’est le cas de cet homme là. Un parfait inconnu qui semble avoir pourtant pris le soin de te sauver la vie.
Pour combien de temps cependant ?
Tu es tellement surprise de trouver la photo que tu ne fais absolument pas attention à ce qu’il te dit. Les menaces en l’air comme bien souvent quand les gens disent “touche pas à ça”, ne t’ont jamais empêcher d’en faire qu’à ta tête. Têtue toi ? Si peu… Tu tiens un flot de mots discontinus. Voir la jeune femme souriante sur cette photo te ramène a des souvenirs somme toute douloureux. Tu as perdu une amie, tu ne l’as pas connue longtemps, pourtant tu l’aimais beaucoup. Ça a tout de suite matché avec Magda. Est ce que c’est pour ça que tu l’as pris à cœur quand personne n’a semblé se rendre compte de sa disparition ? Peut être.
Une seconde plus tard tu es propulsée contre le mur. Tes affaires tombent par terre, ta main tenant ta baguette est immobilisée, et sa main est autour de ton cou te maintenant en arrière. Là, tu commences à flipper. Ton estomac se serre, tu as mal, ta tête à heurté le mur, comme la veille tu peux le sentir, et si tu avais déjà mal à la tête, là tu as l’impression que toute la douleur descend dans ton cou, à travers ton corps, jusqu’au fin fond de tes orteils. Tu étouffes un son qui ressemble vaguement à cri de surprise. Tu ne peux plus respirer, ni déglutir, tu ne peux pas te débattre, il te tient trop fort. La situation pue, mais tu ne peux rien y faire. Tu essaies bien de bouger, mais tu peux pas, l’adrénaline pulse de partout dans tes membres, mais ça ne suffit pas. La peur lui dans tes yeux alors qu’elle s’était tapie dans l’ombre jusque là.
Pourquoi ?
Tu comprends pas ce qu’il te dis, peut être est ce que parce que le bruit du sang à tes oreilles te rend sourde, ou encore que le fait de chercher de l’air pour respirer soit ta seule priorité. Qui t’envoie ? Le mec qui a essayé de te violer dans une ruelle ? Ça semble logique non ? C’est pas le moment de faire de l’humour pourtant.
« On avait... cours ensemble… »
Que t’arrive à peine à articuler, en fait il se pourrait bien que tu lui tombes dans les bras une nouvelle fois si il ne relâche pas la pression. Déjà ta main s’ouvre d’elle, n’en pouvait plus sous l’action du genou de Leo.
Is this the end?
Tu commences à voir des taches noires dans ton champ de vision, deux semis comas en moins de 24h, ton corps risque d’avoir à s’en remettre si tu ne ressors pas ici les pieds devant.
« C’était… mon amie… »
Quoi dire pour qu’il te lâche ? Tu ne comprends pas pourquoi d’un seul coup il s’en prend à toi, mais ton esprit n’arrive pas à faire 2 +2 de toute façon.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Mer 10 Mar 2021 - 12:13
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Leo avait fondu sur la pauvre gosse comme un chien d’attaque à un coup de sifflet ultrason. Sa main en étau sur sa gorge à la poigne d’acier faisait de lui un inquiétant cyborg assassin, qui la fixait avec tout ce qu’il y avait de hargne et de haine sur terre dans le regard. Il aurait bien pu la tuer à l’instant, faisant craquer ses cervicales d’un revers de son autre main, ou d’un sortilège incendiaire sur la tempe. Il avait été contraint de faire l’un et l’autre, en d’autres temps, dans une autre vie. Sa future victime se débattait à peine, la terreur dévorant ses jolis yeux luisants, ahanant tout juste ses réponses, frisant l’inconscience.
« Leo, arrête » (…) « Leo, j’t’ai dit d’arrêter, c’est mon amie » (…) « Leo, souviens toi un peu, je t’ai déjà parlé d’elle ! » Flash agressif, une voix qui perd patience. Elle lui a parlé d’une Catalina oui, une petite meuf un peu plus jeune qu’elle, mais elles fréquentaient les mêmes classes de Potions et de Sortilèges. Elles bavardaient en espagnol et mangeaient du chocolat sous les cerisiers en fleurs, au printemps, pendant les révisions. Peut être même qu’il l’avait croisé une ou deux fois, en ramenant Magda de soirée… Peut être bien. Elle avait un nom de famille un peu étrange, qu’il n’avait jamais entendu ailleurs.
- ...Pajares… Oui, je me souviens de toi …
Pourtant, les vérins qui lui servaient de doigts ne se dénouèrent pas tout de suite, alors que les cils de Catalina se mettaient à vibrer, et qu’elle n’était plus qu’à quelques secondes de l’abandon total. Il avait posé sa baguette sur la tempe de la jeune femme, se concentrant sur un espace temps court. Très court. Une petite minute, à peine.
- Obliviate.
L’onde de souvenirs s’échappa de la tempe de la demoiselle pour s’évaporer dans les airs alors qu’il la relâchait, une phalange après l’autre, que la photo de Magdalena retrouvait les doigts crispés de la jeune wright et qu’il reculait d’un pas, puis de deux, jusqu’à revenir à l’endroit où il était, avait qu’elle ne pose cette question qui l’avait mis hors de lui. Il n’avait pas le droit de lui imposer cette amnésie, il aurait pu s’excuser, lui expliquer, mais à elle, comme à tous les autres, il ne devait rien. Pas quand il s’agissait de Magda, dont il sentait à nouveau le regard, dans son dos, et qu’il ignora délibérément. Son coeur cognait fort dans sa poitrine, refusant de se calmer tout à fait. D’ailleurs, ses mâchoires se percutaient encore à intervalle régulier sous sa peau tendue, et il dut s’exhorter d’adoucir son propre regard, alors que la jeune femme semblait reprendre le fil de la conversation après un court moment d’absence. Oui, ça leur faisait toujours ça, et il soupçonnait l’inventeur de ce sortilège terrible de l’avoir conçu ainsi pour permettre aux menteurs de trouver la meilleure posture pour reprendre la scène. Et…. Action.
- Quand je parle d’expérience, je parle de mes folles années de jeunesse, tonta. Soy su hermano, elle est tombée très … Malade, l’année dernière. Le genre de maladie contre laquelle les prières restent sans réponse, comme les médicomages.
Il secoua la tête, se passa une main sur son crâne rasé : vrai que contre la trahison et la félonie, il n’y aurait jamais de médicament, le seul moyen de stopper le mal, c’était l’amputation. Au niveau de la gorge.
- Tu devrais rentrer chez toi, Catalina Parajes, tu as eu une longue nuit riche en émotion, et il existe surement des tas de gens qui s’inquiètent de ne pas te savoir au chaud au fond de ton lit …
Sa voix grave s’était faite plus douce, presque gentille, malgré son regard fixe et un peu absent. Il ne pourrait pas l’oublieter deux fois dans la même soirée, pas après avoir été physiquement malmené ainsi, trop dangereux. Alors autant rendre l’épisode le plus anecdotique possible et, avec un peu de chance, elle tâcherait de l’oublier comme elle oublierait sa mésaventure …
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Jeu 11 Mar 2021 - 13:57
My hell
November 3rd, 2020
(tenue)Arrêt sur image, c’est ce que provoque le sort murmuré à ton cerveau. Tu ne comprends rien, une minute tu tiens la photo dans la main, la seconde d’après, tu la tiens toujours, mais ta gorge te brûle, t’as l’impression de suffoquer. Tu vacilles, le mur semble être ton seul allié. Tu portes ta main à ta gorge, t’as du mal à prendre ces grandes goulées d’air qui semblent pourtant vitales pour vivre. T’as les larmes aux yeux, t’as l’impression que dans quelques secondes tu vas te mettre à cracher du sang, pourtant ça ne sort pas. Tu te contentes de tousser encore et toujours sans comprendre ce qu’il t’arrive. Leo dans son coin semble parfaitement innocent. Tu n’irais pas dire que c’est de sa faute si tu tousses, comment ça pourrait être de sa faute ? Et en même temps, quelque chose comme ça ne t’es jamais arrivée. Tu es suspicieuse mais tu ne sais pas pourquoi.
Tu l’écoutes à peine alors qu’il te raconte sa vie. Ou du moins, sa vie d’avant. T’as même du mal à te souvenir que vous parliez de Magda. Tu avais donc vu juste, c’est son frère. Tu aurais dû l’avoir croisée alors non ? Peut-être pas, après tout, tu n'as pas le souvenir d’être venue ici. Tout est si confus dans ta mémoire, et ton corps semble toujours vouloir s'époumoner sans que tu ne puisses t’arrêter. T’es à bout de souffle, mal à la tête, peut être que ce qui t’es arrivée hier c’était plus violent que tu ne le pensais.
Magda était malade ? Tu retiens cette information. Elle ne t’avait jamais parlé d’une quelconque maladie qui aurait pu lui être fatale. “... malade ?” Ta voix est complètement cassée comme si tu avais crié pendant des heures et que tes cordes vocales étaient abîmées. Tu tousses encore après avoir prononcé ce seul mot. Tu avises tes affaires par terre, les ramasser te semble un supplice, en fait, tout te semble un supplice, tu dois lutter pour ne pas t’effondrer par terre. Tu paniques, t’as du mal à faire la part des choses, en cet instant, absolument déboussolée tu as l’impression que tu vas mourir.
C’est aussi pour ça que tu ne tiques pas quand Leo utilise ton nom complet alors que tu ne le lui as pas donné. Tu as envie de faire ce qu’il t’a dit: rentrer chez toi. Dormir. Ou peut-être aller chez un docteur, ou à l’infirmerie de Hung pour essayer de comprendre ce qu’il t’est arrivée, peut-être te soigner aussi ? Est ce que c’est grave ? Tu n’es pas hypocondriaque d’habitude, mais là tu as du mal à garder ton calme. Oui, il faut que tu t’en ailles, que tu fasses quelque chose, tu ne peux pas rester dans le couloir d’un semi inconnu comme ça en train de cracher tes poumons. T’as le coeur qui bat à 100 à l’heure, tu ne comprends pas ce qu’il t’arrive. Et l’autre en face qui semble être dans le plus calme possible, il a une drôle d’expression sur le visage… Si tu pouvais dire quelque chose, tu relèverais sans doute qu’on dirait la 5eme dimension.
Prenant ta baguette dans tes mains, et une fois sortie de là, tu décides d’utiliser la technique moldue, efficace: uber. T’es pas en état de transplaner, ou de faire de la magie. T’as froid, faim aussi, et tu continues encore et toujours de trembler.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Dim 14 Mar 2021 - 16:06
My hell
November 14rd, 2020
(tenue)La petite sorcière avait fini par faire volte face, passablement désorientée, et Leo n’avait surtout pas cherché à la retenir, ni a faire quoi que ce soit qui puisse la pousser à venir redemander son reste. Il espérait que le sortilège d’amnésie fasse son œuvre dans le temps, grignotant aussi des fragments de la totalité de sa soirée, jusqu’à ce que l’inconscient de la jeune femme décide de verrouiller cet incident traumatique au fin fond de sa mémoire, inaccessible. Si elle ne se souvenait de rien, elle ne chercherait pas à le recroiser, pourrait même le faire sans le reconnaître. Après tout, elle avait été dans un état quasiment second tout le long de leurs échanges, cela ne serait pas si surprenant que cela. Après son départ, Leonardo avait profité du retour au calme. Au silence. Il avait nettoyé méthodiquement toutes les traces du passage de Catalina dans son appartement. Les cheveux dans la baignoire, la serviette humide mise dans la panière à linge, la tasse de chocolat chaud à peine entamée, avant de s’installer à nouveau sur le rebord de la fenêtre, pour somnoler quelques heures, sans vraiment trouver le sommeil. Il imaginait Magdalena s’endormir sur le fauteuil crapaud de cuir marron un peu abimé, enveloppée dans un plaid, la tête sur l’accoudoir. C’est là où elle s’installait, souvent, à la manière d’un petit animal de compagnie. Il fallait dire qu’elle n’était pas bien grande …
(…)
Les journées s’étaient suivies et ressemblées, et le taciturne sorcier avait presque oublié cet interlude un peu étrange dans son quotidien. Le parfum de Catalina avait disparu de sa salle de bain, son visage commençait déjà à s’affadir, à se troubler dans ses souvenirs, et cela lui convenait parfaitement. Il avait repris sa routine quotidienne, partagée entre son emploi à la librairie, celui au styx et, bien sur, son étude des allers et venus de la famille Fraser Burgess, dont il notait le moindre déplacement, s’imprégnant de la moindre de leur habitude pour être capable d’anticiper leurs faits et gestes. Bientôt, il serait prêt à frapper. Pas tout de suite. Mais cela finirait par arriver.
Il était dans l’arrière boutique de la griffe de l’Hyppo, en cette froide après midi de Novembre, en train d’étiqueter sans hâte les nouveaux ouvrages reçus le matin même, quand la petite tête ébouriffée de l’une de ces collègues apparut dans son champ de vision, son regard démesurément agrandi par les loupes qui lui servaient de lunettes.
- Leo, ya une ptite étudiante qui te demande.
Il avait posé son étiqueteuse pour suivre sa camarade jusqu’au comptoir de l’entrée. Une jeune femme l’attendait en effet, apparemment nerveuse, et après un coup d’oeil pour remercier sa lanceuse d’alerte, il gratifia Catalina d’un bref sourire.
- Hola.
Salut, alors comme ça, tu voulais voir si je n’avais pas menti ? Il failli lui faire la remarque, mais n’en fit rien, se contentant de poser un coude sur le comptoir, l’air détendu. Ici, on ne le connaissait que comme le discret Léonardo, qui économisait ses mots mais pas sa peine, sans jamais hausser le ton. Il comptait faire en sorte que l’illusion demeure encore un temps.
- Tu as l’air en pleine forme.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Mar 16 Mar 2021 - 16:14
My hell
November 14rd, 2020
(jean perfecto)C’est comme un mauvais film que tu te passes encore et encore sans arriver à tout comprendre. C’est comme si il manquait des bouts, et donc la complète cohérence sur les faits. Quand tu es rentrée, tremblante, tu t’es mise dans ton lit, tu as essayé de trouver le sommeil réparateur qui te ferait enfin du bien. Impossible. Ta gorge te brûlait encore et encore, tant et si bien que t’as fini par aller la voir l’infirmière de l’école. Elle t’a immédiatement demandé si c’était ton petit ami qui t’avait fait ça. Fait quoi ? T’étrangler? Parce qu’elle ne voyait pas autre chose. Elle t’a surtout dit de reposer tes cordes vocales, parler le moins possible, ça t’éviterait de tousser et de faire que les choses pourraient s’empirer. Elle t’a promis que ça passerait vite, et qu’il suffisait que tu prennes sur quelques jours la potion qu’elle t’a donnée.
Etranglée ?
T’as clairement loupé un épisode, parce que dans ta mémoire impossible de trouver un instant où tu as été étranglée. Tu parlais de Magda, et l’instant d’après tu étais entrain de cracher tes poumons. L’homme en face de toi n’avait pas fait le moindre mouvement, il n’y avait rien qui pouvait indiquer que c’était lui. Il t’aurait lancé un sort ? C’est comme si il y avait un voile flou sur tes pensées.
Leo.
T’es partie à sa recherche. Les questions se sont soulevées hormis “l’étranglement”. A vrai dire, le fait d’avoir retrouvé le frère de Magda, et ne pas avoir été en mesure d’en savoir plus sur sa… Mort ça te ronge depuis que tu sais. Comment elle peut être morte ? T’arrive définitivement pas à te faire à l’idée. Des gens qui sont morts, tu n’en connais pas. Tu as toute ta famille, aucun de tes amis n’a jamais connu d’accident tragique… Mais Magda est morte. D’une maladie? T’as pas été capable seulement de demander laquelle, d’en savoir plus. Mais maintenant, tu vas mieux tu peux aller demander non ?
L’ennui c’est que tu ne sais que peu de choses sur le mec en question. T’es bien retourné à l’appartement d’où tu es sorti en trombe. Il n’y était pas. Il se peut aussi que tu te sois trompé d’immeuble. Allez savoir, tu n’avais pas toute ta tête quand tu es arrivée, ni quand tu es partie de là. L’autre renseignement que tu as eu sur lui, un peu par hasard, autre que son prénom, c’est le fait qu’il soit libraire. Hélas, à Inverness ce n’est pas ce qu’il manque. Alors tu es rentrée dans chacune d’entre elles à un périmètre raisonnable de là où tu penses qu’il habite.
A chaque fois tu as utilisé la même démarche: tu as demandé s' il y avait un “Leo” qui travaillait là. Il a fallu que tu rentres dans 3 librairies différentes où on t’a gentiment congédier pour que la quatrième soit la bonne.
Alors que la femme à qui tu as demandé, à la Griffe de l’Hypogriffe, est partie le chercher, tu joues nerveusement avec le porte clef accroché à ton sac. Tu l’as trouvé. Enfin, peut-être. Parce qu’il ne doit pas être le seul libraire qui s’appelle Leo dans ce bas monde. Qu’est ce que tu vas lui dire ?
Il te sourit mais tu ne réponds pas à ce signe. Pas de doute c’est bien lui. Les tatouages, le crâne rasé, cet air de narcotraficant… Le sourire cependant ça dénote avec l’atmosphère qui régnait dans son appartement quand tu es partie.
Mots prononcés en espagnol, c’est bien, ça veut dire qu’il te remet, qu’il ne t’a pas oubliée. Toi t’aurais pas pu même si tu avais essayé. Tu voulais pas oublier. Tu veux juste comprendre.
« Hola. »
On ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’entrain dans ta voix quand elle finit par s’élever à la suite de la sienne. Il ne tarde pas à enchaîner. Toi t’hésites un peu. On ne peut pas dire que tu sois des plus à l’aise.
« You too. »
Tu veux jouer les fortes Cat. Les têtes brûlées. Franchement tu l’as vue sa tête ? C’est sûr que lui il en est une de tête brûlée, cramée même. Pas sûr que ça soit toi le chat dans cette histoire malgré ton patronyme.
Tu veux juste savoir.
« Entonces… Eres un “bookseller” de verdad.1 »
Il ne peut pas t’en vouloir d’avoir douter pas vrai ? Tu joues toujours avec le porte clef, tu regardes un instant ailleurs, derrière lui, et puis finalement tes yeux reviennent vers lui. C’est à toi de parler, c’est toi qui est venue le voir.
« Gracias por ayudarme el otro dia. 2 »
T’es pas une ingrate même si tu ne pensais pas sur le moment que tu lui aurais dit merci à un quelconque moment. T’as refait le point depuis voilà tout. Tu veux pas te démonter sur tes réelles intentions pour autant. Alors autant arracher rapidement le pensement.
« ¿Tienes un momento ? Me gustaría hablar contigo de lo que occurrió a Magda.3 »
️Matilde
1Alors… Tu es un libraire pour de vrai
2 Merci de m’avoir aider l’autre jour
3Est ce que t’as un moment ? J’aimerais parlé de ce qu’il est arrivé à Magda
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Dim 21 Mar 2021 - 18:21
My hell
November 14rd, 2020
(tenue)Il la dévisage avec l’amusement de celui qui sait exactement ce qui lui passe par la tête à ce moment précis. Il faut dire que Catalina est du genre à porter ses émotions sur son visage. Elle a été surprise de le voir effectivement apparaître dans son champ de vision, circonspecte de découvrir que, finalement, il avait été parfaitement honnête avec elle sur ce point là. Aux yeux du monde entier ou presque, il était Leonardo, le libraire discret, plus souvent présent à l’arrière boutique pour coller des étiquettes et compter les exemplaires pour les réassorts que sur le devant de la scène pour faire de la vente. D’ailleurs, en dehors de quelques gros habitués, il y avait fort à parier que les clients auraient été incapables de le resituer, trop discret, trop taiseux. Il n’en demeurait pas moins qu’il était là, faisait ses heures, honorait ses obligations et payait ses factures. C’était là tout l’art des bons hors la loi : apparaître comme parfaitement banal le jour, pour mieux vivre de ses exactions la nuit.
- Bien évidemment, tu en doutais ?
Quelques regards curieux glissent sur eux, oreilles distraites par l’utilisation d’une langue étrangère dans ce lieu de savoir. Pourtant, ils n’avaient rien à cacher, pas vraiment, mais la jeune femme s’était spontanément tournée vers sa langue maternelle pour entamer la conversation. Pourquoi pas, après tout, ce n’était pas comme si il avait un avis sur la question. A ses remerciements, il ne répondit que d’un mouvement de tête et un vague mouvement du corps, courbette mesurée, sans le « de nada » qui va bien avec. Et puis l’espagnole reprit, avec un courage qui frôlait l’inconscience, une donnée qui allait bien vite faire partie de son quotidien, mais ça, il l’ignorait encore. Sinon, peut être ne lui aurait il pas laissé l’occasion de revenir gratter à la porte de sa vie.
- J’ai ma pause déjeuner dans 10 minutes. Peut être pourrais tu acheter un peu de mon temps si quand je sors, tu tiens un ou deux sandwichs en offrande… Un tacos ou des sushis feront l’affaire aussi.
Avant qu’elle n’eût le temps de lui dire quoi que ce soit, il avait fait volte face, passant la barrière magique de l’arrière-boutique, l’empêchant ainsi de le suivre, qu’elle le veuille ou non. Néanmoins, beau joueur, il l’avait effectivement attendu quand sonna l‘heure de la relâche, les mains dans les poches de son blouson, souriant un peu plus quand la demoiselle réapparut dans son champ de vision.
- Brave fille, souffla t’il en espagnol, à nouveau, puisqu’elle semblait plus à l’aise avec lui de s’adresser dans la langue de Cervantes.
Il s’était installé sur un petit muret qui jouxtait la librairie, calant un de ses pieds contre sa cuisse en semi papillon, les coudes sur les genoux, se relevant un petit peu les manches.
- Dis moi ce qu’il y a au menu et je te dirais qui tu es … Et peut être ce que tu veux entendre, aussi.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Mer 24 Mar 2021 - 10:01
My hell
November 14rd, 2020
(jean perfecto)Dans la librairie tu n’as pas long à attendre comme dans les précédentes. Il semble amusé de te voir là. Clairement tu ne vois pas ce qu’il y a de drôle là dedans. Pire encore si il se moque de tes remerciements mais tu t’en fiches. Au moins on ne pourra pas te reprocher d’être une ingrate. C’est pas le cas, même si tu rechignes en général à dire merci. Oui, parfois tu as l’impression que ça t’écorche la bouche qu’être redevable. Parce que c’est ça non ? Si tu dis merci, c’est qu’on a fait quelque chose pour toi, et que possiblement tu devras rendre la pareille à un moment ou un autre.
Il dit de rien, et tu décides de ne pas t’attarder sur le sujet mais au contraire de passer à autre chose. A vrai dire tu viens sans doute user sa patience avec ta question. Libre à lui de te dire que non, mais ça ne t’empêchera sans doute pas d’insister. Tu es du genre têtue obstinée à outrance. Même les menaces ne te font pas peur. Les chiens aboient, la caravane passe. Il y a très peu de gens réellement capables de mettre à exécution leurs mauvaises intentions. Heureusement d’ailleurs. Enfin il est somme toute bon de remarquer que tu as le chic pour te mettre dans des situations compliquées aussi.
Loin de repousser ton “invitation” il te propose plutôt de lui trouver à manger contre un peu de son temps. Allons bon. Tu pourrais lui demander si libraire ça paie si mal que ça. Sans doute que oui. Tu devines aisément qu’il ne fait pas ce job pour l’argent. Mais alors pourquoi ? L’amour de la littérature ? Voilà qui ne semble pas plus juste que le reste. C’est dur de se retenir de faire le moindre commentaire salé. Et pourtant tu décides de te taire, garder le silence, tourner les talons, et faire ce qu’il te propose histoire de gagner tes informations. C’est plus intéressant que le reste. Plus intéressant que faire la maline, et dieu sait si tu aimes faire la maline. T’as jamais eu ta langue dans ta poche, alors la tourner 7 fois avant de parler, c’est chose impossible. Ton impulsivité te crie de faire tout le contraire.
Acheter à manger c’est facile. Suffit de sortir la jolie carte bleue nourrie par papa et le tour est joué. Tu ne t’es même pas pris la tête quand au menu et pourtant tu n’as pas choisi une des recommandations de monsieur Leo. Non tu as choisi un truc qui te faisait plaisir à toi: pizza. T’en as pris deux parce que pas question de partager, t’es pas de ce genre, puis t’es bien capable d’en avaler une entière à toi toute seule, ça fait longtemps que tu n’as plus besoin de faire tes preuves en matière de gloutonnerie.
“Brave fille”
Tu serres les dents. T’aimes pas cette impression d’être un gentil cocker au bord de la route qui fait ce qu’on lui demande. A vrai dire en général tu fais plutôt tout pour que ça soit l’inverse. Mais, encore une fois, tu veux qu’il te donne les informations que tu vas lui demander, alors tu vas devoir la jouer plus docile.
Alors qu’il s’installe tu lui donnes sa boite et après tu montes à ton tour sur le muret agilement et t’installe en tailleur en équilibre instable mais qui ne fait pas peur à la danseuse que tu es.
“Se quien soy. Lo que no se, es lo que pasó a mi amiga.1”
Impatiente ? Disons plutôt que la patience ça n’a jamais été ton truc. T’ouvres la boite, découvres la pizza encore fumante, ton estomac se tord, impatient lui aussi d’être rassasié, tout comme ton cerveau. sur tes genoux tu poses la pizza dans son carton se qui a le don de te réchauffer. Il fait froid dans ce pays maussade. L’hiver ne tardera pas à passer livrant avec lui son manteau blanc, et là, il sera impossible de mettre le nez dehors sans tout un attirail qui te porte peine. Mais pour l’instant, ce n’est que grisaille, humidité, et rafale de vent. Une météo qui ne s’accorde définitivement pas avec la langue que vous parlez.
Tu laisses à Leo une chance d'expliquer par lui même avant que le moulin à paroles que tu es ne le tues à coup de questions.
️Matilde
1Je sais qui je suis. Ce que je ne sais pas c’est ce qui est arrivé à mon amie
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Dim 4 Avr 2021 - 15:34
My hell
November 14rd, 2020
(tenue)Elle a l’air un peu furax, la petite espagnole, et ça l’amuse, juste assez pour qu’il ne l’envoie pas paître vertement. Elle doit avoir sacrément envie de savoir ce qu’il se passe, pour accepter d’entrer dans son jeu, et se plier à ses caprices pas franchement classes, lancées un peu au hasard dans le but de la décourager. Elle s’agace, elle piaffe d’impatience, et pourtant elle s’exécute, et le voilà installé à coté d’elle, séparés par les cartons de leurs pizzas fumantes respectives. Il attrape un bout de serviette estampillé du nom de la pizzeria, et s’empare d’une part recouverte de fromage fondue et de jambon un peu fumé. La sensation de gras et de chaud tranche avec la fraicheur du fond de l’air et la tension palpable dans la posture de la petite sorcière. Lui mâchait tranquillement, lui coulant un petit regard de temps en temps. Elle voulait savoir ce qui était arrivé à Magdalena, elle voulait savoir ce qu’il en retournait pour elle, pourquoi elle avait disparu si brutalement. Comment elle était morte. Depuis qu’elle était partie en courant de chez lui, ce soir là, il avait été contraint de réfléchir, un peu, aux mensonges qu’il allait devoir lui servir si elle revenait à la charge, puisqu’il n’avait pas pu l’oublietter totalement. La vérité était hors de question, hors de propos même, d’abord parce qu’elle était incroyable, ensuite parce qu’elle était une parfaite inconnue. Et donc un danger potentiel, même sous ses dehors d’adolescente à peine majeure (comme Elle, à l’époque). Il déglutit une énième bouchée, et, enfin, lui accorde un vrai regard : plante son regard si sombre dans le sien, sans un mot d’abord.
- … Elle est partie en aout dernier, après plusieurs mois de coma.
Ça, c’était l’exacte réalité, terrifiante, implacable. Il en fallait une bonne dose, pour être capable d’instiller un peu de mensonge, de trafiquer les faits sans que puisse être démêlé le vrai du faux. Tout était une question de dosage, Leo était un bon menteur, quand il se décidait à l’être. Quand il faisait l’effort.
- Tout cela est arrivé très vite, il n’y avait pas de signe avant coureur. Et puis … Son état s’est dégradé, elle a du être mise en coma artificiel pendant plusieurs mois, durant lesquels je l’ai veillé. Elle ne s’est jamais réveillée, tout simplement. Je n’ai pas … été en mesure de contacter ses amis, je ne les connaissais pas tous, ceux de la faculté, et puis, il fallait que je la ramène auprès de nos parents. Quand je suis revenu ici, le reste m’a paru… Sans importance.
Il n’avait pas besoin de faire semblant pour que l’émotion vienne griffer le ton ferme de sa voix. Il avait encore dans les oreilles les hurlements déchirants des lamentations de sa mère, et la froideur tremblante des mains de son père dans les siennes, le jour de l’enterrement, près de l’église du village. Ils n’avaient pas été de très bons parents. Cela ne les avait pas empêchés d’être dévastés par la mort de leur fille, leur si pétillante, vivante, prometteuse cadette, qu’ils aimaient malgré tous leurs défauts. Il reprit une part de pizza, l’avala presque en une bouche, faisant claquer ses machoires sous la peau brune.
- Vous étiez amies, donc, si je comprends bien. Même cursus, ou même maison ?
Quitte à lui raconter quelques instants de vie, autant qu’il sache lui aussi à qui il avait à faire… Cela pourrait toujours servir.
️Matilde
[hrp : dialogue en espagnol]
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Mar 13 Avr 2021 - 10:22
My hell
November 14rd, 2020
(jean perfecto)Tu regardes dans le vide en écoutant les mots de Leo tout en mâchant. Il parle dans ta langue maternelle, sans doute la sienne aussi, mais vos accents ne pourraient être plus différents l’océan entre vos patries ayant grandement influé sur les différences, le même accent que Magda. Celle là même dont il parle avec une certaine émotion tu peux en attester.
Elle ne s’est jamais réveillée.
Et c’est tout. Comment peut on tomber dans le coma a 20 ans et ne jamais s’en relever ? Tu n’es pas médecin, tu n’en as pas la prétention, encore moins la vocation. Ton cerveau a du mal à comprendre, mais la finalité est là: Magda est morte, elle ne reviendra pas. Quelque part, tu étais moins malheureuse avant, la pensant loin, si possible à se faire dorer la pilule au soleil quelque part loin du triste Hungcalf. Tu préférais cette éventualité pour elle, son frère aussi sans doute.
Tu ne dis rien. Tu es touchée. Peut être parce que c’est la première personne que tu connaisses qui décède, sans doute parce qu’elle a ton âge, que quelque part tu saisis ta propre mortalité en apprenant celle d’une amie.
Ton empathie comprend le malaise de Leo, le fait qu’il n’ait pas repris contact avec les autres pour les tenir au courant, de ses amis qu’il ne connaissait sans doute pas, après tout, toi même tu ne le connaissais pas alors que tu passais beaucoup de temps avec Magda. Quelque part une petite voix te dit qu’il y aurait dû y avoir un communiqué officiel, mais encore une fois, tu étais la seule qui s’était posé des questions à ce moment-là. La seule à vouloir savoir pourquoi Magda n’était plus là. Les autres, soit ils s’en foutaient, soit il faisait très bien semblant de s’en foutre.
Tu es triste. Tu digères la nouvelle, il te l’avait déjà dit mais la dernière fois était trop étrange pour que ça prenne racine dans ton esprit. Si tu étais seule, les larmes auraient sans doute dévalé la pente douce de tes joues. Mais tu n’es pas seule, et ton voisin, camarade de pizza, est un sinistre étranger. Tu ne veux pas qu’il ait pitié de toi. Tu auras le loisir de lâcher les vannes quand tu seras toute seule. Il y a un voile flou dans ton esprit relatif à toute cette histoire, quelque chose qui pourrait ressembler au blocage pour se protéger qui est en réalité dû à la magie. Ce voile t’oblige à faire changer la direction de tes pensées, et c’est comme ça que tu en viens à ressasser les mêmes idées sans trouver une issue de secours.
Tu hoches doucement la tête avant de répondre à Leo.
“Misma casa, mismo año de curso.1”
Mais pas la même filière. Toi stylisme, ce qui n’avait clairement rien à voir avec les études de médicomagie de Magda. Ça n'empêchait rien.
“Era una muy buena amiga, la primera que me hize aqui. Imagino que encontrar a alguien que hablaba mi idioma me hizo mucha ilusión.2”
A l’instar de tes copines espagnoles comme toi quand tu étais à Beauxbatons.
“Le eche mucho de menos. Pensé que se había ido sin despedirse, ojala hubiera sido esto...3”
Tu ne veux pas te laisser prendre par tes émotions. Tu inspires un grand coup pour chasser le mal être, la boule dans la gorge. A quoi t’attendais tu en venant jusqu'ici ? Tu savais qu’il n’y aurait pas d’issue heureuse à tout ça.
“Gracias por contarme.4”
️Matilde
1même maison, même année
2C’était une très bonne amie, la première que je me sois faite ici… J’imagine que trouver quelqu’un qui parle la même langue que moi c’était … Rassurant.
2Elle m’a beaucoup manqué. Je croyais qu’elle était partie sans dire au revoir, j’aurais préféré que ça soit le cas.
4Merci de m’en avoir parlé
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Mar 20 Avr 2021 - 10:42
My hell
November 14rd, 2020
(tenue)Il a raconté son histoire, où le mensonge passe en broderie fine sur la vérité et son cuir épais, implacable, imperméable à la volonté des hommes et les prières des pieux. Magda est morte, pour ce qui était du détail, il le garderait pour lui, aussi longtemps qu’il le faudrait, le digérant comme une herbe amère, hallucinatoire parfois, portant à lui faire croire à sa silhouette au détour d’une rue ou dans le contre-jour d’un lever de soleil, dans la cuisine. Il observe les ombres danser sur le visage de la toute jeune fille, le trouble sur ses traits si fins, encore chargés, selon les mimiques, des rondeurs de l’enfance qui n’était pas si loin, sur son chemin de vie. Elle est secouée parce qu’elle vient d’apprendre, mâchonnant mécaniquement la pâte fumante, il devine que finalement, elle n’a plus très très faim, ce n’est pas vraiment surprenant.
Il la laisse lui expliquer, perçoit l’étreinte émotionnelle qui contraint sa gorge, son souffle. Elle est vraiment touchée, la gamine, peut être s’imaginait-elle qu’il avait exagéré, pour une raison perverse, la situation ? Il aurait préféré, pourtant. N’être qu’un blagueur tordu. Que Magda sorte de derrière une poubelle, une voiture, un arbre, n’importe quoi, pour se moquer de son amie et leur voler la moitié de leur pizza. Mais non, ça n’arriverait pas. Plus jamais. Sans vraiment s’en rendre compte, il soupira, mordant pensivement dans son repas. Il n’aimait pas vraiment parler d’Elle, ça lui faisait sentir, re-sentir des choses qui ne lui plaisaient pas vraiment. La tristesse, le désarroi, et cette colère sourde aussi, qui ne guettait qu’une faille dans sa routine maniaque pour lui faire perdre sa contenance et le contrôle de sa vie. Détruire proprement était une question de méthode, il n’allait pas faire ça aussi salement que l’horreur qu’on lui avait infligée, à lui.
- De nada, chiquita. Je me doute bien que ce n’est pas très agréable à entendre…
Il se tut un instant, avant de reprendre :
- Je me doute bien qu’elle devait avoir plein d’amis, elle a toujours été comme ça. Elle attirait les gens comme la flamme d’une bougie, un peu trop d’ailleurs pour ma tranquillité d’esprit de grand frère.
Il esquissa un demi sourire au dessus de sa boite de pizza.Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas parlé d’elle en ces termes. Qui elle était, comment elle avait vécu, ce qui faisait de Magda… Magda. Si vivante, si drôle, si pleine d’un avenir qu’on lui avait arraché alors qu’elle était l’innocence incarnée. Il glissa le nez, comme incommodé par une odeur déplaisante, avant de secouer la tête, et de tendre à Catalina un paquet de mouchoirs encore non entamé.
- Tu peux pleurer, c’est normal d’avoir du chagrin. J’en ai eu, beaucoup. J’en ai encore, souvent.
Il n’était pas obligé de lui dire tout ça, il n’avait même pas prévu de le faire, initialement. Il aurait préféré qu’elle s’en aille, choquée, peut être même bousculée par ses manières peu amènes, mais elle continuait à picorer les petites olives sur sa pizza, l’air une fois ailleurs, l’autre bien présente, à coté de lui, d’habitude si seul, en dehors des limbes du Styx. Il n’avait plus trop l’habitude d’être à deux. De partager ses repas, une conversation avec quelqu’un qui n’était pas dans sa tête, et ne savait dire si c’était plaisant ou non.
️Matilde
[hrp : dialogue en espagnol]
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Jeu 22 Avr 2021 - 16:40
My hell
27 février
“Tu pourrais prendre ta baguette ça irait quand même beaucoup plus vite non ?”
Que tu balances derrière ton épaule alors que tu dépasses Leo dans les escaliers. Toi tu ne portes rien, et lui il s’escrime avec un carton qui doit sans doute peser aussi lourd que toi. T’as pas voulu causer de désastre en faisant tout apparaître d’un coup dans l’appartement, alors vous montez les choses au fur et à mesure, toi tu ferais bien les choses du style Merlin l’enchanteur… Mais Leo en plus d’être du genre rabat joie, il est de la vieille école. Ou plutôt de l’école moldue, parce que tu n’es pas sûre que tes ancêtres sorciers étaient du genre à suer. Personne aime suer pas vrai ? Enfin, peut -être que si, Leonardo est sans doute du genre à aller suer dans une salle de sport dans un état d’hygiène douteux. Quoi, n’allez pas dire qu’il vous inspire autre chose avec tous ses tatouages.
Tu n’irais pas dire que tu le connais absolument bien. Il y a encore des choses que tu ne … Sais pas. Ou comprend pas. Tu es encore dans une phase où tu te dis que tu apprendras bien les choses au fur et à mesure non? De toute façon tu n’as pas besoin d’en savoir plus. Bien sûr tu n’avais pas besoin de quelqu’un qui payait le loyer, ton père a les finances pour te financer. Tu avais juste besoin de compagnie.
T’as jamais été du genre solitaire. Et il s’est passé trop de choses en peu de temps. Combien de fois as- tu atterri sur le paillasson de Leo ? Aucune idée. De nombreuses fois, parce que tu voulais pas rester toute seule, et que lui, il ne posait pas de questions, et n’essayait pas de te trouver une solution. Il ouvrait la porte, te laissait commander de la glace, et te laissait trouver un abri dans un coin à la manière d’un chat qu’on trouve tous les soirs devant chez toi. Et puis par la force des choses, t’as décidé de t’installer quitte à passer la plupart de ton temps ici.
Alors t’es venue t’installer avec ton chat, le dit chat qui attend dans la chambre avant de voir l’étendu de son nouveau territoire. Elle non plus n’a pas demandé la permission de s’installer, mais tu n’allais quand même pas abandonner ce chat qui est avec toi depuis tant d’années. En plus tu es sûre que Leo aime secrètement les chats.
“Tu crois que je pourrais acheter une deuxième armoire ? Je suis pas sûre que tout rentre dans celle de la chambre…”
Tu parles sans doute dans le vide, mais tu parles quand même, moulin à paroles plein d’énergie sous boisson caféinée, qui jamais, jamais ne s’arrête. Cependant tu as peur de t’arrêter, ça fait aussi partie de tes angoisses fréquentes. Si je m’arrête, je réfléchis, si je réfléchis, je flanche.
“Come on ! Plus que 3 allés retours ?”
Que tu dis en arrivant sur votre pallier. La plupart de tes affaires sont entrain d’envahir tous l’espace. A t’il conscience que quand vous aurez fini il y aura des affaires à toi partout ? L’idée t’amuse. Tu fais semblant d’être épuisée alors que tu n’as absolument rien porté, bien entendu.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Sam 1 Mai 2021 - 17:42
My hell
Febuary 27rd, 2021
- Si tu me redis une seule fois ce que je dois faire et comment je dois le faire, Chiquilla, je te laisse porter tes cartons toute seule… on ne t’a jamais dit de mélanger les livres avec des choses plus légères, pour équilibrer les cartons ? Madre de Dios…
Il ânonnait entre deux allers-retours, se refusant à se servir de la magie pour faire voler les cartons dans les escaliers qui menaient jusqu’à son étage, rechignant aussi à les déposer dans l’ascenseur qui faisait des siennes un trajet sur deux. L’immeuble était principalement habité par des moldus, et c’était exactement pour cela qu’il avait décidé de prendre un appartement ici : il ne craignait pas qu’un voisin puisse le reconnaître dans les journaux, voir même de croiser l’un d’entre eux au Styx. Ici, il n’était rien d’autre qu’un très discret libraire, un étranger poli qui ne faisait absolument aucun bruit, qui allait faire son jogging à des heures régulières et qui tenaient la porte aux vieilles dames quand elles avaient les bras chargés, donnant même un coup de main pour poser les packs de lait et de litière sur leur paillasson. Pas une gueule de gendre idéal, et pourtant il avait fini par faire son trou, et se présenter comme un voisin bien sous tout rapport, ou presque.
Dans un grognement à peine étouffé, il avait déposé un énième carton sur le sol de la chambre qui, jusqu’à lors était restée totalement vide, ne comprenant qu’un pauvre canapé dépliant qui avait pu servir, à l’occasion, à héberger un ou deux malgrats en dèche de point de chute dans la ville. Et puis, petit à petit, sans vraiment le dire, Catalina avait commencé à y creuser son trou. Ce n’était pas grand-chose, au début, il l’avait autorisé à y passer la nuit, après l’avoir récupéré démunie sur le palier. Il ne savait pas vraiment pourquoi il lui avait ouvert, pourquoi il avait écouté ses histoires et ses déboires amoureux qui étaient à des lieux de ses propres préoccupations… Et pourtant. Il s’était soucié d’elle. L’avait autorisé à se servir dans le frigo, ou plutôt, il l’avait laissé faire. Choisir de racheter du liquide vaisselle au pamplemousse plutôt qu’à la pomme. Mettre des putains de cheveux dans la bonde de la baignoire après avoir pris une douche, le matin. Elle avait parfois choisi le programme télé du soir, un peu avant qu’il ne parte en direction du Styx. Bien sur, il l’avait aussi chassé de là, plus d’une fois, quand il n’était pas d’humeur à avoir de la compagnie, quand le fantôme de Magda se faisait trop possessif, mais elle était revenue, à chaque fois … Pour ne finalement plus partir. Elle avait une chambre à la fac, mais préférait celle à la tapisserie qui se décollait, au fond du couloir. Elle allait mettre un coup de neuf à tout ça, paraissait il, et il n’avait pas eu le coeur de la contredire. Il bougonnait, beaucoup, soupirait, roulait des yeux jusqu’à ce que ses iris disparaissent à l’arrière de son crâne … Puis cédait. Ça ne lui ressemblait pas.
( Faux. C’est tout toi, en réalité, juste que tu ne t’en souvenais plus. Tais toi, Magda. Toi tais-toi. Je suis contente que tu ne sois plus tout seul).
- Acheter ? T’as des putains de cours de sortilèges, et t’es pas capable de construire une commode toute seule ? Ils vous apprennent quoi, à l’école ?
Ils n’allaient certainement pas dépenser du fric et de l’énergie dans un magasin alors qu’il n’y avait qu’à savoir se servir d’une scie, d’un marteau et d’une ponceuse. C’était bien les jeunes gens d’aujourd’hui ça, incapable de se servir de leurs dix doigts. D’ailleurs, il en leva un, le majeur, en sa direction alors qu’elle lui indiquait le nombre de passage manquant avant que le compte ne soit bon.
- Il y a intérêt à ce que ma bière soit très, très fraiche quand j’aurais fini, chiquita. Et le chat, c’est dans ta chambre et le salon, point barre, hors de question qu’il passe dans la mienne.
Comme si l’animal et sa maitresse allaient l’écouter. Finalement, une heure après, ils en avaient fini. Une fois la porte close, Catalina avait pu déployer ses talents pour tout ranger par magie. Il y avait des doublons dans leurs affaires, ils feraient le tri plus tard. Elle avait ramené son chat, quelques plantes aussi, bien trop de vêtements et son parfum qui embaumait l’air de notes sucrées qui avaient déserté son univers depuis longtemps. Les membres gourds, il s’était installé au fond du canapé, sa bière à la main. Elle lui avait embrassé la joue avant de partir dans sa chambre, prendre possession des lieux. Il s’était laissé faire, pensif, l’ombre d’un sourire aux lèvres. C’était certainement une sacrée connerie que de la laisser venir là, un coup de poker dangereux qu’il risquait fort de regretter … Tant pis.
( C’est pas moi, mais c’est déjà ça. Tu seras gentil, hein ? J’essayerai.)
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Dim 9 Mai 2021 - 12:19
My hell
28 février
Il y a des dessins partout sur la table du salon, y compris par terre, certains accrochés au mur… Et Nieve oscille entre dormir sur l’un d’eux, et revenir se lover sur tes genoux. Hélas pour elle, tu as une position tarabiscotée qui ne lui permet pas de s’installer comme elle veut sur toi. Elle miaule, elle tente d’attirer ton attention, celle là même que tu ne lui donne pas, parce que tu es occupée à travailler. Tu te lances à corps perdu dans ton travail depuis un petit moment maintenant, tant est si bien que tu ne prends plus autant de temps pour la danse, ni pour penser mais ça, c’est l’effet recherché. Tu as eu la vision il y a quelque temps d’une nouvelle ligne de vêtement homme/femme, et tu as décidé que ça serait la clef de ton projet de fin d’étude. Tu comptes bien y arriver, et montrer à certains que ce n’est pas parce que tu n’as pas depuis ta naissance la notoriété dû à un nom sang pur bien connu, que tu n’es pas capable d’y arriver dans la vie.
Les heures passent, les dessins s’accumulent. C’est comme si une fièvre s'était emparée de toi, tu ne remarques même pas que les heures de la journée ont défilé. De temps en temps tu te lèves pour aller vérifier l’étoffe d’un tissu dans l’armoire de ta chambre qui en regorge, ou pour te servir un verre de coca. Quand tu le fais, tu as les yeux dans le vague, ton cerveau oscille entre quémander une pause et continuer frénétiquement. Mais il n’arrive toujours pas à aligner deux pensées cohérentes donc pour l’instant ça te convient parfaitement. moins tu es capable de penser, moins tu penses, CQFD.
Sans doute que quand Leo va rentrer, qu’il va voir le bordel, il va encore râler. A croire que ce mec n’est capable que de ça. Il est JAMAIS content de toute façon. Disons simplement qu’il y a une graduation qui va de blasé à complaintes qui ne semble jamais prendre fin. Il a toujours quelque chose à redire, mais en même temps c’est comme si ça lui convenait. T’es arrivée jusqu’ici sans vraiment lui demander son avis, mais il n’a jamais dit non, ne te l’a pas ouvertement reproché, et il t’a laissé te faire ton nid. Parfois il rentre, il ne dit pas un mot, il va s'enfermer seul. Parfois il rentre très tard dans la nuit, tu lui laisses toujours un truc à grignoter si t’es là toi, et parfois c’est lui qui prépare le dîner et qui te dit de bouger ton derrière si tu en veux. C’est bancale soit, mais ça tient malgré tout la route.
Le loquet de la porte s’ouvre te sortant à peine de tes idées, et Nieve va faire un accueil digne de ce nom au nouvel arrivant, sans doute espérant obtenir plus d’attention de l’autre occupant de cet appartement que de sa maîtresse qui semble l’avoir abandonnée.
️Matilde
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