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Re: Hell to me [Leolina#1]
Ven 18 Juin 2021 - 13:34
My hell
Febuary 28rd, 2021
On ne pouvait pas vraiment dire qu’il rentrait tard. Tard, cela signifiait qu’il y avait une échelle de valeur apposée à la gestion de son temps, qui opposerait le moment où il tourna la clé dans la serrure de la porte à un autre, et que cela aurait un effet sur lui, sur autrui, aussi. Mais Leo n’avait plus promis à qui que ce soit d’être chez lui à une certaine heure depuis bien longtemps. Il ne s’était pas spécialement éternisé sur son lieu de travail à la fermeture, avait même décliné l’invitation audacieuse d’une collègue qui lui proposait de prolonger leur conversation ailleurs, autour d’un verre. Il n’était pas d’humeur à la voir babiller et battre des cils, s’émouvoir de la vie fictive de son héroïne préférée ou tenter en vain de lui soutirer la moindre information sur sa vie personnelle. Ce n’était même pas qu’il n’était pas d’humeur, puisqu’il ne l’était jamais, plutôt qu’il ne se sentait pas la patience, pas après que cette dernière ait été largement entamée par une conversation ubuesque plus tôt dans la journée. Il avait rabattu sa capuche sur le sommet de son crâne rasé, enfoncé ses mains dans ses poches, et avait marché, longtemps, dans les rues bien vides d’une Inverness froide et venteuse, un classique de la saison. Il avait parfois prêté attention aux vitrines encore maculées des décorations tapageuses de la St Valentin passée, avant de se perdre à nouveau dans ses pensées à l’arborescence abondante, en son, en image, en couleur. C’était tout le bien que la marche ou la course lui faisait, il s’évadait dans un monde impossible mêlant le passé et les futurs qui ne créeraient jamais de présent, mais cela l’apaisait, au moins un temps. Il laissait son esprit bondir d’une idée à l’autre, d’un concept à un autre, se nota mentalement de discuter d’un certain sujet avec Althéa, avant de se rappeler qu’il n’y avait plus de jus de fruit dans le frigo, ni de pizza dans le congélateur. S’il rentrait au bout milieu de la nuit dans la semaine, il n’aurait rien pour apaiser sa probable fringale, et le Leo du futur en serait probablement largement contrarié. Il s’était donc arrêté dans une épicerie de quartier où il n’avait aucune habitude, et le caissier lui jeta alors un regard mi agacé, mi inquiet, qu’il ignora superbement. Ses emplettes honorablement payées, il avait retraversé la ville dans l’autre sens jusqu’à l’immeuble moldu qui abritait son appartement. La lumière du salon était visible depuis l’une des fenêtres, de l’extérieur. Ça le fit sourire, un peu, et il entra dans le hall sans un bruit.
Il ne s’annonça pas quand il entra dans le couloir de l’entrée, ôtant mécaniquement sa capuche pour se découvrir à l’intérieur. Pas besoin, il n’y avait personne d’autre que lui pour avoir la clé. Ses sacs plastiques occupant ses mains, il avait enlevé ses baskets d’un mouvement du talon, ses chaussettes, aussi. Il préférait être pieds nus sur le parquet tiède et grinçant comme une vieille personne. Le sorcier resta un instant immobile dans l’encadrement de la porte, le chat entre les chevilles. La chevelure qui dépasse à peine du dossier du canapé, penchée sur un travail silencieux, est bien trop claire, et pourtant, son coeur se serre un instant. Elle s’installait souvent au même endroit, il voyait la lumière de la lampe jouer dans les reflets violines de sa chevelure noire et bouclée ( « mais non, Leo, ça tu l’inventes, tu faisais jamais attention à ce genre de trucs » je t’assure que si, chiquita), elle mâchonnait le bout d’un stylo jusqu’à casser le plastique entre ses dents, recrachant les petits morceaux en gloussant, sale gamine. (tu me manques tellement). Leo ne la salua pas tout de suite, déposant d’abord les vivres dans la cuisine dans un bruit étouffé, avant de la rejoindre dans le salon, une paire de bières coincée entre l’index et le majeur. De son autre main, il avait pressé doucement la nuque de la dessinatrice, avant de s’asseoir non loin, sur la seule assise qui n’était pas couverte de bordel. C’était rare qu’il la touche, d’une manière ou d’une autre, mais cette fois-ci, le geste lui était venu machinalement, l’inconscient prenant le dessus sur la mise à distance d’ordinaire calculée.
Nieve s’était installé sur ses genoux avant qu’il n’ait le temps de s’enfoncer confortablement entre les coussins. La belle avait du vraiment le délaisser de longues heures durant pour que l’animal prenne le risque de se faire repousser sans ménagement par le sorcier aux réactions changeantes. Leo passa ses doigts distraitement sous son menton pelucheux, et le chat se mit à ronronner furieusement, de tout son saoul. Bon, il pourrait faire un effort, au moins cinq minutes ….
- … Tu cariño est passé à la librairie cet après-midi. Le bouclé avec l’air nigaud. Je lui ai proposé de commencer par l’âne Trot-Trot pour pas qu’il se démotive trop vite.
️Matilde
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Re: Hell to me [Leolina#1]
Sam 26 Juin 2021 - 11:47
My hell
Febuary 28rd, 2021
La porte d’entrée s’ouvre, tu y fais à peine attention. Tu es toujours plongée dans ton travail. Tu as l’impression de tenir le bon bout enfin, et t’arrêter dans cet élan d’inspiration serait désastreux à coup sûr. Cependant ça te fait du bien de savoir qu’il y a quelqu’un avec toi ici. Seule dans le grand appartement tu souffrais de la solitude imposée par le manque de colocataire. Leo n’est définitivement pas le plus locace, mais c’est une présence que tu est heureuse d’avoir à tes côtés. Malgré ses coups de sang, il est gentil et présent quand il l’a décidé. Ce qui n’est peut être pas tous les jours… Tu l’entends, déballer des choses, mais les coups de crayon sur la feuille glissent et continuent leur travail créatif. Tu ne relèves le visage que quand sa main se pose dans ta nuque dégagée. Un peu de rouge au joue, tu croises son regard un instant. Il a posé deux bières sur la table. Aviez vous des bières dans le frigo ou est ce qu’il vient de les rammener ? Tu n’en as pas la moindre idée. Il y a des choses que tu le laisses gérer. Tu n’es pas une dingue du contrôle, quand les gens se proposent de faire des choses, tu leur laisse volontiers, surtout quand il s’agit de remplir ton estomac ou te fournir de l’alcool. Tu souris un instant, voyant Nieve prendre place sur les genoux de le Leo. Tu ne dis rien replongeant dans ton dessin. Cette fois ci tu es plus distraite cependant.
La voix de Leo vient casser la monotonie du silence. Tu manques de casser ton crayon. Un élan de panique emballe ton coeur. Est ce qu’il a utilisé sciemment le mot “cariño” ? Ou est ce le fruit du hasard. Tu sais qu’il y a peu de chance pour qu’il parle de quelqu’un d’autre que de Mat. Bouclé avec l’air idiiot… Ca ne peut pas être quelqu’un d’autre si ? Les yeux écarquillés tu n’oses pas le regarder pendant un instant qui te paraît immensément long.
“Il est venu à la librairie ?”
C’est ce que tu as déduis du fait qu’il lui ait proposé l’âne trotrot. Tu déglutis difficilement. Mat est allé voir Leo. C’était possible de le devenir, pas illogique. Mais comment a t’il pu savoir que celui qui t’a récupérer lors de votre chaotique échange c’était lui ? A ta connaissance il n’avait aucune façon de savoir, ou même de deviner l’identité du libraire.
“Qu’est ce que tu lui as dit ? Qu’est ce qu’il t’a dit ? Comment il a sut que … ?”
Trop de questions qui se bousculent au portillon.
“Tu lui as rien fait pas vrai ? Jure moi que tu lui as pas fait de mal !”
Tu ne sais pas exactement si il en serait capable et pourtant une petite voix en toi te fais penser le contraire… Et t’as aussi réellement peur que Mat ait fait l’idiot, joué avec le feu. En tout cas, lui ne semble pas être blessé, mais tu sais que ça ne veut rien dire. Tu rejettes le bloc de dessin, tes mains s’agitent nerveusement.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: Hell to me [Leolina#1]
Lun 5 Juil 2021 - 13:38
My hell
Febuary 28rd, 2021
La tête de Catalina valait largement l’effort d’avoir supporté le Cooper pendant de longues minutes. A croire qu’elle débarquait un peu, la belle espagnole : pensait elle vraiment pouvoir le siffler dès qu’elle avait besoin d’un taxi, et qu’aucun de ses amis ne le remarquerait ? Pour être tout à fait honnête, et bien qu’il se soit toujours abstenu de faire le moindre commentaire, il trouvait cela presque surprenant que personne ne soit venu l’interroger sur la nature de sa relation avec lui, depuis plusieurs semaines qu’il faisait partie de son paysage. Il semblait apparu de nul part, plus agé, peu causant, volontairement peu engageant. Si Magda s’était mise à fréquenter un type comme lui, à l’époque, il n’aurait pas mis bien longtemps à venir lui en toucher deux mots, rien que pour être sur de ses intentions, mais apparemment, l’entourage de Catalina était un chouilla moins regardant … A part ce fameux Cooper, finalement.- Tout doux bijou, ça va, ça va.
Il décapsula sa bouteille de bière d’un geste expert, basculant le goulot contre ses lèvres dans une longue, très longue lampée. Catalina s’était penchée vers lui, les yeux écarquillés, et il n’était pas contre la faire poireauter un peu. Il avala un peu de mousse et s’humecta les lèvres avant de lever un doigt en l’air.
- Primo, à force de m’appeler pour jouer les Uber, ça allait forcément finir par attirer l’attention.* il leva un second doigt * Deuxio, tu m’as emmené ta cousine Pina à la librairie la dernière fois, et même si tu ne lui as pas dit qui j’étais, je mettrai la main à couper qu’un petit rat de bibliothèque comme elle est foutrement physionomiste. *un troisième doigt en l’air* Tertio … Ouais, c’est mon job, en fait, d’accueillir du public, j’utilise mon vrai nom, là bas, forcément, il a fini par me trouver.
Leo soupira bruyamment, secoua la tête, avant de laisser un petit sourire affleurer aux commissures, avant de reprendre une gorgée.
- Je lui ai rien dit, Niña, je n’avais pas que ça a foutre que de tailler la bavette avec un inconnu. Il n’a pas trop apprécier, d’ailleurs, je crois qu’il s’attendait à ce que je lui expose notre amour caché au grand jour.
Rien que l’idée le faisait ricaner, tant elle lui paraissait invraisemblable. C’était peut être un peu vexant pour Catalina, mais c’était comme ça. C’était une gamine, presque une enfant à ses yeux, avec ses rêves d’enfant, ses projets d’enfant, ses rêves d’enfant aussi. Elle n’était peut être pas totalement innocente, mais elle était loin d’en avoir fini avec les rêveries, en attestaient les monceaux de dessins qui les entouraient jusque là.
- Je ne lui ai rien fait non plus, j’ai trouvé un moyen de me tirer avant que ma patience ne s’épuise. Tu n’es pas à l’abri d’un interrogatoire en bonne et due forme demain cela dit, il avait pas l’air content, pauvre chaton.
Nieve poussa un petit miaulement pour ponctuer la conclusion, lui tirant un demi sourire.
- J’ai ramené de quoi faire des fajitas pour ce soir, si tu veux mettre de la viande dedans, faudra décongeler du poulet.
️Matilde
Rp fini
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