C’était son idée, et pourtant la Blackthorn sentait ses entrailles s’emmêler à l’idée de ce qui allait se passer aujourd’hui. Elle qui détestait se donner en spectacle allait devoir renier sa nature même pour appliquer ce plan qui peut être leur donnerait une chance de sortir des radars du chineur et de couper court aux soupçons de leurs proches.

C’était son idée et elle savait pourquoi elle agissait ainsi. Mentir n’était pas dans ses valeurs, jouer la comédie n’était pas dans ses compétences. Pourtant elle le devait parce qu’elle n’avait pas été assez prudente quant à son histoire avec William. Elle voulait tuer dans l’oeuf tout risque pour Elio et pour elle même. Elle ne savait pas comment ses parents avaient finit par savoir pour le Lewis mais si personne ne savait pour Elio et qu’elle se tenait loin du manoir familial… Peut être qu’ils avaient une chance.

Elio avait été hésitant et elle avait du le convaincre. Lui non plus n’était pas acteur dans l’âme et au contraire de Juliet il ne voyait pas tout les tenants et les aboutissant du risque de se faire coincer. Et c’était normal. Il n’avait pas vécu et grandit au sein de la famille Blackthorn. Même si la blonde avait essayé de lui expliquer ce que c’était que l’éducation puriste telle qu’elle l’avait reçu, quelles étaient les conséquences de ne pas suivre les préceptes familiaux, elle avait largement edulcoré la réalité des faits. Elle ne savait pas trop pourquoi d’ailleurs. Pour ne pas l’effrayer ? Pour ne pas qu’il ait pitié de sa condition ? Il y avait peut être un peu tout ça à la fois…

Elle montait les marches et si d’apparence elle semblait tranquille, la blondinette bouillonnait à l’intérieur. Et voir Elio flirter avec cette fille pour de faux la faisait intérieurement rire. Elle avait un peu de remords face à cette jeune fille qu’elle ne connaissait absolument pas, qui avait sûrement était choisie au hasard par le Cooper et qui allait se retrouver au milieu de tout ça sans la moindre raison. Mais c’était pour la bonne cause n’est ce pas. La blonde ferma son visage, s’approcha d’eux et prit un ton légèrement agressif pour s’adresser au Cooper :

- Ca va ? Je te dérange pas ?

Un soir, Juliet avait rejoint Elio chez lui. Ce n'était pas inhabituel puisque les deux amants se voyaient régulièrement, tout en essayant d'être discrets. Sauf que ce soir là, elle avait amené un exemplaire du Chineur, et le lui avait lu à voix haute. Elle était catastrophée par ces quelques lignes dans lesquelles leurs noms apparaissaient. Le Cooper n'était pas un lecteur de ce journal étudiant depuis sa noyade et son hospitalisation. Il n'avait pas vraiment apprécié faire la une à cette époque. Et il faut dire qu'il n'appréciait toujours pas voir son nom inscrit dans ce condensé de potins. Et d'ailleurs comment le Chineur savait il qu'ils étaient parti en Espagne ?!

La réaction de Juliet était pire que celle de son amant. Et il comprenait pourquoi. Elle lui avait expliqué le besoin de confidentialité de leur relation, sinon papa et maman Blackthorn n'allaient pas être contents.
Il avait tenté de la rassurer en lui disant que ses parents ne lisaient certainement pas ce genre de journal mais elle n'avait rien écouté.
Au lieu de cela, elle lui avait proposé un tour de passe-passe.

C'est pourquoi Elio était en train de discuter avec une fille, tout en la complimentant sur sa tenue vestimentaire. Je vous ai déjà dit que c'était un piètre dragueur, alors pas de jugement sur sa façon de procéder s'il vous plaît.
Mais il devait jouer le jeu pour que cela soit crédible.
Il se demandait pourquoi il avait accepté le plan de Juliet. Il n'aimait pas se donner en spectacle et au début il n'avait pas du tout approuvé cette proposition. Sauf qu'il avait vu de la crainte sur la visage de Juliet lorsqu'elle lui avait fait part de l'article les concernant.
Alors pour la rassurer, il avait dit oui... Et pour préserver leur couple.

Il etait vraiment mal à l'aise. Mais cela pouvait aussi s'expliquer au fait qu'il tentait de draguer une fille lambda, qui avait suivi la même conférence que lui.
Alors Juliet fit son apparition, comme prévu. Ils s'étaient inspiré du premier coup de gueule de Juliet qui s'était déroulé à l'hôpital et qui avait suivi l'aveu de leur sentiment pour l'un et l'autre. Cette fois-ci la finalité serait différente même si le déclencheur était le même : la jalousie.

-Juliet ? Qu'est ce qu'il y a ?

Il jeta un coup d'œil autour de lui. Quelques passants jetèrent des regards vers eux mais passèrent leur chemin.
Il ne fallait pas céder à la facilité ni au rire, sinon il allait tout foutre en l'air. Pourtant en voyant Juliet jouer la comédie, il avait envie de rire et de rassurer la jeune femme qui l'accompagnait en lui précisant que ce n'était qu'une blague.
Au lieu de ça, il joua la surprise.

Juliet était rarement de celles qui élevaient la voix. Parfois par timidité et parfois tout simplement parce qu’elle trouvait ça inutile et excessif de crier. Pourtant, la blondinette avait du se faire violence pour que sa voix porte alors qu’elle n’était encore qu’à plusieurs metres du « couple » que formait Elio avec cette illustre inconnue.

Ils n’avaient pas choisit leur terrain de jeu au hasard, non… Un couloir qui déservait plusieurs salles de cours mais aussi et surtout qui était proche de la salle commune de Wright. Tout le monde savait que les Rouge et Or étaient parmi les plus bavards et pas les derniers à s’interesser aux potins. Juliet était d’ailleurs presque sûre que certains d’entre eux faisaient partie du chineur… L’essentiel était de se donner en spectacle pour offrir à Hungcalf ce que les gens préféraient : du drame.

Et pourtant c’était difficile pour la jeune Blackthorn. Parce qu’elle n’était absolument pas de nature jalouse. Pourtant c’était bien une scène réelle qui avait inspirée celle-ci. Mais alors la blonde avait besoin d’être rassurée, ce qui avait été fait avec force et conviction. Elle avait presque envie de rire en voyant Elio essayer de flirter. Même avec elle, il avait été plus à l’aise. La jolie brune face à lui -oui parce qu’Elio n’attirait jamais que les jolies filles, c’était exaspérant- elle, ne semblait pas du tout se rendre compte qu’il ne s’agissait que d’un jeu et Juliet était presque désolée pour elle. Mais pas tant.

- Qu’est ce qu’il y a ? Vraiment ? Tu veux jouer l’innocent alors qu’elle te regarde encore avec ses yeux de merlan frit ?

Elle se tourne vers la jeune fille qui la regarde maintenant, vraiment, avec des yeux de merlan frits. Une pointe de culpabilité se réveille en la Blackthorn mais elle la fait taire en pensant à la tranquillité dont ils vont pouvoir jouir d’ici peu de temps.

- Excuse moi, vraiment, ce n’est pas contre toi. Tu as de très jolis yeux, mais tu devrais penser à en cligner des fois, c’est vraiment très mauvais pour la pupille de ne pas être humidifiée…

Cette réplique bienveillante mais un chouilla condescendante, la blonde tourna de nouveau son regard vers le Cooper. Sourcil froncé et visage fermé, elle ne se trouvait pas si mauvaise dans ce rôle finalement.

La pauvre Léa (si c’est bien ainsi qu’elle s’appelait) se retrouvait face à une situation délicate. Une fausse situation pour les deux amants, mais pas pour la troisième étudiante.
En voyant arriver Juliet, Elio joua le surpris, et écarquilla encore plus ses yeux lorsqu’elle mentionna les « yeux de merlan frits ». Ce coup-ci, il n’avait pas à feindre la surprise. Il ne savait comment cela lui était venu !
Et la jeune Blackthorn, continua. Ce n’était vraiment pas dans sa nature d’être aussi attaquante envers quelqu’un et cela fit tout drôle au Cooper. Elle y allait un peu fort non ?
Il aurait pu en être bouche bée parce qu’il se sentait mal pour Léa.

-Juliet ? Mais qu’est-ce qui te prend ?

S’ils voulaient que ce soit crédible, il ne devait pas trop surjouer. Et si cela était arrivé réellement, Elio aurait tenté de la calmer et surtout d’éviter que tous les regards se tournent vers eux. Autant commencer ainsi.
Il se tourna vers Léa.

-Je suis désolé. Hum, on se voit plus tard ?

Ou pas. Toujours est-il maintenant qu’il fallait une échappatoire à l’étudiante et Elio la lui offrait.
Il se tourna de nouveau vers Juliet.

-Non mais c’est quoi ça ? J’ai quand même le droit de discuter avec d’autres étudiantes que toi.

Franchement, il ne savait pas très bien ce qu’il devait dire. Il ne se sentait pas encore très à l’aise avec ce plan.

C’est vraiment elle qui venait de dire ça ? Avec ce ton presque agressif ? Oui parce qu’il fallait rester crédible quand même. La douce Blackthorn dans une colère noire, il fallait un peu plus d’une fille moyennement jolie discutant avec l’élu de son coeur… Mais quand elle, elle avait été incroyable directe avec cette jeune femme qui semblait ne pas trop savoir dans quoi elle s’était embarquée… La pauvre…

Juliet est à deux doigts de laisser tomber en voyant les regards se poser sur elle. Depuis toujours, elle détestait être au centre de l’attention. Toute sa vie, la cadette avait vu cette position comme… un danger. Être le centre d’attention de ses parents, ce n’était jamais bon signe… Alors elle garde son air colérique en croisant les bras sur sa poitrine alors que le Cooper lui demande ce qui lui prend, son regard azuré passant du Cooper à la brunette qui… n’avait visiblement pas comprit son conseil ophtalmologique… Par contre, elle comprit très bien lorsque Elio la congédia, lui proposant de se voir plus tard.

- Ou pas.

Un sourire faussement aimable accompagne l’étudiante qui quitte précipitamment les lieux. Au moins, elle avait comprit ça. C’était pas si mal. Le ton de la blonde est faussement charmant et pour le coup, c’est vraiment sa façon de fonctionner, ses proches pourront en attester. Elle verse plus dans l’ironique et le sarcasme que dans les hurlements hystériques.

- Ah ? Parce qu’il y en a d’autres ?

C’est amusant comme intérieurement elle est mal à l’aise et pourtant les mots épuisent ses lèvres sans aucune difficulté.

- Combien ? Et tu t’organises comment ? Y’a un calendrier ou quelque-chose comme ça !? Non parce que si je dois m’inscrire quelque-part, ça serait bien que je sois prévenue tu vois.

Un rire se fait entendre un peu plus loin et la douce Blackthorn est bien contente. Pas qu’on valide ses railleries mais plutôt parce qu’elle est bien sûre d’être entendue de tous. Le spot est parfait… des étudiants qui attendent de rentrer dans une salle de classe, quoi de mieux pour s’offrir un public avide de ragots.

Juliet jouait vraiment bien la fille hautaine et sarcastique. A croire que cela ne lui demandait pas d'effort. Était-ce vraiment un jeu ou était-ce une partie de sa personnalité qu'il ne connaissait pas encore ?
Quelque part, il se sentait flatté qu'elle réagisse ainsi. Elle ne voulait pas partager et cela lui allait très bien en réalité.
Sauf que tout ceci était faux.

-Non mais Juliet, redescend un peu de ton piédestal de sang-pur.

Évidemment, ses origines n'avaient rien à voir avec cette situation. Mais il devait bien se défendre et attaquer son sang pouvait être une bonne répartie. Elio entendit des murmures autour de lui. Mais il ne devia pas son regard de sa bien aimé, qui, il l'espérait, n'allait pas être intérieurement blessée par ce qu'il venait de dire.

-Oui tu n'es pas la seule. Il y a d'autres étudiantes avec qui je discute. Je ne te savais pas si nombriliste.

Elle avait parlé de calendrier, comme si c'était un Don Juan qui changeait de conquête chaque jour.
Il se rapprocha une peu plus vers elle.

-Tu veux tout contrôler. Ce n'est pas possible.

Il exagérait bien sûr. Il avait envie de lui demander si elle avait bu, ce qui expliquerait son comportement mais il se retint. Il ne voulait pas non plus ternir son image. Ce n'était pas le but.

Le coeur de Juliet battait à cent à l’heure. Elle n’arrivait même pas à dire si c’était du stress ou de l’excitation. Elle sentait juste son palpitant s’emballer alors qu’elle essayait de garder son visage fermé et ses bras croisés alors qu’elle balançait d’horribles méchancetés qu’elle ne pensait absolument pas à Elio en le regardant les yeux dans les yeux.

Alors oui, elle avait déjà été jalouse. Mais le contexte était tout autre. Elle avait mille fois confiance en le Cooper et elle ne se sentait aucunement menacé par cette Leah. Mais puisqu’il fallait un sujet de dispute, ils avaient décidé de taper dans le genre qu’il avaient connu et l’idée de rejouer celle de l’hôpital lui semblait bonne. Et ensuite…

Ils étaient sensés broder mais Juliet ne s’attendait pas à celle là, si bien qu’elle n’avait pas su dissimuler la lueur de surprise qui avait traversé son regard azuré à la mention d’un prétendu piédestal de sang-pur sur lequel jamais elle n’avait posé un pied. Elle n’était pas non plus du genre nombriliste, pas le moins du monde. Elle s’obligea à se remettre dans le rôle qu’elle jouait :

- Je te demande pardon !?

Il avait fait un pas vers elle et la blondinette n’hésita pas à faire de même, pointant même son doigts sur le torse du Cooper puis vers elle même :

- Je n’aurais pas besoin de l’être si tu savais ce que tu voulais, au lieu de papillonner à droite à gauche avec toutes les filles qui s’intéressent à toi.

C’était si facile a cet instant de projeter de la rancoeur dans sa voix. Si facile. Parce qu’elle avait vraiment eut cette impression il y a quelques semaines que le Cooper ne savait pas ce qu’il voulait. Il avait si souvent dit qu’il ne voulait pas de relation sérieuse et pourtant ils en avaient prit si vite le chemin.

- Je ne vois pas ce que le fait que je sois de sang-pur vient faire ici !

Tant qu’à se lancer dans les sujets qui fâchaient vraiment…

Comme il lui était difficile de jouer ce rôle. Il détestait les mots qui sortaient de sa bouche. Le voilà qu'il se mettait à douter à nouveau du bien fondé de cette fausse dispute. Surtout lorsqu'il vit le regard de Juliet au moment où il aborda le thème de son sang, sa famille. Elle ne s'y était clairement pas attendu à cela. Lui non plus d'ailleurs.
Il voulait rebrousser chemin, fuir, lui dire qu'il ne le pensait pas. Mais c'était déjà trop bien installé, elle lui en voudrait davantage s'il laissait tomber maintenant.
Il aurait tout le temps de la rassurer plus tard.

Le voilà dans de beaux draps maintenant. Il avait lancé cette pique, sachant que c'était un sujet sensible et maintenant qu'elle lui demandait de développer, il ne savait trop quoi dire. Il ne pensait pas qu'elle l'aurait poussé dans cet axe. Avait elle pris vraiment la mouche ?

-Vraiment ? Ôte toi la poutre que tu as dans l'œil alors.

Il gagnait du temps. Il savait qu'il y avait un public maintenant et il préférait ne pas trop y penser main. Il s'interdisait de regarder cet auditoire de peur de croiser une tête familière et de se sentir déstabiliser.
Il ne voulait pas non plus se mettre tous les sang purs à dos. Alors il se refocalisa sur Juliet.

-Tu ne te rends même pas compte que tu es une enfant pourrie gâté ? La preuve en est, tu me fais une crise de jalousie devant tout le monde alors qu'il me semble que nous n'avons jamais convenu être un couple.

Il lance cette information dans l'espoir d'arranger le cas de Juliet et de faire oublier à qui l'eut cru qu'ils n'ont pas été en couple.

-Tu n'as pas ce que tu veux, tu fais une crise. Cela s' appelle un caprice, comme le font les enfants gâtés.

Son cœur cognait dans sa poitrine, il transpirait. Les signes du stress étaient présent mais il devait ne rien laisser paraître. Il n'allait pas pouvoir faire ça bien longtemps.

C’était à la fois grisant et anxiogène, et la blonde était incapable de comprendre la dichotomie de ce quel ressentait à cet instant. Il fallait avouer que c’était étrange de simuler de telles rancoeurs, mais c’était encore plus étrange de verbaliser de cette façon. Les cris, les mots blessants, Juliet n’en avait jamais été adepte. Douce, solaire, elle avait plutôt tendance à la médiation qu’à la confrontation.

Elle ne s’attendait pas, par contre, à ce qu’Elio mette sur le tapis son statut familial. Il s’agissait là d’un sujet d’une extrême sensibilité entre la Blackthorn et le Cooper et ils avaient finit par se mettre d’accord sur le fait qu’ils n’étaient pas d’accord, en mettant ça sur le compte d’éducations différentes qui finiraient par se lisser au fil du temps… La raison aurait sûrement voulu qu’elle esquive le sujet, déroule un autre prétexte aux prises de têtes… Mais c’est plus fort qu’elle…

Heureusement Elio, en plus d’être bienveillant, est intelligent et sa réponse bien que désagréable en apparence à le don de rassurer la blonde. Elle était loin, très loin d’être capricieuse. Elle était même plutôt du genre à ne même pas réclamer ce qui devrait lui être dû alors… Rassurée, la blonde se concentre sur la petite pièce de théâtre qui se déroulait à merveille puisque de plus en plus de paires d’yeux étaient concentrés sur eux…

- Ah nous n’avons jamais convenu d’être en couple ? J’ai l’impression que c’est quand ça t’arrange ça. J’pensais pas que t’étais ce genre de type.  

Elle marque une pause et continue.

- Il faudra m’expliquer alors pourquoi j’me retrouve à jouer la petite copine à t’aider pour ta réinscription, pourquoi j’suis présente dès que t’as envie de me voir ou besoin de moi… Mais quand il s’agit d’être présent pour moi, plus personne.

Bon ok… Elle y allait un peu fort en faisant référence à son trauma de re-parcourir les couloirs d’Hungcalf comme elle faisait fort de lui rappeler qu’il avait été plus qu’absent quand elle avait apprit pour sa grosses et pire… quand elle avait perdu son bébé. Mais elle ne le pensait pas. Absolument pas. Il le savait n’est ce pas ?

Outch. Il prit en pleine face les propos de Juliet. Son esprit savait parfaitement que ce n'était qu'une fausse joute verbale. Alors pourquoi son cœur fut touché ? Mettre sur table son besoin d'aide pour son inscription, c'était toucher à son passé, à ce qu'il avait vécu de traumatisant. Waow. Elle avait fait fort. Il savait qu'elle ne le pensait pas et pourtant il en fut secoué. Ce jeu commençait à avoir trop d'emprise sur lui et il n'aimait pas ça.
Il sentit une colère monter. Il tenta de rationaliser mais l'émotion était présente.

-Tu te fous de moi ?! Qui est ce qui n'a pas donné de nouvelles pendant des mois ?
Et maintenant tu voudrais une relation exclusive ? Mais rien n'est clair avec toi.

Il jouait toujours le jeu même si l'émotion était là.
Il savait maintenant pourquoi il n'avait pas eu de nouvelles de la part de Juliet. Il ne voulait pas non plus la pousser à en expliquer la raison, qui ne regardait personne.

-Tu me saoules Juliet,dit il en écartant les bras. J'en ai ma claque. Retourne donc vers ta précieuse famille.

Il fit un signe de la main pour qu'elle s'éloigne.

Il réappuya sur sa famille. Peut être était ce voulu ? Bien qu'il ne voulait absolument pas se séparer d'elle, les émotions le perturbaient dans son jugement. Jouer ainsi avec les mots était tout de même risqué.
Ces mots, ces sentiments il les avaient déjà ressentit, alors c'était facile de faire le chemin de retour vers eux.
Juliet avait déclenché quelque chose en mentionnant son inscription et là maintenant il en avait réellement mare de ce genre d'exercice.

Le visage d’Elio avait changé en une fraction de seconde. Elle avait été trop loin. Elle l’avait sûrement blessée. Et elle en était désolé même si elle ne le montrait pas. Si ce n’était hier un instant fort agréable, ni pour lui, ni pour elle, au moins tout les spectateurs autour d’eux ne pouvait qu’être convaincus de ce dont il essayer de les persuader.

Elle ne se défait pas de son visage colérique et pourtant elle ne peut pas rester sur la rudesse de ses propos, lesquels ont fait monter les larmes dans son regard azuré. Elle monte une main à son visage pour repousser derrière son oreille une mèche qui n’a absolument pas besoin de l’être. Un « je t’aime » qui n’a jamais vraiment été prononcé par des mots mais qui était signé ici. Un geste rassurant dont le Cooper avait eut vent avant que ne démarre toute cette comédie.

Elio continuait dans son jeu mais la blonde allait mettre fin à l’échange. Autour d’eux les chuchotements avaient cessé et les téléphones étaient dans toutes les mains. A n’en pas douter, le message était passé. Désormais il fallait cesser avant que ça n’aille trop loin. Parce que de nouveau les épines noires écossaises revenaient sur la table. Et s’il existait un véritablement un litige entre ces deux là, c’était bien celui-la…

- T’as un problème avec ma famille ! T’as un complexe d’infériorité faut croire !

Voila. Le clou était enfoncé.

- Je pense qu’on va s’arrêter là, Elio. Ca vaudra mieux. Vraiment.

Et sur ces mots, la cadette Blackthorn recule d’un pas, d’un deuxième avant de faire demi-tour, essuyant ses larmes avant même qu’elle ne coulent. Elle fait mine de fuit le château parce qu’elle est blessée mais en réalité elle n’attend qu’une seule chose : se trouver seule, sortir son téléphone pour appeler son cher et tendre.