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Aucun cours ne valait celui de Potions mais, fort heureusement pour lui, le cursus de Sciences occultes n’était pas dépourvu d’enseignements auxiliaires… intéressants. L’étude des runes avait son utilité pour le fasciné de magie noire qu’il était, mais cela ne le contentait pas. Prendre Botanique en option facultative paraissait une évidence et il ne le regrettait pas depuis. Il attendait chacun de ces cours avec une impatience contenue, car le professeur qui l’enseignait avait le don de leur faire pratiquer leurs connaissances avec des plantes plus originales les unes que les autres. Ses pensées allaient donc bon train lorsqu’il s’approcha de la serre. Contrairement aux autres fois, Fraser se trouvait à l’extérieur de cette dernière et le sorcier fronça le nez en se prenant un peu de fumée dans le visage. Voilà une odeur qu’il n’appréciait pas particulièrement.

« Professeur Fraser. » Il se contenta d’un signe de tête, le plus respectueux qu’il puisse donner à un membre du corps professoral. Octave entra dans la serre, définitivement vide. Les paillasses étaient serties de quelques outils, mais pas de plantes à l’horizon. Bien sûr, l’étrangeté de la situation le saisissa aussitôt. Cela ne ressemblait pas aux cours précédents, ni aux habitudes du professeur. Il comprit alors, en voyant les caisses en bois, qu’elles contenaient la plante qu’ils allaient étudier aujourd’hui. La garder éloignée de la lumière et des élèves donnait un indice sur sa dangerosité et cela fit pulser le sang d’Octave un peu plus rapidement dans ses veines. L’attrait du danger y était pour quelque chose, bien évidemment, mais la curiosité prenait une place encore plus importante dans son excitation soudaine. Que les autres élèves se dépêchent d’arriver en cours : il mourrait d’envie de connaître le contenu de ces caisses.

Le sang-pur, premier arrivé (comme d’habitude) choisit sa paillasse : la deuxième rangée à droite. Il s’y installa, sortit méthodiquement son carnet de notes où résidaient les résultats des travaux pratiques précédents et attendit patiemment que tout le monde arrive et se mette à sa place. Il ne manqua pas d’un iota l’arrivée de Juliet et les traits qui tiraient son visage blondinet. Il aurait bien ri d’elle, si seulement il avait été là dans ce but. A la place, il ne lui accorda que de l’indifférence.


Résumé : Octave arrive le premier dans la serre et avant d'y entrer, salue @Kerr Fraser d'un signe de tête. Il s'installe à sa paillasse et brûle d'impatience d'ouvrir l'une des caisses contenant les plantes.

L’acclimatation n’est pas des plus faciles. Il faisait froid en Ecosse. Très froid, et même beaucoup trop froid pour Joaquin qui n’avait pas l’habitude de telles températures lui qui avait grandi dans un pays où la chaleur et l’humidité sont des données courantes. Pourtant, il avait voyagé ces deux dernières années, il avait parcouru plusieurs pays, plusieurs continents, et il avait connu les massifs enneigés d’Autriche ou encore les campagnes scandinaves gelées de l’hiver, mais l’Ecosse c’était différent, peut-être parce qu’il n’y était pas de passage mais pour de nombreuses années si tout se passait bien. Ce n’était pas tant le froid que l’humidité constante qui lui donnait des frissons, mais pas cette humidité chaude des forêts amazoniennes qu’il aimait tant non, l’humidité glacée des vieilles pierres d’un pays séculaire dont l’histoire suintait sur les murs et dans l’air, comme si le corps était sans cesse traversé de fantômes du passé. Même s’il avait bu plusieurs chocolats chauds depuis le début des cours, et malgré son épais manteau en laine, il ne parvenait pas à se réchauffer, comme si ses extrémités avaient décidé de rester froides et inertes. Mais la journée avait suivi son cours et il était peut-être enfin l’heure de passer un moment plus sympathique. Non pas qu’il n’aime pas les cours de sciences politiques magiques, mais l’amphithéâtre était assez froid, là où Joaquin préférait la chaleur de la vie. Il s’était donc précipité pour son cours de botanique, l’un de ses préférés, un cours où il se sentait comme chez lui, comme s’il s’attendait à tomber sur son oncle Fernando au détour d’un plan de travail.

Il arriva devant les serres et tomba sur le professeur, Kerr Fraser, qui fumait la pipe. Une étrange pipe d’ailleurs qui expulsait des bulles, c’était original. Joaquin salua poliment l’enseignant à peine couvert et s’engouffra dans l’atmosphère plus chaude de la serre. Là, il put desserrer les pans de son manteau. Dans les serres, il remarqua les quelques étudiants déjà arrivé, un jeune homme assis au deuxième rang, une jeune femme en train de dessiner et surtout une autre jeune femme semble-t-il tétanisée devant les plantes. Joaquin était étonné, comment pouvait-on avoir peur d’une plante ? C’est ce qu’il y avait de plus beau sur terre. Il se permit de l’aborder, ne connaissant pas encore grand monde à l’université depuis son arrivée.

"- Excuse-moi de te déranger, tu ne m’as pas l’air très confiante. Si tu veux, j’ai de l’expérience avec les plantes, on peut se mettre en binôme si ça peut te rassurer ? Au fait, Joaquin, enchanté, je suis en première année."

Son accent prononcé ne le rende pas moins naïvement gentil. Comme tous les 1ère années en somme, il a ce sourire toujours inscrit sur les lèvres, avec juste ce qu’il faut de maladresse et de timidité. Il sourit à Juliet, attendant sa réponse. Il n’a pas pu bien voir de quelle plante il s’agissait car elles sont à moitié cachées par des coffres en bois, mais elles ont l’air diablement intéressantes.



Résumé : Joaquin se presse dans la serre car il est frigorifié. Il dit bonjour à l'enseignant et propose à une jeune femme, @Juliet Blackthorn, de se mettre en binôme avec lui si elle a peur des plantes du cours.

Le professeur est en train de fumer sa pipe alors que j’entre dans les serres. Quelques étudiants sont déjà, et je suis à l’heure. Je ne vois pas Erwin, ce qui aurait pu me rassurer. J’aperçois certains étudiants assis et notamment un. Octave. Un mois s’est écoulé depuis ce baiser étrange. Je ne sais toujours pas comment me comporter avec lui, on devait juste se battre et finalement la situation avait dérapé. Et encore plus étrangement, j’avais aimé ça. Pourtant, son caractère m’énervait toujours autant. Mais je ne sais pas, je sentais une tension entre lui et moi et c’est peut-être ça qui m’avait mis dans certains états. La question est donc entière, est-ce que je me mets à côté de lui ou est-ce que je reste à distance. Je ne sais pas quoi faire. Je fais mine de m’approcher pour observer s’il me regarde, m’approchant des caisses où sont contenues les plantes, et j’ai l’impression qu’on a affaire à une plante assez dangereuse.

Mais bon, je ne peux pas indéfiniment rester planté là en attendant de prendre une décision. Finalement, j’ai trop de craintes pour directement m’asseoir à côté de lui. La timidité sûrement. Alors je m’assois juste devant lui. De sorte à ce qu’il m’ait bien en visuel, et je profite d’ailleurs de passer devant lui pour le saluer et lui adresser un sourire. Pourquoi ? je ne sais pas, je dois avoir l’air idiot et il va me prendre pour un couillon ou une mauviette. Ou encore se moquer de moi. Il est trop tard de toute façon. Je m’installe et pose mes affaires, n’osant plus me retourner sur lui pour le moment. La gênance… En attendant que le cours ne commence ou qu’on ne m’adresse la parole, je sors tranquillement mes affaires, un calepin pour croquer la plante et surtout mon carnet où je note ce qui peut être intéressant à savoir. Un léger brouhaha s’installe dans la salle pendant que mes camarades s’installent aussi.

résumé:

Spoiler:

J’ai vraiment l’air ridicule, mais la situation est étrange, Octave continue à me faire peur parfois, je ne sais pas trop à quoi il pense, et je préfère éviter qu’il me mette un vent devant tout le monde en me faisant passer pour un mec obsédé par lui. Je ne voulais pas faire cette erreur. Je n’étais pas un canard, j’avais quand même un peu d’honneur… Alors je préfère faire semblant, même si je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire un putain de sourire. Mais le destin semblait en avoir décidé autrement. Le professeur est de retour sous les serres. Le silence commence petit à petit à s’installer et une fois qu’il est obtenu, je l’écoute distraitement commencer le cours. Deux informations à retenir dans ces mots d’introduction. Le premier, le plus important, nous allons étudier les dionées à gnomes. Je ne suis pas un spécialiste mais j’ai déjà lu un article sur ces plantes et je me rappelle qu’elles étaient classées comme très dangereuse, ce qui n’est pas pour me rassurer, j’ai encore en mémoire l’épisode de la plante à bisou en février dernier. Et deuxième information, et ce n’est pas la plus marrante pour moi car Erwin n’est pas à côté de moi : nous devons travailler en binôme. Et devinez quoi : je suis tout seul et mon voisin de derrière, Octave, l’est également. J’hésite : est-ce la bonne excuse pour me mettre avec lui en binôme ? ou au contraire dois-je craindre l’aventure ? De toute façon je n’ai pas trop le choix. Je ramasse donc mes affaires et me lève. Pour le moment, bien que de nombreux étudiants sont également en train de se déplacer, aucun ne s’est mis à côté d’Octave. Je m’installe à côté de lui.

Salut Octave … comme on doit se mettre par deux… ça te va si on se met ensemble ?

Oui, je sais, la phrase a un double sens, mais là je parle uniquement du travail à faire sur la plante en question. Rien d’autre. D’ailleurs, voilà que le professeur nous amène par lévitation les caisses où sont contenues les plantes. Une fois dévoilées, j’ai un mouvement de recul, elles n’ont pas l’air commode. Je vais faire attention à deux fois avant de m’en approcher de celle-là, je me demande d’ailleurs qui me mordra en premier, Octave ou la plante ? Je lève la main, pour prendre la parole.

Il me semble que c’est une plante très dangereuse d’après la classification botanique. On l’utilise dans certains jardins contre les gnomes et les lutins, et pour éliminer toute vermine, mais depuis quelques décennies elles sont soumises à autorisation à cause de la difficulté à les cacher des moldus. Son parfum permet d’éloigner la vermine. Il me semble.

Oui, c’est tout ce que j’avais lu dans Sorcier Jardinier – Magazine. Mais il y avait peut-être un autre expert dans la serre pour compléter mes informations.

résumé:

Personne ne cherchait à s’installer à côté de lui et cela lui convenait amplement. Octave n’était pas un grand fan des travaux de groupe et espérait que celui qui les attendait n’en demanderait pas. L’avantage d’être le premier, c’était qu’on pouvait voir arriver et s’installer chaque élève. Il ne manqua donc pas de remarquer celle de Jules, qu’il préféra ignorer. Il se demanda même pourquoi ce dernier perdait son temps à le saluer et lui sourire, comme s’il s’attendait à ce qu’il lui rende la pareille ! Il était la dernière personne qu’il voulait voir s’installer à ses côtés. Le Muller n’avait pas encore mis de mot sur ce qui s’était produit entre eux et la solution la plus simple serait de l’appeler “erreur”. Par chance, Jules choisit la paillasse devant la sienne et il n’eut pas à croiser davantage son regard. Dans le même temps, Fraser intervint auprès des étudiants pour leur présenter l’objet du cours - ou dans ce cas précis, la plante. Ce dernier eut la formidable (ironie) idée de les mettre en binôme de nouveau et il n’y avait nul besoin d’être intelligent pour comprendre avec qui il serait forcé de travailler, au regard de la disposition de ses camarades. Si la plante était intéressante en elle-même, celui qui changeait de paillasse pour se mettre à la sienne créait une situation dérangeante.

« S’il le faut… » grommela-t-il dans sa barbe sans même lui adresser un regard. Si la plante provoqua un mouvement d’effroi chez certains étudiants, Octave la fixa avec intérêt et une pointe d’excitation. Enfin un cours qui valait la peine d’être entendu. La dionée à gnomes suscitait la fascination autant que le danger - les meilleures plantes pour Octave. Un peu de challenge ne faisait pas de mal non ? Il en oublia presque la présence de Jules, qui se rappela à lui en répondant à la question du professeur.

« Ses feuilles sont surtout un grand atout pour le monde sorcier. Non seulement elles peuvent soigner les blessures causées par la plante elle-même, mais le mucus qui les composent est un adhésif très puissant que les sorciers ont longtemps utilisé - et que certains utilisent encore. C’est une plante aussi utile que dangereuse. » Comme une bonne partie de la flore magique, à bien y réfléchir. Son regard croisa l’un des yeux de la Dionée et un léger sourire étira ses lèvres. Il laissa la plante l’évaluer.


Résumé : Octave accepte par obligation d'être en binôme avec @Jules de Gray . Il complète les informations de ce dernier avec ses propres connaissances sur la plante.

Joaquin s’était montré audacieux, lui qui était tout nouveau à l’université se forçait à être social. Il comptait bien se faire des amis, vu le nombre d’années qu’il allait passer ici, et il savait être d’un naturel jovial et souriant. Surtout dans un domaine qu’il connait aussi bien que la botanique. Sa famille pensait qu’il n’en avait pas besoin, mais avaient respecté son choix, malgré de nombreuses craintes qu’il n’avait pas toujours compris. Le brésilien voit bien qu’il surprend la jeune femme alors qu’il l’aborde. Sa proposition trouve une réponse positive, ce qui redouble le sourire naturellement bienveillant de Joaquin. Ils s’installent tous les deux sur une paillasse tandis que d’autres étudiants s’installent à leur tour. La jeune femme finit par se présenter.

"- Tu es déjà bien courageuse d’assister aux cours alors. Personnellement, c’est un de mes domaines de prédilection, j’ai grandi dans les plantes toute mon enfance, alors m’occuper de végétaux c’est un peu comme retrouver de vieux amis. "

Leur conversation est interrompue par le début du cours. La dionée à gnomes, Joaquin n’en a pas souvent vu, il y en a assez peu en Amérique du Sud, mais il a déjà lu des articles à ce sujet. Les caisses disparaissent et les plantes apparaissent, avec des dents assez effrayantes. Ca ne va pas rassurer sa voisine. Les autres étudiants réagissent rapidement à la question, Joaquin parle à son tour, l’essentiel ayant déjà été dit. Son accent le trahit.

"- C’est une plante très agressive, on dit qu’elle peut manger à la fois des fées, des lutins, des gnomes mais aussi des rongeurs de petite taille. Et elle peut facilement arracher des doigts, il faut faire attention en la manipulant. "

Résumé : Joaquin s'installe à côté de  @Juliet Blackthorn, et commence à sympathiser avec elle, tandis que le cours commence. Il a à peine le temps d'intervenir que tout est presque déjà dit.  

Spoiler:

Joaquin vient de se trouver une nouvelle partenaire pour le reste de l’année scolaire, une victoire pour ce nouvel étudiant. Il est toujours plus simple pour les lufkin de se faire des amis par le biais des cours, leur érudition étant souvent recherchée dans certaines matières, et pour preuve cela a marché une fois de plus. Il sourit légèrement, satisfait de cette réponse de la jeune fille, légère chaleur qui monte signe de cette satisfaction. Mais leurs sourires à tous deux disparaissent quand le professeur déplace les caisses jusqu’à leurs plans de travail et que les plantes dévoilent leurs dents et leurs yeux globuleux. Un aspect que Joaquin trouve très intéressant mais qui semblent faire peur à sa nouvelle partenaire de botanique. Elle participe néanmoins à l’oral, et elle en sait des choses, Joaquin ne s’est pas trompé sur sa partenaire.  Le brésilien la voit prendre des notes, et il sort lui-même son calepin à croquis, il dessine la plante de quelques coups de crayons et apporte des annotations sur le côté, comme dans un herbier. Ou comme dans l’un des registres que l’entreprise que sa famille possède. Il pourra ainsi y mettre tout ce qu’il y a à savoir pour bien s’occuper de cette dionée sans finir blessé. Il ne voudrait pas décevoir sa partenaire de travaux pratiques.

L’exercice allait d’ailleurs commencer, et ça n’allait pas plaire à Juilet. Ils allaient devoir prélever des feuilles à la base de la dionée, et cela pouvait s’avérer assez dangereux car elle pouvait se sentir attaquée et se défendre. Joaquin réfléchissait comment faire et était en train de se tourner vers Juliet quand il vit que le professeur se dirigeait vers eux. Avaient-ils fait quelque chose de mal ? Il voulait juste savoir comment ils allaient s’y prendre. Joaquin réfléchit et pense à voix haute.

Ayant un peu plus d’expérience que ma camarade avec la pratique sur les plantes dangereuses, j’allais lui proposer de distraire la plante avec un plumeau de jeu, comme pour les chats, pendant que je passe derrière la plante, à l’abri de ses yeux, pour lui prélever quelques feuilles rapidement. Bien entendu, nous porterons tous deux des gants en cuir épais. Ca te va Juliet comme stratégie d’attaque ?

L’accent brésilien de Joaquin rebondit sur chaque syllabe, donnant un tout chantant à sa réponse, il veut faire bonne impression, il aime beaucoup la botanique mais ne connait pas encore très bien le professeur et ne sait pas comment se conduire. Mais avant de commencer il attendait la réponse de Juliet et l’assentiment ou non du professeur, il leur faudrait faire apparaître ce plumeau à jeu, son oncle en utilisait parfois pour les grandes plantes carnivores. Ou alors il leur jetait directement une côte de bœuf pour les rassasier un moment.

Résumé : Joaquin sourit, content de s'être trouvé une nouvelle partenaire. Il prend des notes à son tour avant d'exposer son plan d'action à Juliet et son professeur.  

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Enfin un peu d’action ! “Pas trop tôt” eut-il envie de maugréer, mais les mots restèrent sagement au fin fond de sa gorge alors que Fraser leur indiquait la prochaine étape de ce cours. Récolter des feuilles de la Dionée sans se faire dévorer la tête : voilà une activité digne de ses compétences ! Il y vit aussitôt un challenge attrayant et son rôle dans ce binôme fut sans équivoque à ses yeux : il allait faire la récolte pendant que Jules ferait l’épouvantail pour détourner l’attention de la plante. Chacune des deux positions est dangereuse, mais il aimait bien penser que la sienne l’était un peu plus. Il fallait du doigté, de la dextérité et il n’en manquait pas.

« Je vais récolter les feuilles, tu te charges de faire joujou avec la Dionée. » Il n’y a même pas matière à discussion et Jules ferait mieux d’être d’accord plutôt que de l’embêter. Tout comme la plante, Octave pouvait faire mal si on l’embêtait un peu trop. Fraser passa déjà à une autre table avant d’arriver à la leur et le Grymm était fin prêt à exécuter sa tâche. Une pince à épiler dans une main, il eut un regard franc pour son professeur.

« Je vais prélever les feuilles pendant que Jules distrait la Dionée. J’ai plus d’expérience dans le domaine. » Il voulut ajouter “bien évidemment” mais se ravisa. En faire des tonnes devant Fraser ne servait à rien pour le moment. Ses actions avec la plante parleront pour lui. « Elle a l’air de le trouver déjà bien plus appétissant que moi, donc m’ôter de sa vue ne devrait pas être un problème. Pour ce qui est de son attention, la nourriture est toujours une bonne distraction. » C’est ce qu’il avait suggéré à Jules, plutôt que de faire joujou avec un bout de bâton…



Résumé : Octave prend aussitôt la décision d'être celui des deux qui récoltera les feuilles de la Dionée et c'est ainsi qu'il l'annonce à @Kerr Fraser , donnant le rôle du détourneur d'attention à @Jules de Gray .

Bien, les travaux pratiques allaient commencer. J’avais hâte, même s je n’étais toujours pas sûr que me mettre en binôme avec Octave soit la meilleure des idées. C’était un très bon étudiant, je le savais et je n’avais pas de soucis à me faire sur ce plan-là, mais je savais aussi à quel point il pouvait se montrer antipathique quand on marchait un peu trop sur ses platebandes. Alors je n’étais pas serein, je l’étais beaucoup que je n’aurais pu l’être avec Erwin par exemple, avec lui j’avais confiance. Surtout vu la dangerosité de la plante, ce n’était plus une plante à bisous que nous avions devant nous, mais une plante carnivore qui semblait particulièrement dangereuse. Avec des dents, des crocs et une vivacité particulière. Et voilà que l’enseignant nous demandait de lui prélever des feuilles. Je n’avais même pas eu le temps de réagir qu’Octave avait déjà réparti les rôles : à lui le prélèvement, à moi la distraction. Il pensait peut-être avoir pris la tâche la plus ardue, mais il ne devait pas oublier la mienne. Si je ratais à distraire la plante, il allait sûrement perdre un doigt ou deux. Oserais-je ? Non, bien entendu, en plus à peine Octave m’avait-il exposé son plan que le professeur se dirigeait vers notre table pour le connaître. J’étais un peu pris au dépourvu je devais dire. Distraire la plante avec de la nourriture … Octave pensait peut-être que je me baladais avec un cadavre de gnome ou un bocal de fées séchées dans mon sac ? Réfléchis Jules, réfléchis. J’ai bien de la nourriture sur moi, même si ça me désole un peu de devoir m’en séparer. Une banane et un sandwich jambon-beurre, spécialité parisienne. J’espère que la plante en aura assez avec la banane.

On va essayer de la nourrir pour qu’elle perde en vigilance. Et je préfère encore lui donner une banane qu’un de mes doigts…

Je retire la peau de la banane – à moins qu’une telle plante mange les peaux de banane ? qu’en sais-je – et m’approche délicatement de la plante qui s’affole quand elle me voit bouger. Du calme. Je tends la banane au-dessus d’elle, sa fleur se tend et je lâche quelques morceaux du fruit, qu’elle gobe. Je la vois mastiquer, et ça ne me rassure pas. Espérons que ça soit suffisant, mais elle a l’air affamée. Je prie aussi pour qu’elle ne fasse pas une indigestion, nourrir une fleur avec un fruit, c’est peu commun.

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