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A peine embauché, déjà viré? || Emy
Dim 30 Jan 2011 - 20:30
« A peine embauché, déjà viré? » ou comment un jeune professeur américain sur le point de faire une fantastique découverte est pris de court par une autre, beaucoup moins fantastique par contre.
Emy E. Bing & Dacey V. Hannigan
© Lipstick & White Rabbit
- « Voilà, c'est exactement ça le problème avec le nouvel an. Tu bois des litres de champagne, tu fais de multiples rencontres et tu termines ta soirée avec une inconnue que tu quittes le lendemain matin sans te douter qu'elle mettra bien vite en péril le job que tu as obtenu trois jours plus tôt... L'an prochain je reste devant ma télévision avec un chocolat chaud. »
Hungcalf est une université bien foutue en fin de compte. J'avais des doutes lors des premiers jours passés ici - en même temps, après toutes mes années passées à Salem, cette faculté ne semblait pas faire le poids - , mais les professeurs sont compétents - je parle de mes collègues bien entendu, ne m'incluez pas dans cette catégorie - , les élèves fêtards et sympathiques, pour la plupart, et le château a un côté amusant. Plus d'un mois que je visite ces couloirs et je parviens aujourd'hui encore à être surpris. Prenez cette salle par exemple. Pas le moindre nom sur la porte d'entrée alors que c'est de toute évidence un bureau, de nombreux parchemins écrits pour la plupart dans une langue que je suis incapable de déchiffrer et qui semblent dater du siècle dernier, et enfin des bocaux remplis de créatures diverses et variées baignant allègrement dans du formol et qui me donnent une merveilleuse envie de vomir. Je serais incapable de définir cette salle à l'aide d'un seul adjectif tant elle est à la fois intrigante, effrayante et lugubre, d'autant plus qu'elle est située au niveau inférieur. Ce que je fais là? Excellente question. Je devais certainement chercher quelqu'un à la base, ou quelque chose, mais pas moyen de retrouver quoi. Toujours est-il que je suis perdu, c'est certain ça.
Peu importe, je sens que cet endroit va me porter bonheur, ne me demandez pas pourquoi, mon instinct a parlé - peut-être ai-je fini par développer un véritable don à force de m'acharner dans la voie de la divination ? - . Première chose, se mettre dans la peau du sorcier qui a occupé ces lieux par le passé. Assis à son bureau, check. M'imprégner des lieux, check. Fumer la pipe poussiéreuse qui traine ici depuis un temps indéterminé et qui a vu passer je ne sais combien de salives différentes, on va oublier l'idée. C'est pas comme si j'allais instantanément apprendre à déchiffrer ses parchemins non plus, mais les tiroirs de son bureau doivent sans doute contenir quelque chose d'intéressant, il suffit d'y jeter un œil... Fermés. C'est quoi déjà le sort qui ouvre les portes fermées à clef? En théorie, ça devrait marcher. Bon, inutile d'insister, pas moyen de me souvenir de la formule, il va falloir faire à l'ancienne, avec un trombone récupéré sur le bureau et une clef personnelle. La clef s'est cassée dans la serrure - sachant que c'était la seule et unique clef de mon appartement personnel à Hungcalf, on peut parler de manque de chance, mais bref, passons - mais fort heureusement, j'ai réussi à ouvrir le tiroir, et à en tirer quelques parchemins poussiéreux. Si avec ça je deviens pas maître du monde, je sais pas ce qu'il faut de plus ! Ce n'est qu'en me réinstallant dans le fauteuil du bureau que je remarque que je ne suis plus seul dans la pièce.
« Tiens, bonjour, je ne t'avais pas vue entrer. Ce qui est ironique d'ailleurs, vu que je suis le nouveau professeur de divination, mais passons. Dacey Hannigan, enchanté, tu es? »
Une jolie blonde, certes, mais qui vient me déranger alors que j'ai peut-être découvert un trésor inestimable ! Dire qu'il m'aurait peut-être fallu moins de dix minutes avant de permettre au monde de la magie une avancée spectaculaire, le genre d'évènement qui aurait fait rentrer le nom de Hannigan dans tous les manuels d'histoire de la magie. J'exagère peut-être les choses, et en jetant un coup d'œil au premier parchemin, mes espoirs sont immédiatement revus à la baisse. Même moi je suis capable de reconnaitre la composition d'une potion apprise en troisième année, c'est pas avec ça que je vais faire une fortune. Posant les parchemins sur le bureau, j'observe à présent l'élève qui me fait face. Son visage me dit quelque chose, mais c'est sans doute parce que je l'ai déjà rencontrée en cours... Quoique.
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