Comme toujours, tu n'as pas vu ta journée passer. Il faut dire qu'avec ta manie de vouloir aider tout le monde, tu n'as pas des masses de temps pour toi et ça se ressent dans tes journées. Là, par exemple, tu viens de passer un temps incalculable à aider une pokeby à s'améliorer en potion et t'es un peu exténué, en plus d'un morceau de ton t-shirt qui a cramé suite à une mauvaise manœuvre de la pokeby en question. Autant dire, que t'as déjà été de meilleure humeur, pas que tu tiens particulièrement à ce t-shirt. Tu peux très bien t'en racheter un autre. Il n'y a pas mort d'homme, juste que là, t'as besoin de remonter chez les Lufkin et te laisser tomber dans un canapé bien moelleux pour comater ou quelque chose comme ça. Tu passerais bien la prochaine heure à observer les étoiles qui peuplent le plafond de ta salle commune. Ouais, c'est une bonne idée. T'es plutôt pressé de remonter jusqu'au quatrième étage. Tu presses le pas, jusqu'à ce que tu vois ces filles ricaner au deuxième étage. Tu t'arrêtes un instant. Tu sens le coup fourré. Tu pourrais le sentir à des kilomètres, mais d'un autre côté, t'as pas choisi d'être détective ou une connerie du genre. Ce n'est pas ton problème. Du moins, ça ne l'était pas jusqu'à ce que tu trébuches sur un truc qui te fait carrément perdre l'équilibre et avant même que tu ne puisses réaliser, une porte se referme derrière toi. « Putain c'est clairement pas ma journée »

Le pire c'est qu'il fait noir et que t'as aucune idée de l'endroit où tu es. Tu tatonnes devant toi, t'as l'impression de toucher un manche, t'espère que c'est un balai, genre vraiment, tu butes dans ce qui te semble être un sceau, puis ta main tombe sur quelque chose de plus grand qu'un balai, tu tatonnes un peu et tu te rend compte que c'est une personne ou un cadavre, mais là encore t'aimerais que ce soit la première solution. Quelqu'un de bien envie. « Oh merde désolé... dis-moi que tu respires ? »  une pointe de désespoir filtre dans ta voix, non, parce que t'es pas claustro, d'accord, mais de là à être enfermé avec un cadavre, faut pas déconner non plus. Tu soupires et cherche ta baguette comme tu peux. « Forcément, ce n'est pas assez chiant comme ça, j'ai perdu ma baguette... » là, c'est vraiment le pompom, sérieusement, tu ne sais pas ce que tu as fais dans une autre vie pour mériter ça, mais ton karma est vraiment merdique. Genre, totalement.

On dirait bien que t'as le don pour te mettre dans des situations impossibles. C'est abusé, tu attires la poisse. Sérieusement, ce n'est pas le jour. Aujourd'hui, t'as qu'une envie c'est d'aller te poser chez les Lufkins et ne plus bouger jusqu'au lendemain matin. De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais des devoirs à faire ou quoique ce soit. T'es le genre de personne à prendre de l'avance. Un peu trop parfois, mais aujourd'hui, ça t'arrange bien. Ça te permettais de pouvoir te poser tranquillement et de te détendre simplement. Sauf qu'on dirait bien que ce n'est pas pour tout de suite. Tu ne sais même pas où tu te retrouves en fait. Il fait noir, carrément même et tu as eu la bonne idée de paumer ta baguette. D'ailleurs, t'as plutôt intérêt à la retrouver. C'est quand même totalement con pour un Ollivander de perdre sa fichue baguette. Surtout que là, ce n'est pas vraiment le moment. Tu ne sais pas où tu es et t'as rien pour te retrouver ou te protéger - on ne sait jamais ici, tout peut arriver - c'est bien ta chance. Puis tu touches un truc et t'espères juste que c'est un être vivant et pas un cadavre qu'on aurait voulu planquer dans un coin sombre. Non, pas de cadavre, tu ne sais pas si tu pourrais te remettre d'une telle trouvaille. La question s'échappe de tes lèvres et t'es plutôt ravi d'avoir une réponse. Au moins la personne n'est pas morte. C'est déjà ça. La voix te dit quelque chose. T'as l'impression de la connaître et il te faut quelques secondes pour te rendre compte que tu la connais très bien. « Abigail, c’est toi ? »

L’idée d’être enfermé ici avec une personne que tu connais est déjà plus rassurant, même si la situation est plutôt tendue avec la blonde. Bien moins que quand vous vous êtes séparés, mais ce n’est toujours pas au beau fixe. Faut dire que tu n’as plus vraiment essayé de discuter avec elle depuis une éternité. Une vive lumière apparaît devant toi et te fait cligner des paupières à plusieurs reprises. Tu t’étais fait à l’obscurité. Tu passes une main sur ton visage, c’est bien Abigail qui se trouve devant toi. Au moins, t’es pas avec un de ces inconnus bizarres qui peuvent peupler les couloirs de l’université. Sauf que son visage à elle change tellement vite que tu en hausses un sourcil. Tu ne comprends pas ce qui se passe. « T’es sûr que ça va ? T’es toute pâle. » ça t’inquiète plutôt. Il ne manquerait plus qu’elle soit claustrophobe. La situation risque d’être plutôt compliqué si c’est le cas. Tu regardes autour de toi et tu t’rends compte que ce n’est pas vraiment un placard à balais, comme tu as pu y penser. T’en restes bouche bée de longue minute. « Putain, c’est quoi ce bordel ? » t’as encore eu la chance de te retrouver dans l’un des endroits les plus dangereux d’Hungcalf, forcément, sinon ce n’est pas drôle. Tu te hâtes de te retourner pour essayer d’ouvrir la porte, mais forcément, elle a disparu. « Et merde! » tu passes de nouveau une main sur ton visage. Tu ne risques pas de retrouver un bon bouquin tout de suite. C’est clair. « Je crois qu’on est mal, j’sais pas comment sortir d’ici » il paraît que cette salle s’amuse à bloquer les gens qui osent s’y aventurer et tu n’as rien lu sur comment en sortir. Tu n’avais pas de raison de le faire, puisque tu n’as jamais eu l’intention de venir la visiter. « J’espère que tu n’as rien de prévu dans l’immédiat... sinon tu risques d’être en retard » tu regardes autour de toi et retrouve ta baguette. Elle a du tomber quand tu as été à moitié propulsé dans la pièce. Ce que tu vois d'autres ne te rassures pas vraiment, la pièce désormais éclairé semble immense, beaucoup trop. Des miroirs recouvrent la totalité des murs, faisant danser des ombres inquiétantes qui se répercutent contre les surfaces réfléchissantes. Tu n'as pas souvenir d'avoir entendu parler d'une pièce de ce genre. Surtout pas à cet étage-là. C'est tellement bizarre, tu ne sais pas trop si tu trouves ça beau ou angoissant, c'est plutôt mitigé en réalité. En tout cas, c'est très loin du placard à balais que tu t'étais imaginé en atterrissant ici. En réalité, il n'y a même pas un balai ou un sceau dans l'coin. Juste cette grande pièce et Abigail. Le mur derrière toi est lisse, plus de porte, juste des miroirs qui semblent s'étendre à l'infini. Aucun moyen de sortir de là, c'est certainement ça le plus angoissant en fait. Tu n'as pas envie de rester enfermer là-dedans.