Re: La douleur du secret | Sky

Dim 25 Mar 2018 - 18:35

Je n'ai pas besoin de leur en dire plus, il semblerait qu'elles comprennent où je veux en venir et je vois dans les yeux de Grace que ça la touche, mais je n'ai pas envie de continuer a les regarder, parce que ça me fait mal de me dire que eux on eu un père, qu'il les a choisi. C'est sans doute égoïste mais je ne peux pas faire autrement pour le moment que de leur en vouloir. Quand je serais calmé je serais peut-être plus raisonnable, mais pour le moment c'est encore trop frais et je la regarde sans savoir quoi lui répondre parce que je n'arrive pas à sortir ce qu'il y a au fond de moi. Je n'ai jamais réussis à faire ça et il semblerait qu'Holly comprenne tout à fait ce que je ressens, ce qui me laisse sans voix. Je déglutis, mal à l'aise. Je hausse les épaules, ce qu'il y a à faire ? Rien je suppose. Ce n'est plus de la colère que je ressens, c'est toute le peine que j'ai retenu jusqu'à maintenant pour cacher que ça faisait mal de ne pas avoir de figure paternel, de ne pas savoir qui j'étais réellement et je ne le suis pas plus aujourd'hui et toute cette souffrance commence à saturer. Vic est toujours à moitié assommé et il semble reprendre ses esprits quand le fils d'Holly se met à pleurer.

« Tu ne peux rien faire. Je ne suis pas assez intéressant pour qu'on s'occupe de moi visiblement, c'est tout ce que j'ai retenu. »

Ma gorge se sert en prononçant ces mots et je lève les yeux au ciel pour ne pas craquer devant eux. Je suis un grand garçon, je ne devrais pas être aussi touché. Alors je continue sur ma lancé et j'ajoute :

« Je n'ai jamais voulu savoir qui il était. Je viens de l'apprendre par hasard, mais ce n'est pas pour moi que ça me fait le plus de mal. Ma mère attends quelqu'un qui ne reviendra jamais depuis vingt-cinq ans. J'ai arrêté de croire qu'il reviendrait avant elle parce qu'il fallait bien que l'un de nous deux ai les pieds sur terre et ça va être encore à moi de lui détruire son rêve. Elle ne m'écoutera pas et elle continuera d'espérer pour ça et ça, je refuse de l'accepter. Je refuse qu'elle souffre encore à cause de lui. »

Je préfère faire comme si je n'étais pas touché, bien que je le suis et que même si je parle de ma mère c'est aussi moi qui suis concerné, je fais comme si ça n'était pas important alors que ça l'est, mais je préfère m'occuper des autres plutôt que de moi-même, ça a toujours été comme ça.

La douleur du secret

@victor de launay @sky lowell @grace de launay @holly de launay

J’avais les larmes aux yeux de voir mon frère jumeau dans cet état, parce que notre autre frère – parce qu’il semblait qu’on en avait un – avait pété un boulon. Je ne comprenais pas comment il avait pu s’en prendre à Vic. Certes, celui-ci pouvait parfois être chiant… Enfin… Attachiant, plutôt. C’était impossible de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Holly ne tarda pas à avancer une explication au pourquoi du comment Sky avait pu s’en prendre au Summerbee dont la tête se trouvait présentement sur mes genoux et auquel je m’agrippais comme si sa vie en dépendait. « Mais Vic, c’est pas notre père… Il y est pour rien… » répondis-je, d’une voix où perçait toujours douleur et inquiétude. Même s’il savait… Pourquoi ne m’avait-il rien dit ? Pourquoi m’avait-il caché ça ? De fait, pendant que ma sœur s’excusait auprès de Sky – pour quoi, au juste ? Elle n’y pouvait rien de plus que moi, et que Vic – moi, je demandai à mon Summerbee de frère si c’était vrai qu’il savait. Mais il ne répondit pas. Il délirait, clairement, ce qui n’était pas sans accentuer mon inquiétude pour lui. Finalement, ce furent les cris de Faolan qui le ramenèrent à la vie. Si j’eus un petit pincement au cœur lorsqu’il prononça le nom de notre neveu en premier, je me consolais bien vite lorsqu’il prononça mon prénom. « Je suis là, Vic, je suis là ! »

Je jetai un coup d’œil à ma sœur, occupée à essayer de calmer notre frère. J’appréciais beaucoup Sky, mais je devais bien reconnaître que j’avais du mal à l’imaginer comme tel. Surtout après ce qu’il venait de se passer. Lentement, précautionneusement, je le redressai, me redressant également. « Je t’emmène à l’infirmerie. Quelqu’un doit t’examiner. » dis-je d’un ton sans réplique. C’était un peu le même que celui que j’avais utilisé avec Holly ce jour-là au Vampire’s Night, lorsque je l’avais trouvée, enceinte jusqu’au cou, entrain de travailler pendant la coupe du monde de Quidditch. Ce qui nous avait valu de nous fâcher pendant quelques jours, d’ailleurs… Cette fois, en tout cas, je n’en démordrais pas. C’était mon jumeau, et j’espérais être capable d’avoir un minimum de persuasion sur ce garçon qui était né quelques minutes après moi, même si j’étais beaucoup plus petite que lui.

« Fa...olàn... Grace... »

La voix de mon frère, derrière moi. Je ne me retourne pas, occupée à faire face à cet autre frère dont j'ignorais l'existence, et qui est pourtant mon ami. Ce n'est pas l'envie qui manque, pourtant, mais j'ai le sentiment que si je laisse Sky partir à cet instant, je n'arriverai plus jamais à le retrouver. Et je crois que j'aurais toutes les peines du monde à rester calme si je le faisais, aussi. Si je voyais les traits terrorisés, le visage livide de mon cadet, en plus d'entendre sa voix affaiblie. C'est sans doute une impression erronée, injustifiée, mais là encore, c'est plus fort que moi.

« Tu ne peux rien faire. Je ne suis pas assez intéressant pour qu'on s'occupe de moi visiblement, c'est tout ce que j'ai retenu.
- C'est faux... »

Ma voix se meurt dans un souffle douloureux, tandis que je berce vainement mon fils. L'ethelred a mal, je le sens dans son ton de voix, dans ses gestes, son attitude. Ca transpire de tout son être, et j'imagine difficilement ce que ça peut avoir comme impact ce genre de découverte. Je ne peux pas m'empêcher de faire le parallèle avec mon fils, qui a failli ne pas connaître son père, et qui pleure dans mes bras, et si j'ai l'air calme et stoïque, en réalité je souffre pour eux aussi.

« Je n'ai jamais voulu savoir qui il était. Je viens de l'apprendre par hasard, mais ce n'est pas pour moi que ça me fait le plus de mal. Ma mère attend quelqu'un qui ne reviendra jamais depuis vingt-cinq ans. J'ai arrêté de croire qu'il reviendrait avant elle parce qu'il fallait bien que l'un de nous deux ait les pieds sur terre et ça va être encore à moi de lui détruire son rêve. Elle ne m'écoutera pas et elle continuera d'espérer pour ça et ça, je refuse de l'accepter. Je refuse qu'elle souffre encore à cause de lui. »

Le tragique de la situation ne m'échappe pas. Je ne peux pas m'empêcher de penser que sa mère a choisi d'être aveugle, et qu'il faudrait qu'elle grandisse, mais plus que tout, je ne peux m'ôter cette idée de la tête : notre père est définitivement le dernier des hypocrites, qui nous a foutu dehors, mon fils et moi, parce que je déshonorais notre nom, alors qu'il a été le premier à souiller son honneur.

« Mais Vic, c’est pas notre père… Il y est pour rien… »

Non, c'est vrai. Mais quand on a mal à ce point, la logique et la raison passent au second plan.

« Je suis là, Vic, je suis là ! Je t’emmène à l’infirmerie. Quelqu’un doit t’examiner. »

Je reconnais ce ton de voix, et si je l'ai exécré quand il a été dirigé vers moi, à cet instant, j'espère que Vic' se pliera à la volonté de sa jumelle, parce que cette fois, je suis parfaitement d'accord avec elle.

« Sky... Aucun de nous ne peut effacer ce que notre père a fait... Et je suis désolée pour ta mère et ses illusions. Mais si on est tous désolés pour vous deux, on n'est pas responsables à sa place. Ca me fait mal de te voir dans cet état, ça me tue plus encore de savoir que c'est à cause de mon géniteur, mais je suis aussi en colère parce que Vic méritait pas ça. Et même si j'imagine que tu vas avoir envie de voir n'importe quelle tête sauf celles des De Launay pendant un moment, ce que je disais l'autre jour tient toujours : ma porte est toujours ouverte. Parce que je me soucie de toi, et que je suis toujours prête à m'occuper de toi. Plus que jamais. Je le répéterai autant de fois qu'il faudra pour que tu l'entendes. »

Mais pas dans la seconde. Parce que comme vient de le souligner ma cadette, quelqu'un doit examiner Vic. Et moi j'ai un bébé affamé à calmer, et je m'assoie rapidement pour lui préparer ce dont il a besoin à cet instant : son biberon, qu'un coup de baguette réchauffe instantanément, malgré mes doigts tremblant, signe du trouble que je ressens bien que je m'efforce de ne rien en laisser paraître, et la douce chaleur à mon poignet est d'un profond réconfort pour ça.

« Mais Vic, c’est pas notre père… Il y est pour rien… »

La phrase m'écoeurt, et me ramène encore un peu plus à la réalité. Etre comparé à cet infâme enfoiré qui nous sert de géniteur à tous me fait finalement prendre conscience de ce qu'Holly a du ressentir toute ces fois où je l'ai comparé à notre mère.

Mais plus que ça, cette phrase me confirme que ce que j'ai toujours voulu éviter depuis ce début d'année est arrivé. C'était comme si j'avais tenté, depuis le début, de faire un chateau de cartes. Je m'étais appliqué, et j'avais progressivement apporté des touches dangereuses, minutieuses, l'ensemble tenait encore. Et puis Sky était arrivé, avec ces stupéfix et avait fait voler le tout en éclats. Un acte irréfléchi dont j'étais en général dans cette famille celui qui en était capable. Un acte que j'allais regretter, j'en étais conscient. J'entendais déjà Holly, je ressentais déjà l'émotion dans le regard de Grace. Jusqu'alors, ça ne m'avait pas frappé, mais maintenant, j'avais l'impression de les avoir moi-même trahi en ne leur disant pas la vérité.

Attrapant un instant ma soeur par la taille, pivotant pour cacher mon regard contre son ventre, je murmurais dans une larme :

« Je suis désolé, Grace... »

Ce que je ressentais n'était pas descriptible. J'étais peiné, en colère, déçu de moi même, honteux,... le tout envers elle et uniquement envers elle. Ce n'était pas le seul secret que j'avais à son égard, mais si chacun devait me faire à ce point mal, si chacun me déchirait l'âme de la sorte, alors qu'importe les conséquences, je préférerais tout lui dire.

Je ne voulais pas qu'on m'examine, mais je n'opposais aucune résistance pour me relever. Mais une fois debout, aucune de mes jambes ne voulu bouger. Mon regard était fixé sur Holly, et je ne pouvais pas me résigner à partir en la laissant elle et son fils seuls avec Sky. Ce mec s'en était pris à moi, et une part importante de moi rêvait d'attraper ma baguette pour lancer un sort comme le Feudeymon et séparer cet être de ma famille.

Cet être... Qui était finalement lui aussi de ma famille. J'avais pour lui une dose de colère, et une dose au moins égale de peine. J'étais désolé pour lui, pour ce qu'il avait enduré, et en même temps, j'en avais rien à faire là tout de suite.

« Holly... »

Un souffle, parce que je n'étais pas encore capable de plus. Et par Merlin, je le regrettais.

Je vois bien qu'ils ne comprennent pas. Je ne suis pas idiot. Je sais que ça peut sembler dingue de m'en prendre à quelqu'un qui n'y est pour rien et je comprends la réaction de Grâce, celle d'Holly aussi qui semble fâchée. Je n'ai jamais su faire les choses en douceur, c'est mon problème de garder tout pour moi et lorsque ça pète ça fait mal. Je devrais essayer de faire les choses par étapes mais je n'ai jamais été comme ça et puis je n'ai jamais su parler de ce qui ne va pas. C'est comme pour mes tocs. Ce n'est pas aujourd'hui que ça changera. Je ne dis rien et je laisse Grâce emmener Vic. Je le regarde d'un air inquiet tout de même et je fini par dire :

« Je suis désolé. Je ne voulais pas le blesser.»

J'entends ce que Holly me dit et j'ai comme une impression de déjà vu. Évidement elle m'a déjà dit qu'elle était là pour moi, mais je ne suis pas certain d'avoir envie de parler. Je ne suis pas sur non plus que j'ai encore quelque chose dire parce que je sens que ça craquer et je n'ai pas envie qu'elle me voit comme ça. Je ne me laisse pas aller facilement et si je le fais devant elle, elle va se douter que depuis le début je lui dis que ça va alors que ce n'est pas vrai.

« Je ne sais plus de quoi j'ai envie. Je ne sais plus qui je suis et je me rends compte que je ne l'ai jamais su, que tout ce que je croyais était faux et je me retrouve grand-frère et je suis déjà nul dans ce rôle là. Je suis nul en tout alors je ne suis pas certain de savoir ce qu'il faut faire pour être un grand-frère.»

Je préfère parler de ça plutôt que du mal qui me ronge parce que je ne suis loin d'être près à parler de notre paternel et c'est encore trop bizarre pour moi d'en parler à Holly parce qu'elle est ma sœur maintenant, demi, mais sœur quand même, ça revient au même à mes yeux et j'ai peur de la perdre, j'ai peur de les perdre tous les trois. Ce serait bête je viens juste de savoir qu'ils sont de ma famille. Je n'ai pas envie de perdre leur amitié.

La douleur du secret

@victor de launay @sky lowell @grace de launay @holly de launay

Je ne savais pas trop quoi penser à cet instant, et je m’efforçais de ne pas me concentrer dessus. Papa avait trompé Maman, Vic était au courant, nous avions un frère, mon jumeau ne m’avait rien dit… Des sentiments contradictoires se mêlaient dans ma tête sans que je ne puisse les démêler. Et par-dessus ça, il y avait mon frère, blessé par celui qui semblait être notre demi-frère. Je ne savais pas ce qu’il s’était passé exactement pour en arriver là : s’ils s’étaient battus, ou si un entrainement avait mal tourné, mais Sky semblait remonté, et Vic n’était pas en état d’expliquer la situation exacte. J’avais, même, du mal à l’aider à marcher. Et, clairement, je me voyais mal utiliser sur mon frère jumeau le sortilège de lévitation que je ne supportais pas moi-même. « Mets-y du tien, Vic… Je vais pas pouvoir te porter, moi… » lui dis-je tandis que Holly s’adressait à Sky.

Si j’entendais la voix de ma sœur, j’étais bien incapable d’écouter ses paroles. Dans le fond, heureusement que ce n’était pas à moi qu’elle parlait. Le Summerbee finit par prononcer quelques mots d’excuse que je chassai par un glacial : « Pas maintenant… » dont je regrettais le ton immédiatement. Ce n’était pas moi, de parler ainsi. Je jetai un bref regard vers nos aînés avant de me tourner à nouveau vers Vic. « Allez… Nous, on y va. »

Je ne lui laissai pas le choix, cette fois. Je le tirai vers moi. Il me sembla qu’il y mettait un peu plus du sien, parce que son poids ne pesait plus autant sur moi. C’était une bonne chose, d’ailleurs parce que je n’aurais pas pu aller très loin sans quoi.

Une partie de moi, pourtant, s’en voulait de laisser Holly ainsi. Mais je lui faisais confiance pour gérer Sky. Il ne s’en prendrait pas à elle ni à Faolan, pas vrai ? Une petite pointe de doute me fit me mordiller la lèvre inférieure, mais je gardai mes craintes pour moi. Si je les avais manifestées, Vic aurait voulu faire demi-tour pour rester avec elle, hors, il avait trop besoin de voir l’infirmière.

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