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Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Ven 11 Jan 2019 - 11:44
Question de savoir-vivre.
La nouvelle année était arrivée et l'une des résolutions de Terrence était de sortir enfin la tête de ses bouquins. Oui, il lui avait fallu sept années à Poudlard et plus de trois années à Hungcalf pour réaliser cela. À vrai dire cela n'était pas réellement arrivé du jour au lendemain. Le garçon a depuis un bon bout de temps maintenant regretté de ne pas avoir d'ami proche à qui se confier. Déjà lorsqu'il se questionnait sur sa sexualité il aurait aimé avoir un interlocuteur. Lorsqu'il était en couple avec sa petite amie de Poudlard, il aurait aimé pouvoir en parler avec quelqu'un avant qu'elle ne finisse par le larguer parce que « je pense que tu es d'accord avec moi Terrence, mais entre nous ça ne marche pas » alors qu'il ne l'avait absolument pas vu venir. Mais c'est principalement en voyant tous ces groupes d'amis à Hungcalf qu'il a commencé à les envier. Pourquoi est-ce que lui n'avait-il pas droit à ça ? S'y prenait-il trop tard ? Après tout sans doute que toutes ces personnes étaient amies depuis très longtemps et qu'il ne pouvait guère s'incruster dans un groupe. Bref, en ce qui concernait son désir d'amitié, il broyait clairement du noir. Puis de toute façon, il y avait les études. Comment pourrait-il allier étude et plaisir de vivre ? Pendant assez longtemps cela a été un argument pour lui. Finis tes études et tu pourras ensuite t'amuser se disait-il, mais cela serait peut-être trop tard lorsqu'il aurait trente ans et que tout le monde autours de lui serait occupé avec sa vie familiale. Le garçon avait bien essayé à deux ou trois reprises de participer aux fêtes organisées dans l'école, mais soit après un coup de trop il finissait par broyer du noir toute la soirée, soit il rencontrait quelqu'un, mais il n'allait jamais plus loin qu'un baiser et ensuite le regrettait amèrement toute la journée du lendemain ne pouvant en plus de cela guère étudier. Bref, pendant longtemps Terrence avait mis une croix sur sa vie privée, mais il était peut-être temps de changer cela. La seule question était de savoir comment.
Une fois son cours de métamorphose terminé, Terrence resta assis à sa table en attendant que les autres étudiants quitte peu à peu la salle. Il avait du temps avant son prochain cours et il avait absolument besoin de questionner le Professeur Sykes qui s'occupait de l'option. Contrairement à d'habitude par contre, ses questions ne portaient guère sur la métamorphose en elle-même, mais plutôt sur un tout autre travail créé par son professeur. De son sac il sortit un calepin et lorsque le dernier étudiant avant lui quitta enfin la pièce il s'avança jusqu'au bureau de son enseignante. « Professeur Sykes ? » Sa voix trahissait la gêne qui l'habitait alors qu'il s'aventurait sur un sujet inhabituel avec l'un de ses professeurs. D'un autre côté ce qu'il allait demander pouvait tout à fait être considéré comme un travail de recherche et c'était ce qui l'avait aidé à se convaincre de passer le pas. « Je suis désolé de vous déranger, mais j'ai lu récemment votre thèse sur l'équilibre entre le corps, l'esprit et la magie et j'avais quelques questions à vous poser s'il vous plait. » Il désigna son calepin à la couverture bleu nuit afin de signifier qu'il était venu préparé et qu'il ne comptait pas lui faire perdre son temps.
Une fois son cours de métamorphose terminé, Terrence resta assis à sa table en attendant que les autres étudiants quitte peu à peu la salle. Il avait du temps avant son prochain cours et il avait absolument besoin de questionner le Professeur Sykes qui s'occupait de l'option. Contrairement à d'habitude par contre, ses questions ne portaient guère sur la métamorphose en elle-même, mais plutôt sur un tout autre travail créé par son professeur. De son sac il sortit un calepin et lorsque le dernier étudiant avant lui quitta enfin la pièce il s'avança jusqu'au bureau de son enseignante. « Professeur Sykes ? » Sa voix trahissait la gêne qui l'habitait alors qu'il s'aventurait sur un sujet inhabituel avec l'un de ses professeurs. D'un autre côté ce qu'il allait demander pouvait tout à fait être considéré comme un travail de recherche et c'était ce qui l'avait aidé à se convaincre de passer le pas. « Je suis désolé de vous déranger, mais j'ai lu récemment votre thèse sur l'équilibre entre le corps, l'esprit et la magie et j'avais quelques questions à vous poser s'il vous plait. » Il désigna son calepin à la couverture bleu nuit afin de signifier qu'il était venu préparé et qu'il ne comptait pas lui faire perdre son temps.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Dim 13 Jan 2019 - 12:03
Une pause, enfin une pause… Sans réelle gêne je baillais alors que je venais de libérer mes élèves, la poupée de chaire à mes côtés, un double organique pratiquement parfait crée comme mannequin à partir de mon apparence et d’une partie de ma constitution dans le but de certaines explications de mon cours, redevenait d’argile, d’un coup rapide de baguette sans formule, le petit tas d’argile replongeant dans un bocal sur le bureau, le refermant du bout des doigts.
Vêtue d’un long manteau en similicuir noir, d’un chemisier clair relativement opaque, quoi qu’il laissait en les températures et coups de vents des ouvertures et fermeture de porte parfois transparaître que je n’étais pas une adepte du soutien-gorge. Un pantalon noir, taille haute, assez ample. D’une part parce que je n’aime pas particulièrement me montrer et d’autres part parce que j’aime bien disposer d’une certaine liberté de mouvements.
Alors que j’entassais quelques papiers pour tirer une cigarette de mon sac, mon regard se plongeait vers l’adolescent qui s’approchait. Monsieur… Bishop, je crois. Cela doit être ça. Un bon élève, assez brillant, même. Un sourire vague se dessinait à mon minois en réponse à son appel, attentive et à l’écoute, alors que j’ouvrais la fenêtre avant d’allumer le nocif cylindre, répondant à besoin immédiat de tabac.
Mon sourire devenait plus hasardeux au sujet de sa venue. C’était à la fois flatteur et déroutant qu’il vienne me parler de ma thèse, celle-ci est une partie de ma vie dont je suis paradoxalement tant fière que honteuse, me contentant de rester le plus neutre possible, reprenant donc d’une voix calme.
« Monsieur Bishop. Vous ne me dérangez guère, rassurez-vous. Je suis toute ouïe. Et assez agréablement surprise qu’un élève si jeune s’intéresse à cela, je dois l’avouer. Curieuse, en un sens. Tout va bien ? »
L’un de mes sourcils se haussait légèrement, trahissant une inquiétude légère, sincère. A vrai dire, j’étais trop fatiguée pour contrôler convenablement mes micros-expressions et le fait de prendre la peine de les maîtriser est quelque chose que je tends de plus en plus à oublier depuis que je suis devenue professeur. Une vague lueur verte se montrait à mes yeux, illuminant quelques secondes à peine la pièce, comme un puit de lumière. Faible, mais un puit de lumière tout de même. Cette couleur avait quelque chose de… Fort, mais de fragile, elle respirait presque le doute, une fois mise en relation avec mon expression faciale.
Une bouffée de cigarette, une expiation, un clignement d’œil, et cet étrange spectacle qui était de plus en plus fréquent en mes cours, vint s’éteindre, mes yeux reprenant leur habituel gris pâle. Mon regard se nichait un bref instant vers le calepin, il n’a pas pris le reste de ses affaires, et je n’ai pas vraiment traité ce sujet avec mes élèves, malgré les encouragements que j’ai tendance à leur offrir à faire attention à ce qu’ils mangent, à leurs activités physiques et intellectuelles, à ne pas abuser de la magie… Il l’a donc étudié seul ou à l’aide d’un élève plus âgé, voire d’un professeur ? Soit. Ca promet d’être intéressant.
Vêtue d’un long manteau en similicuir noir, d’un chemisier clair relativement opaque, quoi qu’il laissait en les températures et coups de vents des ouvertures et fermeture de porte parfois transparaître que je n’étais pas une adepte du soutien-gorge. Un pantalon noir, taille haute, assez ample. D’une part parce que je n’aime pas particulièrement me montrer et d’autres part parce que j’aime bien disposer d’une certaine liberté de mouvements.
Alors que j’entassais quelques papiers pour tirer une cigarette de mon sac, mon regard se plongeait vers l’adolescent qui s’approchait. Monsieur… Bishop, je crois. Cela doit être ça. Un bon élève, assez brillant, même. Un sourire vague se dessinait à mon minois en réponse à son appel, attentive et à l’écoute, alors que j’ouvrais la fenêtre avant d’allumer le nocif cylindre, répondant à besoin immédiat de tabac.
Mon sourire devenait plus hasardeux au sujet de sa venue. C’était à la fois flatteur et déroutant qu’il vienne me parler de ma thèse, celle-ci est une partie de ma vie dont je suis paradoxalement tant fière que honteuse, me contentant de rester le plus neutre possible, reprenant donc d’une voix calme.
« Monsieur Bishop. Vous ne me dérangez guère, rassurez-vous. Je suis toute ouïe. Et assez agréablement surprise qu’un élève si jeune s’intéresse à cela, je dois l’avouer. Curieuse, en un sens. Tout va bien ? »
L’un de mes sourcils se haussait légèrement, trahissant une inquiétude légère, sincère. A vrai dire, j’étais trop fatiguée pour contrôler convenablement mes micros-expressions et le fait de prendre la peine de les maîtriser est quelque chose que je tends de plus en plus à oublier depuis que je suis devenue professeur. Une vague lueur verte se montrait à mes yeux, illuminant quelques secondes à peine la pièce, comme un puit de lumière. Faible, mais un puit de lumière tout de même. Cette couleur avait quelque chose de… Fort, mais de fragile, elle respirait presque le doute, une fois mise en relation avec mon expression faciale.
Une bouffée de cigarette, une expiation, un clignement d’œil, et cet étrange spectacle qui était de plus en plus fréquent en mes cours, vint s’éteindre, mes yeux reprenant leur habituel gris pâle. Mon regard se nichait un bref instant vers le calepin, il n’a pas pris le reste de ses affaires, et je n’ai pas vraiment traité ce sujet avec mes élèves, malgré les encouragements que j’ai tendance à leur offrir à faire attention à ce qu’ils mangent, à leurs activités physiques et intellectuelles, à ne pas abuser de la magie… Il l’a donc étudié seul ou à l’aide d’un élève plus âgé, voire d’un professeur ? Soit. Ca promet d’être intéressant.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Dim 13 Jan 2019 - 19:30
Question de savoir-vivre.
La magie du Professeur Sykes était toujours intéressante à admirer. Terrence resta un instant à admirer le double d'argile se désagréger sous la baguette de la professeur de Métamorphose avant qu'elle ne remette la pierre dans le bocal. Il aurait presque été à applaudir si son esprit n'était pas préoccupé par toutes les questions qu'il aimerait poser à son professeur.
Le garçon s'était donc avancé vers le bureau de son enseignante et demanda l'autorisation de la déranger quelques instants et ce bien qu'elle soit occupée à fumer une cigarette. Terrence n'approuvait pas tant l'usage de ce produit nocif à la santé, mais il savait aussi très bien qu'en parler ne servait strictement à rien. Si quelqu'un était décidé à fumer il le ferait et ce n'était de toute façon pas le Professeur Sykes qui tiendrait compte de l'avis de son étudiant sur la question. La seule chose qu'il espérait était que si un jour il tombait amoureux, ce serait de quelqu'un qui ne fume pas.
Lorsque son enseignante semblait manifester un brin d'attention à son égard en lui demandant si tout allait bien pour lui, il se sentit bizarrement touché. Peut-être parce qu'il n'était plus habitué aux marques d'affections de sa mère puisqu'ils ne se voyaient que peu de fois par an. « Heu oui, oui, je suis en bonne santé en tout cas. » répondit-il en se scrutant les mains et les bras comme si voir qu'il n'avait rien physiquement signifiait forcément une bonne santé. Il était toujours aussi gêné surtout qu'elle avait émis être intriguée par l'intérêt du garçon pour la thèse. Il ne fallait pas qu'il se manque sur ce coup ou sans doute l'estime qu'elle lui portait serait réduite à néant. « En fait, tout en continuant de travailler sérieusement bien sûr, j'essaye quand même de profiter de ma jeunesse vous voyez, mais je ne sais pas comment m'y prendre pour trouver un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie sociale... disons. » Terrence évita cependant de formuler que tout ça venait à la fois d'une résolution de nouvelle année et en même temps d'une très grosse solitude aussi bien sur le plan amical que sur le plan amoureux pour éviter qu'elle ne l'envoie vers le premier psychologue qu'elle connaisse. « En tout cas ma première question était de savoir ce qui vous avait motivé à choisir ce sujet de thèse ? Vous étiez aussi submergée par le travail ? » demanda-t-il. Oui submergé par le travail sonnait bien mieux que " Vous aussi vous vous sentiez seule dans une misérable vie ? " bien que ce soit un peu ce qu'il pensait, mais clairement il ne voulait pas inspirer la pitié (car oui entre ça ou manquer de respect au professeur, on a ses priorités).
Le garçon s'était donc avancé vers le bureau de son enseignante et demanda l'autorisation de la déranger quelques instants et ce bien qu'elle soit occupée à fumer une cigarette. Terrence n'approuvait pas tant l'usage de ce produit nocif à la santé, mais il savait aussi très bien qu'en parler ne servait strictement à rien. Si quelqu'un était décidé à fumer il le ferait et ce n'était de toute façon pas le Professeur Sykes qui tiendrait compte de l'avis de son étudiant sur la question. La seule chose qu'il espérait était que si un jour il tombait amoureux, ce serait de quelqu'un qui ne fume pas.
Lorsque son enseignante semblait manifester un brin d'attention à son égard en lui demandant si tout allait bien pour lui, il se sentit bizarrement touché. Peut-être parce qu'il n'était plus habitué aux marques d'affections de sa mère puisqu'ils ne se voyaient que peu de fois par an. « Heu oui, oui, je suis en bonne santé en tout cas. » répondit-il en se scrutant les mains et les bras comme si voir qu'il n'avait rien physiquement signifiait forcément une bonne santé. Il était toujours aussi gêné surtout qu'elle avait émis être intriguée par l'intérêt du garçon pour la thèse. Il ne fallait pas qu'il se manque sur ce coup ou sans doute l'estime qu'elle lui portait serait réduite à néant. « En fait, tout en continuant de travailler sérieusement bien sûr, j'essaye quand même de profiter de ma jeunesse vous voyez, mais je ne sais pas comment m'y prendre pour trouver un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie sociale... disons. » Terrence évita cependant de formuler que tout ça venait à la fois d'une résolution de nouvelle année et en même temps d'une très grosse solitude aussi bien sur le plan amical que sur le plan amoureux pour éviter qu'elle ne l'envoie vers le premier psychologue qu'elle connaisse. « En tout cas ma première question était de savoir ce qui vous avait motivé à choisir ce sujet de thèse ? Vous étiez aussi submergée par le travail ? » demanda-t-il. Oui submergé par le travail sonnait bien mieux que " Vous aussi vous vous sentiez seule dans une misérable vie ? " bien que ce soit un peu ce qu'il pensait, mais clairement il ne voulait pas inspirer la pitié (car oui entre ça ou manquer de respect au professeur, on a ses priorités).
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Lun 14 Jan 2019 - 14:46
Les expressions de l’étudiant ont quelque chose d’attendrissant. Il semble un petit peu perdu. Peut-être comme moi, finalement. Surtout à son âge. Est-ce que je m’identifie à lui ? L’idée mourrait comme elle était venue sur une simple latte sur ma cigarette, regardant au dehors le soleil d’hiver se coucher, générant un nouveau reflet sur mes yeux pâles. Evidemment que je ne parlais pas de sa santé, je ne suis pas médicomage. Je connais relativement bien l’anatomie humaine, mais cela s’arrête là.
Mon minois le scrutait après m’être détourné du couchant, éprise d’un sourire tendre, bienveillant, assise sur mon rebord de fenêtre alors que je m’allongeais presque sur celui-ci pour instaurer un certain climat de confiance : je me montrais détendue pour l’inviter à en faire de même. De la psychologie de base. Si tu veux obtenir des mots de la part de quelqu’un, aide-le à se sentir bien. Nouvelle latte, nouvelle réflexion. Lentement, je me replongeais vers lui.
« A votre âge, je suivais mon parcours de sciences occultes, en plus de cela six options, et je travaillais en parallèle pour le compte du ministère de la magie. Je n’étais pas submergée par le travail, je le contrôlais parfaitement. Simplement, mes passions, mes intérêts, et mes traumatismes d’enfance m’ont encouragée à m’isoler.
Si j’ai choisis ce sujet, c’est parce que j’ai constaté que travailler seule m’a fait perdre un temps précieux, notamment une capacité à apprendre d’autrui. Sans le vouloir, je me pensais meilleure, et donc persuadée qu’accepter de l’aide serait une perte de temps. De ma première année à Poudlard à mes cinq ou six premières années à Hungcalf, je désirais apprendre, savoir, et j’étais acharnée à cela, quitte à mettre ma vie et mon intégrité en danger. »
Une taffe, un silence, et j’étais repartis en mon monologue.
« Ainsi, c’est quand j’ai commencé à vouloir maximiser mon potentiel magique que j’ai accepté de regarder plus loin, autour de moi. Et lentement mes conclusions m’ont menées à comprendre que l’isolement entraîne la névrose, la névrose entraîne un dérèglement de l’esprit, et un esprit déréglé ne peut exercer, se concentrer ou apprendre convenablement. »
Je soupirais lentement, une autre taffe, mon regard paraissait concentré, vitreux, plongé sur le vide.
« Voilà le pourquoi. Je finis et je répondrai à toutes vos questions par la suite. Maintenant, le comment. J’étais catégorisée comme « l’intello’ », toujours à poser des questions, pointues, trop pointues, dont parfois mes professeurs n’avaient même pas la réponse. Alors forcément, me faire des amis était quelque chose de compliquer. J’ai cependant cette chance de ne pas avoir consacré mes études uniquement à la magie, mais aussi à la musique. Et la musique s’exerce peut-être seule, mais aussi en groupe. Vous voyez là où je veux en venir ?
La clé de l’intégration, c’est de se retrouver quelque part, d’y prendre du plaisir. Partager quelque chose de positif avec quelqu’un nécessite déjà d’avoir quelque chose de positif. Vous êtes jeune, vous avez quoi… vingt… Vingt-et-un an ? La popularité est une tangente particulière qui est étrangement facilement accessible. Il y a la nature et l’effort. Me concernant, j’ai été dotée des deux, mais je repoussais trop la nature.
Et alors quels efforts ? Vous semblez bien aux faits de ma thèse, si avant de l’avoir observé pour la première fois j’étais venue vous voir pour vous dire de profiter de vos week end pour apprendre à aimer certains alcools, pour essayer de nouvelles choses, le sport, la photographie, la littérature, la lecture, la musique, la marche, les voyages… »
S’il y a une chose qui ressort chez ce petit bonhomme, c’est qu’il est terriblement introverti. Je ne le connais pas plus que cela, mais j’observe mes élèves. Il le porte, ce côté… Fourré dans les jupons de sa mère, marchant dans les pas de sa volonté, sans aucune existence propre. Puis, lorsque viens l’âge de maturité, il comprend qu’il a perdu énormément de temps. Lentement, je reprenais, émettant un demi-sourire, toujours attachée à une certaine bienveillance.
« L’avez-vous ? Avez-vous une passion, qui peut se partager ? Quelque chose que vous aimez, qui a le don de vous détendre, qui vous aide à combattre votre mal-être ? Un quelque chose qui, jusqu’à lors, semblait important pour vous, mais que vous n’auriez jamais songé à partager ? Parce que c’est comme cela que se forme les relations. Les liens entre les cœurs se tissent par le partage, l’ouverture du sien. Et si celui de l’autre reste fermé, c’est qu’il est pourrit jusqu’à la moelle... Je m'arrête là pour les bases. Je vous écoute, monsieur Bishop. »
Mon minois le scrutait après m’être détourné du couchant, éprise d’un sourire tendre, bienveillant, assise sur mon rebord de fenêtre alors que je m’allongeais presque sur celui-ci pour instaurer un certain climat de confiance : je me montrais détendue pour l’inviter à en faire de même. De la psychologie de base. Si tu veux obtenir des mots de la part de quelqu’un, aide-le à se sentir bien. Nouvelle latte, nouvelle réflexion. Lentement, je me replongeais vers lui.
« A votre âge, je suivais mon parcours de sciences occultes, en plus de cela six options, et je travaillais en parallèle pour le compte du ministère de la magie. Je n’étais pas submergée par le travail, je le contrôlais parfaitement. Simplement, mes passions, mes intérêts, et mes traumatismes d’enfance m’ont encouragée à m’isoler.
Si j’ai choisis ce sujet, c’est parce que j’ai constaté que travailler seule m’a fait perdre un temps précieux, notamment une capacité à apprendre d’autrui. Sans le vouloir, je me pensais meilleure, et donc persuadée qu’accepter de l’aide serait une perte de temps. De ma première année à Poudlard à mes cinq ou six premières années à Hungcalf, je désirais apprendre, savoir, et j’étais acharnée à cela, quitte à mettre ma vie et mon intégrité en danger. »
Une taffe, un silence, et j’étais repartis en mon monologue.
« Ainsi, c’est quand j’ai commencé à vouloir maximiser mon potentiel magique que j’ai accepté de regarder plus loin, autour de moi. Et lentement mes conclusions m’ont menées à comprendre que l’isolement entraîne la névrose, la névrose entraîne un dérèglement de l’esprit, et un esprit déréglé ne peut exercer, se concentrer ou apprendre convenablement. »
Je soupirais lentement, une autre taffe, mon regard paraissait concentré, vitreux, plongé sur le vide.
« Voilà le pourquoi. Je finis et je répondrai à toutes vos questions par la suite. Maintenant, le comment. J’étais catégorisée comme « l’intello’ », toujours à poser des questions, pointues, trop pointues, dont parfois mes professeurs n’avaient même pas la réponse. Alors forcément, me faire des amis était quelque chose de compliquer. J’ai cependant cette chance de ne pas avoir consacré mes études uniquement à la magie, mais aussi à la musique. Et la musique s’exerce peut-être seule, mais aussi en groupe. Vous voyez là où je veux en venir ?
La clé de l’intégration, c’est de se retrouver quelque part, d’y prendre du plaisir. Partager quelque chose de positif avec quelqu’un nécessite déjà d’avoir quelque chose de positif. Vous êtes jeune, vous avez quoi… vingt… Vingt-et-un an ? La popularité est une tangente particulière qui est étrangement facilement accessible. Il y a la nature et l’effort. Me concernant, j’ai été dotée des deux, mais je repoussais trop la nature.
Et alors quels efforts ? Vous semblez bien aux faits de ma thèse, si avant de l’avoir observé pour la première fois j’étais venue vous voir pour vous dire de profiter de vos week end pour apprendre à aimer certains alcools, pour essayer de nouvelles choses, le sport, la photographie, la littérature, la lecture, la musique, la marche, les voyages… »
S’il y a une chose qui ressort chez ce petit bonhomme, c’est qu’il est terriblement introverti. Je ne le connais pas plus que cela, mais j’observe mes élèves. Il le porte, ce côté… Fourré dans les jupons de sa mère, marchant dans les pas de sa volonté, sans aucune existence propre. Puis, lorsque viens l’âge de maturité, il comprend qu’il a perdu énormément de temps. Lentement, je reprenais, émettant un demi-sourire, toujours attachée à une certaine bienveillance.
« L’avez-vous ? Avez-vous une passion, qui peut se partager ? Quelque chose que vous aimez, qui a le don de vous détendre, qui vous aide à combattre votre mal-être ? Un quelque chose qui, jusqu’à lors, semblait important pour vous, mais que vous n’auriez jamais songé à partager ? Parce que c’est comme cela que se forme les relations. Les liens entre les cœurs se tissent par le partage, l’ouverture du sien. Et si celui de l’autre reste fermé, c’est qu’il est pourrit jusqu’à la moelle... Je m'arrête là pour les bases. Je vous écoute, monsieur Bishop. »
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Mer 23 Jan 2019 - 18:40
Question de savoir-vivre.
Exposer ses désirs à autrui, surtout à un professeur, avait quelque chose d'intimidant, mais Terrence en était venu à un point où il pensait ne plus trop avoir le choix s'il désirait avancer dans la vie. Tomber sur la thèse du professeur Sykes avait été une chance inouïe, peut-être même un signe du destin. Qui était-il alors pour contredire sa destinée ?
C'est bouche-bée face au curriculum vitae de son enseignante que Terrence l'écoutait attentivement. En effet elle en avait fait des choses à l'âge du garçon, devait-il alors se considérer comme un moins que rien parce qu'il était encore en train d'étudier ? Sans doute qu'en lui exposant cela, le Professeur Sykes ne cherchait pas à se montrer réductrice, c'est ce qu'il se disait afin de se rassurer lui qui n'avait encore jamais travaillé de sa vie. Quelque part cependant Terrence se reconnaissait un peu dans son professeur. S'enfouir dans les études il le faisait, pas au point de mettre sa propre santé en danger ou alors il ne s'en rendait pas compte.
Le Summerbee se mit à prendre des notes de façon intense. Ce que commençait à lui expliquer le Professeur Sykes sur la névrose lui paraissait intéressant et il avait quelques questions à ce sujet. Il voulut alors l'interrompre, mais au moment même où il ouvrit la bouche elle lui demanda de la laisser poursuivre ce qu'il fit ne désirant clairement pas manquer de respect à cette femme qui lui accordait un peu de son temps. Tout en prenant des notes " plaisir ", " positif ", " intégration", il acquiesça lorsqu'elle devina justement son âge. Une passion, elle lui demandait s'il avait une passion. Il ne s'était jamais posé la question. Il aimait certaines choses plus que d'autres comme les bandes dessinés par exemple, mais ça n'était pas non plus une passion pour lui. « Hum... Le sport est ce qui me permet de me libérer du stress, mais je n'ai pas un don précis pour un sport quelconque ni une passion d'ailleurs, c'est juste le besoin du corps et du cerveau qui me font faire une activité physique. » C'est qu'il aimait avoir sa dose d'endorphine une fois une séance de sport terminée, un sentiment qui le rendait d'autant plus productif par la suite. « Je suis désolé... Il baissa la tête, il n'était même pas capable de répondre à la simple question que lui posait son enseignante. Mais malheureusement en dehors de lire des bouquins ou des bandes dessinés et de faire du sport je n'ai pas beaucoup de hobbies et je ne sais pas si on peut appeler ça des choses qui me passionnent. J'aime bien les faire, mais je n'ai aucun don particulier pour. » Il n'avait de don pour rien à vrai dire et ils se demandaient comment autours de lui il avait pu connaître des personnes qui avaient toujours leur domaine de prédilection comme dans l'art ou le sport par exemple. « Après je comprends bien ce que vous dites sur l'intérêt de partager en groupe, mais il faut que ce soit quelque chose qui me fasse tout autant plaisir c'est ça ? Ce qui signifie ne jamais se forcer dans une activité qui ne nous attire pas ? » demanda-t-il. Il était sûr d'avoir compris mais la double confirmation permettait à la fois de ne pas se tromper et de montrer aussi que bien qu'échouant à répondre de manière constructive à son enseignante lorsqu'elle l'interrogeait, il était au moins attentif à ce qu'elle lui racontait.
C'est bouche-bée face au curriculum vitae de son enseignante que Terrence l'écoutait attentivement. En effet elle en avait fait des choses à l'âge du garçon, devait-il alors se considérer comme un moins que rien parce qu'il était encore en train d'étudier ? Sans doute qu'en lui exposant cela, le Professeur Sykes ne cherchait pas à se montrer réductrice, c'est ce qu'il se disait afin de se rassurer lui qui n'avait encore jamais travaillé de sa vie. Quelque part cependant Terrence se reconnaissait un peu dans son professeur. S'enfouir dans les études il le faisait, pas au point de mettre sa propre santé en danger ou alors il ne s'en rendait pas compte.
Le Summerbee se mit à prendre des notes de façon intense. Ce que commençait à lui expliquer le Professeur Sykes sur la névrose lui paraissait intéressant et il avait quelques questions à ce sujet. Il voulut alors l'interrompre, mais au moment même où il ouvrit la bouche elle lui demanda de la laisser poursuivre ce qu'il fit ne désirant clairement pas manquer de respect à cette femme qui lui accordait un peu de son temps. Tout en prenant des notes " plaisir ", " positif ", " intégration", il acquiesça lorsqu'elle devina justement son âge. Une passion, elle lui demandait s'il avait une passion. Il ne s'était jamais posé la question. Il aimait certaines choses plus que d'autres comme les bandes dessinés par exemple, mais ça n'était pas non plus une passion pour lui. « Hum... Le sport est ce qui me permet de me libérer du stress, mais je n'ai pas un don précis pour un sport quelconque ni une passion d'ailleurs, c'est juste le besoin du corps et du cerveau qui me font faire une activité physique. » C'est qu'il aimait avoir sa dose d'endorphine une fois une séance de sport terminée, un sentiment qui le rendait d'autant plus productif par la suite. « Je suis désolé... Il baissa la tête, il n'était même pas capable de répondre à la simple question que lui posait son enseignante. Mais malheureusement en dehors de lire des bouquins ou des bandes dessinés et de faire du sport je n'ai pas beaucoup de hobbies et je ne sais pas si on peut appeler ça des choses qui me passionnent. J'aime bien les faire, mais je n'ai aucun don particulier pour. » Il n'avait de don pour rien à vrai dire et ils se demandaient comment autours de lui il avait pu connaître des personnes qui avaient toujours leur domaine de prédilection comme dans l'art ou le sport par exemple. « Après je comprends bien ce que vous dites sur l'intérêt de partager en groupe, mais il faut que ce soit quelque chose qui me fasse tout autant plaisir c'est ça ? Ce qui signifie ne jamais se forcer dans une activité qui ne nous attire pas ? » demanda-t-il. Il était sûr d'avoir compris mais la double confirmation permettait à la fois de ne pas se tromper et de montrer aussi que bien qu'échouant à répondre de manière constructive à son enseignante lorsqu'elle l'interrogeait, il était au moins attentif à ce qu'elle lui racontait.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Mar 5 Fév 2019 - 8:34
J’étais quelque peu décontenancée en constatant le Summerbee prendre des notes pratiquement frénétiques en une conversation pourtant si personnelle, mais soit. Lentement, je m’asseyais en tailleur sur le rebord de fenêtre, assez vaste pour me recevoir de façon confortable, contemplant le parc du regard avant de me replonger vers le jeune élève. Pourquoi présentait-il donc ses excuses ? Tout le monde est bon pour quelque chose, et si on ne nait pas avec un talent inouï entre les doigts, on apprend la persévérance, qui est un phénomène qui peut tant affaiblir que renforcer.
Ainsi, je me contentais d’écouter, jusqu’à sa dernière question. Mon regard paraissait un peu vide de par le fait que j’étais concentrée, mais je n’en ratais pas une miette. Tirant une latte sur ma cigarette, prenant soin de détourner le regard pour expirer la bouffée vers l’extérieur, je reprenais donc lentement après avoir pris le temps de boire ses paroles et de les interpréter.
« Il existe en France un festival mondialement reconnu autour de la bande dessinée, et… Quelques-uns sont intéressants aussi aux Etats-Unis, de souvenirs. De même que le Japon excelle en cela. Songez à prendre un temps pour voyager, cela vous ferait du bien.
Ne vous excusez pas, tant la patience est un récipient qui peut déborder, la connaissance est un récipient qui grandit progressivement quand on le remplit, une source de pouvoir infinie. Si les autres ont une avance sur vous en ce qu’ils paraissent plus sociables, vous avez cet avantage d’avoir une force de connaissance. »
Une nouvelle latte, une nouvelle expiration qui semblait telle celle de mes pêchés.
« Malheureusement, nous nous forçons tous à faire certaines choses et parfois il faut lutter contre sa nature pour le bien de tous, par exemple, je… »
Un instant je me figeais. Mes yeux changeaient brusquement de couleur, mes pupilles prenant une lueur similaire à celles d’un diamant rose, émettant une légère lumière, douce et chaleureuse. En ces douces pierres précieuses, il était facile de lire des formes géométriques, des cercles semblables à des astres, des planètes, à la fois simple et complexe, reflétant quelque chose de beau, simplement quelque chose de beau.
Un vague sourire finit par se manifester à mon minois alors que je détournais le regard, peut-être plus gênée, mais d’une voix infiniment plus douce, plus tendre et chaleureuse.
« Je me suis un peu forcée, moi-même, dernièrement, j’ai fait l’effort de faire l’effort, et, malgré le fait que je n’en revienne toujours pas, je vis les mois les plus heureux qu’ils m’aient été donnés de vivre de toute ma vie, depuis peu… Désolée si je parais un peu mièvre. »
Repris-je alors que lentement, mes yeux reprenaient leur couleur bleu - gris habituelle en cessant d’émettre cette lueur si singulière. En secouant la tête, je venais tirer une nouvelle latte sur ma cigarette avant d’écraser le mégot dans mon cendrier.
« Les efforts peuvent certes venir de vous, mais il existe aussi une part de hasard. Peut-être qu’à quelques minutes proche vous avez déjà raté l’âme sœur, entré à la bibliothèque quand sortait une personne qui avait pris le siège juste à côté du votre et qui aurait pu être votre meilleur ami. Je crois que le plus important, c’est de donner le meilleur de vous-même chaque jour, mettre toutes les chances de votre côté et garder espoir. »
Sur un petit nuage. Oui. C’est un peu comme ça qu’on pourrait me qualifier depuis que mes yeux avaient pris cette teinte. C’avait commencé à arriver pour la première fois devant mes élèves de façon un peu hasardeuse à la fin du mois d’octobre. Quiconque s’y savait faire preuve d’empathie pouvait lire aisément en ces prunelles un amour inconditionnel, profond, pur et sincère dirigé en une et une seule personne, et bien que je n’étais pas trop du genre à m’étaler, le Chineur, je l’ai appris, c’est joué de le faire pour moi, bien que cela soit heureusement resté subtil.
« Vous êtes un beau garçon, si vous acceptez de consacrer quelques heures de plus à votre vie sociale et être optimiste, que vous gagnez un peu en assurance en prenant soin de ne pas devenir quelqu’un d’insistant, ça fonctionnera pour vous, ne soyez pas inquiet avec ça. Je vous offre un thé ? Quelque chose de plus corsé ? Enfin… Seulement si vous avez finis les cours, je n’ai pas envie de me faire engueuler par mes collègues si vous êtes un peu lunaire lors de vos prochaines heures. »
Gloussais-je lentement, mon regard étrangement tendre, en un sens presque maternel, ces petites phases tranchaient, en réalité elles transcendaient ma nature. J’ai toujours été un peu comme ça, mais j’ai toujours aussi eu tendance à me bloquer à un stade des relations humaines pour en conserver une distance certaine et ainsi n’avoir de lien avec personne.
Ainsi, je me contentais d’écouter, jusqu’à sa dernière question. Mon regard paraissait un peu vide de par le fait que j’étais concentrée, mais je n’en ratais pas une miette. Tirant une latte sur ma cigarette, prenant soin de détourner le regard pour expirer la bouffée vers l’extérieur, je reprenais donc lentement après avoir pris le temps de boire ses paroles et de les interpréter.
« Il existe en France un festival mondialement reconnu autour de la bande dessinée, et… Quelques-uns sont intéressants aussi aux Etats-Unis, de souvenirs. De même que le Japon excelle en cela. Songez à prendre un temps pour voyager, cela vous ferait du bien.
Ne vous excusez pas, tant la patience est un récipient qui peut déborder, la connaissance est un récipient qui grandit progressivement quand on le remplit, une source de pouvoir infinie. Si les autres ont une avance sur vous en ce qu’ils paraissent plus sociables, vous avez cet avantage d’avoir une force de connaissance. »
Une nouvelle latte, une nouvelle expiration qui semblait telle celle de mes pêchés.
« Malheureusement, nous nous forçons tous à faire certaines choses et parfois il faut lutter contre sa nature pour le bien de tous, par exemple, je… »
Un instant je me figeais. Mes yeux changeaient brusquement de couleur, mes pupilles prenant une lueur similaire à celles d’un diamant rose, émettant une légère lumière, douce et chaleureuse. En ces douces pierres précieuses, il était facile de lire des formes géométriques, des cercles semblables à des astres, des planètes, à la fois simple et complexe, reflétant quelque chose de beau, simplement quelque chose de beau.
Un vague sourire finit par se manifester à mon minois alors que je détournais le regard, peut-être plus gênée, mais d’une voix infiniment plus douce, plus tendre et chaleureuse.
« Je me suis un peu forcée, moi-même, dernièrement, j’ai fait l’effort de faire l’effort, et, malgré le fait que je n’en revienne toujours pas, je vis les mois les plus heureux qu’ils m’aient été donnés de vivre de toute ma vie, depuis peu… Désolée si je parais un peu mièvre. »
Repris-je alors que lentement, mes yeux reprenaient leur couleur bleu - gris habituelle en cessant d’émettre cette lueur si singulière. En secouant la tête, je venais tirer une nouvelle latte sur ma cigarette avant d’écraser le mégot dans mon cendrier.
« Les efforts peuvent certes venir de vous, mais il existe aussi une part de hasard. Peut-être qu’à quelques minutes proche vous avez déjà raté l’âme sœur, entré à la bibliothèque quand sortait une personne qui avait pris le siège juste à côté du votre et qui aurait pu être votre meilleur ami. Je crois que le plus important, c’est de donner le meilleur de vous-même chaque jour, mettre toutes les chances de votre côté et garder espoir. »
Sur un petit nuage. Oui. C’est un peu comme ça qu’on pourrait me qualifier depuis que mes yeux avaient pris cette teinte. C’avait commencé à arriver pour la première fois devant mes élèves de façon un peu hasardeuse à la fin du mois d’octobre. Quiconque s’y savait faire preuve d’empathie pouvait lire aisément en ces prunelles un amour inconditionnel, profond, pur et sincère dirigé en une et une seule personne, et bien que je n’étais pas trop du genre à m’étaler, le Chineur, je l’ai appris, c’est joué de le faire pour moi, bien que cela soit heureusement resté subtil.
« Vous êtes un beau garçon, si vous acceptez de consacrer quelques heures de plus à votre vie sociale et être optimiste, que vous gagnez un peu en assurance en prenant soin de ne pas devenir quelqu’un d’insistant, ça fonctionnera pour vous, ne soyez pas inquiet avec ça. Je vous offre un thé ? Quelque chose de plus corsé ? Enfin… Seulement si vous avez finis les cours, je n’ai pas envie de me faire engueuler par mes collègues si vous êtes un peu lunaire lors de vos prochaines heures. »
Gloussais-je lentement, mon regard étrangement tendre, en un sens presque maternel, ces petites phases tranchaient, en réalité elles transcendaient ma nature. J’ai toujours été un peu comme ça, mais j’ai toujours aussi eu tendance à me bloquer à un stade des relations humaines pour en conserver une distance certaine et ainsi n’avoir de lien avec personne.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Sam 23 Fév 2019 - 19:25
Question de savoir-vivre.
Le Professeur Sykes lui semblait bien décider à l'aider et ce malgré les différents problèmes que se créait Terrence parfois sans raison. Il espérait cependant qu'elle avait la solution car si à un moment ou à un autre, son esprit, pourtant en constante intense réflexion pour imaginer le pire dans tous les scénarios, finissait par ne plus savoir quoi inventer, alors peut être arriverait-il à vaincre le réel problème de sa vie et ce qui l'empêchait de réellement profiter du moment présent.
Après avoir poser ses questions il retourna à la prise de note tout en inscrivant sur son carnet ce sur quoi il pourrait interroger son enseignante. Elle était excellente en métamorphose mais elle semblait l'être aussi dans la vie. « Il existe aussi ces festivals à Londres. J'y ai été, la Comic-Con. Mais seul... » glissa-t-il entre deux lattes de cigarettes que son professeur prenait pour montrer qu'il ne s'était pas contenté d'attendre qu'on lui apporte des réponses à ses besoins. En soi cela avait été un weekend satisfaisant et il avait pu rencontrer quelques uns de ses dessinateurs préférés, mais l'insatisfaction de ne pas pouvoir partager cela avec un ami avait été bien plus forte que la joie procurée par l'évènement malheureusement. Pendant qu'il ressassait ce souvenir, le Professeur Sykes lui expliqua comment il était nécessaire parfois de se forcer dans un activité. À ce sujet Terrence était plutôt dubitatif, il répliqua : « Mais je me suis déjà forcé à faire quelque chose... comme participer à une soirée par exemple. Et je me suis ennuyé sec voyez vous... Ou alors c'est ça le facteur chance dont vous parlez ? Parfois se forcer ça paie et parfois non ? Mais d'un côté se forcer pour passer un mauvais moment ça ne donne pas envie de poursuivre dans cette voie... » Se prendre la tête faisait parti intégrante de l'ADN de Terrence si bien que parfois il en avait littéralement marre de s'entendre penser.
« Consacrer quelques heures de plus à ma vie sociale... » murmura-t-il tout en inscrivant les derniers mots prononcés par le Professeur Sykes avant de rougir lorsqu'il se rendit compte qu'elle venait de le complimenter sur son physique. « Ah euh merci... » répondit-il avec un temps de retard incapable de jeter un regard au professeur de métamorphose. Par chance la direction de la conversation changea rapidement et elle lui proposa un thé. « Un thé plus corsé ? Du thé noir vous voulez dire ? Je n'ai plus cours non, donc je veux bien accepter. Merci. » dit-il timidement. Il ne s'était pas réellement imaginé prendre le thé avec l'un de ses professeurs d'université et malgré tous les conseils qu'avait pu lui apporter le Professeur Sykes sur sa vie privée, Terrence restait plutôt intimidé par une situation qu'il avait pourtant générée.
Après avoir poser ses questions il retourna à la prise de note tout en inscrivant sur son carnet ce sur quoi il pourrait interroger son enseignante. Elle était excellente en métamorphose mais elle semblait l'être aussi dans la vie. « Il existe aussi ces festivals à Londres. J'y ai été, la Comic-Con. Mais seul... » glissa-t-il entre deux lattes de cigarettes que son professeur prenait pour montrer qu'il ne s'était pas contenté d'attendre qu'on lui apporte des réponses à ses besoins. En soi cela avait été un weekend satisfaisant et il avait pu rencontrer quelques uns de ses dessinateurs préférés, mais l'insatisfaction de ne pas pouvoir partager cela avec un ami avait été bien plus forte que la joie procurée par l'évènement malheureusement. Pendant qu'il ressassait ce souvenir, le Professeur Sykes lui expliqua comment il était nécessaire parfois de se forcer dans un activité. À ce sujet Terrence était plutôt dubitatif, il répliqua : « Mais je me suis déjà forcé à faire quelque chose... comme participer à une soirée par exemple. Et je me suis ennuyé sec voyez vous... Ou alors c'est ça le facteur chance dont vous parlez ? Parfois se forcer ça paie et parfois non ? Mais d'un côté se forcer pour passer un mauvais moment ça ne donne pas envie de poursuivre dans cette voie... » Se prendre la tête faisait parti intégrante de l'ADN de Terrence si bien que parfois il en avait littéralement marre de s'entendre penser.
« Consacrer quelques heures de plus à ma vie sociale... » murmura-t-il tout en inscrivant les derniers mots prononcés par le Professeur Sykes avant de rougir lorsqu'il se rendit compte qu'elle venait de le complimenter sur son physique. « Ah euh merci... » répondit-il avec un temps de retard incapable de jeter un regard au professeur de métamorphose. Par chance la direction de la conversation changea rapidement et elle lui proposa un thé. « Un thé plus corsé ? Du thé noir vous voulez dire ? Je n'ai plus cours non, donc je veux bien accepter. Merci. » dit-il timidement. Il ne s'était pas réellement imaginé prendre le thé avec l'un de ses professeurs d'université et malgré tous les conseils qu'avait pu lui apporter le Professeur Sykes sur sa vie privée, Terrence restait plutôt intimidé par une situation qu'il avait pourtant générée.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Jeu 14 Mar 2019 - 11:17
J’acquiesçais vaguement à l’écoute de cette petite virée londonienne. Un mais était prévisible, mais cela attendrait la fin de mon petit discours. A sa fin, donc, l’inévitable. Une grimace vague se manifestait à mon minois. S’ennuyer sec, hein ? Je repensais à mes premières soirées. Les premières minutes c’était le cas. Puis en général, je trouvais toujours le moyen de synthétiser du sucre en puissants psychotropes, apporter des champignons fraîchement cultivés. Les souvenirs revenaient, lentement, et je ne pus m’empêcher de rire d’une vague nostalgie.
« Je ne suis pas certaine d’être la personne la plus à même de vous donner des conseils de codification sociale, j’avais un penchant pour des substances non recommandables, à votre âge. D’une part parce que j’étais timide et d’autres part curieuse. Mais il y a bien des situations et des moyens. Si vous n’êtes pas quelqu’un de fêtards, peut-être qu’à l’occasion de l’un de ces soirées ennuyeuse, vous rencontrerez quelqu’un qui fait acte de présence aussi, croyez-moi, vous êtes loin d’être un cas isolé. La solitude est quelque chose qui se lit facilement en les gens. La pire des choses qui pourrait vous arriver est que quelqu’un en profite pour vous faire du mal. »
Je m’amusais un peu à le voir rougir, fermant lentement mon poing pour m’approcher et donner un très légère tape à son épaule d’un sourire complice. L’air de spécifier qu’il n’avait pas besoin d’être gêné. Après tout, je pourrais en terme d’âge être sa mère, il n’avait pas besoin de se sentir gênée parce que je tente de motiver une confiance en lui et que mon empathie me pousse à faire preuve d’une franche sympathie. Ce geste, lui, était amical, ceci dit. Celui qu’on emploi avec un ami, quelqu’un en qui on a confiance. Pas que je le considère comme tel, mais en un geste qui pourtant pourrait être perçu comme violent se dégageait une tendresse et une douceur certaine, et c’est ce que je voulais véhiculer là.
« Détendez-vous, voyons. Je ne vous fais pas de rentre-dedans ! C’est naturel, quand on voit en les yeux de quelqu’un que quelque chose ne va pas, d’essayer de lui apporter de quoi voir naître le sourire. Et puis, c’est naturel pour un professeur de prendre soin de ses élèves. »
Donnant une simple pichenette à mon mégot, celui-ci venait chuter dans le cendrier au rebord de la fenêtre alors que je m’approchais de mon bureau pour sortir une bouteille de whisky.
« Ca, c’est le meilleur médicament pour rendre une soirée amusante. Mais comme tout médicament, il faut prendre la bonne dose pour ne pas occasionner des effets secondaires non voulus. »
Je vais vraiment faire boire un élève ? Mon sens moral s’élevait à un niveau supérieur à mes habitudes pendant quelques instants.
Bah oui, évidemment que je vais le faire.
Dégainant deux verres, je venais m’asseoir en tailleur sur une table pour les remplir, raisonnablement, aux doses de bar classiques en l’invitant du regard à venir s’asseoir un peu où il le souhaitait, alors que je regardais mon sac en me pinçant les lèvres un instant. Non. Je peux le guider, l’orienter un peu, sur comment certaines substances allègent, aident à être plus à l’aise, et sur comment éviter les excès, mais je ne peux décemment pas lui faire découvrir l’adage de la verte. Au lieu de cela, je me contentais de lancer le sort informulé d’accio pour que vienne jusqu’à moi un jeu de cartes, jouant avec le paquet d’une main d’une manière relativement habile pour les mélanger.
« Je ne suis pas certaine d’être la personne la plus à même de vous donner des conseils de codification sociale, j’avais un penchant pour des substances non recommandables, à votre âge. D’une part parce que j’étais timide et d’autres part curieuse. Mais il y a bien des situations et des moyens. Si vous n’êtes pas quelqu’un de fêtards, peut-être qu’à l’occasion de l’un de ces soirées ennuyeuse, vous rencontrerez quelqu’un qui fait acte de présence aussi, croyez-moi, vous êtes loin d’être un cas isolé. La solitude est quelque chose qui se lit facilement en les gens. La pire des choses qui pourrait vous arriver est que quelqu’un en profite pour vous faire du mal. »
Je m’amusais un peu à le voir rougir, fermant lentement mon poing pour m’approcher et donner un très légère tape à son épaule d’un sourire complice. L’air de spécifier qu’il n’avait pas besoin d’être gêné. Après tout, je pourrais en terme d’âge être sa mère, il n’avait pas besoin de se sentir gênée parce que je tente de motiver une confiance en lui et que mon empathie me pousse à faire preuve d’une franche sympathie. Ce geste, lui, était amical, ceci dit. Celui qu’on emploi avec un ami, quelqu’un en qui on a confiance. Pas que je le considère comme tel, mais en un geste qui pourtant pourrait être perçu comme violent se dégageait une tendresse et une douceur certaine, et c’est ce que je voulais véhiculer là.
« Détendez-vous, voyons. Je ne vous fais pas de rentre-dedans ! C’est naturel, quand on voit en les yeux de quelqu’un que quelque chose ne va pas, d’essayer de lui apporter de quoi voir naître le sourire. Et puis, c’est naturel pour un professeur de prendre soin de ses élèves. »
Donnant une simple pichenette à mon mégot, celui-ci venait chuter dans le cendrier au rebord de la fenêtre alors que je m’approchais de mon bureau pour sortir une bouteille de whisky.
« Ca, c’est le meilleur médicament pour rendre une soirée amusante. Mais comme tout médicament, il faut prendre la bonne dose pour ne pas occasionner des effets secondaires non voulus. »
Je vais vraiment faire boire un élève ? Mon sens moral s’élevait à un niveau supérieur à mes habitudes pendant quelques instants.
Bah oui, évidemment que je vais le faire.
Dégainant deux verres, je venais m’asseoir en tailleur sur une table pour les remplir, raisonnablement, aux doses de bar classiques en l’invitant du regard à venir s’asseoir un peu où il le souhaitait, alors que je regardais mon sac en me pinçant les lèvres un instant. Non. Je peux le guider, l’orienter un peu, sur comment certaines substances allègent, aident à être plus à l’aise, et sur comment éviter les excès, mais je ne peux décemment pas lui faire découvrir l’adage de la verte. Au lieu de cela, je me contentais de lancer le sort informulé d’accio pour que vienne jusqu’à moi un jeu de cartes, jouant avec le paquet d’une main d’une manière relativement habile pour les mélanger.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Dim 28 Avr 2019 - 7:42
Question de savoir-vivre.
Terrence écouta le professeur Sykes attentivement. Rencontrer une personne lors de ces soirées ennuyantes... Il avait peut-être déjà et cette occasion et les lèvres d'un certain garçon lui revinrent doucement à l'esprit avant que la mélancolie n'enduise d'amertume ce délicat souvenir. Quelle que soit la rencontre qu'il faisait, elle ne pourrait se solder par une conclusion positive, il en était convaincu. En revanche son enseignante le mis en garde contre la vulnérabilité qu'il pouvait renvoyer de par sa solitude. Il se promit de garder ce conseil à l'esprit.
Le compliment qu'elle fit à l'égard du physique de Terrence le gêna, mais la justification qu'elle en tira le dérangea encore plus qu'il ne put s'empêcher de rebondir quand bien même il s'agissait de son enseignante : « Ah donc en fait il s'agit de l'un de ses faux compliments juste dans l'espoir de redonner confiance en la personne qui le reçoit... » Il fut un peu déçu, mais d'un autre côté il avait lui-même cherché la vérité dans tout ça. Il ne pouvait pas en vouloir au Professeur Sykes de la lui dévoiler.
Alors qu'il s'attendait à ce qu'elle lui propose un Earl Grey bien infusé, son enseignante sortit une bouteille de Whisky ce qui amena le feu aux joues de Terrence bien avant même qu'il ne prenne une quelconque gorgée. Il n'osa même pas refuser la proposition de son professeur surtout qu'elle prenait du temps pour s'intéresser à ses problèmes. Peut-être en effet s'agissait-il de la solution. Il porta ses yeux sur le liquide ambré présent dans le verre qu'elle lui avait tendu tandis qu'elle proliférait ses conseils. « Je ne suis pas réellement un bon buveur d'alcool... Je ne suis pas sûr d'être capable d'en apprécier le goût. » fit-il remarquer n'osant même pas encore porter la boisson à ses lèvres. Aimait-il réellement l'alcool d'ailleurs ? Il n'en était même pas sûr. Mais était-il possible d'apprécier la boisson pour son goût d'ailleurs ou alors tous en consommaient simplement pour s'enivrer. Le regard fixé sur son verre, il était possible de déterminer sur son visage l'importance de tous ses questionnements.
Finalement il releva les yeux pour suivre le regard du Professeur Sykes se rendant à la table la plus proche de cette dernière tandis qu'un paquet de cartes volait en direction des mains de ses mains. « Heu... vous prévoyez un jeu c'est ça ? » demanda-t-il dubitatif. Il ne souvenait pas de la dernière fois qu'il avait participé à un jeu d'alcool, mais il en avait assisté à quelques uns dans l'espoir de mieux s'intégrer (un échec vous concevrez) et il n'avait pas souvenir que pour certains cela se soit bien fini.
Le compliment qu'elle fit à l'égard du physique de Terrence le gêna, mais la justification qu'elle en tira le dérangea encore plus qu'il ne put s'empêcher de rebondir quand bien même il s'agissait de son enseignante : « Ah donc en fait il s'agit de l'un de ses faux compliments juste dans l'espoir de redonner confiance en la personne qui le reçoit... » Il fut un peu déçu, mais d'un autre côté il avait lui-même cherché la vérité dans tout ça. Il ne pouvait pas en vouloir au Professeur Sykes de la lui dévoiler.
Alors qu'il s'attendait à ce qu'elle lui propose un Earl Grey bien infusé, son enseignante sortit une bouteille de Whisky ce qui amena le feu aux joues de Terrence bien avant même qu'il ne prenne une quelconque gorgée. Il n'osa même pas refuser la proposition de son professeur surtout qu'elle prenait du temps pour s'intéresser à ses problèmes. Peut-être en effet s'agissait-il de la solution. Il porta ses yeux sur le liquide ambré présent dans le verre qu'elle lui avait tendu tandis qu'elle proliférait ses conseils. « Je ne suis pas réellement un bon buveur d'alcool... Je ne suis pas sûr d'être capable d'en apprécier le goût. » fit-il remarquer n'osant même pas encore porter la boisson à ses lèvres. Aimait-il réellement l'alcool d'ailleurs ? Il n'en était même pas sûr. Mais était-il possible d'apprécier la boisson pour son goût d'ailleurs ou alors tous en consommaient simplement pour s'enivrer. Le regard fixé sur son verre, il était possible de déterminer sur son visage l'importance de tous ses questionnements.
Finalement il releva les yeux pour suivre le regard du Professeur Sykes se rendant à la table la plus proche de cette dernière tandis qu'un paquet de cartes volait en direction des mains de ses mains. « Heu... vous prévoyez un jeu c'est ça ? » demanda-t-il dubitatif. Il ne souvenait pas de la dernière fois qu'il avait participé à un jeu d'alcool, mais il en avait assisté à quelques uns dans l'espoir de mieux s'intégrer (un échec vous concevrez) et il n'avait pas souvenir que pour certains cela se soit bien fini.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Ven 31 Mai 2019 - 9:42
« Ah donc en fait il s'agit de l'un de ses faux compliments juste dans l'espoir de redonner confiance en la personne qui le reçoit... »
Je clignais des yeux, lentement. Qu’est-ce qu’il raconte ? Sa façon de se conditionner me fait retenir une grimace. Un peu de nerf, monsieur Bishop, la vie est belle ! Alors que je me levais en quête de whisky, je songeais à ses mots. Trouver une réponse adaptée, ne pas être blessante.
« Ah donc en fait il s'agit de l'un de ses faux compliments juste dans l'espoir de redonner confiance en la personne qui le reçoit... »
Qu’à cela ne tienne mon petit bonhomme, il y a un début à tout. Bien, je pense avoir faire le topo intérieur sur comment m’y prendre.
« Non, du tout, il s’agit d’un compliment censé, lancé dans l’espoir de redonner confiance en la personne qui la reçoit. Quel intérêt aurais-je à vous mentir ? Les compliments, lorsqu’ils ne sont pas déplacés sont un bon vecteur social. Par exemple, si une personne autour de vous semble triste, selon votre niveau de proximité, lui indiquer qu’elle est plus jolie lorsqu’elle sourit est un moyen d’apporter un peu de réconfort et montrer votre présence. Vous suivez le parallèle ? Il s’agit de prendre soin de son entourage et de se montrer présent, comme je le fais avec vous en l’instant. »
Finissant de mélanger les cartes, je déposais le jeu face recto entre nous et nos deux verres, déposant deux crayons de papier à côté.
« Il en va d’ailleurs de même que l’alcool. L’ivresse est un état recherché par les jeunes pour être plus sensibles, moins coincés, se sentir plus ouvert et cesser de lutter contre leurs démons intérieurs. Mais l’alcool peut être, comme bien des choses un vecteur d’émotions.
Si les gens apprécient tellement le vin, le whisky ou la bière, ce n’est pas “juste” parce que c’est bon, mais parce qu’on le consomme en des occasions spéciales, en lesquelles nous gardons un souvenir heureux. Ainsi se mêle à la mémoire visuelle et auditive, la mémoire du goût et la mémoire olfactive.
Ainsi boire de l’alcool n’est pas tellement une histoire de goût, mais une recherche de saveur. Une façon d’accrocher des souvenirs, de découvrir de nouvelles choses sous un nouvel angle. »
« Heu... vous prévoyez un jeu c'est ça ? »
« Un jeu participatif, oui ! Ces cartes sont vierges, je vous sais aise avec le dessin, je le suis en moindre mesure avec la magie artistique. Alors une création participative peut être intéressante, pour vous aider à faire un peu d’introspection et peut-être vous donner des idées de jeu à reproduire avec vos amis. »
Sur ces mots, je levais mon verre comme pour trinquer sans pour autant aller au bout de l’exercice, buvant une gorgée du breuvage s’immisçant à mon palais, fermant les yeux pour en décortiquer les arômes, les épices, avant de le laisser glisser dans ma gorge, reposer lentement le verre et me mettre à griffonner aux quatre angles de la carte, quatre sigils complexes, avant de la lui tendre.
« Commencez par planter le décor. Une forêt, une plage, un parc, un restaurant, une montagne, de la neige, de la pluie, une rivière, qu’importe. Nous pourrons ajouter du détail après si besoin. Choisissez un endroit dont vous avez envie, ou vous vous sentez heureux, en confiance... »
Il y a longtemps que je n’avais pas fait ça, la création d’un univers sensoriel. Une illusion qui touche les cinq sens des individus pris dedans. Aussi agréable que dangereuse, cette magie peut vite devenir une obsession, une addiction. Raison pour laquelle je n’ai d’ailleurs jamais transmis les enchantements et sortilèges nécessaires à sa réalisation.
Je clignais des yeux, lentement. Qu’est-ce qu’il raconte ? Sa façon de se conditionner me fait retenir une grimace. Un peu de nerf, monsieur Bishop, la vie est belle ! Alors que je me levais en quête de whisky, je songeais à ses mots. Trouver une réponse adaptée, ne pas être blessante.
« Ah donc en fait il s'agit de l'un de ses faux compliments juste dans l'espoir de redonner confiance en la personne qui le reçoit... »
Qu’à cela ne tienne mon petit bonhomme, il y a un début à tout. Bien, je pense avoir faire le topo intérieur sur comment m’y prendre.
« Non, du tout, il s’agit d’un compliment censé, lancé dans l’espoir de redonner confiance en la personne qui la reçoit. Quel intérêt aurais-je à vous mentir ? Les compliments, lorsqu’ils ne sont pas déplacés sont un bon vecteur social. Par exemple, si une personne autour de vous semble triste, selon votre niveau de proximité, lui indiquer qu’elle est plus jolie lorsqu’elle sourit est un moyen d’apporter un peu de réconfort et montrer votre présence. Vous suivez le parallèle ? Il s’agit de prendre soin de son entourage et de se montrer présent, comme je le fais avec vous en l’instant. »
Finissant de mélanger les cartes, je déposais le jeu face recto entre nous et nos deux verres, déposant deux crayons de papier à côté.
« Il en va d’ailleurs de même que l’alcool. L’ivresse est un état recherché par les jeunes pour être plus sensibles, moins coincés, se sentir plus ouvert et cesser de lutter contre leurs démons intérieurs. Mais l’alcool peut être, comme bien des choses un vecteur d’émotions.
Si les gens apprécient tellement le vin, le whisky ou la bière, ce n’est pas “juste” parce que c’est bon, mais parce qu’on le consomme en des occasions spéciales, en lesquelles nous gardons un souvenir heureux. Ainsi se mêle à la mémoire visuelle et auditive, la mémoire du goût et la mémoire olfactive.
Ainsi boire de l’alcool n’est pas tellement une histoire de goût, mais une recherche de saveur. Une façon d’accrocher des souvenirs, de découvrir de nouvelles choses sous un nouvel angle. »
« Heu... vous prévoyez un jeu c'est ça ? »
« Un jeu participatif, oui ! Ces cartes sont vierges, je vous sais aise avec le dessin, je le suis en moindre mesure avec la magie artistique. Alors une création participative peut être intéressante, pour vous aider à faire un peu d’introspection et peut-être vous donner des idées de jeu à reproduire avec vos amis. »
Sur ces mots, je levais mon verre comme pour trinquer sans pour autant aller au bout de l’exercice, buvant une gorgée du breuvage s’immisçant à mon palais, fermant les yeux pour en décortiquer les arômes, les épices, avant de le laisser glisser dans ma gorge, reposer lentement le verre et me mettre à griffonner aux quatre angles de la carte, quatre sigils complexes, avant de la lui tendre.
« Commencez par planter le décor. Une forêt, une plage, un parc, un restaurant, une montagne, de la neige, de la pluie, une rivière, qu’importe. Nous pourrons ajouter du détail après si besoin. Choisissez un endroit dont vous avez envie, ou vous vous sentez heureux, en confiance... »
Il y a longtemps que je n’avais pas fait ça, la création d’un univers sensoriel. Une illusion qui touche les cinq sens des individus pris dedans. Aussi agréable que dangereuse, cette magie peut vite devenir une obsession, une addiction. Raison pour laquelle je n’ai d’ailleurs jamais transmis les enchantements et sortilèges nécessaires à sa réalisation.
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Re: Question de savoir-vivre — Eden Sykes
Jeu 11 Juil 2019 - 21:19
Question de savoir-vivre.
Leur conversation tournait autours d'un débat sur la légitimité d'un compliment lancé avec pour objectif de faire plaisir à son destinataire. « Mais cela peut avoir l'effet contraire chez une personne absolument pas réceptive à ce genre de compliment. Disons que si vous êtes dubitatif quant à sa véracité il est fort probable que cela mette bien plus mal à l'aise qu'autre chose et que la personne à qui est destinée le compliment ne retienne que l'idée que ce dernier lui soit fait dans l'espoir de faire plaisir et non pas parce que c'est le cas. » Il débita cela à toute allure, mais quand bien même il ne se citait pas, il pensait bien évidemment à lui. Il ne se sentait pas particulièrement moche, mais ne se considérait pas être un canon non plus, juste dans la norme et il essayait de relever la norme en s'habillant bien, c'était tout. Mais de là à mériter des compliments, il n'en était pas très sûr.
« Mais du coup est-ce que vous pensez qu'il est nécessaire de boire pour se faire des souvenirs heureux ? » demanda-t-il. Il savait pertinemment la réponse, mais l'idée de voir ce que pouvait développer le Professeur Sykes était intéressant. Il espérait juste qu'il ne l'embêtait pas avec toutes ses questions. Ils s'étaient définitivement éloigné de la Métamorphose et même du sujet principal pour lequel le garçon l'avait interrogé. Mais avec une certaine perspicacité, son professeur évoquait un peu toutes les questions que Terrence n'avait jamais posé à haute voix à quiconque. Par ailleurs elle lui proposa un jeu de carte et de dessin
de quoi mettre en avant le petit talent que le garçon avait pour les gribouillages. « Je ne suis pas le plus grand des artistes non plus hein... » dit-il en se saisissant du crayon à papier à la demande de son interlocutrice.
Sur l'une des cartes vierges il commença à dessiner les bases d'une île déserte entourée par la mer et sur laquelle s'érigeait un simple cocotier frappé par la lumière du soleil. « Ensuite ? » demanda-t-il intrigué profitant de la suite des explications pour porter le whisky à ses lèvres. Le peu qu'il en avala lui brûla la gorge et il tenta de réfréner une grimace. Il n'était définitivement pas un habitué de l'alcool quand bien même il puisse avoir participé à quelques fêtes.
« Mais du coup est-ce que vous pensez qu'il est nécessaire de boire pour se faire des souvenirs heureux ? » demanda-t-il. Il savait pertinemment la réponse, mais l'idée de voir ce que pouvait développer le Professeur Sykes était intéressant. Il espérait juste qu'il ne l'embêtait pas avec toutes ses questions. Ils s'étaient définitivement éloigné de la Métamorphose et même du sujet principal pour lequel le garçon l'avait interrogé. Mais avec une certaine perspicacité, son professeur évoquait un peu toutes les questions que Terrence n'avait jamais posé à haute voix à quiconque. Par ailleurs elle lui proposa un jeu de carte et de dessin
de quoi mettre en avant le petit talent que le garçon avait pour les gribouillages. « Je ne suis pas le plus grand des artistes non plus hein... » dit-il en se saisissant du crayon à papier à la demande de son interlocutrice.
Sur l'une des cartes vierges il commença à dessiner les bases d'une île déserte entourée par la mer et sur laquelle s'érigeait un simple cocotier frappé par la lumière du soleil. « Ensuite ? » demanda-t-il intrigué profitant de la suite des explications pour porter le whisky à ses lèvres. Le peu qu'il en avala lui brûla la gorge et il tenta de réfréner une grimace. Il n'était définitivement pas un habitué de l'alcool quand bien même il puisse avoir participé à quelques fêtes.
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