Dear bride, be my date ft. @Juliet Blackthorn

Anxieux. Nerveux. Habité par cette peur d’être décevant, de ne pas être à la hauteur. Tous ces sentiments qui se ressemblent, s’assemblent, forment une énorme boule dans la poitrine du jeune homme qui attend poutant patiemment à l’entrée du parc que sa fiancée fasse son apparition. Après «l’annonce officielle» des fiançailles, il est apparu évident qu’il devait organiser un rendez-vous avec elle. Ceci autant par obligation que par plaisir, il est vrai. Car Juliet lui a semblé parfaite en tous points - en tout cas pour lui. Collant à sa propre personnalité, elle a aussi une réelle beauté naturelle qui n’est pas pour lui déplaire. Lui dira-t-il ? Sûrement pas avant plusieurs mois... connaissant sa timidité. Et c’est avec cette même réserve qu’il a invité la jeune femme à ce rendez-vous, espérant ainsi s’attirer ses faveurs et apprendre à la connaître d’avantage. Car une seule rencontre accompagnés de toute la famille, cela ne suffit pas à en savoir plus sur quelqu’un. Au contraire, la présence des autres personnes ne fait que rétracter d’avantage notre personnalité... en tout cas, c’est ce qui se produit régulièrement avec Maximilien. En présence de son grand-père, il est totalement différent... Juliet a peut-être pu le remarquer à la piscine de la propriété Leroy, il y a de cela une semaine.

Un panier dans la main contenant de nombreuses victuailles qu’il espère à sa convenance, il regarde tout autour de lui à la recherche de la sublime petite tête blonde. Il se souvient d’elle comme de cette timide et mignonne jeune femme, faisant trois têtes de moins que lui - au bas mot. Mais il y a quelque chose de vraiment adorable dans sa façon d’être et ses expressions faciales, qu’il est presque persuadé qu’entre eux, cela pourra se faire. Non sans ajustement, certes, mais il part confiant. Peut-il en dire autant des perturbations qui gravitent tout autour de lui récemment ? Non, certainement pas. Car la rencontre avec Peter lui a rappelé des souvenirs gênants (du moins pour lui) de sa petite aventure avec Elwin et il n’est pas prêt à faire face à cela. Pas quand il doit se marier à une personne aussi gentille qui, de façon évidente, ne mérite pas un tel acharnement.

La voilà qui arrive enfin, paraissant toujours aussi mal à l’aise que lui. Mais la solitude a au moins le mérite de le détendre un peu et il offre à Juliet son plus beau sourire. Encourageant, comme pour dire «t’en fais pas, on y va tranquille». Pas de grosses attentes à ce rendez-vous, bien que son grand-père lui ait fait savoir l’importance de cette future alliance entre leurs familles. «Salut Juliet» commence-t-il plus ou moins familièrement, pour la mettre à l’aise. «Je suis content qu’on puisse s’organiser cette petite sortie. Il me tardait d’avoir un petit tête à tête avec toi, loin de la famille, tout ça...» Il lève les yeux au ciel pour sous-entendre que oui, leurs familles sont envahissantes à leur manière puis rit quelque peu avant de lui montrer le parc. «On y va ?»

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Juliet lui avait fait savoir qu’elle souhaitait de la discrétion pour ce rendez-vous et Maximilien ne put être que plus d’accord, à ce moment-là. Très réservé sur sa vie privée, il ne tient pas à ce que quiconque les voit, les épie ou pire, aille faire un rapport détaillé à leurs familles respectives. Un peu d’intimité ne leur fera pas de mal, bien qu’il soit loin de comprendre quel est le vrai souci de la jolie blonde à cet instant. Car ce n’est pas tant sa famille qu’elle cherche à éviter qu’un potentiel amant...
Le refus suite à sa première proposition de rendez-vous l’avait quelque peu heurté dans son égo, lui qui ne savait même pas en avoir un ! Étant donné qu’il n’a jamais eu ni la force ni le courage d’inviter qui que ce soit à sortir avec lui, il n’avait jamais eu affaire à ce type de rejet et force est de constater que l’orgueil en prend un coup. Surtout, il n’avait pas compris pourquoi, se disant que peut-être, elle n’avait pas apprécié ce qu’il avait laissé paraître lors de leur première rencontre chez Charles Leroy. Pour des futurs mariés, il était fort dommage que la demoiselle n’apprécie pas son compagnon. Il avait donc été plein d’inquiétudes et s’il doit être honnête, ces dernières ne l’ont pas quitté malgré le fait qu’elle ait changé d’avis. Bien sûr, dès qu’il l’a rencontré, il s’est senti comme... pas à la hauteur des événements, et d’elle surtout. Ce refus à son invitation ne venant que confirmer le fait qu’il n’est probablement pas assez bien pour une fille comme elle. Ses insécurités n’ont fait que se renforcer, lui qui a déjà bien du mal à aborder le thème de ses sentiments d’ordinaire.

Pourtant, les voilà, à marcher en silence l’un à côté de l’autre. Lui, pourtant si locace et souriant au quotidien, ne parvient pas forcément à formuler des propos intéressants. Se ressassant en boucle les phrases qu’il a préparé et qui, maintenant, lui semblent futiles. Il hoche simplement de la tête en regardant autour d’eux. Ils sont probablement dans l’un des emplacements les plus reculés du parc, comme elle le désirait. Maximilien en vient à penser que, peut-être, c’est simplement parce qu’elle ne tient pas à être vue avec lui, tout bêtement. Aurait-il si mauvaise réputation ? Il se sait naïf, mais n’a jamais entendu dire qu’on le prenait pour un simplet pour autant.

«Oh» répond-il dans un premier temps, s’installant dans l’herbe tout en réfléchissant à une réponse constructive, qui ne risquerait pas de faire fuire la demoiselle ou de la blesser dans ses sentiments. «À vrai dire, je te comprends totalement à ce sujet. Je ne suis moi-même... pas vraiment enclin à m’ouvrir en tête-à-tête avec des personnes que je connais à peine - et c’est un euphémisme ! Mais tu n’as pas à t’en faire. Si vraiment tu te sens trop inconfortable, on pourra écourter la chose. Au moins, on aura le mérite d’avoir essayé, tu ne penses pas ?» Même s’il est bien conscience que cela ne sera pas suffisant pour son grand-père, qui veut voir les choses avancer bien plus vite que ce que son petit-fils est capable de faire. «Est-ce que tu as soif ? Boire un peu nous déliera peut-être un peu la langue ! Oh, rien d’alcoolisé, je te rassure. Ce n’est pas mon genre.» Rajoute-t-il dans un sourire tout en sortant quelques boissons individuelles de son panier.

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Il ne s’attendait pas à de l’extraordinaire avec ce rendez-vous mais peut-être qu’en effet, ses attentes sont un peu plus élevées que ce qui est en train de se produire entre eux. Mais ce n’est pas comme s’il pouvait en vouloir à Juliet car il comprend fort bien que la situation ne la met pas à l’aise. Il espère simplement briser la glace, de peur d’être voué à un mariage silencieux et froid. Il n’y aurait rien de pire que de se retrouver avec une femme qui ne lui parlerait pas... Il n’attend certes aucun sentiment de sa part mais au moins un minimum de politesse.

«T’en fais pas.» Dit-il simplement, préférant ne pas lui faire savoir dès l’instant que lui, le mariage, il l’a vu venir depuis des années. C’est le deal, il le sait, Charles ne le lui a jamais caché. Et au fond, il espérait qu’il change d’avis ou que simplement, cela se produise après ses trente ans. Là, Maximilien a l’impression de ne rien avoir fait ni accompli en terme de relations personnelles. Il est donc encore plus triste de se retrouver enfermé dans une relation indésirée...
Le jeune homme opte pour la bouteille d’eau, car c’est la seule qui matche avec son état d’esprit à cet instant. Il lui faut quelque chose de simple, classique. Surtout avec la question de Juliet qui s’annonce. Le français se mord la lèvre inférieure en réfléchissant à la façon la plus honnête et facile de lui répondre. Commencer à mentir dès maintenant enverrait de mauvaises idées à Juliet et puis, quel intérêt de toute façon ?

«Autant qu’on mette tout à plat avant, comme tu dis. Au moins, comme ça, on sait avec quoi on part.» Il se racle la gorge et reprend une gorgée de sa bouteille d’eau, avant de se tourner un peu plus vers elle. «Je savais que ces fiançailles viendraient. Je ne savais juste pas encore avec qui. Que ce serait ta famille, toi spécifiquement... je ne l’ai appris que cet été, ça. Mais pour les fiançailles, oui, je le sais depuis six ans. C’est un... comment dire ça... un accord que j’ai passé avec mon grand-père. J’ai accepté d’épouser la femme de son choix en échange de décider moi-même de mon parcours professionnel. À vrai dire, je pensais que ça viendrait un peu plus tard que ça... dans quelques années... mais bon. Et puis, je sais que mon grand-père a bon goût et saura me choisir une personne qui me convient. Ce qui, je commence à le penser, est le cas.» Il est encore loin de savoir que ce n’est pas vraiment son intérêt qui compte pour Charles Leroy. Car Juliet n’a pas été choisie pour son caractère, ni même ses qualités physiques. Tout n’est toujours question que d’argent...

«J’imagine que pour toi, ça a été la surprise totale ? On dirait.»

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Maximilien n’est pas réellement surpris d’entendre la manière dont se reproduit la famille Blackthorn. S’il y a bien un point sur lequel leurs deux familles se rejoignent, c’est ce besoin vital de parfaire la pureté de leur sang. Mais si les Leroy avaient autrefois coutumes de se reproduire entre eux, cela ne s’est plus produit depuis plusieurs générations maintenant. Certes, il espérait ne pas tomber sur une famille qui le fasse encore car, de son point de vue, cela n’est pas sain. Mais qui est-il pour juger, alors qu’il descend d’une lignée de consanguins également ? Ce serait purement hypocrite. Et puis, son mariage avec Juliet et celui d’Eliott avec la jeune femme qui l’accompagnait alors prouve que la famille essaye de garder la pureté de son sang sans pour autant affecter les capacités mentales ou physiques des descendants.

«Pas tant bizarre que ça. Cela se faisait beaucoup par le passé. Les bulgares le font aussi beaucoup encore.» Il sourit à la belle Juliet, tentant de lui prouver qu’il n’est pas dans une démarche de jugement. Bien qu’il ait tenté de s’informer le mieux possible sur la famille Blackthorn avant leur rencontre d’il y a une semaine, il estime qu’il n’y a pas meilleur moyen de connaître les détails et secrets d’une famille, que de parler à l’un de ses membres. La cadette de surcroît.

«J’imagine que ça a été une forte déception pour toi, en plus de la surprise.» Maximilien n’ose pas encore demander à la jolie blonde si avant d’apprendre ses fiançailles, elle avait quelqu’un d’autre en vue. Car il veut bien croire que cela fasse obstacle à un bonheur déjà bien ancré et il ne souhaite nullement rendre Juliet malheureuse en lui retirant un tel privilège. Bien qu’il ne sache pas vraiment encore ce que cela fait d’être profondément amoureux de quelqu’un, il veut bien croire que chacun ait le droit à ça dans sa vie. Même les pires.

«Arts journalistiques ! J’espère être reporter plus tard, je suis stagiaire à la Chouette Enchaînée d’ailleurs, c’est tellement instructif d’être directement dans l’action ! Même si j’adore l’université, les amis, étudier... j’ai vraiment hâte d’entrer dans la vie active pour... tu vois... laisser ma propre marque quoi. Et de ton côté ? Quel métier te destines-tu ?» Il commence à sortir quelques aliments du même panier qui se trouve entre eux, dont quelques fruits dans lesquels il pioche avec rapidement. Maximilien adore les poires et c’est pratiquement par habitude qu’il commence à en manger une.

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Cela, il veut bien le comprendre. Les sangs-purs sont vite étiquetés, parfois à juste titre. Dans cette société moderne si avancée, le culte du sang n’a plus vraiment son importance, et l’entêtement de leurs familles à persister dans cette voie ne les aide pas à éviter les critiques. «Je veux bien le croire.» Se contente-t-il de dire tout en jouant avec sa petite bouteille d’eau. Il avait d’abord eu un étonnemnt en apprenant l’identité de la jeune femme. De toutes les familles de sang pur qui existent, Maximilien ne s’attendait pas à ce que le choix de son grand-père se porte sur une Blackthorn. Car bien qu’il soit partisan en un sens de cette consanguinité, dans un monde devenu si moderne, cela porte au scandale. Et Charles Leroy fait toujours tout pour préserver sa réputation. Alors pourquoi les Blackthorn ? Qu’ont-ils à offrir qu’une autre famille française de sang pur ne pourrait accorder ? Il retourne la question dans sa tête depuis la fin de l’été, à vrai dire. Bien qu’il n’ait rien à redire sur Juliet, quelque chose semble ne pas tourner rond... et pour que lui, le petit naïf, s’en rende compte, c’est que ce doit être assez énorme. Mais dans les faits, Maximilien n’est pas prêt à de remettre en question la décision de son cher grand-père, en qui il a foi et respect.


«J’en suis ravi aussi et ne t’en fais pas, le sentiment est partagé. Je ne te forcerai à rien.» Ce n’est tout bonnement pas son style de pousser une personne à l’aimer, tout ça parce que quelqu’un d’autre a décidé que ce devait être le cas. Bien qu’il se pose la question de la durabilité d’un mariage sans amour. Il a bien conscience que par le passé, nombreuses familles se sont étendues par le biais des mariages arrangés... mais le monde moderne leur donne de plus en plus le goût de faire un mariage d’amour. Pourra-t-il jamais vraiment aimer Juliet ? Bien qu’elle soit plus que parfaite pour lui, il a peur de ne pas être à la hauteur des circonstances.
Il prend néanmoins le temps de répondre à ses questions, s’emportant comme d’ordinaire lorsqu’il parle de ses études. Peut-être cela vaut-il vraiment ce sacrifice... il ne se voit pas abandonner cette fabuleuse opportunité de faire le métier de ses rêves. Donc en échange, il peut bien se forcer un peu...

«Septième, bientôt la fin du parcours.» Entre temps, il lui a demandé quel était son cursus, curieux d’en savoir un peu plus à son sujet. Mine de rien, un parcours universitaire pleinement choisi permet de comprendre un peu mieux la personnalité d’une personne. Donc, est-il surpris d’apprendre qu’elle est en médicomagie ? Pas vraiment. Il ne la connait pas encore mais ce n’est pas quelque chose qui le choque. «C’est intéressant ! Et tes parents sont d’accord avec ce choix ? Qu’en pensent-ils ?» Le moyen pour lui de savoir quelles sont les relations de Juliet avec ses géniteurs. A voir s’il faudra qu’il se batte avec elle pour faire asseoir sa volonté d’être psychomage, ou si tout cela n’est pas nécessaire et qu’elle a déjà eu l’aval de sa famille. Par contre, il ne s’était pas rendu compte tout de suite que Juliet était si jeune. Pas beaucoup plus que lui, c’est sûr, mais il s’attendait à ce qu’elle soit au moins en sixième année. Il espère que cette maturité dont elle semble faire preuve n’est pas qu’une illusion momentanée pour lui plaire... mais bien un trait de sa vraie personnalité.

«Et hum... pardonne-moi d’avance pour cette question mais... hum... il y a un endroit en particulier où tu aimerais te... marier ? Parce que je me dis que, quitte à le faire, autant que ça te plaise le plus possible. Désolé, c’est peut-être un peu trop tôt pour ça ?» Il ne sait pas vraiment ce qui lui a pris de poser une telle question. Elle va sûrement s’imaginer qu’il les voit se marier dès demain, ce qui n’est pas le cas.

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Maximilien fronce quelque peu les sourcils, avant d’hocher de la tête. «Oui, ce nom me dit quelque chose en effet ! Je ne saurais pas le décrire mais... oui, je crois qu’on se croise de temps en temps.» En même temps, il y a tellement de Blackthorn qu’il est compliqué de ne pas en croiser au moins un par jour... et c’est peu dire.
Ils continuent leur échange pour apprendre à se connaître, et notamment la relation de Juliet avec sa famille. Ce qu’elle pense définira sûrement sa façon de s’adresser à eux et leur relation future. Comme soutien à sa femme, il ne peut décemment pas préférer ses parents si elle est en désaccord avec eux.

«Ah oui ? Une animalerie ? C’est marrant. Mais j’imagine que dans une famille aussi grande et en étant la dernière, il est facile de combler tous les postes avec les aînés. Tu as pu avoir cette chance, au moins. Même si bon, tu n’as pas tort. Médecine, c’est rarement désapprouvé par les parents de sang pur...» C’était l’un des choix de Charles, que Maximilien se refusait à prendre. Bien qu’il soit quelqu’un de très serviable et attentionné, il n’a jamais eu l’envie de recoudre des membres ou plonger les mains dans des corps sanguinolant après des accidents mortels. Bien qu’il n’aille pas jusqu’à s’évanouir à la vue du sang, cette dernière ne lui est pas particulièrement agréable. Il aurait pu faire comme Juliet et se diriger vers la psychomagie mais... cela ne lui a jamais paru être un bon choix pour lui.

«Hum, plutôt un poste au ministère, ou alors avocat. Les Leroy sont connus dans les affaires et la justice magique, donc devenir reporter, c’est un peu éloigné de cette voie. Je crois que mon grand-père espère toujours me faire changer d’avis, même au bout de six années d’études...» C’est le souci avec Charles. Têtu comme une mule mais au moins, il aura eu ce qu’il voulait avec ce mariage. Peut-être que cela calmera ses attentes envers le jeune Maximilien. Rien n’est moins sûr cependant. Le concerné termine sa poire et met le trognon sur le côté, qu’il jettera plus tard quand ils repartiront.
Il veut bien accorder à Juliet qu’elle a raison sur le sujet. Concernant le mariage, ils ne risquent pas d’avoir leur mot à dire, bien qu’ils soient les mariés. On est bien loin des mariages moldus ou d’amour entre sorciers. Mais bon, ce n’est pas comme si le processus l’intéressait de toute façon. Il se pose juste la question pour Juliet, se demandant si elle aurait aimé en faire partie.

«Eh bien... je sais qu’ils planifient ça depuis un moment donc un mariage avant l’automne ne me surprendrait pas, mais il est tout aussi possible qu’ils attendent le début du printemps, surtout pour la réception. Je ne sais pas ce qui est la meilleure option. Arracher le pansement de façon rapide et sèche, ou le retirer lentement avec douceur.» Vient-il de faire ce type de comparaison ? Il en a bien peur mais doute qu’elle le prenne mal. Cette idée n’est pas plus plaisante pour elle, et sûrement une écharde dans le pied. Difficile de voir ce mariage de façon positive... à moins qu’ils arrivent réellement à se connaître et à s’apprécier ? Le jeune homme ne perd pas espoir.

«Parlons de choses plus légères, veux-tu ? Tu joues d’un instrument ?» Il ne dirait pas non à une femme musicienne, en passant.

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Il n’est pas très difficile de deviner la place que la famille de Juliet tient dans son cœur - et son existence. Maximilien comprend vite que s’il veut se faire une place avec ce mariage, il lui faudra dealer avec toute une tripotée de Blackthorn - et leurs cousins. Bien que sa famille ne soit pas minimaliste, il n’a jamais eu affaire à une si grande lignée avec un tel nombre de représentants vivants. Le challenge est de taille mais le français sait où est son devoir et ce qu’il doit accomplir.
Il savait que le sujet viendrait bien assez tôt sur le tapis et en toute honnêteté, il espérait gagner encore un peu de temps avant d’aborder le sujet de sa famille. Maximilien aurait préféré connaître un peu mieux Juliet avant d’aborder des secrets mais étant donné que ce n’est pas le cas, il a beaucoup plus de mal à rester naturel. L’envie de lui mentir - ou d’omettre des détails - lui titille l’esprit et il cherche une façon de dire la vérité tout en la contournant. Ce qui est un exercice de gymnastique mental bien trop important pour le rendez-vous qu’il a.

«C’est un peu compliqué, avec mes parents je t’avouerai. Je les aime beaucoup, c’est une certitude et... comme tous les enfants je pense, j’ai des trucs à leur reprocher. Mais disons... que notre relation demanderait une réévaluation parce que je suis loin d’être vraiment proche d’eux. Ce que, je pense, on regrette tous les trois.» Mais bien avant que Juliet ne puisse rebondir sur l’idée d’une fratrie, il s’empresse de répondre à sa remarque sur son grand-père pour, ainsi, lui donner des indices sur sa famille et sur lui-même, sans pour autant entrer dans les passages douloureux du passé.

«Il est très important pour moi. Il m’a beaucoup donné de son temps, de son savoir et de sa confiance. C’est un mentor, même plus. Je le respecte beaucoup, même si cela ne veut pas dire que je suis toujours d’accord avec ses choix ou ses pensées.» Car le vieux Leroy n’est pas vraiment progressiste dans son genre et il y a beaucoup de sujets sur lesquels Maximilien aurait quelque chose à lui contredire, s’il osait seulement élever un peu sa voix contre lui. Ce qui est loin d’être le cas.

Le jeune homme hoche de la tête, comprenant parfaitement ce qu’elle ressent. Lui aussi aimerait prendre plusieurs semaines pour connaître et apprécier Juliet à sa juste valeur, avant de lui passer la bague au doigt. Déjà que ce simple acte le terrifie... donc fait dans la précipitation, cela ne peut rien donner de bon. Mais il doute que son grand-père le tienne régulièrement au courant de ses plans le concernant... Maximilien termine sa bouteille d’eau, appréciant de voir la jolie blonde se servir dans son panier sans lui demander au préalable. Signe que, peut-être, elle est de plus en plus à l’aise ? Cela lui ferait plaisir et marquerait une nette progression dans leur «relation», si l’on peut déjà parler de relation.

«Je m’essaye au piano depuis un certain temps. Disons que c’est une volonté de mon grand-père et honnêtement, cela ne me déplaît pas. Je pourrais peut-être accompagner ton chant, un de ces jours ?» Propose-t-il, un peu mal à l’aise. Le flirt et la séduction n’ont jamais été son fort, c’est une certitude. Pourtant, il fait un effort considérable pour plaire à Juliet tout en restant le plus naturel possible. Et ce mélange est assez difficile à tenir pour lui.

«Est-ce que tu es déjà allée à Paris ? Je pourrais peut-être te faire visiter, si ce n’est pas le cas. C’est peut-être là le seul intérêt de se fiancer à quelqu’un d’un autre pays !» Dit-il en riant, optant pour la comédie plutôt que la romance, ce qui est beaucoup plus son style. À voir si la demoiselle y est sensible...

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Déterminé est un bien faible mot pour décrire Charles Leroy, doyen de la famille française. Il est même plus que ça... même si Maximilien ne s’en rend pas encore vraiment compte. Mais son grand-père ne rigole pas avec certaines choses, dont la pureté de leur sang. Et dans un coin de sa tête, le jeune homme sait qu’aller contre ce mariage le ferait rentrer dans un conflit dont il n’est pas sûr de ressortir indemne. Sachant que Charles représente à ses yeux une plus grande autorité parentale que ses deux géniteurs réunis.

«Oh oui, bien sûr que tu les rencontreras ! Je suis sûr que tu leur plairas. Ma mère est une artiste peintre et mon père travaille à la Justice Magique. Ma mère est très... simple. Trop simple pour son sang, certains diront. Mais elle a une liberté qui est assez enviable.» Sans la mort de son frère, Maximilien aurait sûrement été très proche de ses parents, ces derniers étant bien plus cools que le grand-père Leroy. Plus ouverts aux changements, ils n’auraient sûrement jamais négocié son mariage avec ses études universitaires... Ils l’auraient sûrement laissé faire ses propres choix. Mais ça, on ne le saura jamais... pour le plus grand bonheur de Charles en personne !

«Oui, pourquoi pas ! Ce serait avec plaisir. Mais je te préviens, je suis loin d’être virtuose !» Il lui faut de la pratique, beaucoup de pratique. Mais au moins fait-il l’effort d’essayer, une chose positive qu’il peut s’octroyer. Maximilien est néanmoins ravi de pouvoir partager ça avec la jeune femme, car c’est en se rapprochant par des activités qu’ils tisseront des liens plus forts, rendant ainsi leur union plus durable dans le temps.

«Tu verras, Paris est vivante de jour comme de nuit. Pleine de diversité, de raffinement, d’activités en tous genres... j’adore Paris. Bon, peut-être parce que j’y suis né et y ai grandi, c’est vrai, mais je ne sais pas... c’est ma ville. J’y sens comme une appartenance spéciale... alors ce serait vraiment un plaisir et un honneur pour moi de te la faire découvrir.» Et peut-être qu’un jour, elle deviendra leur lieu de résidence ? C’est une chose qu’il ne peut pas aborder pour le moment, le timing étant très mauvais. Ils ne se connaissent pas encore très bien, donc comment lui demander si elle voudra venir vivre en France plutôt qu’en Ecosse ? Bien qu’il en apprécie les aspects, Maximilien se voit plutôt vivre dans le pays tempéré...

«Bien sûr, on fera les lieux ‘classiques’, mais il y a plein de petits coins dans Paris que les gens ne connaissent pas forcément - du moins ceux qui n’y vivent pas depuis aussi longtemps que les natifs - et qui ont bien plus de valeur et d’originalité.» Rajoute-t-il dans un léger sourire, plongé dans ses souvenirs d’enfant. Avoir dû quitter Paris pour le sud de la France l’a profondément perturbé et il le ressent encore. Peut-être que s’il aime autant la ville, c’est parce qu’elle lui rappelle les bons moments avec son frère... mais c’est aussi la même raison qui fait qu’il ne retourne plus là-bas. Tout est trop douloureux et tendre à la fois...

«Je ne sais pas combien de temps il te reste avant le prochain cours, mais je me disais que peut-être... on pourrait se refaire un rendez-vous, un de ces jours ? Un dîner. Elsje m’a proposé de faire un rendez-vous à quatre, pour qu’on soit tous un peu plus... à l’aise.» Il pense en savoir assez sur Juliet pour comprendre qu’elle n’est pas totalement à l’aise en tête à tête, comme lui. Et qu’avoir un soutien psychologique serait profitable afin de se détendre et de vraiment profiter. Lui aura sa meilleure amie, Elsje, pour assurer ses arrières et le conseiller - et Juliet aura son cousin, Peter, pour faire de même. Ne serait-ce pas idéal ?

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Il a un léger sourire en l’entendant, trouvant ses propos très sages pour une personne de son âge. Lui-même ne le serait sûrement pas autant. «Tu as tout à fait raison.» Affirme-t-il tout en prenant une dernière gorgée de sa bouteille d’eau.
L’inviter à visiter Paris coule de source. C’est là qu’il est né, là qu’il a passé une partie de son enfance. C’est une ville qu’il aime, dans un pays qui est le sien. Il ne se voit pas épouser quelqu’un qui n’aura jamais vu Paris au moins une fois dans sa vie. Même si en vérité, ce ne serait pas si grave si ce n’était pas le cas mais ils en ont l’opportunité, et Maximilien trouverait ça bête de ne pas en profiter. Et on peut entendre au son de sa voix que cette perspective de visite le remplit de joie et d’excitation. Il a envie de tout faire découvrir à Juliet - tout en sachant intérieurement que même avec un balai, ils n’en auront pas le temps. La ville regorge de secret, d’endroits incroyables et mis de côté. Dans un sens, il souhaite tout simplement emmener la jeune femme dans son univers, preuve de son engagement envers elle. Et le fait qu’elle accepte avec un tel sourire ne peut que le remplir de bonheur.

Il ne lui laisse pas vraiment le temps de se remettre de son «programme futur», qu’il lui propose un prochain rendez-vous - hormis Paris, bien sûr. C’est Elsje qui lui a suggéré un double date mais Maximilien n’a jamais été un habitué de ce genre de pratique. Inviter Juliet à ce pic-nique est déjà un grand pas pour lui ! Alors un double rencart avec sa meilleure amie et le cousin de la jolie blonde ? Il est un peu perplexe mais a promis de proposer la chose à Juliet. Qui sait, peut-être cela lui conviendra-t-il ?

«C’est parfait» répond-il quand elle accepte cet arrangement, bien qu’il ne soit pas forcément très à l’aise de revoir le cousin de la jeune femme. Il a tout de même quelque chose de très... dérangeant. Bien qu’il ne sache pas quoi encore. Mais ce n’est pas le genre de Maximilien de juger si vite et il sait que Juliet tient beaucoup à lui - donc il peut bien faire un effort non ? Ils ont devenir une même famille, après tout...

Le français suit son mouvement tandis qu’elle se lève pour lui dire au revoir, mais ne s’attendait pas à recevoir un baiser sur la joue. Si bien qu’il reste figé pendant quelques courtes secondes. Juste le temps que Juliet devienne aussi rouge pivoine que lui, en fait... «M-Merci d’être venue... À bientôt.» Il la regarde s’éloigner à toute vitesse, comprenant son empressement. Lui-même aurait fui à toute vitesse s’il avait pu, mais il doit encore ramasser ses affaires et ce n’est qu’après ça qu’il s’autorise à reprendre le chemin vers l’université. Toujours perturbé par ce baiser impromptu - et pourtant si chaste.

SUJET TERMINÉ