Le téléphone se mit à vibrer. Elio était en train de travailler sur sa thèse, les paupières commençant à se faire lourdes. Il avait passé toute la matinée et le début d'après midi à l'hôpital puis avait dû aller à un cours de potion pour se remettre à niveau.
Ce n'était pas évident pour lui depuis sa fausse dispute avec Juliet. Il sentait les regards sur lui. Le plus difficile était surtout à l'hôpital où quelques collègues ne se gênaient pas pour offrir leur commentaire lorsque ce n'était pas un petit pic.
Mais cela allait passer. Il fallait serrer les dents pour le moment puis ils passeraient à autre chose, un autre potin, une autre rumeur. Elio finirait vite par redevenir un medicomage quelconque. En tout cas, il l'espérait, car il avait l'impression que beaucoup plus d'internes (femmes évidemment) souhaitaient travailler à ses côtés.

Il était pas loin de minuit. Il décida qu'il était temps pour lui de se coucher. Son téléphone en décida autrement.

Il fut surpris de voir la tête de Juliet apparaître sur son écran et ces quelques mots :
"Devine où je suis ?"

Il savait qu'elle n'était pas à l'hôpital puisqu'ils avaient leurs emplois du temps respectifs. En plus, elle lui avait parlé d'une soirée s'il se souvenait bien.

"Dans un bar à boire un verre ?"

Si ça se trouve elle était au Vampire à danser et s'amuser, voir même à se faire draguer. Il préféra chasser cette image de son esprit.
Très vite, il eut une réponse.

"Plus maintenant. Tu devrais venir m'ouvrir avant que ton frère ne rentre de la Taverne"

Elio eut un moment d'interrogation. Est-ce qu'elle était vraiment devant sa porte ?
Autant aller vérifier. Il n'était pas prévu qu'ils se voient ce soir, surtout à cette heure.
Vêtu d'un simple jean et d'un tee-shirt blanc, il alla ouvrir. Heureusement il n'était pas en train de dormir.
Et effectivement, elle était présente.

-Ça c'est une surprise !

Les lèvres d'Elio formèrent un sourire, ravi de la voir ici. Il se déplaça légèrement afin de la laisser rentrer.

Il y avait un monde de dingue à la Taverne du Troll ce soir là. A croire que les étudiants anticipaient la période d’examen à venir et qu’ils avaient tous décidé de sortir profiter de quelques verres. Et Juliet faisaient partie de ces derniers. Il faut dire qu’elle la méritait cette soirée. Voilà près de trois mois qu’elle jonglait entre son emploi du temps d’étudiante et ses gardes aux urgence de Sainte Marie. Si bien que des fois même il lui était impossible d’assumer les deux à moins d’investir dans un retourneur de temps. Et Juliet était trop prudente pour utiliser ce genre d’artéfact.

Ces occupations avaient été bienheureuses, accueillies avec soulagement par l’esprit de la Blackthorn qui y avait trouvé un certain échappatoire suite à une période estivale plus que difficile. Il restait encore de nombreuses séquelles de sa fausse couche mais au moins pouvait elle maintenant y songer sans que les larmes n’embuent son regard clair.

La jeune Blackthorn avait profité de cette soirée auprès de ses proches comme elle avait prit l’habitude de le faire au printemps dernier. Pourtant deux verres avaient largement suffit à l’émécher et Niven n’avait pas hésité à lui faire remarquer. La soirée était passée à toute vitesse quand elle croisa le regard froid du Cooper.

C’était [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et visiblement celui ci était bien tombé dans le panneau de leur comédie dramatique jouée quelques semaines plus tôt avec son frère. Parce qu’Elio était devenue un peu plus qu’une occupation désormais. Le medicomage avait prit une place inattendue dans le coeur de la douce Blackthorn et même s’il avait fallut ruser pour se mettre à l’abri du regard des autres, elle filait le parfait amour avec le Cooper.

Comme pour conjurer le sort de ce regard noir, la blondinette achève son verre et embrasse ses amis avant de partir à pied. Elio n’habite pas loin et l’air frais lui fait du bien. Elle n’est pas ivre, juste un peu grisée par l’alcool ce qui explique peut être la spontanéité de sa visite et la malice qu’on devine dans les messages qu’elle envoie à son amoureux.

Elle aussi sourit alors que son regard croise le regard d’Elio dans l’encadrement de la porte d’entrée. Elle est contente de l’effet de sa présence mais le Cooper n’est absolument pas au bout des surprises qui l’attende. Il se décale pour la laisser entrer mais la blondinette n’attend même pas de se débarrasser de sa cape pour attraper le tee shirt du Cooper et l’attirer à lui. Corps contre corps, ses mains fraiches viennent se loger sous le tee-shirt du Cooper et ses lèvres viennent à la rencontre des siennes pour un baiser passionner après avoir annoncé.

- J’ai envie de toi.

Elio n'avait pas encore fermé la porte que la jeune femme vint se coller contre lui en lui glissant ces quelques mots : "J'ai envie de toi".
L'aîné des Cooper haussa les sourcils de surprise. Il ne s'attendait pas à une telle hardeur de la part de sa petite amie.
Il recula légèrement lorsqu'il sentit les mains glacées de Juliet contre son torse mais apprécia fortement son baiser. Malgré ce sentiment de froid contre son torse, il sentit une chaleur l'envahir.
Il pouvait sentir son haleine légèrement alcoolisée. Est-ce qu'elle lui refaisait le coup du Vampire ?

Il prit les poignets de la blonde pour les sortir de sous son tee-shirt.

-Tes mains son gelées ! Dit il en souriant.

Il en profita pour fermer enfin cette porte. Wow. Ça c'était du baiser.
Il ôta la cape de la jeune femme.

-Met toi à ton aise. Tu as passé une bonne soirée ?

Lui aussi était heureux de la revoir. Et il faut dire que la voir aussi entreprenante lui plaisait grandement. Mais il était un peu perdu aussi. Cela faisait des mois qu'ils n'avaient pas fait l'amour, Elio respectant ce qui était arrivé à Juliet.
Bien sûr, ils avaient vécu des moments coquins mais cela restait soft.
Elle était certainement alcoolisée, alors il préféra calmer un petit peu le jeu.

-Tu veux boire quelque chose ?

Il se dirigea vers la cuisine, la main toujours dans celle de Juliet.
Cela faisait un moment qu'il avait envie d'elle et il ne faudrait pas grand chose pour allumer le feu qui sommeillait en lui.

A peine l’avait elle vu qu’elle s’était rendu compte à quel point elle avait envie de lui. C’était la première fois depuis des mois qu’elle ressentait si fort cette chaleur caractéristique dans son bas ventre et peut-être que l’alcool aidait à anesthésier son appréhension liée à sa grossesse. Peut être oui… Mais il fallait être honnête, à cet instant elle n’y pensait absolument pas. Tout ce qui comptait, c’était Elio. Et ce baiser.

Alors imaginez la frustration quand les mains du Cooper viennent encercler ses poignets pour les retirer de sa peau chaude. Elle ne peut même pas s’empêcher de lever les yeux au ciel alors que son amoureux se plaint de la fraicheur de ses mains. Pire, il avait reculé d’un pas, séparant leurs corps. Bon… Au moins il retirait sa cape, c’était peut être un bon signe… ?

Boudeuse, elle hausse les épaules alors qu’il lui demande si elle a passé une bonne soirée. La vrai réponse est « oui » mais franchement elle n’a pas du tout envie de parler là. Vraiment, ce n’est pas ce qui l’interesser la tout de suite. Elle le suit dans la cuisine et ne lui répond pas alors qu’il lui demande si elle veut boire quelque-chose.

Non, au lieu de ça, la jolie Blackthorn se pâme de nouveau contre le médicomage en prenant soin cette fois de garder les mains sur son tee-shirt histoire de ne pas lui donner une nouvel raison de se reculer. Ses yeux se levent vers le Cooper dans une oeillade fiévreuse. Elle se mort un instant sa lèvre avant de dire avec un sourire amusé :

- Je crois que tu n’as pas compris, Elio.

Elle se hisse sur la pointe des pieds avant de glisser à son oreille.

- J’ai. Envie. De. Toi…

Son regard capte de nouveau celui du Cooper. Ses mains caressent doucement son corps par dessus son tee-shirt. Est-ce qu’elle va vraiment devoir supplier le Cooper pour qu’ils s’exilent dans sa chambre ?

Elio avait beau être à côté de la plaque lorsqu’une femme lui faisait des avances, cette fois-ci Juliet ne pouvait être on ne peut plus explicite. Non seulement, elle vint de nouveau caresser son torse tout en lui lançant des regards fiévreux, mais en plus elle l’énonça clairement. Encore une fois. Alors autant arrêter de tourner autour du pot n’est-ce pas ? Quel homme refuserait de telles avances explicites ? Certainement pas Elio. Pas avec Juliet.

Alors il l’embrassa, encadrant son visage de ses mains. Un baiser qui équivalait à celui que venait de lui offrir un peu plus tôt la belle Blackthorn. Oui, il avait clairement envie d’elle. Et maintenant il pouvait l’exprimer. Elle lui en donnait la possibilité. Et le désir qu’elle exprimait ne faisait qu’ouvrir la porte au sien.
Ses mains glissèrent vers sa nuque, son dos, ses fesses, tandis que ses lèvres parsemaient son cou de baisers. Il avait soif de ce corps.
Il ôta le pull de la belle, laissant apparaître un peu plus de peau. Puis il la souleva pour l’asseoir sur l’îlot central de la cuisine. Au stade où il en était, il se foutait royalement du lieu. De toute façon, ils avaient encore du temps avant que Matéo ne rentre.

Est ce qu’elle en avait vraiment envie autant que lui ? Il craignait d’aller trop vite. Mais en même temps, elle venait de lui donner clairement le feu vert.
Il savait qu’elle avait bu. Une petite alerte revint lui chatouiller l’esprit. Mais il la chassa bien vite, préférant ôter lui aussi son tee-shirt, enlacer sa belle et la couvrir de baisers brûlants.