Les propos du rouquin à propos des morts me firent un peu tilter. Tant mieux pour lui si sa vision n'en impliquait pas, bien que je ne doute pas qu'elle n'ai pas était terrifiante pour autant, sinon il n'aurait pas hurlé de cette façon. Néanmoins, ne pas avoir peur des morts ... Ne pas craindre les morts est une erreur. J'en connais des tas qui peuvent s'avérer bien plus dangereux que les vivants ... Certains souvenirs d'affaires me revinrent en mémoire, et un léger frisson couru le long de mon échine. En tout cas, ce fut là les derniers mots que le jeune voyant sembla écouter de ma part, parce que si il pensait que je n'avais pas ensuite remarqué son petit manège ... Oui, il me faisait vraiment penser à moi plus jeune par moment.

Par contre, pour continuer de répondre avec impertinence, là, il y a avait du monde. Je levais les yeux au ciel, sans relever sa petite provocation néanmoins. Je ne sais pas quel âge il avait exactement, mais il se comportait vraiment comme un ado. Il était bien sorti de Poudlard au moins ? Les jeunes d'aujourd'hui font tellement adultes vite physiquement, qu'il y a avait de quoi avoir un doute. Quoi qu'il en soit, nous n'allions pas rester là, et je ne comptais pas laisser ce gamin repartir comme une fleur après ce qu'il venait de vivre. Il était de mon devoir de m'assurer qu'il allait bien. Pas de mon devoir d'auror, mais de celui de père. À vrai dire, il ne devait pas avoir bien plus de 20 ans, peut-être 25 au maximum, alors il pourrait tout aussi bien être mon fils.

Sans lui laisser l'occasion de protester, je l'avais donc attrapé par le bras pour l'emmener chez moi, me doutant que cela entrainerai une vision, mais comme il n'avait pas fait de grand bond en arrière, il n'avait pas du voir un avenir terriblement ténébreux. Ou bien il était devenu bon acteur en deux minutes. Je préparais donc le thé, et alors que les herbes venaient se déposer dans la théière en même temps que l'eau qui été arrivée à ébullition, ma fille se fit entendre. Me tournant instinctivement dans la direction de son, je n'avais pas fait attention que mon coude avait entrainé une assiette dans une chute inexorable. Chute qui pourtant fut arrêter avant que l'objet ne touche le sol, par nul autre que le rouquin, qui, vu la rapidité de ses reflexes, était soit un attrapeur professionnel, soit avait pu prévoir la chute de la vaisselle.

Et bien, je devrais te garder, on diminuera grandement le budget vaisselle ! fis-je tout en rigolant, alors que l'étudiant, visiblement mal à l'aise, tenta d'engager la conversation, pendant que le thé infusait. On a déménagé ici un peu avant le premier anniversaire de la petite, donc ça va faire trois ans. Ma femme préférée l'élever à la campagne. Et toi, tu viens d'où ?

Le jeune n'eut cependant pas le temps de répondre, qu'une voix féminine se fit entendre. Je ne savais pas qu'on été censé avoir de la visite ... Sous l'arche menant au couloir distribuant sur les autres pièces et l'étage, une femme se tenait depuis quelques secondes. Elle était plutôt petite, aux alentours du mètre 62, mais elle semblait néanmoins très tonique. Quelques rides commençaient à faires leur apparition sur un visage assez pâle, mais elles étaient dissimulées derrière une véritable nuée de tâches de rousseurs, et éclipsées par des yeux bleus perçants. Son visage était encadré de parts et d'autres par de grosse boucles roux foncées, tirant presque sur le brun. Elle tenait dans ses bras un petit être enroulé dans une serviette de bain. Les grand yeux verts de la petite fixés avec étonnement la tignasse de feu du nouveau venu, comme si elle regrettait que ses cheveux à elle ne soit que d'un banal chocolat, bien qu'on puisse déjà voir qu'elle avait héritée des boucles de sa mère, en plus de ses tâches de rousseurs.

Je m'approchais de ce duo, le plus cher à mon cœur. On ne devait pas. Mary, je te présente Alexander. C'est lui que tu as entendu crier tout à l'heure. Rien de grave, un entrainement pas tout à fait maîtrisé. fis-je avec un sourire en direction de mon épouse. Sourire qu'elle même rendit au jeune homme, comprenant à peu prêt de quoi il retournait, et sachant que je lui en expliquerai plus par la suite. Oh je vois. Enchantée Alexander. Alexander, je te présente Mary, ma femme. Et dans ses bras, ce fabuleux trésor s'appelle Emma. Alors ma puce, on ne voulait pas prendre son bain ? Je venais mettre mon visage tout proche de celui de ma fille, le regard rempli d'amour envers ce qui était la chose la plus précieuse de mon monde. Elle se mit à babiller. Et bah non, paque le cana y a fait plouf et moi j'ai eu de l'eau dans la tête, mais maman elle a dit que le cana il était pas gentil alors elle a pris sa baguette et le cana il a arrêté de faire plouf. Je me mis à rire en entendant cette explication. Pas un rire cynique comme tout à l'heure, non, un vrai rire, franc et pure. Comme être cynique face à un tel être en même temps ? Ok, un point pour toi, les jouets de bains magique c'était peut-être pas une bonne idée ... Je te sers un thé ma chérie ? Je levais ma baguette, prêt à sortir une troisième tasse, car de toute façon, le thé été désormais prêt à être servi. Non ça va, je vais aller habiller ce petit monstre, je vous laisse entre vous les gars. Un plaisir de vous avoir vu Alexander ! Et comme elle était venu, ma douce épouse était repartie à l'étage, afin de passer son pyjama à notre monstrueux petit ange.

Je gardais encore mon regard un instant dans leur direction, les observants repartir à l'étage, avant de retourner mon attention vers le voyant, tandis que le thé se servait dans les tasses, et que j'en tendais une au jeune homme. Excuse moi, je ne sais plus de quoi on parlait du coup. Fait attention, c'est bouillant.