13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) (27.08.21) La queue de cheval rousse frappait sur le cuir de son perfecto noir alors qu’Isabelle avançait à grandes enjambées. La baguette de bois dans sa manche droite menaçait de tomber dans sa main à tout moment pour qu’elle puisse s’en servir. Il faisait nuit noire et les quelques passants qui marchaient autour d’elle sur les bords de Seine semblaient tous rentrer chez eux ou partir terminer la soirée ailleurs. La jeune femme grimpa une à une les marches tapissées de bois qui montaient sur le trottoir et débouchaient sur un passage piéton dont la peinture blanche ingénieusement composée reflétait les lumières des différents lampadaires. Elle traversa sans regarder à droite ni à gauche et fit confiance à son oreille pour ne pas se faire renverser. Un air décidé ornait son visage et elle se sentait visiblement investie d’une mission. Le hibou qu’elle avait reçu du ministère avait conduit la Française à prendre les choses en mains et à faire soi-même ce qu’on ne semblait pas disposé à faire pour elle. Maudissant les ministères français et britanniques, la sorcière contourna la sortie du Métropolitain parisien et s’avança sans hésiter vers les portes du sas d’entrée érigé par les Moldus. Elle prétendit avoir perdu son chemin, haussant un sourcil coloré pour l’occasion et frottant son nez agrandi et aminci par un sortilège de métamorphose humaine. Ses traits étaient méconnaissables et elle avait œuvré près d’une demi-heure dans la glace du bureau inoccupé d’Hungcalf pour modifier son visage. Le charme ne durerait pas éternellement ; même une sorcière aussi douée qu’elle ne pouvait maintenir l’illusion indéfiniment. Elle abaissa le bâton dans sa main et remua l’objet en murmurant un sortilège de confusion ; le garde la regarda subitement l’air béat et ouvrit la porte pour sortir lui-même, comme s’il s’était mis à sa recherche. Sans plus attendre, elle s’engouffra dans l’entrée assombrie et courut déverrouiller la porte principale du bâtiment. Le musée d’Orsay était grand, mais elle y était venue des dizaines de fois lorsqu’elle était enfant et connaissait parfaitement l’agencement habituel des collections qui s’y éternisaient. Son œil rapide chercha le clignotement de la led et elle foudroya les caméras d’un nouveau sortilège de confusion ; les charmes étaient simples et avaient le mérite de ne pas attirer l’attention sur les talents de leur jeteuse ‒ personne au ministère ne soupçonnerait une sorcière aussi expérimentée qu’elle. Sûre de ne pas être repérée, elle approcha de la vitrine qui enfermait ce qui semblait être un vieux parchemin enluminé de couleurs défaites par le soleil et par le temps. Elle sortit de sa poche un autre parchemin qu’elle avait recopié à la main sur un autre livre (beaucoup moins ancien, il ferait l’affaire pour les Moldus ignorants) et le porta à bout de doigt. Elle fit ensuite un geste de la main pour incanter silencieusement un sortilège de transfert et les deux parchemins s’échangèrent dans un nuage de fumée violette. Satisfaite, elle l’observa une seconde avant d’agiter de nouveau la baguette au-dessus de l’artefact et de l’enchanter d’un charme de coussinage fin (il était tout juste suffisant à préserver l’objet dans l’état et l’empêcher de s’abîmer pendant le transport). Les Moldus avaient peut-être étudié l’objet sans en subir les conséquences, mais Isabelle n’en était pas à son premier coup ; elle savait que la page renfermait peut-être des maléfices par milliers et elle voulait s’en préserver. Entendant un bruit, elle courut se cacher plus loin derrière le pan d’un mur. Elle n’avait plus rien à faire à Paris et elle transplana dans la cave du Cochon à Plumes à Inverness.

(13.01.22) (lieu) Isabelle n’avait pas beaucoup dormi. Le parchemin était grand ouvert sur son bureau et la porte de ses appartements avait été scellée par ses soins. Voulant dissiper un début de migraine et relaxer ses membres endoloris par la fatigue et le manque de repos, la jeune femme quitta le siège molletené blanc de son bureau et contourna la grande table pour traverser le petit salon sous le ruban qui ondulait patiemment et rejoindre ses appartements privés. Elle ouvrit la porte de la salle de bain et alluma l’eau de la baignoire pour qu’elle commence à chauffer. Malgré l’eau qui ruisselait sur sa tête, son cerveau ne voulait pas cesser de fonctionner à plein régime. Quelque chose lui échappait. Quelque chose de si logique, de si évident que cela en était douloureux. Isabelle se rinçait les cheveux quand sa voix fut étouffée par les rideaux de douche érigés tout autour d’elle ; elle venait de comprendre. La couverture de l’artefact n’était pas une illustration : c’était une carte. L’eau coupée aussitôt, elle tira violemment sur le rideau de douche et attrapa sa serviette pour s’enrouler dedans et courir jusqu’à son bureau, encore ruisselante. C’est évident ! C’est flagrant ! Mais… comment savoir où elle mène… Un sigle s’illuminait chaque fois qu’elle tentait d’en percer les secrets et elle ne parvenait pas à dissiper le maléfice. Résolue, la sorcière consentit à passer au plan B. Elle attrapa sa baguette qu’elle avait laissée sur le bureau et incanta un Expecto Patronum pour que la fumée bleue dévoile une maman hérisson qui virevolta aussitôt dans les airs à sa rencontre.

« Cherche Mlle Robinson. Dis-lui que j’ai quelque chose pour elle et demande-lui de me retrouver dans mon bureau dans dix minutes. »

Isabelle regarda l’animal fantomatique passer à travers le mur et elle caressa son double qui venait caresser la main qu’elle avait posée sur son bureau.

Quelques minutes plus tard, Isabelle s’était séchée et habillée. Elle portait un sac en toile dans lequel le parchemin se dressait fièrement (toujours protégé du charme de coussinage) ; il était accompagné de vêtements plus confortables. Si Emmy parvenait à détruire le sigle qui gardait le chemin secret, elle ne voulait perdre aucun temps. Qui savait combien de temps la disparition du manuscrit resterait secrète ?Lorsque quelqu'un frappa plusieurs coups à la porte, elle lui cria d'entrer et l'accueillit assise à son bureau. Le sac traînait à côté de son fauteuil et elle fit signe à Emmy de la rejoindre.

“Thank you for meeting me so early in the morning. I daresay I haven't woken you?”

La Française ferma la porte derrière Emmy d'un geste de la main.

“I came upon something that might interest you: it's a real challenge for your many talents.”

Elle se garderait bien de lui expliquer où elle l’avait déniché.

“It's all very exciting! I gather this roll of parchment was enchanted to hide its true nature. I believe it contains a map and I have tried just about everything: I can't ward the curse off. Maybe you will be more... Lucky?”

Isabelle déposa avec prudence la couverture sur le bureau ; elle sembla léviter à quelques centimètres du bois et la jeune femme s’expliqua :

“I cast a Cushioning charm to transport the roll and keep it from harm.”

Elle savait qu’en piquant la curiosité à vif d'Emmy, elle éveillait sa soif d’aventure et de reconnaissance. Isabelle lui avait mis la main dessus après le mariage d'@Evan Wakefield et s'était délectée de découvrir le sujet de thèse de cette petite étudiante. Bien qu'elle avait du piquant, Emmy avait le désaventage de ne pas savoir où elle mettait les pieds.

"Naturally, I would be inclined to write you a note and exempt you from attending your lessons today... Considering this might be an important discovery for your thesis.”

HJ : Merci à toi d'avoir accepté mes idées farfelues et de me suivre dans mes bêtises. Je te propose quelques règles ci-dessous pour que ça avance biengue. J'espère que l'introduction t'aura plu !

Règles de la quête:

Résumé:

13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) Isabelle fit le choix d’ignorer la réponse incorruptible de l’étudiante qui, décidément, n’avait pas reçu la même éducation que ses pairs français à Beauxbâtons ; l’établissement était réputé dans le monde entier pour le respect que l’on se devait de montrer à ses professeurs, et pour les punitions qui s’en suivaient si ces marques de révérence n’étaient pas honorées. Elle n’avait pas eu besoin d’observations impertinentes pour se rendre compte plus tôt qu’elle n’était plus en France et que les choses eussent requis un certain assouplissement. Le sourire impeccablement poli étiré sur ses lèvres, l’universitaire s’égara toutefois dans la contemplation des faits ; Emmy pouvait s’estimer heureuse qu’elle ait besoin d’elle. Le claquement de la porte termina de clore la conversation hasardeuse et Isabelle se lança dans le vif du sujet. L’air dubitatif qui figea les traits de la jeune Robinsone ne démentit aucunement les interrogations de la jolie rousse, qui déjà faisait part à la belle Française de ses questions. Isabelle pencha la tête sur le côté et sentit la queue-de-cheval frotter contre son épaule. Elle l’observa sans rien ajouter pendant une minute, laissant le temps à la doctorante de faire le cheminement. Isabelle l’écouta en silence ; les fragments de Jade s’étaient baissés sur le rouleau de parchemin qui attendait, patiemment lui aussi, d’être défié par les démonstrations audacieuses de l’oiseau tombé du nid. Les questions se perdaient dans de drôles d’intonations ; elles se transformaient en affirmations, pour le plus grand bonheur d’Isabelle qui, finalement, se disait pour elle-même qu’elle avait bien fait de la choisir. Emmy était bien plus ingénieuse qu’elle ne l’avait prévu ; si cet étalage de ressources ravissait Isabelle, il éveillait presque autant sa méfiance.

“Indeed, I suspect it to be of Egyptian origins. It is undoubtedly ancient. It might predates a lot of artefacts you will come across in your studies, here in Hungcalf.” Elle expliqua d’une voix mesurée. “Nonetheless, I have the tiniest inkling that this map, albeit it was crafted in Egypt, does not, in truth, lead to somewhere in the Northern regions of Africa.”

Elle éluda d’abord les raisons qui la poussaient à s’intéresser elle-même à l’objet. Dans un premier temps, elle jugea bon de laisser la curiosité d’Emmy faire son travail et la pousser à observer la couverture dérobée. S’impatientant toutefois rapidement, elle cacha son agitation en répondant à ses inquiétudes par une vérité teintée d’omission.

“I only chanced upon such a rare item through an old association of mine; they think the map might guide whoever will be able to read it to what may be the oldest piece of jewellery known by mankind for having been tampered with transfiguration magics.”

Elle se pencha en avant pour désigner du doigt le dernier sigil qui protégeait le chemin des intentions obscures de la sorcière.

“I was under the impression that, having studied most of our resources regarding these subjects, you might have encountered a counter-curse. I would be sure to discuss your fruition with your thesis supervisor. I suppose that finding the artefact would be a tremendous breakthrough for both our fields - one I am more than favourable to share with a bright-enough mind.”

Surtout si ce génie était prêt à prendre tous les risques à sa place.

Résumé:

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(moodboard) (music) Les yeux attentifs de la sorcière suivaient le moindre de ses faits et gestes ; elle l’observa ainsi tourner autour de l’objet pendant quelques minutes, silencieuse lorsque Emmy, au contraire, réfléchissait à voix haute. Cette dernière sortit sa baguette, mais n’en fit usage que pour rapprocher le parchemin de la lumière. De plus en plus rassurée par les observations minutieuses de l’étudiante, la Française réservait sa parole prudente. Lorsque la rouquine fut en mesure de définir l’origine du sigil qui protégeait le manuscrit, le regard de la sorcière voyagea sur les livres qui s’étalaient par dizaines dans ses appartements privés ; la réponse dont elle avait besoin était sûrement couchée dans l’encre noire. Ses yeux s’immobilisèrent sur le sol alors que l’élève posait une question des plus perspicaces. Non, pas encore. Il y avait beaucoup de logique dans ce qu’Emmy était parvenue à articuler. Si le Sigil avait bien été forgé au Moyen Âge, il était attendu que son propriétaire l’eût fait à la manière de l’époque. Isabelle prit une grande inspiration et ne laissa pas l’aigreur ronger cette découverte précieuse. Elle se pencha pour sortir la baguette qui dépassait de son sac en toile, contourna le bureau et l’invita d’un geste aimable à reculer. Malgré tout, elles voyageaient toutes deux en territoire inconnu et prudence était mère de sûreté. Isabelle plia habilement son poignet pour que la pointe de sa baguette forme une sorte de z minutieux ; elle s’illumina et un souffle puissant frappa le sigil de plein fouet pour y rebondir et s’abattre sur le fauteuil disposé derrière le bureau. Celui-ci se fracassa sur le coup et répandit son bois dans toute la pièce ; rapide, l’universitaire avait levé un bouclier avec sa baguette pour les protéger toutes les deux des morceaux. Impassiblement, elle souleva son poignet et l’arrondi pour lancer un sortilège de réparation et effacer toute trace du premier échec. Elle pencha la tête sur le côté pour mieux viser et opta pour un maléfice frigorifiant. Celui-ci frappa le sigil en plein cœur, mais là encore, il sembla rebondir et se planter tout droit dans le mur voisin. Cette fois-ci, la sorcière perdit son calme et soupira sans retenue. Quelle qu’elle soit, la protection apposée sur le papyrus était grandiose.

“Whyever don’t you cast a Fire-Making spell on it, see where this is going.”

La sorcière recula de quelques pas, prête à éteindre les flammes si celles-ci s’attaquaient à autre chose que le sigil ; elle n’avait que faire de son bureau ou de ses appartements, et elle voulait être celle qui les empêcheraient de détruire le seul objet qui se dressait peut-être entre elle et un Joyau du Savoir. Emmy n’avait peut-être pas conscience de la préciosité de l’objet, mais elle ne le savait que trop.

“You and I ought to come to a close - it’s never reacted as combatively before. It’s simply flickered, maybe.”

Elle leva sa baguette, prête à incanter.

“When you’re ready…”

Résumé:

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(moodboard) (music) Les flammes dansèrent avec l’or de ses yeux lorsqu’Isabelle se tourna prestement pour les éviter ; elles dévorèrent les parures accrochées aux fenêtres du bureau, mais la maîtresse des lieux n’esquissa pas le moindre geste pour les éteindre. Incassable, le symbole avait résisté aux attaques les plus directes et la sorcière établie l’observait maintenant les lèvres pincées. Se savoir si près du but remuait la Française qui se contenait malgré tout. Il ne fallait pas perdre patience devant l’étudiante. Une fraction de seconde plus tard, elle entendit l’élève incanter le contre-sortilège pour faire jaillir de l’eau de sa baguette. À leur tour, ses yeux s’écarquillèrent, mais une lueur tout autre les habitait dorénavant. Exactement comme le premier, plus destructeur, le charme n’avait pas fonctionné comme elles s’y attendaient toutes les deux. Plutôt que d’atteindre les flammes qui se gavaient de l’épais tissu, produisant une chaleur de plus en plus enveloppante, la projection s’écrasa sur le bureau et coula paresseusement jusqu’au symbole qui se mit à scintiller, puis à briller si fort que la lumière concourut bientôt avec celle du feu. Le sigil parut s’ouvrir et se décomposer dans un éclat aveuglant ; les morceaux s’assemblèrent avec les dessins du papier qui se mirent, eux aussi, en mouvement ; une tout autre illustration chatoyait bientôt sous les yeux incrédules d’Emmy et de sa professeure. Isabelle leva le bras sans regarder le feu qu’elle éteignit d’un contre-sort élémentaire et informulé (Finite) ; il s’éteignit aussitôt dans un souffle. Elle tourna le bras et avança sa baguette en direction du parchemin qui s’éleva dans les airs pour lui faire face.

“Remarkable!” Ses paupières refusaient de se fermer tant elle était hypnotisée par la carte qui se dessinait sous la caresse appuyée de ses pupilles grandes ouvertes. “I would rather consider yourself fortunate, Miss Robinson.” Poursuivit-elle sans décrocher son regard du rouleau. “It is indeed a map.” Elle souriait à s’en décrocher la mâchoire. “Could it possibly be so?”

Isabelle leva sa main vide et réceptionna le livre qui s’était précipité devant les rideaux encore fumants. Il s’ouvrit dans sa paume ouverte et la chercheuse parcourut chaque ligne avec grande attention.

“Miss Robinson, would you do me another act of kindness and tell me if what you see is similar to this portrait of a cave in Éire?”

Elle immobilisa la carte dans les airs d’un geste de la main et tendit l’ouvrage ouvert à Emmy. Son avis semblait bien tranché, car sans un mot, mais le regard exalté, Isabelle ramassa son sac en toile et échangea sa tenue avec celle qu’il contenait d’un coup de baguette. Elle terminait de nouer ses cheveux dans une queue de cheval assez serrée lorsqu’Emmy lui fit part de la même conclusion.

“There is a chance you might want to dress more accordingly, Miss Robinson. Call for your things or borrow some of mine.” Elle leva sa baguette et appela une tenue de sa penderie ; elle stoppa son approche de sorte à ce que les vêtements se posent sur le canapé du salon qui se juxtaposait au bureau. “We’re going.”

Isabelle ouvrit son sac en toile pour accueillir le parchemin. Celui-ci s’y glissa avec douceur en même temps que des cristaux s’envolaient des guéridons et que des fioles remplies se bousculaient pour y trouver une place. La sorcière enchanta le sac d’un Reducto et l’enfourna dans la poche de son pantalon. Il fallait faire vite pour attraper le dernier Portoloin du pays qui partait vers la République d’Irlande. Autrement, la sorcière devrait enfreindre (une fois de plus) la loi et enchanter un objet sans attendre un permis du ministère britannique.

“We mustn’t be delayed.” Elle appela Emmy avant de se présenter devant la cheminée du salon, de prendre une généreuse poignée de Poudre de Cheminette dans sa main gauche et de verrouiller la porte de son bureau d’un coup de baguette magique. Elle jeta la poignée de poussière verte dans le foyer de la cheminée et demanda distinctement : “Feorlan, Argyll and Bute!”

Les flammes verdirent aussitôt et grandirent dans l’âtre. Isabelle se tourna vers Emmy et fit un pas en avant, un sourire aux lèvres. Elle sentit tout son être tournoyer dans l’obscurité et lorsqu’elle ouvrit les yeux, Isabelle émergeait des flammes dans un petit pub obscur et désert. La région rurale n’était pas réputée pour son impressionnante démographie, mais elle servait aux sorciers britanniques de passage. À quelques pas du piteux établissement, se trouvait un Portoloin en partance pour Torr, en Irlande du Nord. Là-bas, Isabelle était certaine de pouvoir transplaner d’un pays à l’autre sans attirer l’attention des services compétents du ministère. La sorcière attendit qu’Emmy émergeât de la cheminée pour l’encourager à la suivre d’un pas décidé.

“Remarkable…” Ponctuait-elle ses pensées à voix basse.

Elles arrivèrent de justesse devant le Portoloin : un boîte de sardine vide et rouillée protégée par un vieux chien de garde. Isabelle sortit le sac de sa poche, l’agrandit pour y fourrer la main et attraper les quelques Gallions que lui réclamait le vieil homme pour leur passage. Elle rangea son attirail et attendit le décompte. Emmy toucha la boîte en même temps qu’Isabelle et elles furent attirées vers le néant avant d’être recrachées entre les conifères qui protégeaient l’arrivée des moldus indiscrets.

“Almost there.” Elle se réjouissait à voix haute.

Isabelle tendit son bras à Emmy et elles transplanèrent au pied des Falaises de Moher. La sorcière sortit sa baguette de sa manche et fit trembler la barrière invisible qui gardait l’entrée de la grotte.

“It was here all along… ”

Elle précéda son élève et franchit la barrière magique sans heurt. Devant ses yeux écarquillés, entre les falaises, un escalier taillé dans la roche entrait dans la Terre et dans les pierres.

Résumé:

13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) Le bois manqua d’égratigner ses doigts alors qu’elle serrait sa baguette plus fort dans sa main. Un escalier appelait son regard sur l’embouchure d’une grotte étroite et froide. La coïncidence était trop grande pour qu’elle puisse faire taire complètement l’exaltation de tout son être ; seule la carte, qu’elle avait emportée avec elles, avait assurément révélé la barrière qu’il leur aurait été impossible de franchir autrement. La raison, elle, la sommait de rester calme ; si elle ne s’était pas trompée, ce qu’elles étaient venues chercher était si précieux que le plus difficile restait encore à faire. L’audacieuse étudiante se lança la première, moins éclairée que sa préceptrice sur ce qu’elles risquaient en pénétrant sous terre. Isabelle inspira profondément et, tandis que la décision s’installait sur ses traits gracieux, suivit Emmy sur les marches rongées par le vent et le sel. La lumière caressait leurs silhouettes graciles en haut des marches et illuminait l’entrée de la caverne. Ses yeux s’habituaient doucement à l’obscurité naissante et distinguaient des couleurs ocre sur les pierres qui roulaient naturellement beaucoup plus bas. Isabelle plissa des yeux et devina un chemin enfermé entre deux roches massives. Il leur faudra s’enfoncer dans les entrailles de la Terre pour continuer. Les rayons du soleil irlandais ne venaient pas jusqu’au sol et elles auraient bientôt besoin de leurs baguettes pour s’éclairer.

“I believe there’s some sort of a pathway earthward. We must descend.”

Ses pupilles dilatées examinaient chaque rocher à la recherche du plus petit mouvement. Quelque chose dans cette grotte invitait à la méfiance. Peut-être étaient-ce les couleurs chaudes de sa roche qui s’opposaient curieusement à la verdure de la région ou bien l’obscurité qui voulait les avaler tout entier.

“Stay vigilant, Miss Robinson, we certainly do not have knowledge of whom or what dwells in this place.”

Pour la première fois ce jour-là, le ton de la professeure révéla un peu de la gravité de la situation.

“Lumos!”

La lumière se détacha du bout de sa baguette et resta suspendue dans les airs, à quelques mètres d'elle. Lorsqu'elle plaça son pied sur une pierre un peu plus bas, l'étoile scintillante la suivit.

Résumé:

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(moodboard) (music) L’air s’opacifiait à mesure qu’elles descendaient dans les profondeurs de la caverne. Les parois pleuraient des larmes chaudes et des gouttes similaires menaçaient de couler sur leurs fronts. Isabelle regrettait les vêtements qu’elle avait choisis pour son périple. Elle avait opté pour un pantalon en toile bleue épaisse pour affronter le vent irlandais, mais elle pouvait au moins retirer sa veste. La brunette fit signe à Emmy qu’elle allait s’arrêter quelques secondes. Elle plaça sa baguette dans l’élastique qui retenait ses longues mèches dans une queue de cheval serrée, et elle entreprit de retirer le vêtement avec adresse. Un bruit sourd interrompit son geste ; elle baissa les yeux ; il semblait venir des profondeurs. Les murs se mirent soudain à trembler ; des petits morceaux de roche tombaient et roulaient à leurs pieds, mais ils ne terminaient pas tout à fait leur course, car le sol se mettait lui aussi à vibrer. Je ne mourrai pas ensevelie ici ! Isabelle lâcha aussi soudainement la manche qu’elle retirait pour rattraper sa baguette magique et la lever en prévision d’une chute de pierre. Par miracle, la grotte s’apaisa vite et Isabelle dévisagea son étudiante, un soupçon de remords dans le regard. Dans l’obscurité totale de la cavité, elle distinguait mal le visage d’Emmy, son charme de lumière pour seul éclairage, mais elle devina sans mal l’inquiétude de son acolyte. Elle s’apprêtait à la rassurer quand celle-ci prit la parole et l’invita fermement à ne pas toucher les murs. Une caverne ensorcelée, alors ? Nous devons être au bon endroit. Ce n’était pas une surprise, mais elle cacha son manque de réaction derrière un rideau de ténèbres.

“There is yet time to turn back, Miss Robinson. That is if you were in over your head.”

Isabelle termina de retirer sa veste à la hâte, la noua autour de sa taille, et, sans attendre de réponse de la part d’Emmy, s’enfonça plus loin dans la caverne. Ses pieds se posaient avec délicatesse sur un sol en lequel elle n’avait plus la moindre confiance. Elle progressa quelques mètres, mais fronça les sourcils en remarquant la pente que suivait le plafond. Bientôt, elles durent se baisser pour continuer leur chemin. Les yeux de Jade d’Isabelle s’écarquillaient et se plissaient tour à tour dans l’espoir vain de trouver une route plus praticable. Avec fatalité, elle s’arrêta devant une cavité dans la roche, tout juste assez grande pour accueillir un elfe de maison assis. Pour poursuivre sur ce chemin, les deux chercheuses devraient se hisser dans le trou et ramper. Mais jusqu’où ? Elles n’avaient pas l’assurance que la route les menait quelque part, après tout.

“How do you feel with small spaces, Miss Robinson?”

Elle demanda en avançant la main qui tenait sa baguette dans le trou ; la bulle de lumière les abandonna un instant pour s’engouffrer dans le couloir étroit. Isabelle en était presque certaine : l’entonnoir débouchait dans une autre partie de la caverne. Elle rappela la lumière et se tourna vers Emmy. Les deux jeunes femmes marchaient sur le sentier sans que la grotte n’ait réagi jusqu’alors ; Isabelle nourrissait ainsi l’hypothèse qu’elle n’en ferait pas plus tant que leurs corps resteraient éloignés des murs. Qu’en était-il du plafond ?

“I shall go first, then. You are, after all, under my authority.”

Elle dénoua la veste qui reposait sur ses hanches, plia le linge et le déposa juste en dessous de l’entrée pour la retrouver lorsqu’elles voudraient quitter les lieux.

“If I were to be stuck or harmed during my journey, please do not try and follow me. You are to go and look for help with the local Magical jurisdiction. ”

Elle plaça la baguette de bois entre ses dents et entreprit de se hisser dans le couloir. Allongée, elle commença à ramper doucement jusqu’à la sortie. L’entreprise était douloureuse et difficile. Isabelle préférait avancer doucement, et ne pas risquer d’entrer en contact avec le plafond, mais elle ne pouvait pas échapper à la roche irrégulière qui menaçait de la couper. Des pointes se logeaient parfois dans ses bras, mais elle les y avait posé avec tant de douceur que la lame s’enfonça chaque fois sans jamais faire couler le sang.

Après plusieurs minutes, Isabelle atteignit la sortie. Elle s’extirpa de la cavité en grognant et récupéra sa baguette aussi vite, inquiète de ce qu’elle risquait de trouver.

“I’m alright.”

La professeure appela Emmy avant de se retourner. La grotte était ici beaucoup plus large et beaucoup plus haute. Elle trouva une torche éteinte et tenta de l’enflammer avec un Incendio. L’objet semblait imperméable aux flammes qui le léchaient. La brunette grimaça en réalisant qu’elle ne voyait pas non plus d’ouverture. Du bruit attira son attention derrière elle.

• @Isabelle D'Essenault : 3/3
  
• @Emmy Robinson : 3/3
  
• Chaporouge #1 : 1/1
  
• Chaporouge #2 : 1/1
  
• Chaporouge #3 : 1/1
  
• Chaporouge #4 : 1/1
  
• Chaporouge en chef : 2/2
  

Résumé:

13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) À peine était-elle parvenue à se hisser hors du couloir étroit que sa flamboyante étudiante essayait de jeter un sortilège de lumière. Elle fut interrompue par un second bruit similaire au premier. Les traits angéliques s’étirèrent sur le visage du professeur, tandis que la chair de poule faisait dresser le duvet dans son dos. Isabelle avança sa baguette devant elle, comme un rempart. Elle inspira profondément et bloqua l’air dans ses poumons pour essayer de ralentir son rythme cardiaque. Les deux aventurières ne pouvaient pas se permettre de céder à la panique : elles étaient sans lumière, enterrées dans les entrailles d’une terre cachée par une magie ancienne et ne savaient rien de ce qui les attendait de chaque côté. Un cri aigu informa la professeure de la présence d’une créature dans l’obscurité. Elle sursauta, malgré elle, en voyant deux yeux rouges cligner devant elle. Un bruit sourd informa Isabelle qu’Emmy venait d’être attaquée par leur visiteur. Complètement aveuglée par les ténèbres, elle ne parvint pas à discerner l’étudiante. Isabelle se baissa machinalement pour, peut-être, éviter un coup porté dans les airs. Les pas précipités de la Robinson l’informèrent qu’elle avait échappé belle. La professeure se flatta d’avoir choisi une telle recrue. La baguette levée, Isabelle tourna le dos à ce qu’elle pensait être celui d’Emmy ; elles seraient plus efficaces si elles pouvaient faire face à tous les fronts. Elle sentit bien trop tard l’odeur métallique du sang à ses côtés. Une vive douleur la força à lâcher sa baguette magique et les quelques dizaines de centimètres s’en allèrent rouler un peu plus loin sur le sol. Isabelle cria de douleur, mais surtout de rage. Elle entendit Emmy en faire de même et comprit sans le voir qu’elle avait essuyé le même coup. Sans attendre, la Française se jeta au sol et étendit les bras de parts et d’autres pour chercher sa baguette à tâtons. Un nouveau cri aigu trahit l’approche de la créature qui venait de l’attaquer. Ignorant la douleur dans son épaule, Isabelle abaissa sa baguette et la fit rebondir en hameçon pour jeter silencieusement un maléfice ; le jet de lumière jaune foudroya la créature et l’éclaira un court instant. La sorcière sentit son sang quitter ses doigts. Un Chaporouge. Beaucoup de sang a dû couler ici. Se hissant sur ses jambes, elle fouetta les airs pour illuminer la pièce d’un Lumos Maxima, juste à temps pour voir le Chaporouge qu’elle venait tout juste de clouer au sol d’un maléfice du Pot de Colle se faire frapper par un de ses semblables stupides et perdre connaissance.

“Red Caps! They’re red caps!”

La sorcière fit volte-face dans la grotte pour voir, avec horreur, qu’Emmy était assaillie par deux Chaporouges. Le premier, d’un petit mètre, s’approchait dangereusement, tandis que le deuxième, plus grand et devant être le chef, tenait fermement le gourdin qui avait vraisemblablement frappé la rouquine une fraction de seconde plus tôt. Isabelle leva sa baguette, mais se retourna précipitamment en entendant d’autres créatures sortir du tunnel.

“Do not aim at the tunnel! We don’t know where this is leading!”

• @Isabelle D'Essenault : 2/3
  
• @Emmy Robinson : 2/3
  
• Chaporouge #1 : 1/1
  
• Chaporouge #2 : 1/1
  
• Chaporouge #3 : 1/1
  
• Chaporouge #4 : 0/1
  
• Chaporouge en chef : 2/2
  

Résumé:

• Pensez à prendre en compte vos nouveaux points de vie à la fin de votre poste et à préciser quel Chaporouge est visé par votre sortilège dans le résumé.
  
• Les dés Chaporouge sont tirés dans l'ordre établi ci-dessous : 1^er jet = Chaporouge #1, etc.
  
• Vous devez toujours jeter un dé de magie pour vérifier l'effet d'un sortilège.
  
• Vos points de vie ne vous sont pas rendus, sauf utilisation d'une potion de guérison ou un charme de guérison. Attention : l'objet doit pouvoir été apporté avec vous dans les postes précédents.
  

• @Isabelle D'Essenault : 2/3
  
• @Emmy Robinson : 2/3
  
• Chaporouge #1 : 1/1
  
• Chaporouge #2 : 0/1
  
• Chaporouge #3 : 1/1
  
• Chaporouge #4 : 0/1
  
• Chaporouge en chef : 1/2 [STUPEFIX]
  

13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) Les pupilles noires s’étaient dilatées pour laisser entrer plus de lumière dans l’obscurité de la caverne. Aussi, Isabelle fut aveuglée quelques secondes par son propre charme de lumière. Elle distingua à peine le jet de lumière qui frappa un premier Chaporouge ; celui-ci se pétrifia, pivota et s’abattit violemment sur le sol dans un bruit sourd ; son long nez venait de se casser net sous son propre poids. Sa vision se précisait dans la lumière retrouvée et Isabelle leva sa baguette pour venir en aide à son étudiante, mais elle se ravisa en entendant du bruit dans le couloir qui donnait l’impression de vomir des Chaporouges par dizaines ; l’odeur du sang qui teintait leurs chapeaux commençait à embaumer la pièce. Une créature se jeta en avant pour la griffer, mais Isabelle se jeta sur le côté pour l’esquiver ; elle roula avec une agilité que seul l’entraînement ou l’habitude aurait pu lui confier et se releva pour courir dans la direction de son étudiante. Emmy jeta un sortilège de Stupéfixion sur le plus imposant des nains carnivores ; la pièce fut baignée de la lueur rouge quelques instants ; il s’arrêta net dans son mouvement et les deux autres créatures s’arrêtèrent pour le regarder, incapables de la moindre autonomie tandis que leur chef se figeait tout à fait. Isabelle profita de cet instant pour se précipiter sur les murs qui s’élevaient en face de l’ouverture par laquelle elles étaient entrées. Elle ne voulut pas croire ses yeux qui lui criaient qu’elles étaient piégées dans les profondeurs de la grotte. Je n’ai pas fait tout ce chemin pour finir inhumée dans un caveau sordide ! La sorcière s’avança, son regard à l’affût de la moindre irrégularité dans la pierre. À chaque battement de cœur, elle regardait derrière elle pour s’assurer que les Chaporouges n’arrivaient pas à bout de la rouquine. Il doit y avoir un passage ! Elle se rassurait, la baguette levée haut pour l’éclairer et l’autre bras tendu pour palper la pierre. Celle-ci s’entêtait et restait rude et sévère sous sa paume. Où es-tu ? La jeune femme commençait à perdre patience et peinait à ravaler la bile et l’adrénaline qui montaient en elle. Elle voulut s’assurer une fois de plus qu’Emmy pouvait gagner encore un peu de temps, mais ses yeux furent attirés par une lueur extraordinaire. Elle émanait de sa poche et ressemblait à l’éclat surnaturel qui avait flamboyé dans son bureau lorsque l’eau avait touché le sigil. Isabelle s’immobilisa devant le mur devant lequel elle passait et leva les yeux pour fixer la roche épaisse.

Elle fit un pas en arrière en réalisant que l’irrégularité de la pierre se troublait devant elle. Un courant d’air inexplicable s'engouffrait dans la pièce et elle ne réfléchit plus un seul instant pour attraper le bras de la Robinson et la tirer vers la sortie. Un chaporouge accourut et voulut attraper la rouquine, mais Isabelle fut plus rapide. Une gerbe d’étincelles brûlantes (Lashlabask) s’échappa de sa baguette et força la créature à reculer en hurlant de douleur. La brûlure sembla gagner tout son bras et elle tomba à la renverse, laissant le temps aux deux jeunes femmes de se précipiter sur le mur vaporeux.

Dans l’élan, les deux sorcières perdirent l’équilibre et dégringolèrent à leur tour pour rouler quelques mètres plus loin. Isabelle se redressa sur ses coudes. Une légère nausée lui dit tout ce qu’elle voulait savoir, mais elle leva les yeux au ciel pour regarder le trou béant qui éclairait plusieurs étages dans la grotte. Elles n’étaient peut-être même plus en Irlande : la roche était un portail, et le parchemin réduit dans sa poche en était la clef. La sorcière souffla pour chasser une mèche de son visage et pour apaiser le mal de cœur. Isabelle se dressa sur ses jambes, le souffle court, mais saine et sauve. Une palpitation douloureuse lui rappelait le gourdin qui avait son épaule, une poignée de minutes plus tôt.

“Your spell-casting was stupendous.”

Elle complimenta Emmy en guise de remerciement et lui offrit sa main pour l’aider à se relever. Un chemin envahi par la flore sauvage voulait les mener dans les entrailles de la terre, où une cascade alimentait un ruisseau.

• @Isabelle D'Essenault : 2/3
  
• @Emmy Robinson : 2/3
  
• Chaporouge #1 : 0/1
  
• Chaporouge #2 : 0/1
  
• Chaporouge #3 : 1/1
  
• Chaporouge #4 : 0/1
  
• Chaporouge en chef : 1/2 [STUPEFIX]
  

Résumé:

13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) La brunette ancra ses pieds dans le sol pour aider l’étudiante à se hisser sur ses deux jambes. Son cœur battait encore à tout rompre, et elle sentait sa poitrine se soulever frénétiquement alors que ses poumons luttaient pour accueillir l’air qu’elle inspirait à grandes goulées. Isabelle pivota sur elle-même pour essayer de mettre des mots sur ce qu’elle voyait ; ses mains s’occupaient déjà de libérer ses longs cheveux pour les rattacher aussitôt, en prenant bien garde de ramasser toutes les mèches qui s’étaient évadées dans la lutte. Une grotte verdoyante se tenait debout devant elles, les pieds enracinés plus bas, dans la lumière tamisée du soleil gris. Elle suivit du regard le chemin qui voulait les y conduire et se mordit l’intérieur de la joue. L’adrénaline encore fraîche lui dictait de ne pas attendre plus longtemps, mais elles devaient faire le bilan des pots cassés si elles voulaient continuer sans heurt.

Emmy lui rendit son compliment, mais elle l’écouta d’une oreille distraite.

“No, never.”

Sa voix traîna derrière elle, mentant habilement alors qu’elle visualisait, sans la voir, la petite cicatrice sur son omoplate, qu’une première rencontre avec de pareilles créatures lui avait laissé pour souvenir.

“I have read of them.”

Elle voulut expliquer en se tournant vers la rouquine. Celle-ci fit jaillir de l’eau de sa baguette pour en boire quelques gorgées, mais Isabelle refusa l’idée en ayant la désagréable impression de perdre du temps - comme si celui-ci avait été compté. Elle sortit le sac qu’elle avait réduit de sa poche et pointa sa baguette sur la miniature pour que celui-ci retrouve sa taille d’origine (Engorgio - Lancé de dé). Du sac en toile, elle tira deux petites fioles et Isabelle en lança une à son étudiante.

“Drink this, it’ll help with your stomach - you took a pretty heavy hit.”

Elle déboucha la sienne et avala sec son contenu. L’elixir fit effet en quelques instants, et Isabelle retrouva l’entière motricité de son épaule. Nous avons besoin de nos entières capacités, si ce qui nous attend est pire.

“We should stay on the move.”

Elle jeta la bouteille vide dans son sac en toile, l’attacha à son épaule et embraya le pas. Un ruisseau d’eau bleu-vert aurait presque réussi à lui faire regretter sa décision, mais Isabelle le suivit sans s’arrêter, aveuglée par la promesse qui l’attendait dans cette grotte depuis peut-être des millénaires.

• @Isabelle D'Essenault : 3/3
  
• @Emmy Robinson : 2/3
  

Résumé:

13.01.22 | follow the path ft. @emmy robinson

(moodboard) (music) Parce qu’elle précédait l’étudiante de quelques pas, Isabelle ne retint pas la grimace qui tordit son visage en l’entendant souligner la vérité. L’aventurière avait apporté plusieurs fioles de potions, des cristaux et des livres avant de s’enfoncer dans l’inconnue. Isabelle voulut jeter son esprit dans celui d’Emmy, mais elle se heurta au tourbillon de sa propre conscience. Les pensées tournaient et s’enroulaient dans l’excitation et la peur de ce qu’elles étaient sur le point de découvrir. Elle cessa immédiatement sa tentative lorsqu’elle sentit sa tête tourner. (Légilimancie - Lancé de dé) Elle dirigea plutôt ses forces sur la descente prudente qu’elles faisaient toutes les deux jusqu’à la caverne. Une odeur décourageante de soufre émanait de l’eau verte et promettait d’enflammer quiconque aurait le malheur d’allumer un feu. Isabelle nota silencieusement les précautions à prendre et grimpa sur les pierres qui bordaient le lit du ruisseau sur sa droite. Elle prit appui sur le mur et vérifia sa stabilité avant de poursuivre son chemin.

“All the more exhilarating. Anything that was set in this place must be worth it, I assume. This wall was a portal and you found the key. We’ll have time to celebrate after we find it.”

Isabelle ne lui jetait pas des fleurs innocemment. Emmy avait prouvé sa valeur et son courage en se défendant, mais elle ferait aussi le souffre-douleur parfait si on s’inquiétait un jour de la disparition du parchemin qu’elle avait volé dans un musée français. Isabelle sourit et prit appui sur un parallélépipède qui sortait de roche pour se hisser dans un couloir. Le ruisseau déviait sa course devant l’entrée et tournait sur la gauche pour aller s’enfouir plus loin dans la grotte. L’odeur ne se dissipa pas et, au contraire, accompagna les deux femmes dans l’antre éclairée par la lumière grise de l’ouverture dans le plafond.

“Just as galore of things in life, we’ll know it when we see it.”

Isabelle interrompit sa phrase alors que la voyelle résonnait encore dans la cave. Elle avait cru entendre quelque chose ou quelqu’un, mais les bruits de pas s’évanouirent en même temps que leurs paroles. Juste un peu d’écho.

“We’ll have to climb. I can’t see any way around it.”

Devant elles, un large rocher bloquait l’accès et réclamait qu’on l’escaladât. Isabelle repéra un rocher sur lequel elles seraient en mesure de commencer leur ascension, mais celui-ci était déjà bien trop haut. Elle leva sa baguette et incanta prudemment le sortilège de lévitation pour obliger un autre roc à se maintenir dans les airs (Levioso - Lancé de dé) ; elles pourraient l’utiliser pour grimper sur celui qui, autrement, serait resté hors d’accès. Isabelle plaça sa baguette dans sa manche et força sur ses bras pour se hisser sur la plateforme en vol, et une nouvelle fois pour monter plus haut.

“Are you coming?”

• @Isabelle D'Essenault : 3/3
  
• @Emmy Robinson : 3/3
  

Résumé: