Elio se confia de nouveau sur son passé, en partie sur le chapitre avec Célenne. Il n’attendait pas à ce que Juliet le comprenne. Elle lui avait demandé pourquoi, il lui avait répondu. Et elle aurait très bien pu le trouver ridicule. Cela faisait tout de même deux ans que l’âme de sa fiancée s’était envolée.
Au lieu de ça, elle le prit dans ses bras, compatissante. Et elle mentionna la chambre de sa cousine. Elio fut légèrement déconcerté par ses propos. Il lui fallut quelques secondes pour faire le lien Et sa déduction fut validée par la suite des ses propos. Ainsi ils avaient encore un point commun. Pas des plus réjouissants cependant.
Elle avait dû être proche de sa cousine, pour être autant affectée par sa mort. Il n’en revenait pas qu’elle puisse le comprendre. Après tout, il n’était pas dit qu’elle ait perdu un être cher et surtout qu’elle ait vécu une situation semblable.
Elle comprenait. Et même s’il n’attendait pas sa compréhension, cela lui fit du bien. Ils se comprenaient.

Le Cooper ne répondit pas tout de suite à Juliet concernant cette dernière confession. Il reprit un brin d’humour en disant qu’il cassait l’ambiance. Et en même temps c’était pas totalement faux. Parler de mort n’était pas vraiment romantique. Mais cela faisait parti de son histoire et il ne voulait pas non plus le mettre de côté. Il souhaitait être transparent avec Juliet.
Elle le rassura. Cette fille était elle si exceptionnelle qu’elle en avait l’air ?
Alors il l’embrassa, en posant ses mains dans son dos pour exercer une pression afin de la rapprocher. Il en avait envie à cet instant, la trouvait vraiment belle en tous points. Peut être était ce aussi une façon de la remercier pour son écoute, pour sa bienveillance et son soutien….
Le baiser s’intensifia. Son esprit lui rappela qu’elle était encore nue sous sa blouse et cela lui donna un coup de chaud. Il diminua alors sa fougue pour revenir à un baiser plus tendre. Un dernier contact avec ses lèvres et il recula sa tête.

-Je m’emballe, dit il en souriant.

C’était tellement tentant en même temps. Mais maintenant qu’ils avaient reparlé de ce dossier, il sentait comme un poids sur les épaules.

-Je peux te poser une question ?

La question n’était pas anodine puisqu’il lui demandait l’autorisation. Bon, il savait d’avance la réponse mais il préféra demander tout de même.

-Est ce que tu as réussi à passer cette porte ? Es tu rentré de nouveau dans la chambre de ta cousine ? Je suis désolé si je remue quelque chose de douloureux et tu n’es pas obligée de me répondre.

Bien qu’il avait vraiment envie de connaître la réponse, il n’allait pas lui en vouloir si elle préférait éviter le sujet.

Avant toute chose… Bien sur qu’elle était la femme exceptionnelle dont elle avait l’air ! Voila, maintenant que c’était dit…

Juliet avait dévoilé une partie de son histoire parce qu’elle faisait écho à celle d’Elio. Alors elle avait perdue sa cousine, presque sa soeur, et pas sa fiancée… Elle l’avait perdue alors qu’elle était très jeune, à peine sortie de l’enfance, elle n’était pas adulte comme l’était le Cooper au moment de perdre Celenne… Ca faisait beaucoup de différences.. Mais elle comprenait parfaitement ce sentiment d’être incapable de se retrouver à l’endroit ou Baby aurait du être. Ca, elle le comprenait parfaitement.

Alors oui, la douce Juliet partage ce morceau de sa vie. Sans filtre. Parce qu’elle se sent en confiance. Elle vient de coucher avec cet homme et cet instant devrait lui faire se rendre compte qu’il est plus qu’une personne qu’elle veut dans son lit. Mais trop plongée dans le moment qu’il partage, elle ne se fait même pas la reflexion. Elle se contente de le serrer contre son coeur et de lui apporter tout le réconfort et la patience dont elle est capable.

Elle se laissa volontiers emporter par le baiser. Tendre d’abord, doux comme un nuage. Même sans les mots, ils semblaient se comprendre. Les mains du Cooper le presse contre son torse et elle ne peut s’empêcher de répondre à ce baiser qui s’intensifie de seconde en seconde. Elle est sur le point de perdre son souffle. Elle est sur le point de se lever pour le ramener dans ce lit, dans son lit. Mais c’est lui le plus raisonnable des deux faut il croire. Parce que de nouveau il l’embrasse avec une tendresse infinie.

- Moi aussi...

Avoue-t-elle en riant après qu’il ait stoppé leur échange pour souligner qu’il s’emballait. Elle pose sur lui un regard interrogateur mais bienveillant alors qu’il lui demande s’il peut lui poser une question. Elle patiente, le temps qu’il la formule.

- Oui. Pas toute seule. Avec mes cousins et mes frères et soeurs. C’était il n’y a même pas un an…

Elle ne pouvait pas tout dire. Elle avait promis. Et elle devait protéger Baby. Seule la nouvelle génération des Blackthorn savait que Baby avait été enfermée, bloquée magiquement dans cette tour. Son fantôme tout du moins. Le fantôme d’une fillette de onze ans.

- La chambre était intacte. Beaucoup de poussière… Mais… C’était comme si elle ne l’avait jamais quitté. Ca m’a aidé à avancer.

D’une main, elle recoiffe le Cooper dont les cheveux forment un petit épi. Elle est un peu triste de ne pas pouvoir tout dire à propos d’Eleanore. Elle aurait aimé tout raconter au Cooper. Raconter comment ses parents avaient été odieux avec la jeune cracmol. Comment ils l’avaient enfermés dans cette tour. Comment ils l’avaient laissée dépérir jusqu’à ce qu’elle finisse pas ne plus voir d’autre issue que celle de la fenetre… Mais elle ne peut pas. Pas parce qu’elle n’a pas confiance en Elio mais parce qu’elle a promis.

Elio n'avait aucune idée depuis combien de temps était décédée la cousine de Juliet. En tout cas elle avait eu le temps de créer un lien assez fort avant son décès.
Et il fut surpris lorsqu'elle lui avoua que cela ne faisait que depuis un an qu'elle était retournée dans cette chambre qu'elle craignait ou appréhendait. Cela était relativement récent.
Il admira le courage que cela avait dû lui demander de pénétré à nouveau dans ce lieu...même si elle avait été accompagnée.

Elio avait bien pensé à en parler à Matéo. Mais il ne l'avait jamais fait, certainement pour fuir ce moment. Cependant il avait déjà fait du chemin car il se promenait facilement dans le parc et il bossait dans les cuisines, chose qui lui était impossible il y a un an de ça.

Cela l'avait aidé à avancer... Il l'a croyait. Encore fallait il vouloir avancer. Et pendant longtemps, il avait été encore dans le refus de la mort de Celenne. Jusqu'à ce qu'il passe la porte du cimetière d'inverness où une plaque lui était dédiée, étant enterrée en France. Il y avait d'ailleurs croisé l'un des amis de Celenne qu'ioml appréciait : Maximilien.

Aujourd'hui il voulait clairement continuer à avancer. Il tourna légèrement le siège vers le bureau où était posé son dossier et il prit le temps de cogiter.
Lorsqu'il était en grande réflexion l'aîné des Cooper avait ce tic de se "manger" l'intérieur de la joue, lui donnant une certaine mimique faciale.

-ok, finit il par dire. Je vais le faire.

Il regarda de nouveau la belle Juliet.

-As tu encore un peu de temps aujourd'hui ? Si c'est le cas on y va maintenant.

Cela pouvait paraître précipiter mais en réalité les conditions étaient particulièrement adéquates pour enfin oser mettre lss pieds à Hung.

Après avoir répondu à sa question, livré un petit bout de son histoire familiale en omettant les secrets et les instants trop violents pour être racontés par une si jolie après midi, la blonde se tait. Elle voit qu’il cogite. Les yeux du Cooper quittent les siens pour ne plus rien regarder, trop concentrée par ses propres pensées. Sa mâchoire bouge doucement, la peau de sa joue aussi. Juliet lutte pour ne pas y glisser sa main et s’amuser avec ce mouvement provoqué par la réflexion.

Finalement, elle glisse sa tête sur l’épaule du Cooper et ferme un instant les yeux. Elle est bien, là. Elle n’est pas pressée alors pourquoi presserait-elle Elio alors qu’il est en pleine conversation avec lui même. Elle se doute qu’il doit être difficile de concilier ses souvenirs du château et le futur qu’il pouvait y voir compte tenu du  drame qu’il avait vécu. Un bras autour du cou du Cooper, ses deux mains se tiennent en attendant qu’il s’exprime de nouveau.

« Ok, je vais le faire ». La blonde se redresse et retrouve le regard du Cooper, moins contrarié, déterminé. Elle sourit, heureuse de sa décision et aussi un petit peu fière quelque part. Par contre, la suite la surprend. Il lui demande de l’accompagner et la blondinette est particulièrement touchée.

- Bien sûr.

Elle se lève. Et cherche ses vêtements des yeux. Ces incroyables comme ces petits choses là finissent toujours par s’éparpiller un peu partout. Elle enfile sa culotte par dessous la blouse et elle se tourne vers le Cooper qui est déjà habillé ou presque.

- Ferme les yeux, je ne voudrais pas te détourner d’une si importante décision !

Dit elle avec un regard malicieux en récupérant sa jupe qui est sur la table de chevet. Elle ne fait pas vraiment attention au faite qu’il suive ou non ses préconisation. Elle retire la blouse du Cooper et se rhabille avant de la plier sur le lit. Si tout allait bien, il en aurait bientôt besoin. Fin prête, la blondinette lui tend la main avant de demander :

- Tu transplanes ?

S’il y avait un truc que Juliet n’avait jamais vraiment su maîtriser, c’était les transplanages groupés.

Sa décision était prise alors il ne fallait pas la laisser filer et faire une fois de plus demi tour. Et qui de plus approprié que Juliet pour l'accompagner ? Il y avait bien son frère bien sûr mais il n'avait pas vécu ce qui rapprochait Elio et la Blackthorn. La jeune femme savait ce que c'était, savait ô combien il était difficile de revenir sur un lieu partagé avec un proche défunt.
Alors il fallait qu'il en profite tant qu'elle était encore là. Il ne savait quand est ce qu'il se reverrait alors il lui proposa d'y aller maintenant. Sinon il se connaissait, il allait encore repousser.

La jeune femme accepta et se leva pour se rhabiller. Il sourit à ses propos. Il est vrai qu' il était tentant de rester ici avec elle et de continuer leurs "révisions".
Mais il se leva aussi, tout en jetant un œil vers la demoiselle simplement vêtue d'une culotte.
Il revêtit son tee shirt et prit un sac à dos.
Juliet était venu avec tous ses bouquins et pour transplanter cela serait plus facile s'ils étaient dans un sac.
Il prit sa baguette et fit un charme d'allègement.
Ensuite il sortit un instant pour y mettre les livres de l'étudiante et mettre ses sandales à ses pieds. Puis il revint dans la chambre et y ajouta le livre de sa mère.

Elle lui demanda alors s'il transplanait, en lui tendant la main.
Il l'a cueillis dans la sienne, tout en hochant la tête. Il lui mit le sac à dos sur ses épaules.

-Tu me le rendras la prochaine fois que l'on se verra.
Un bisou dans le cou et il se positionna face à elle.

-Je te proposerai bien de te prendre dans mes bras pour transplaner, comme la dernière fois, mais cela ne passera pas inaperçu si nous arrivons ainsi devant la grille du parc.

Se donner la main revenait au même. S'ils souhaitaient rester discrets sur leur relation, autant y aller chacun de leur côté.
Il s'approcha d'elle et l'embrassa. Autant en profiter encore un peu pendant qu'ils étaient seuls.

Puis il se recula.

-Vas y. J'arrive tout de suite.

Il prit son dossier tandis que la jeune femme disparaissait de la chambre et alla la rejoindre.

La Blackthorn était plus que ravie de la décision d’Elio. Bien sûr, s’il avait repoussé, elle aurait compris. Elle pouvait l’encourager, être présente, le rassurer… Mais il y avait des choses qu’on ne saurait forcer au risque de faire pire que mieux, elle est bien placée pour le savoir. Elio aurait pu attendre encore un an avant de reprendre ses études, après tout il avait toute la vie devant lui. Elle au fil des heures qu’elle avait passé à ces côtés, elle s’était rendu compte à quel point ce serait un véritable gâchis. Une perte de temps. L’aîné des Cooper était fait pour ce métier.

Il ne leur fallut pas bien longtemps pour se préparer à aller à l’université. Elle s’était rhabillée et chaussée rapidement, elle avait même prit le temps de passer une tête dans la salle de bain pour vérifier que sa coiffure ne soit pas trop… explicite quant à leurs occupations précédentes. Pendant ce temps, Elio avait préparé un sac avec ses livres. Tête en l’air et tellement pressée de déposer le dossier de son amant et ami au secretariat d’Hungcalf, elle les aurait oubliés. Bon… ça lui aurait donné une excuse pour revenir. En avait elle vraiment besoin ?

Enfin prête, la blonde lui proposa de transplaner. Elle n’aimait pas gérer les transplanage de groupe et en plus de ça, voila plusieurs semaines qu’elle était nauséeuse lorsqu’elle transplanait elle-même. Elle ne savait pas trop pourquoi. Le Cooper attrapa sa main et l’attira à lui pour mettre le sac sur son épaule tout en déposant un baiser dans son cou qui la fit sourire.

Elle n’avait pas vraiment pensé aux curieux qui pouvaient être dans le parc. Enfaite, elle s’en fichait un peu… Peut être parce qu’elle savait qu’elle avait un an de liberté devant elle et qu’elle profitait que ses fréquentations n’ait aucune espèce de conséquence aux yeux de ses parents ? Enfin… un an… plus que 8 mois enfaite. Mais mieux valait ne pas penser à cela.

- D’accord.

Répondit elle en souriant, pas contrariante, avant de rendre son baiser au Cooper. C’était autorisé d’embrasser aussi bien ? Même ce genre de baiser chaste avec le futur médicomage lui chamboulait le cœur. Mhm… Elle aurait du se douter, quand même, qu’il y avait plus que du sexe et de l’amitié entre eux si elle ressentait cela à chaque baiser. La blonde quitta son etreinte et sorti de l’appartement pour pouvoir transplaner sans encombre.

Elle arriva devant les grilles qui protégeaient physiquement et magiquement le parc du château quelques secondes avant Elio. Son visage avait perdu ses couleurs chatoyantes du fait du transplanage… Elle inspire lentement et profondément espérant ainsi chasser la nausée qui la prend. Elle se tourne vers le Cooper et le laisse libre d’avancer ou non. Après tout, c’est son moment à lui, elle n’est là que pour l’accompagner. Pour lui tenir la main métaphoriquement parlant. Pour le par et l’entrée du château, elle sait que le Cooper à l’habitude d’y aller alors au début ça devrait aller tout seul. Elle ne sait pas exactement où commencent ses limites.

- Prêt ?

Demande-t-elle simplement en lui jetant un regard doux et bienveillant.