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Baz ≈ in small bites
Lun 4 Fév 2019 - 6:45
Liste des sujets en cours
3 sujets en cours
INDISPONIBLE— 2021 —
↠ 21/06 Thanks dear Polby ≈ ft. Juliet Blackthorn et Polby
↠ 31/12 (mariage Evalice) Step aside coffee [...] ≈ ft. Inès Saouli— Hors-temps —
↠ [AD] 1920 Duck before you drown ≈ ft. Althea d'Arenberg
Liste des sujets abandonnés ou incomplets
- La liste:
- — 2016 —
↠ [FB] 14/07 Premier pas institutionnel ≈ ft. Eileen Holloway— 2019 —
↠ 26/02 Épope d'une gourmandise famillière ≈ ft. Dhan Chaffinch
↠ 10/03 L'abominable Inca des neiges ≈ ft. Calypso Romero et Olivia
↠ 22/03 Croissants et petits pains ≈ ft. Maxine Nightingal
↠ 28/08 First brew, first day ≈ ft. Robyn Maxwell— 2020 —
↠ 21/01 L'illusion d'une Renaissance ≈ ft. Eden Skyes
↠ 14/04 Is that interview really gluten free ? ≈ ft. Madeline Keegan
↠ 11/05 Prise en flagrant délit de vol [...] ≈ ft. Roosje de Booij
↠ 07/07 Rien d'autre que le ciel ≈ ft. Jay Chaffinch
↠ 03/08 Beware of Smoldering Embers... ≈ ft. Mercy Donovan
↠ 09/12 Hot and spicy ... Beverages ≈ ft. Alice Hangbé
↠ 13/12 Let food be thy medecine. ≈ ft. Sayanel Fra Daggry
↠ 17/12 Upon a star ☆ ≈ ft. Mehdi Saouli— 2022 —
↠ 10/01 Ronde accompagnée ≈ ft. Thorunn Andersen
- InvitéInvité
Re: Baz ≈ in small bites
Jeu 12 Mar 2020 - 3:18
et autres menus détails...
Surnommé Baz ou Bash ↠ Irlandais ↠ 35 ans ↠ Né-Moldu ↠ Ancien Gryffondor (Sept. 1997 à Juin 2004) et Wright (Sept. 2004 à Juin 2007) ↠ Actuel chef-cuisinier d’Hungcalf
— Naissance à Galway, en Irlande, le 9 août 1986. Suivra son frère Val† en 1988 puis finalement de @"Mercy Donovan" (né Mary), le 30 avril 1989.
— Les années Poudlard. Intégré comme né-moldu en septembre 1997, il y fait la rencontre de @"Dhan Chaffinch" (sur la barque emportant les premières années) et il sera réparti à Gryffondor. En 2000, Mercy vient le rejoindre chez les lions. À titre de capitaine, @Zahia Saouli lui permet d'intégrer l'équipe de quidditch de la maison comme batteur à partir de sa quatrième année en septembre 2000. Obtention de ses A.S.P.I.C.s et fin de sa scolarité en Juin 2004.
— Accident fatal en Novembre 2004. Décès des deux parents moldus de Sebastian ainsi que de son jeune frère Val dans un accident de voiture. Baz doit se rendre lui-même à Poudlard pour annoncer la nouvelle à Mercy, son unique famille désormais.
— Hungcalf, Take I. Réception de sa lettre en au cours de l'été 2004 et intégration au sein de la maison Wright en septembre de la même année. Il y croise sa soeur un an, Mercy effectuant sa rentrée en septembre 2006, dans la filière Médicomagie et chez les Wright, tout comme son aîné. Il complète un cursus de trois ans dans la filière Botanique et Magizoologie, jusqu'à l'obtention de ses D.U.C.s en juin 2007.
— Les cuisines du Cochon à plumes. Début d'un emploi comme plongeur au restaurant-hôtel d'Inverness, en février 2007, puis en parallèle à sa dernière session d'études. Il va grimper les échelons en cuisine et conserver cet emploi pendant près de 10 ans, soit jusqu'en septembre 2016. Il y aura sa première rencontre avec @"Murphy Fraser" en 2013, lors d'une soirée organisée par le programme d'étude de la demoiselle. Idem pour @"Alice Hangbé" l'année suivante, en février 2014, alors que la belle vient chercher un peu de chaleur et de réconfort devant un plat chaud.
— Les Chaffinch, famille d'adoption. En décembre 2005, Sebastian et Mercy assistent à leur premier réveillon de Noël chez les Chaffinch, sur l'invitation de @"Dhan Chaffinch" et @"Priya Chaffinch". C'est depuis une tradition tous les ans. Priya quittera pour l'étranger en mai 2011, ce qui attriste Sebastian, qui était plus ou moins conscient d'avoir développé des sentiments à l'égard de la demoiselle, qui ne reviendra à Hungcalf que neuf and plus tard, en janvier 2020. Son meilleur ami Dhan Chaffinch s'exile à son tour pour un an en 2016, question d'aller vivre sa meilleure vie quelque part en Amérique du sud. Il y sera toutefois de retour en septembre 2017 à titre de secrétaire et collègue.
— Hungcalf, Take II. Retour à Hungcalf comme employé au titre de Chef-cuisinier en septembre 2016.
Liste des sujets terminés ou importants
— 2013 —
↠ [FB] 17/05 - There's a heavy cloud [...] ≈ ft. Murphy Fraser.— 2016 —
↠ [FB] 01/10 A pinch of flavours ≈ ft. Evandro Delgado— 2018 —
↠ [FB] Oct. Snores and a few heartbeats ≈ ft. Zahia Saouli (I)— 2019 —
↠ 29/01 Your job is to feed your favorite [...] ≈ ft. Mercy Donovan
↠ 01/02 Un chat retombe toujours sur ses pattes ≈ ft. Alex Nightingal
↠ 31/05 A little party never kill nobody ≈ ft. Mercy's Friends
↠ 22/08 Et l'Irlande domin(er)a l'Angleterre ≈ ft. Mercy Donovan
↠ Sept. Welcome to your show ≈ ft. Hungcalf's Staff
↠ 31/10 L'étrange bal de Monsieur MacArthur ≈ ft. Team Alpamas— 2020 —
↠ Fin Janv. Coffee Break. ≈ ft. Evandro Delgado
↠ 29/01 La vie est une grande surprise ≈ ft. Priya Chaffinch
↠ 09/02 Memories burn like a forest fire ≈ ft. Adalia Blackthorn
↠ 14/02 Can the deep sea be fathomed ? ≈ ft. Dhan Chaffinch
↠ 04/03 Les Recettes Pompettes ≈ ft. Alex Nightingal
↠ 24/03 Au pays de candy ≈ ft. Murphy Fraser
↠ 27/03 Find your tribe, love them hard. ≈ ft. Zahia et Vitoreia
↠ 04/04 Crémaillère Party ≈ ft. Priya's Best People!
↠ 22/04 Éblouie ou éblouissante ≈ ft. Inès Saouli
↠ 30/04 C'mon Mercy, Let's go party ≈ ft. The Party People
↠ 03/05 First, kissing. Then, get married. [...] ≈ ft. Priya Chaffinch
↠ 06/06 Mariage Mirlia [...] ≈ ft. Les mariés & leur invités
↠ 15/06 Saints and Sinners [...] ≈ ft. Evan Wakefield
↠ 10/08 There's whiskey in the water ≈ ft. Zahia Saouli (II)
↠ 02/10 Thightrope walkers ≈ ft. Priya Chaffinch
↠ 06/12 Fast away, the old year passes. ≈ ft. Pina Jakobsdóttir
↠ 31/12 Stir the eggnog, lift the toddy... ≈ ft. Zahia Saouli (III)— 2021 —
↠ 14/02 C'est l'amer qui fait apprécier le sucré... ≈ ft. Elio Cooper
↠ 10/03 The Mighty Fall ≈ ft. Zahia Saouli (IV)
↠ 10/05 Never needed your advices like this ≈ ft. Mercy Donovan (III)
↠ 12/25 At every table, I'll save you a seat... ≈ ft. Zahia Saouli (V)
↠ 12/31 And be with me for evermore ~ Evalice's Wedding ≈ ft. Everybody
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Re: Baz ≈ in small bites
Ven 15 Mai 2020 - 9:08
Fin Mars 2020.
22h15. De la pointe de sa baguette, Sebastian avait ravivé la flamme de quelques bougies — dont la cire tiédissait tout juste — en laissant s’étirer tout autour de lui les ombres de la salle du duel ; ses mannequins endormis, son tableau de pointage et sa tapisserie d’une autre époque. À mesure qu’il avalait la distance qui le séparait de l’estrade de bois où les meilleurs duellistes de l’Université venaient régulièrement s’affronter, la moquette défraîchie du local libérait davantage d’effluves de sueurs — et de noix de coco râpée ? — sous le poids de ses pas modérément écrasants. Peu enclin à devoir souffrir la présence d’étudiants scrutateurs, le cuisinier s’était assuré auprès du secrétaire de l’établissement qu’un horaire de fréquentation tardif — ainsi que l’usage du bon sortilège de verrouillage — lui autorise la solitude et la quiétude qui continuait de lui faire défaut ailleurs sur le campus. Du reste, le secrétaire ne s’était pas fait avare de précieux conseils en lien avec le but à atteindre, sans doute un peu plus conscient que les autres des difficultés à abattre par l’Irlandais pour lui permettre d’atteindre cet objectif qu’il continuait de poursuivre de façon intermittente depuis l’automne ; donner une forme toute corporelle à son patronus.
Le chef avait donc d’abord offert quelques tours à vide à son humérus dominant, comme pour s’assurer d’en détendre l’ensemble des muscles avec douceur, jusqu’à ressentir le picotement d’une chaleur contrainte. Il ne conservait que bien peu de souvenirs de l’endroit, rien de plus que des reliquats d’assemblées publiques datant d’une dizaine d’années, de ces choses qui prennent la poussière sans que la mémoire ne juge bon de les encoder et c’était précisément de cela dont l’ainé Donovan avait besoin ; un espace émotionnellement vierge, sans vives réminiscences pour disputer à sa concentration. Quelques nouvelles arabesques aériennes s’ajoutèrent aux mouvements de son avant-bras d’attaque — ou plutôt de défense dans ce cas-ci — en le laissant découper finement le silence de l’atmosphère, jusqu’à ce que ses deux pieds achèvent de s’ancrer définitivement au bois vernis de la plateforme.
{ Do you think about me sometimes?
Even though I'm never home all the time }
Comme à l’habitude, Il débuta avec une poignée de formulations vaguement complètes, inspirées par les afflux de quelques sensations légères, quelques chose qui suffisait à produire avec constance une multitude de filaments bleutés, quoique sans plus. D’une fois à l’autre, ceux-ci s’inspiraient de l’odeur d’un pain au levain tout frais, de la morsure de l’air salin sur son visage ou tout bêtement, des échos du rire de Mercy.
— Well, here goes nothing… souffla t-il comme à un auditeur imaginaire avant d’enserrer plus fermement sa baguette. Expecto Patronum.
Le cuisinier avait besoin de cette réassurance d’abord, comme pour diluer le poids des échecs à venir sans pour autant miner sa confiance et sa volonté, car s’il n’était pas homme à se laisser démonter facilement, il lui manquait cet égo combattif plus susceptible de prendre le relais d’un découragement immédiat. Après avoir observé quelques volutes concluantes s’élever à maintes reprises jusqu’au plafond sans ne jamais en redescendre, Baz se recula de quelques pas, jusqu’à tenir la place légitime d’un concurrent ; signal que le vrai travail débutait.
{ Do you think about me sometimes?
À l'autre bout du monde, il ne manque que toi }
Ce n’était pourtant pas le fait d’une rareté des souvenirs heureux, car en dépit d’épreuves peu enviables — et éternellement — inscrites à son parcours, le trentenaire s’estimait plutôt privilégié dans son petit bonheur, favorisé par un entourage aimant et une situation somme toute confortable. Peut-être devait-il avoir un peu plus confiance ?
— Expecto Patronum.
Non, le problème venait plutôt — et depuis toujours — de cette incapacité qu’il avait à tenir cette prérogative pour acquise, à ne pas s’inquiéter de la responsabilité qui s’y adjoignait, teintant chaque fois l’allégresse facile qui servait à alimenter, mais surtout parachever l’enchantement protecteur. Avec plus d’aplomb alors ?
— Expecto Patronum !
Pour cette raison, chaque annales de son enfance moldue, si douces soient-elle, le ramenait indiciblement à cette obligation d’honorer aujourd’hui la mémoire de ceux qui lui manquait, puis encore davantage de veiller à tout mettre en oeuvre pour que cette unique soeur, celle qui n’avait cessé de le suivre plus jeune avec de grande prunelles admiratives, n’échappe jamais elle non plus au giron de la bonne fortune. Quelque chose de moins conséquent sans doute ?
— Expecto Patronum.
Il y avait bien ce café des jours doux, dont le goût était agrémenté par la présence d’Evandro et auquel s’adjoignait certainement quelques sentiments susceptibles de nourrir l’enchantement défensif. Il y avait tous ces moments partagés avec Dhan, dans un demi-silence douillet, à l’écouter lui raconter fébrilement sa découverte des effets d’une nouvelle rune sur le ton d’une confidence. Il y aurait la chaleur dans la voix de Priya lorsqu’elle revenait leur partager un conte à Noël, puis encore la reconnaissance presque lumineuse d’Alex chaque fois qu’elle goûtait un de ses plats et finalement, tout cette somme de sensations indéniablement associées à la félicité des relations profitables. Seulement, l’amitié n’est-elle pas avant tout une douce responsabilité et jamais une opportunité, quand bien même les intentions qui la berce seraient infiniment nobles ? Un je-ne-sais-quoi moins imputable.
— Expecto Patronum !
Le souffle manquait à Sebastian, sans compter que la fatigue gagnait à la fois ses esprits et la surface de sa peau, les couvrant tous deux d’une fine couche de condensation. Lui restait-il seulement un stigmate quelque part qui soit à la fois positivement fort et pourtant sans attaches ? Damnit.
{ Au milieu de nulle part, dans un lobby d'hôtel
J'suis parti gagner ma vie, je sais que tu vis la tienne }
Car il existait bien une réponse à cette dernière question informulée, un contrecoup qu’il n’était pas exactement agréable d’envisager dans sa finalité, mais qui continuait pourtant bien d’échapper sans méprises à toute volonté d’un véritable engagement de sa part ; douce ironie.
L’ancien représentant du rouge et or s’exhorta d’abord au calme en prenant quelques goulées d’air neuf, puis il baissa juste assez la tête pour que s’efface l’horizon devant lui. Il n’avait aucunement besoin de fermer les yeux pour que des notes ambrées de santal lui reviennent aussitôt, emportant avec elles la concaténation d’une multitude de souvenirs fragmentés ; l’enclave commode d’une cuisine, le tintement de multiples bracelets burinés, des doigts égarés sur son front à la recherche d’une mèche rebelle, l’éclat d’un rire coupable, le rythme de quelques halètement passionnés, l’aplomb d’un commandement et bien sûr, l’accablement d’une absence. Quelle était donc cette recommandation que lui avait fait Dhan déjà ? « Quand tu sens que ton coeur se serre, mais que c'est agréable, que ta gorge se noue sans qu'il y ait de larmes, tu es surement sur la bonne voie. » Last try.
— … Expecto Patronum.
La baguette de l’aîné Donovan avait vibré un long moment avant que n’apparaisse à son extrémité un halo faiblard aux teintes bleuâtres, rien de bien anormal jusque-là. Après quelques secondes toutefois, cette lueur prit de l’expansion jusqu’à devenir une sorte d’orbe de la taille d’un souaffle, concentrant toute sa lumière en son centre, puisant dans les dernières forces du sorcier dont l’avant-bras faiblissait irrémédiablement. Les prunelles sombres du chef cherchait avant tout à distinguer une silhouette anthropomorphe au sein de cet éclat lumineux, mais bientôt, l’énergie contenue par la sphère fut si importante et la douleur si constrictive que le sortilège explosa tout bonnement, projetant sans ménagement l’ancien Wright jusqu’à l’extrémité de la plateforme.
{ Do you think about me sometimes?
Cause sometimes I think about you all the time
All the time… }
Lorsqu’il retrouva l’équilibre, ce fut d’abord pour constater qu’il avait été plongé dans le noir, l’enchantement ayant vraisemblablement achevé de souffler les quelques bougeoirs lévitants qui brûlaient encore. Pris d’un rire aussi nerveux que découragé, le cuisto marqua une pause avant de taire cet excès d’abattement au moyen de sa paume libre qu’il vint plaquer temporairement contre son visage redevenu apathique.
— Yeah, let’s call it a night.
Que s’était-il imaginé exactement ? Qu’il suffirait des braises combatives d’un affect impossible pour ouvrir enfin les valves d’une émotivité qu’il maintenait volontairement contenue ? En d’autres circonstances, il aurait sans doute été le premier à se moquer de l’arrogance d’une telle prémisse, mais c’était là une réflexion qu’il réservait au lendemain, à un état de fatigue moins avancé.
… sauf que la flamme d’une première bougie se mit à danser de nouveau.
Sebastian eut le réflexe d’aviser l’objet catalyseur de sa magie, pourtant tenue immobile — et parfaitement inanimée — au creux de son point fermé. À l’autre bout de la pièce, la porte était toujours tenue close que déjà une seconde, puis bientôt une troisième chandelle furent ressuscitées, toutes liées entre elle par le sillage d’une traînée lumineuse longiforme, qui renflait à mesure qu’elle redistribuait les flammèches et s’approchait du cuisinier partiellement désemparé, jusqu’à prendre des allures de projectile enflammé. Ce pouvait-il que… ? Toute baguette dehors, comme prêt à parer une attaque, L’irlandais observa finalement la figure éthérée se dégonfler progressivement — et surtout considérablement — jusqu’à venir s’échouer à ses pieds, le forçant à poser un genoux à terre avant qu’un dernier brasier ne s’éteigne pour faire enfin place à deux petits yeux aussi ronds que curieux. Son patronus.
Long de quelques centimètres tout juste, cette vision soutira un large sourire à un Baz aussi exténué que ravi. Quand bien même la rareté d'une forme ou sa taille ne soit en rien déterminante de sa puissance ou des capacités du sorcier qu’elle représente, gageons que Dhan et son Yéti étaient bons pour une franche partie de rigolade.
— I’m glad you’re here little guy. eut t-il tout juste le temps de murmurer avant que le sortilège ne se dissipe entièrement.
- InvitéInvité
Re: Baz ≈ in small bites
Jeu 16 Juil 2020 - 5:50
Le 15 Juillet '20.
— Zaz ?
Le chef avait cogné à la porte de l’appartement de fonction à quelques reprises et d’un aplomb qu’il jugeait modéré. Considérant la pause estivale des étudiants — ainsi que l’heure pile du déjeuner — le club-house qui s’étendait sous ses pieds s’avérait aussi silencieux que désert, ce qui n’était finalement pas pour déplaire à l’aîné Donovan, qui avait dû traverser le grand hangar avec un colis qui passait difficilement inaperçu.
— Inès ?
Les chances étaient sans doute plus minces encore qu’un écho ne lui parvienne depuis l’intérieur en appelant à la future étudiante, mais il avait songé que rien que pour échapper aux multiples corvées imposées par Dounia à l’approche du service de midi, la demoiselle s’était peut-être autorisé un petit détour par le logis de sa génitrice.
Après avoir jonglé un moment avec l’idée de faire usage de ce mot de passe qu’il connaissait par coeur, le regard du chef se porta sur le plat artificiellement réfrigéré qu’il tenait toujours d’une main et il décida de tenter sa chance ; le verrou se pliant rapidement à sa volonté, le trentenaire put donc accéder à ce nid tout de bois et de métal qui servait de repaire à la pie la plus célèbre de la dernière décennie.
— Zahia ? répéta t-il encore un peu plus fort, guettant toujours une apparition toute humaine au détour de cette première embrasure constituée de quelques larges poutres vernies.
Mais à nouveau, il n’y eut que le silence pour l'accueillir.
Cette absence l’agaçait un brin, lui qui avait tenu à ne pas laisser un elfe se charger de sa livraison quotidienne, espérant certainement profiter de l’opportunité d’un échange pour réexaminer les bases de cette relation à laquelle il était résolument attaché et qui, pourtant, souffrait d’un évitement réciproque qu’il devenait ridicule de nier. Et pourtant, peut-être bien parce qu’il avait connu le déchirement d’un abandon au caractère tout définitif et irrémédiable, Sebastian ne pouvait se résoudre à mettre lui-même terme à quelconque rapports qui soit le moindrement affectif, pas plus qu’il ne supportait sans doute d’être délaissé, ce qu'il ne reconnaitrait jamais à voix haute. Avec le retour à ses côtés de sa fille et puis encore de son frère Medhi, il devenait pourtant raisonnable d'imaginer que l’orbite relationnel de l'ancienne porteuse de souaffle ne nécessitait plus d’être équilibré, nourri ou soigné par quiconque en dehors d’elle-même...
{ It was cold in the kitchen and the lights were low
As winter slowly stumbled home
The air felt different and it started to show }
En dépit d’une absence d’invitation toute formelle à s’aventurer au-delà du vestibule, l’ancien lion s’engagea tout de même diligemment en direction de la cuisine, ne songeant à rien de plus qu’à déposer l’offrande sucré au frigo, là où elle attendrait donc le retour de la propriétaire des lieux. À tout coup, celle-ci ne manquerait pas de venir y ranger bientôt quelques généreuses tranches du célèbre cake aux épices de la matriarche algérienne — une spécialité quotidienne du Cochon à plumes — et qui lui avait sans doute coûté quelques crédits auprès de la cellule familiale Saouli. Connaissant le bout de femme qui menait l’établissement d’une main de maître depuis des années, le grand brun n’aurait pas été étonné d’apprendre que Dounia n’avait pas trop apprécié qu’une toute autre recette leur soit servie pour souligner les dix-neuf ans de la plus jeune représentante du nom ; une proposition qu’elle savait certainement être celle de son ancien protégé.
{ As every breath resembled smoke
I was short on opinions and I wanted to know
If you'd still be here tomorrow }
En route, le cuistot se figea quelques secondes au seuil de cette chambre — et de sa porte entrebâillée — qu’il n’avait plus visité depuis un moment, réfrénant difficilement le vertige qui reconduisait à sa mémoire une poignée de souvenirs où quelques draps blancs — défraîchis par l’usure des nuits communes — volaient la vedette. Du bout des doigts, l’aîné Donovan acheva donc de sceller l’accès à cet alcôve du logement, comme si le geste physique pouvait encore suffir à répliquer le processus sur ses esprits ; un lieu de rituels révolus et désorganisés qu’une tout autre peau pareillement caramélisée occupait désormais.
Après avoir posé temporairement l’assiette où se détachait une tache circulaire et dorée, Baz réquisitionna un stylo tout moldu qui traînait — abandonné là par Inès sans doute — afin d’accompagner son présent personnalisé de quelques mots, puisqu’en dépit d’une finalité toute évidente, le cuisinier n’oubliait pas qu’à la cuisine comme à la vie, le dessert est toujours la dernière impression qu’on laisse à un convive ; il peut à lui seul réchapper un repas médiocre ou en détruire un autrement fabuleux.
En attendant le retour de la belle, une pellicule magique agirait à titre de cloche individuelle parfaitement tempéré, préservant ainsi l’intégrité de l’entremet sucré qui avait exigé une préparation longue de plusieurs heures en plus de quelques commissions outre-atlantique par quelques elfes dévoués. Posé sur un lit de yogourt en neige — obtenu par trempage dans l’azote liquide — et de sorbet à la poire qui récréait l'illusion d'un nuage, Sebastian avait réalisé un véritable vif d’or gourmand. Sur une coquille ronde et dorée avait été déposées quatre dentelles au miel, toutes courbées sous l’effet d’une chaleur visant à imiter l’effet d’ailes en plein vol. Au centre, une ganache coulante de chocolat blond Dulcey attendait patiemment qu’un ustensile ne vienne la libérer de sa prison de crumble caramélisé, donnant ainsi corps à la petite balle comestible.
Ne manquait plus que cette note qui pouvait encore se passer de signature...
Sorry we missed each other today.
Just thought you might need a little reminder of what you've accomplished this last decade.
… and so do those wannabe students journalists, by the way.
— B.
- InvitéInvité
Re: Baz ≈ in small bites
Sam 29 Aoû 2020 - 6:14
Le 9 août '20.
22h40. Lorsque Sebastian abandonna enfin l’alcôve surchargée lui servant de bureau, ce fut pour venir retrouver une Mercy confortablement installée — voir juchée — sur son plan de travail préféré, celui où reposait pour l'occasion quelques offrandes festives. Fidèle à ses habitudes et consciente de ses privilèges, la médicomage tenait donc d’une main le courrier obtenu le jour même de la part d'Evan, puis encore la preuve de membership y étant adjointe dans l’autre.
« Il n’a pas tort ton pote, je ferais bien meilleur usage de cette carte. » dit t-elle en toisant son frère sans méchanceté, déposant aussitôt le bout de parchemin et l’offrande sur le comptoir afin de mieux lui tendre un autre pli d’anniversaire dont le sceau était intact et la patte, fort distinctive ; celle du Secrétaire favoris des Donovan. « Déjà parce que moi, au moins, je sais apprécier les bonnes choses et ne pas les remettre à plus tard. »
Cette franchise caractéristique et cette confiance orgueilleuse de sa frangine avait aussitôt arraché un sourire sincère au cuistot, qui glissa vite fait un couteau sous la cire rouge de la missive, laissant son regard et son attention couler sur les premières lignes impeccablement rédigées par Dhan.
— Et bien justement, tu le fais très bien pour nous deux. commenta t-il tout juste avant que la lecture d’une ligne particulière ne lui inspire une grimace circonspecte, son meilleur ami n’ayant rien laisser filtrer de ses dispositions personnelles face à cette relation naissante impliquant sa voyageuse de cadette. Si Sebastian savait d’or et déjà qu’une discussion potentiellement délicate l’attendait au détour de sa prochaine visite à Priya, il tenta de ne rien laisser paraître de ses appréhensions à cet effet, préférant aussitôt s’ancrer dans le moment présent.
— C’mon, grab your thing. dit-il en envoyant simplement le petit mot rejoindre ses semblables rassemblés tout près, puis invitant du même geste sa soeur à lui emboîter le pas vers la sortie.
Pour l’espace de quelques heures, Polby permettrait à la fratrie de profiter d’une vue dont il était impossible de se lasser, celle de feux d’artifices tout moldus éclairant simplement le ciel de leur Galway natale.Le 10 août '20.
6h38. Ce matin-là, les stigmates d’un sommeil abrégé ne furent pas sans rappeler au chef de cuisine qu’une année additionnelle s’était ajouté la veille au calendrier de son existence. Progressant d’un pas nonchalant entre les comptoirs de préparation — où s’activait déjà sa brigade aux oreilles trop longues — l’Irlandais s’imposa un court détour par le foyer de cuisson, question d’ajouter quelques charbons de bois supplémentaires aux braises mourantes, puis il retrouva sa station dans l’état où il l’avait quitté la veille ; chargée. Après avoir mollement enfilé un tablier propre, Sebastian entreprit de classer les cartes et notes de souhaits à conserver — question de les distinguer des fiches de recettes et avis alimentaires — mais il fut rapidement interrompu dans sa tâche par l’apparition d’un sous-chef haut comme trois mandragores ; Polby. Après avoir vaguement toussoté pour s’éclaircir la voix, la créature extirpa de son habit de jute sombre un petit sachet en mousseline de coton, qu’il tendit aussitôt au trentenaire.
— Maître Donovan, la Maîtresse Hangbé a demandé à Polby de vous remettre ces épices, parce que la maîtresse savait pour l'anniversaire, puis aussi parce qu’elle souhaite que le maître lui pardonne.
D’un air incrédule, le trentenaire s'empara des cordons scellant le petit paquet, négligeant de les dénouer tant il était confiant de la qualité de l’offrande, ce qui ne l’empêchait pas de douter des potentiels remords l’accompagnant ?
— Que je lui pardonne ?
Pour ce qu’il pouvait encore se targuer de connaître la belle Américaine, le cuisiner peinait à l’imaginer offrir des excuses sincères autrement que les dents serrées, ce qui justifiait peut-être l’usage de ce faux-fuyant aussi court sur patte que collaboratif, mais certainement pas la cause à absoudre. Quelque chose qu’une poignée d’aromates suffise à apaiser ?
— Pour le cadeau qu’elle à fait à Polby ! précisa le sous-chef en effectuant une pirouette sur lui-même, avantageant ainsi sa tenue aux arômes et pictogrammes caféinés.
La tête de l’ancien représentant rouge et or bascula aussitôt vers l’arrière, dans l’attente qu’un éclat de voix nerveux ne vienne alléger ses pensées en lui rendant son équilibre vertical. Bien sûr, ce n’était encore qu’une marque de cette affection dont Alice souhaitait demeurer seule maîtresse, dont elle pouvait encore se dissocier s’il le fallait ; de l’attachement au détour d’une autre cause. L’espace d’un court instant, Baz songea qu’entre un Wakefiled qui menaçait de réserver ses gracieusetés à d’autres mains si le cuisinier refusait de s’admettre méritant d’égards, puis cette ancienne amante qui s’évertuait à prétendre ceux-ci négligeables, usant finement d’autres doigts que des siens pour se soustraire à l’aveu du contraire, les stratégies opposées des deux époux les condamnaient à la ressemblance bien davantage qu’à la discordance. Food for thought.
— Right, looking good Po’.
Le cuisinier s'agrippa finalement à la poignée creuse gardant l’unique tiroir de son ilôt, prêt à y faire glisser les épices cajun — ainsi que le reste des voeux du dimanche — dans un geste habile dont l’élan ne fut jamais donné, rompu par la vision d’une courte note préalablement déposée à la surface du compartiment peu profond. i wish you knew that i'll never forget you as long as i live.
happy birthday, zeb
z.
Une secousse affecta le souffle du cuisinier tandis que ses prunelles sombres entamaient la relecture de ces quelques mots couchés sur parchemin. Leur sens était lourd, bien plus qu’il ne l’aurait souhaité ou fallu, rappel pénible de ce que la promesse d’un souvenir prochain signifiait à son égard.
— She’s leaving again. marmonna t-il pour lui-même.
Bien sûr, Zahia savait que les adieux étaient chaque fois difficiles, allant même jusqu’à être synonymes de reproches de la part des siens, déçus par ce qu’ils interprétaient comme un désistement à des responsabilités plus grandes, autant de raison de les éviter donc — proches et au revoir confondus. N’avait-elle pourtant pas appris avec la fugue d’Inès que ce qui pesait réellement sur l’âme, c'était plutôt tout ces jours passés à attendre qu’une porte s’ouvre de nouveau sur cette âme affectionné qu’on ne pouvait ni retenir ni commander au retour ?
Peut-être avait-il simplement perdu le privilège de plus d'égards le jour où il avait fait le choix d'exprimer tout haut ce que son coeur ne pouvait plus taire, cédant dès lors à ses espoirs déçus la meilleure part de son caractère. He should have known better.
Sans s’expliquer davantage, l’Irlandais envoya valser son tablier dénoué sur l’assise d’un tabouret, puis il enfonça le mémo soigneusement griffonné tout au fond de la poche de son jeans. Il lui faudrait une quinzaine de minutes pour parvenir à pied au grand hangar réaménagé où logeait la pie, de quoi lui permettre de choisir un peu plus soigneusement ses mots cette fois.
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Re: Baz ≈ in small bites
Dim 4 Oct 2020 - 21:40
Part I.
Octobre 2019. Certains jours, la loyauté féroce de Sebastian — à ses principes aussi bien qu’à certaines âmes — pouvaient s’avérer disputable sur le fond comme la forme, sachant que contrairement à son ancien coéquipier, le professeur de Rune ne lui avait imposé aucune retenue qu’il puisse être en droit de chercher à venger. Néanmoins, quelques bons copita nosing glasses et un compagnon estimé l’avait donc mené à cette porte, qu’il guettait comme si son emploi en dépendait, ce qui pouvait s’avérer être vaguement le cas ?
« I'm thinking that gargoyle probably lost his honorific plaque, somewhere in the university grounds, no? Things get lost so easily when you get old, and Merlin knows he's ancient. We'd just be helping out destiny, really. »
Les deux mains sur une stèle couvertes de runes, Evan semblait avoir — enfin ? — jeté son dévolu sur l’objet qui incarnerait sa vendetta personnelle vis-à-vis le Sir Pence et vu le faible éclairage qu’offrait la baguette du Calédonien, le marmiton doutait que la gargouille mentionnée ne fut pas le professeur lui-même plutôt qu’une statue quelconque à laquelle la dite plaque se voulait être rattachée.
— How about we leave fate out of it and just go already ? répondit-il en guettant l'écho des corridors pierreux, redoutant qu'un fantôme indiscret n'en vienne à interrompre une escapade qu'il espérait encore ne pas regretter avant le lendemain.
Part II.
Février 2020. Le géant s’était installé avec aisance, un coude sur le bar, un doigt levé désignant le pli se formant entre les sourcils du chef tandis qu'un sourire en coin lui étirait les lèvres.
« Now I'm not quite sure what you're trying to escape, but surely we'll find you something (someone?) to lose yourself in. How about a little trouble? »
Appuyé lui-même au rebord du comptoir, la silhouette du futur Auror dominait encore Sebastian par une bonne dizaine de centimètres, aggravant curieusement l’impact de l’index — à la fois sagace et inquisiteur — qui s’y rattachait.
— For conversation sake, what kind of trouble are we speaking of exactly ? Because the last time we were out and about, I ended up digging a hole, in the middle of the night, right by Hungcalf doors, plus you had me lie to @Dhan Chaffinch about it the next day.
Avalant une gorgée de whisky, les yeux se fermant à moitié en sentant le liquide rouler agréablement sur son palais, le Calédonien avait jeté un regard affable à son ami.
« If he'd known we'd both have gotten hell for it. No harm, no foul. »
Car certainement, la magnanimité du flegmatique secrétaire devait bien connaître quelques limites et les deux lascars espéraient encore parvenir à leur tombes sans s’y être heurté. Hélas, il n'était pas dit que leur camaraderie constituait un passe-droit au vol d'artéfact institutionnel.
— Speak for yourself, I had to go trough a lecture about rituals in the northern Red Cape community, creatures which by the way, he still holds guilty for our deed.
« Baz, you disappoint me. Of all people, you should know what interesting and charming creatures red capes can be. » lui répondit aussitôt Evan, appuyant son propos d'un clin d'oeil et d'un air goguenard.
Une nouvelle rasade suffit heureusement à emporter ces quelques traces d'une amertume tout ironique dans le ton chaleureux de Sebastian, adouci par cette longue finale vanillée et boisée du Glenmorangie, puis encore par la mention du nom de cette équipe à l'origine de leur fraternité.
Part III.
Le 5 Octobre 2020. Les ongles encore crasseux d’avoir creusé de façon énergique un terreau pourtant déjà retourné par deux fois, Sebastian avait attendu les premières aurores lundi pour aller déposer à l’étage — et au pied de la porte de Dhan — un petit paquet emballé de façon bien plus rudimentaire qu’il ne l’aurait fallu, considérant les mérites de son destinataire. À l’intérieur, le nouveau professeur intérim trouverait donc une combinaison d’élément plutôt disparates ; une cravate aux motifs truculents, un vieux porte plume de bois taillé — ainsi que l’encrier de cristal qui semblait y être assorti —, une invitation fort stylisée et toute personnelle à venir consulter les archives Wakefield suivant un horaire à sa convenance, une paire de chaussettes couvertes de symboles runiques et finalement, une stèle — techniquement disparue un an auparavant — sur laquelle figurait bon lot de symboles dont le commun des mortels ignorait le sens.
Une courte note avait été glissé sous les ficelles du précieux colis. Oh glorious ancestor, you who is deeply wise because of your numerous years, the redcaps salute you.
Enclosed, a few tokens of our appreciation - though our affection could never be properly counted.
Cheers !design ϟ cookie
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Re: Baz ≈ in small bites
Sam 24 Oct 2020 - 9:29
Novembre 2000.
« For the love of God Donovan, how is it that you can’t stay the fuck out of his way ? » Depuis le sol, Zahia s’époumonait, une baguette toujours pointé à la carotide, permettant ainsi à sa voix de monter là où il lui aurait été dangereux de la voir s’élever elle-même. Pour une énième fois ce mois-ci, la volonté de Baz de ne jamais perdre un cognard des yeux — surtout pas ceux en direction du plancher des veaudelunes — lui avait coûté sa clairvoyance en regard à la position de ses coéquipiers, provoquant ainsi une collision bénigne entre sa personne et celle d’Evan Wakefield, un jeune poursuiveur de deuxième année usant de sa taille comme d’un avantage.
— Sorry Cap’ ! beugla aussitôt le quatrième année depuis les cieux, insistant chaque fois à présenter des excuses (sourdes?) lorsqu’on le prenait en faute, une marque de reconnaissance obligée bien plus qu’une simple politesse dans son cas, car son recrutement reposait sur une confiance aussi audacieuse que calculée de la part de l’ainée Saouli et il entendait bien y faire honneur.
Février 2008.
Les premiers rayons du jour n’étaient pas encore parvenus à percer depuis la lucarne au fond de la pièce que Sebastian se dandinait déjà sur un pied, parvenant tant bien que mal à enfiler un caleçon propre et ainsi qu’une paire de jeans vaguement froissée. Il s’était mis en quête d’un t-shirt propre lorsque son regard croisa celui d’une lionne qui émergeait tout juste de sous les draps, appuyée sur ses coudes de sorte à ce que sa poitrine nue rivalise proprement à l’attention du commis de cuisine. « Oh c’mon. » souffla t-elle d’abord d’une voix légèrement engourdie. « Stay here. » La suite trahissait une insatiabilité bien flatteuse pour l’égo malingre du Donovan qui peinait encore à croire que la beauté Algérienne ne lui favorise pas une compagnie plus " éclatante ". « … ten more minutes ? » L’oeil du jeune diplômé était passé bien rapidement du galbe d’un sein au cadran de sa montre, puis encore à ce regard sombre qui n’attendait que sa réponse.
— Your mom’s gonna kill me if I show up late in the kitchens.
Peu impressionnée, son amante s’était contenté d’aller coincer une mèche de sa frange sombre derrière une oreille libre, l’air d’affirmer que les inquiétudes du jeune homme — aussi justes soient-elles — ne lui inspirait aucune clémence.
{ Would she be back next time ? And with whom at her arm ? }
— Bunk off. grommela doucement — et pour lui-même — l’Irlandais avant de refermer d’un trait le tiroir qu’il venait pourtant d’ouvrir. Ten minutes. concéda t-il en posant d’abord un genoux sur l’extrémité du matelas, remontant ensuite lourdement jusqu’à l’oreiller en couvrant de son corps entier celui de la nouvelle recrue des Pies de Montrose. At this point, he would at least make sure that whatever punishment Dounia had in store for him, it would have been worth it.Octobre 2012.
« Hey !» Apostrophé au moment où il poussait enfin la porte de cette fournaise qui transformait l‘endroit en véritable sauna — comprendre ici que la plonge fonctionnait à plein régime — Baz s’était interrompu sur le seuil de la sortie, troquant temporairement la liberté promise contre la recherche d’un regard que l’on ne croisait plus beaucoup aux Cochons à plumes. « Won’t you stay for the cake ? » Appuyée sur le comptoir de service qui séparait la salle à manger des installations de cuisines, la toute nouvelle capitaine d’une équipe de calibre national voulait faire référence à la pièce monté qui allait bientôt être servie pour souligner l'anniversaire de son cadet : Mehdi.
— I can’t, I already promised Dhan I would join him in about… À défaut de porter une montre lorsqu’il travaillait, le sous-chef s’était rabattu sur la grand horloge de Dounia. ...well, 5 minutes ago. répondit-il d’un air au moins aussi désolé que la moue de Zahia ne pouvait être réprobatrice. Family’s first. I’ll be back before sunrise. souffla t-il comme d’une invitation tacite, une sommation qui n’avait plus besoin d’être détaillé et qui offrait alternativement surprise et désappointement, selon ce que leurs horaires respectifs autorisaient. « Good for you. »
Considérant le vaste sourire qui était apparu au visage du cuistot, ce n’était peut-être pas plus mal que le brouillard vaporeux de la pièce annihile toute possibilité de contact visuels eux.
Août 2019.
Quand avait-il exactement décidé que l’heure était venue de faire tomber les barrières d’une dynamique vieille de presque vingt ans ? En avait-il seulement décidé d’ailleurs ? Était-il déjà trop tard pour revenir à ce souffle chaud sur sa nuque ?
— Zaz. Le ton était suppliant, mais la tempête n’entendait rien. Elle tournoyait de plus belle, gagnant souvent en force — selon que le mobilier à proximité le permettait — puis s’essoufflant temporairement au détour d’un simple coussin. Please Zaz. Avait-il véritablement cru que d’insister à l’offrande de sa présence puisse apaiser, ne serait-ce qu’en partie, la tourmente d’une autre absence autrement plus grave et indispensable. Et pourtant. Il voulait pouvoir la convaincre au moins autant qu’il souhaitait enfin l’admettre lui-même.
— We all need someone to stay.
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Re: Baz ≈ in small bites
Ven 6 Nov 2020 - 18:28
« Tu m’écoutes ? » Interpellé par sa très chère — et surtout très enceinte — génitrice, le garçon s’était détourné du module de jeu vers lequel il lui tardait d’aller gambader. « Si tu te perds, je veux que tu restes exactement là où tu es. » Les consignes avaient bien sûr été entendues — à défaut d’avoir été proprement assimilées — et l’aîné de la fratrie s’était donc vigoureusement secoué les bouclettes, agitant la tête de haut en bas à quelques reprises, dans un élan auquel il prenait clairement plaisir. « Sebito, maman est très sérieuse. » Roulant des yeux jusqu’à finalement revenir plonger dans les prunelles de Rebecca Donovan, le garçonnet avait enfilé — bien malgré lui — sa mine la plus attentive. « Avec ta petite soeur qui prend toute la place, je ne pourrais pas te rattraper si tu cours dans tous les sens. » Instinctivement, l’enfant avait tourné la tête vers la poussette à leurs côtés, là où dormait un autre bambin, puis aussitôt sur le ventre rond de sa mère. « Alors. » Pour la suite, ses petites mains avaient été faites prisonnières. « Si tu ne me vois plus, tu attends sagement que je vienne te trouver, d’accord ? »⁂
(►) Le 11 Octobre 2020. Ce matin-là, Sebastian n’était pas descendu jusqu’aux cuisines comme de coutume, sa volonté de s’y rendre s’étant essoufflée passé le seuil d’une troisième marche à destination des entrailles d’Hungcalf. Immobile pendant un long moment, le chef avait finalement fait volte-face, songeant que @Madeline Keegan pouvait très bien assumer une nouvelle corvée dominicale sans lui, un besoin plus pressant appelant son esprit à une occupation plus soutenue que le pétrissage de quelques boules au levain, de quoi éloigner proprement l’aliénation qui menaçait les barrages de sa résilience, ébranlés par un long défilé de phrases coupantes... Baz,
Tu sais sans doute déjà que je vais partir. Je sais que je ne peux pas te demander de ne pas m’en vouloir de ne pas être venue te dire au revoir en personne. Je voulais t’adresser ces quelques mots.
J’ai eu l’impression d’attendre des années après nous, ce n’était jamais le bon moment, les chassés croisés de la vie étant ce qu’ils sont, même moi je ne suis pas capable de prédire le futur avec certitude. On a essayé et j’imagine que nous avons donné chacun autant que nous pouvions dans cette aventure.
Une part de moi restera toujours ici à Inverness, avec toi, avec toutes les personnes qui compte pour moi, mais je ne reviendrais pas. Il n’y a rien pour moi ici, je dois accepter qu’il est tant de tourner la page sur mes beaux souvenirs, et je ne pourrais pas le faire si je suis sans cesse ramenée vers un passé révolu. Ce n’est pas de ta faute Baz, ce sont les aléas de la vie, j’aurais aimé m’en rendre compte avant… Nous nous sommes trouvés, nous nous sommes perdus, je ne regretterais pas d’avoir essayé au moins, je regrette juste que le temps que nous avons eu ensemble ait été si court.
Je ne veux pas que tu me cherches, ni que tu me contactes s’il te plait. Nous avons tous les deux besoin de panser nos blessures.
With all my love,
Shini.
P.S. : Don’t be too hard on yourself, I know you, you are one of the best person I know… Just try to be more selfish, you can’t satisfy everyone. You’ll be happier, I promise.design ϟ cookie
Le cuistot avait donc laissé ses pieds — et un subconscient brumeux — le guider sur quelques sentiers à proximité du campus, le vent des Highlands soufflant avec énergie à la fois sur les boucles de sa chevelure ainsi que sur celles, plus épineuses, de son entendement. Had he imagined what they shared would forever be enough? To the point he hadn't realized this kind of happiness was, yet again, beyond his grasp ? Bientôt, le trentenaire se trouva à rejoindre la paisible Inverness, sur un trajet circonscrit par de nombreuses façades au charme aussi historique que suranné, puis lorsqu’il leva enfin les yeux, ce fut pour les poser aussitôt sur une enseigne de bois ouvragée ; Le Cochon à plumes.
La destination fortuite n’était sans doute pas si accidentelle, l’aîné Donovan associant un nombre impressionnant de souvenirs lénifiants à son passage entre les murs de l’établissement, si bien qu’il n’eut aucune gêne à emprunter l’allée de service qui menait au quai d’approvisionnement des cuisines, le hasard voulant que s’y trouve la chef d’orchestre des concerts gastronomiques quotidiennement servis au pub ; Mrs Saouli. Si un air vaguement désappointé était rapidement venu creuser quelques rides aux coins des yeux de la patronne, il semblait évident que l’apparition de l’ancien lion n’en était guère la cause. « Ne me dis pas que Charley a encore oublié de lever le verrou de l’entrée? » avait-elle soufflé dans sa direction, repoussant un caisson de verdures fraîches avant de pointer — du bout du nez seulement — l’espace par-delà l’épaule de son ancien commis.
— Um ? No, I was just...
Il s’était d’abord furtivement tourné vers l’avenue commerçante à son tour, mais il n’y trouva aucune réponse ; ni à la question strictement utilitaire de l’Algérienne, ni à celle de sa présence aujourd'hui adventice. Sans doute avait-il inconsciemment cherché les agréments d’un cadre familier ? { Si tu te perds, je veux que tu restes exactement là où tu es. }
— Actually, any chances you might need an extra set of hands today ?
La matriarche Saouli avait posé sur lui un regard curieux, mais avait fait le choix de garder pour elle — ou peut-être bien de réserver pour plus tard — ses questions. « Well, it depends. » Ses doigts fins étaient étroitement enserrés autour d’une cuillère de bois qu’elle tenait repliée contre elle, la laissant ainsi se cogner par intervalles courts à la peau caramélisé de son bicep découvert. Elle connaissait l’animal, suffisamment pour savoir distinguer ce qu’il offrait sans sacrifices, puis ce qu’il réclamait sous d’autres artifices. Après tout, ils étaient tous deux de ces êtres pour qui le silence se déclinait en plusieurs nuances d’amour. « You still recall how I like my lamb stew done ? » Un sourcil relevé suffisait à peindre un air de défi sur la physionomie de la dame, alors que s’étirait un mince sourire sur celui de Baz.
— Yes chef.
Pour la durée de quelques heures, l’orphelin avait donc retrouvé cet abîme confortable, celui creusé par de vieilles habitudes ; le bruit de poêlons et d’ustensiles qui s’entrechoquent, les lourds nuages de vapeurs en provenance de la plonge, les claquements secs de multiples couteaux contre le bois de leurs planches respectives, les commandements aimablement expéditifs de Dounia, puis encore les arômes, les saveurs et les goûts, autant de remparts qui s’élevaient contre de redoutables tranchées sentimentales ; celles où la rationalité disparaît, où l’indifférence se présume et où la tristesse — bien trop souvent — est triomphante. Sebastian lui, leur préférait le chaos d’un no man’s land alimentaire, là où une solidarité obligé guidait chaque brigade vers une promesse unique ; celle d’atteindre le dernier service. « Maybe now you can tell me what this is all about ? » La maîtresse des lieux avait conséquemment attendu que le dernier chaudron soit sacrifié à l’eau savonneuse d’un évier débordant pour finalement faire l’offrande d’une pinte fraîche à l’Irlandais en visite.
— She left. avait-il répondu sans plus de détail, puis sans préciser qu’il était question de cette demoiselle qui l’avait accompagné quelques fois au cours de l’été, le temps d’un repas en tête-à-tête. She’s not coming back. Cette fois sa voix s’était légèrement brisé, puis comme pour pallier à cet aveu de faiblesse bien sonore, il plongea simplement dans sa bière, visuellement d’abord, puis finalement en y trempant les lèvres. Du coin de l’oeil, il pouvait apercevoir les tourbillons qui agitait le contenu de la tasse de Dounia.
« And why don't you go looking for her? »
Cette question fort légitime, lui-même en avait fait le tour la veille et plus d’une fois, souvent pour faire taire cet égo malingre qui tenait à justifier tout potentiel manque de courage. Chaque fois le même plat assorti d’une nouvelle sauce ; Murphy et d’autres aspirations, Alice et d’autres devoirs, Zahia et d’autres cieux, Priya et d’autres... rêves ? ( Because I distrust what she foresees, the future. ) Et pourtant, chaque nouvelle rupture rappelait à son instinct cette sommation, celle qui forçait la résilience, celle qui endormait la réactivité, celle qui nourrissait juste ce qu’il faut d’espoir. { Si tu ne me vois plus, tu attends sagement que je vienne te trouver, d’accord ? }
— My place is here. avait-il répondu avec aplomb surprenamment apaisé.
Sa famille à lui, celle qu’il s’était composé au fil du temps — et non du sang — était à la fois Écossaise, Indo-Britannique, Brésilienne et Algérienne, mais un seul point suffisait à la localiser cartographiquement ; Inverness. Alors si le destin le condamnait à guetter éternellement cette âme se réclamant d’une appartenance à son coeur — celui qu’il craignait d’arracher trop abruptement à une immobilité jadis promise — et bien ici au moins, il savait qu’il ne se tenait pas seul dans l’attente.
« No. » Déterminée, Dounia avait fait claquer la porcelaine qu’elle tenait sur un comptoir à peine dégagé. « Your place is in the dining room with the guests, not behind the stove. » Une main ainsi libérée de son éternel thé mentholé du soir, la gérante avait repris à son invité sa boisson à demi consommée, puis elle l’avait gentiment poussé vers la sortie, d’un geste qu’il aurait été imprudent de freiner. Un rire franc et un sourire furent offert pour tout remerciements, d’une part comme de l’autre.
Time would wash over the rest.
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Re: Baz ≈ in small bites
Ven 25 Déc 2020 - 9:31
24 décembre 2020.
Les bras chargés et le bout du nez déjà bien froid, Baz avait soufflé un peu plus distinctement — et pour la seconde fois — le mot de passe du club house institutionnel, celui qu’il connaissait pourtant par cœur, instauré par la titulaire de vol près de deux ans auparavant ; 151blackfeathers. Appuyant bien au creux de son coude un petit paquet qui menaçait de glisser tout au long de son avant-bras et jusqu’au sol, le chef avait attendu un moment avant de prononcer la même combinaison une troisième fois, comme pour retarder cette réalisation que le code avait tout simplement changé et que, n’étant inscrit ni au cursus en sports magiques ni au registre du personnel responsable de l’entretien du stade, il n’y avait évidemment pas motif à l’avoir avisé de ce renouvellement à la sécurité du bâtiment.
Étrangement, l’insuccès du cuisinier à se délester prestement de deux de ses colis ne lui inspira qu’un maigre rictus contrarié. L’automne avait été lourd et gris, pour elle tout particulièrement peut-être, assez pour justifier ces replis succincts et reconquêtes modestes, le temps de se réapproprier ce que le karma s'acharnait à lui dérober ; l’illusion de contrôle. Du reste, peut-être bien que les multiples couches de vêtements enfilées pour l’occasion gardaient au chaud le souvenir de cette étreinte estivale, comme d’une promesse informulée ; their relationship would always survive excuses and wounded pride.
Son humble chargement l’empêchant de réajuster le col de son caban, Sebastian pressa donc le pas jusqu’à la frontière du territoire Hungcalfien, d’où il pourrait rejoindre Inverness en transplanant à l’abri des regards indiscrets.⁂
Arrivé sur place, le trentenaire avait choisi d'ignorer l’écriteau annonçant la fermeture — évidemment temporaire — de l’établissement pour se joindre à la mêlée d’occupants qui festoyaient déjà depuis le hall de l’entrée. On lui avait d’abord réservé quelques regards perplexes — quoique pas entièrement dépourvus de chaleur — jusqu’à ce que la digne maîtresse des lieux, Dounia Saouli en personne, lui adresse un grand signe de la main, allant jusqu’à abandonner provisoirement ses convives pour venir lui coller une unique bise bruyante et festive. Bravant sans gêne le monceau plus ou moins stable qu’avait emporté son ancien cuistot, l’Algérienne n’avait pas attendu d'autorisation pour s’emparer du plat de plus allongé du lot en adressant à son porteur un regard tendrement courroucé. « I know you've been refusing to come celebrate with us thus far, but let me remind you I run a restaurant and so we have plenty enough food. »
N’empêche que le contingent de gaufres belges — encore tièdes — fût aussitôt déposé au centre d’une des tables du pub, toutes agglutinées pour l'occasion, en plus d’avoir été chargées de victuailles variées. Avec un sourire mesuré, l’aîné Donovan insista pour effectuer un petit détour en cuisine, question de réchauffer le caramel au whisky en accompagnement, puis échapper provisoirement à ce public inaccoutumé, le temps au moins de se faire complice d’une paire de prunelles espiègle un peu plus connue ; celles d’une certaine @Inès Saouli.
Accoudée à la surface du bar qui séparait d’office la salle à manger du royaume des chaudrons, la jeune femme avait profité du passage de son oncle d’adoption pour se glisser dans son sillage et filer à la barbe d’une tata à laquelle elle semblait satisfaite d’échapper. « Alors Bazbouz, il est où mon cadeau? » L’ex sous-chef de l’établissement avait déposé un petit chaudron sur la fonte d’un four encore chaud avant de se tourner complètement vers la Wright, une sourire sincère collé au visage.
— Oh last I checked, you were registered as naughty this year.
Une part de lui résistait à l’envie d’imposer une étreinte gênante à la demoiselle, mais l’ancien lion se contenta plutôt de faire glisser deux paquets sommairement emballés en direction de celle-ci, gardant une paume ouverte posée sur le plus haut des deux. Après un bref coup d'œil à l’assemblée familiale rapprochée — le temps de confirmer l’absence de deux matriarches bien spécifiques — le Donovan se pencha un peu plus sur l’oreille de la dernière représentante du clan Saouli.
— And for that reason, you'll have to keep this out of Dounia's sight. Quand bien même Inès avait atteint la majorité et s’avérait être libre de ses choix, gageons que sa grand-mère n’apprécierait guère l’offrande d'une pleine bouteille de whisky, qu'importe la qualité du breuvage. Cuillère en main, le marmiton tapota finalement par quelques coups le second paquet au moyen de l’outil en bois. Aussi, je suppose que je peux compter sur toi pour glisser celui-là sous le sapin du club-house ?
Sourcils bien haut, le trentenaire avait attendu un signe approbatif de la part de l’étudiante pour retourner agiter le mélange sucré qui menaçait désormais de brûler gâchant par le fait même des arômes autrement raffinées. Dans le même esprit, il s’empressa de repousser quelques pièces de porcelaine dans une armoire qui était demeurée ouverte, puis avant que Dounia ne vienne le chasser de son domaine à coup de vadrouille, il récupéra la sauce ambrée prête à servir et regagna le siège qui lui avait été réservé aux côtés d’une autre professionnelle du balais, quoique plutôt du type enchanté et volant et non pas industriel et nettoyant. Considérant le tintamarre général — ainsi qu'une forme étrange de chaise musicale gastronomique — précédant la bénédiction du repas, Sebastian s’assura de verser la première tasse d’or noir à sa voisine directe.
— I thought you could use a good cup of coffee. Avec un sourire vaguement mutin sur les lèvres, l’Irlandais laissa quelques-unes de ses bouclettes rebondir par-delà l’épaule couverte de @Zahia Saouli, sur laquelle il s’était légèrement incliné. ... so I hid a bag of freshly ground beans behind the plates in the right-hand cupboard.
Sa propre tasse en main, Baz l’éleva en invitant la pie à venir y faire tinter la sienne. Coffee served with a side of memories, always.⁂
Sous le sapin, l’aînée Saouli retrouvera donc un paquet où le patronyme ZAZ est inscrit en grosses lettres, sur une étoile découpée dans un papier kraft ciré. Une courte note est griffonnée à l’endos.
For evenings when it'll be too cold to fly, so the sky can come to you instead.
Merry Christmas.
— B.
XX
À l’intérieur, un petit engin — de fabrication moldue — commandé depuis les États-Unis quelques semaines auparavant, puis retravaillé par les soins de @Murdoch MacGregor afin, entre autre chose, de le délester de ses besoins en alimentation électrique. Quelques fins sortilèges permettent également de mettre à jour la carte du ciel projeté à chaque usage, celle-ci se superposant parfaitement à l’image des cieux Écossais au même moment.
- InvitéInvité
Re: Baz ≈ in small bites
Mer 17 Fév 2021 - 8:30
14 Février 2021.
Sebastian avait finalement complété l’extinction des flammes — des fours, de l’âtre central et même des candélabres volants — plus tard que prévu et bien outrepassé le coucher de l’astre solaire. Rompu d’une journée à la charge surprenament émotive, il avançait désormais en direction du club-house d’un pas plus ou moins alourdit, partagé entre la volonté de retrouver cette pie tempétueuse qu’il affectionnait, puis sans doute la nécessité d’un moment de calme — voir de clarté — intérieure. D’une certaine façon, le vent des Highlands contribuait déjà à emporter de son souffle frigorifiant les restes d’une énergie pesamment teinté, menaçant par le fait même de lui arracher cette petite invitation aux effluves de mise en garde qu’il tenait pourtant bien fermement au creux de sa paume dominante ; dans l’autre, une bouteille de vin et un minuscule bouquet composé — à la pointe de la baguette — de trois roses et d'une poignée de violettes.⁂
Quelques arômes bien tomatés attendaient déjà le chef sur le seuil de l’appartement, si bien qu’il ne fut pas surpris de découvrir un petit monticule de Mahjouba en rejoignant enfin la cuisine où l'attendait Zahia, armé d’un verre de liqueur forte et d’un outil de prédilection ; la spatule ajourée. En dépit de quelques traits bravards l’intimant déjà silencieusement à des explications, cette vision avait forcé l’apparition d’un sourire libéré de toutes inquiétudes sur le visage de l’aîné Donovan ; il connaissait suffisamment le langage de la cuisine pour savoir que dans l’intimité, aucun plat digne de ce nom ne se laissait mijoter sur la base de mauvais reproches. Then again...
— I’m not too much in trouble, am I ? avait-il soufflé en déposant ses maigres offrandes sur un coin encore libre du grand îlot de marbre, ignorant un moment les couverts de circonstances pour venir embrasser cette moitié qui avait consenti à l’attendre. Ainsi, avant que quelques répliques acerbes ne filtre de lèvres aussi délicieuses — ou bien qu’un ustensile choisi ne vienne s’enfoncer à la pointe de son sternum — l’Irlandais se plongea dans les prunelles sombres de sa partenaire. Elio's fiancée passed two years ago today. Le ton laissait entendre que l’information était nouvelle. Marquant une pause, le chef avait attendu quelque secondes avant de jouer les elfes de maison à son tour, emprisonnant un coin du chandail de la professeure pour achever de l’attirer complètement à lui, imposant dès lors une étreinte communicative entre eux. He would have been of no use to anyone with a knife in his hand, so I offered him a breather.
La tête du cuistot avait reposé un moment au sommet de celle de la joueuse étoile, jusqu’à ce qu'une déformation professionnelle n’engage son regard en direction des victuailles qui tiédissaient sans doute déjà. D’une certaine façon, Baz aurait juré reconnaître la main de Dounia dans l’organisation de l’espace ; un désordre étrangement méthodique garantissait un accès rapide à tous ingrédients, assaisonnements, récipients ou accessoires susceptibles d’être requis, mais promettait également une séance de plonge de niveau athlétique. Privé de l’opportunité de se réchapper aux fourneaux, Sebastian pouvait donc pressentir que la corvée de nettoyage lui reviendrait, ce qui ne le rebutait pas le moins du monde, mais ne pouvait suffir à exprimer à l’Algérienne sa reconnaissance pour une telle attention ; il était bien rare que l’on cuisine pour lui. Et pourtant...
— Hey. Abandonnant un instant l’étau qu’il avait lui-même imposé, le trentenaire eut un léger mouvement de recul, le temps de dégager le voile qu’une mèche de jais brillante jetait sur l’oreille à laquelle il nécessitait de se pencher. Don't you still have a broom that can support the both of us by any chance ?
C’est avec un pétillement au fond des iris que le chef en appelait ainsi à quelques souvenirs vieux d’une décennie ; ceux de balades à basse altitude, tout juste à la surface d’un plan d’eau et bien souvent à l’abri des regards, dans une lutte ou l’équilibre rivalisait à la promiscuité.
If she could sustain them successfully, then he would raise them a little higher.
- InvitéInvité
Re: Baz ≈ in small bites
Lun 10 Jan 2022 - 13:38
21 décembre 2021.
Dans la salle à manger, on n'entendait plus que le cliquetis des noises qu’on recomptait une ultime fois, un tintamarre subtil donc, porté en véritable berceuse aux oreilles de Noham Saouli. La discrétion habillait si bien le sorcier retraité qu’on ne l’avait pas entendu quitter son siège à la réception lorsqu’il était monté à l’étage rejoindre Morphée, aussi Dounia n’avait-elle interrompu son décompte des recettes du jour que pour resservir une demi-pinte de stout à cet invité charitable, qui achevait de relever plusieurs chaises pour mieux permettre à la serpillère enchantée de finir son boulot d’astiquage. « Now sit down at once, before I have to cut you a paycheck. » De la pointe de l’index, la propriétaire des lieux avait tambouriné le bois du bar à l’endroit exact où elle souhaitait que le Donovan s’installe, tout juste à la lisière des cuisines, là où la lumière d’une poignée de chandelles suffisait encore à éclairer les physionomies.
« You know you're not helping by making up for Robin’s mistakes ? He has to learn. » Le ton de l’Algérienne était dur sans l’être, puis assorti de ce coup d’oeil profond dans lequel on pouvait lire — du moins, les initiés les pouvaient — une indisputable reconnaissance. Leur nouveau serveur peinait à prendre — et surtout tenir — le rythme des services du temps des fêtes et puisque sur les ordres bien spécifiques de la patronne, Sebastian avait été déclaré persona non-grata aux cuisines, ce dernier s’était rendu utile en débarrassant et nettoyant les tables mal desservies, voir, il s’était chargé d’apporter quelques assiettes encore chaudes aux clients appropriés, question d'éviter qu’elles ne s’encroûtent au passe.
« Plus, you'll be the one poorer for it, since soon, I won't be there to teach him either. » L’expression de son interlocuteur se figea rapidement à mi-chemin entre l’incompréhension et la crispation, aussi la séxagénaire posa-t-elle d’un trait l’ensemble de ses factures avant de poursuivre. « Oh stop with the long face, I’m not dying, but I've earned my rest, haven't I ? » Allah lui en soit témoin, si cet homme avait été de son sang, c’est plutôt d’une cuillère de bois dont elle se serait armé, s’assurant ainsi de battre le rythme de chaque commentaires à venir d’un simple coup sec de l’ustensile sur son propre avant-bras. « Turns out I've raised athletes, artists, and somehow, revolutionaries…» Un accomplissement à la source de toutes ses fiertés silencieuses. « Yet none with the courage required to take on such a task. » Comme pour préciser le labeur auquel elle souhaitait faire référence, le regard de Dounia se porta momentanément au-delà des prunelles — intriguées et estomaquées — de l’Irlandais et plutôt sur le décor de ce resto-pub assoupi. « Because that's what it is, isn't it? Irrational and unreasonable courage ? » insista t-elle, rien que pour elle-même et non pas dans l’attente d’une confirmation.
Sebastian savait.
Il savait que pour se lever si tôt et se coucher si tard, pour pouvoir d’abord braver le froid des réceptions matinales et ensuite affronter la chaleur des casseroles et des fours, pour être à ce point sous pression et tristement condamné à la fatigue lors de trop rares jours de repos, pour se donner tant de mal à préserver et présenter des arômes, des saveurs et mêmes des couleurs qu’on ne pouvait savourer soi-même que du bout de la langue, pour toutes ces raisons, mais plus encore, pour avoir l’énergie de nouer encore, jour après jour, le même tablier rétamé, peu importe que les bouches à nourrir soient familières ou étrangères, pour cela, il ne suffisait pas d’être généreux, il fallait être — bienveillamment — aliéné.
Le poids des années imposant quelques raideurs aux muscles dorsaux de la matriarche Saouli, celle-ci acheva bien vite de se pencher complètement sur le comptoir, se rapprochant ainsi du trentenaire dans un silence confortablement partagé, le temps, au moins, d’une nouvelle lampée ; bière pour lui, thé à la menthe pour elle.
« I want my next summer to be spent wandering the beaches of Oran. » Son invité avait accueilli la confidence impromptue d’un sourire discret, puis derrière ses prunelles cafés, Dounia devinait bien qu’il calculait autre chose que des gallions ou des mornilles, quelque chose plutôt de l’ordre des dates. D’ailleurs, l’Algérienne se trouvait fin prête à entamer le même décompte, long de quelques mois seulement, un exercice qu’il lui tardait étrangement d’entreprendre, elle qui n’avait jamais véritablement imaginer de fin à cette histoire de satiété. « So please do me a favor…» Du coffret de caisse reposant à sa droite, la chef d’expérience extirpa un petit porté-clé rouge distinctif. Elle l'enserra précieusement, possiblement pour la dernière fois, puis elle le fit glisser devant la pinte presque achevée de l'aîné Donovan.
« Make sure to lock your pub before you go home tonight. »
D’un mouvement de baguette, les paperasseries de la veillée furent bien vite emballées et ce n’est qu’au moment où elle quitta la salle complètement — armé de son dépôt quotidien et d’un nouveau double de clé — que ce quatrième fils of sort osa questionner la seule clause potentiellement litigieuse à l’offre fraîchement émise.
— And does Zahia know ? Le regard du cuistot était rapidement passé du fond de son verre au vestibule de la réception où elle prévoyait bientôt disparaître. About any of this ?
Sans pleinement se retourner, la sorcière s'était assuré de lui laisser entrevoir l’esquisse d’un rictus sibyllin. « Since you'll need her signature too, I thought I'd leave that part to you. »
Hadn't she thought of everything.
- InvitéInvité
Re: Baz ≈ in small bites
Ven 4 Nov 2022 - 18:04
Fin juin 2022.
Le processus s’était allongé. D’abord, sur l'intervalle d’une série de soirées à tenter de mettre de l’ordre dans les registres de commandes, puis encore sur quelques semaines, le temps de bien séparer et emballer les quelques — rares — pièces de vaisselle et biens mobiliers appartenant au cuisinier et non pas à l’institution qu’il servait.
Plutôt, qu’il avait servi ces dernières années.
Ce soir-là, il ne restait guère plus qu’une poignée de candélabres pour illuminer ces surfaces de bois vernis où le cuistot et ses elfes — plutôt, ceux à l’emploi d’Hungcalf — s’étaient évertués à mariner, découper, peler, pétrir, bouillir, rôtir et rissoler diverses viandes, légumes, pâtes et autres préparations, le tout dans l’objectif de satisfaire l’appétit de quelques centaines d’estomacs. Par habitude, Sebastian s’était installé le plus près possible de l’âtre central, profitant ainsi de la clarté de quelques flammes mourantes pour classer et ranger l’ensemble de ses couteaux fraîchement nettoyés. Les six dernières années de besogne quotidienne avaient achevées de polir la patine de l’étui de cuir offert par Dounia presque deux décennies auparavant.
{ Did you follow your, follow your fire? }
Cet étui avait été enroulé nombre de fois à la hâte, tout juste avant d’échapper à l’arène gastronomique pour mieux monter rejoindre Dhan et Alex au rez-de-chaussée, en prévision d’un rafraîchissement largement mérité. D’autres fois, il en aurait bien extirpé un ustensile plus que tranchant avec l’espoir — feint et vain — de mettre un terme aux facéties d’un Evan toujours plus ravi à chaque coup — généralement d’éclat — fructueux. À quelques reprises, Alice s’était glissée sur la pointe des pieds dans les coulisses du Cochon à plumes pour venir lui porter cet écrin, omis dans la hâte, après une nuit hors de ses quartiers. C'était sans oublier la tête de Murphy — qui n’aimait pas trop le voir jongler des outils aussi coupants — ou celle de sa soeur précieuse, qui ne se privait pas de le traiter alternativement de grand sentimental ou encore laisser entendre qu’un tel outillage relevait de surcompensation pour d’autres « insuffisances ».
« You weren't going to leave this one behind, were you? » La silhouette de Zahia avait été précédée par son ombre, allongeant sur le sol entre eux l’esquisse d’une bouteille au format bien identifiable.
— This one being you or the bottle of whisky you just stole from the storeroom?
Sans tambour ni tempête, l’Algérienne avait simplement haussé les épaules en laissant paraître un sourire mi-vengeur, mi-espiègle. Sans empressement, elle déposa le butin éthylique — assorti de deux verres — tout juste à proximité et d’un mouvement lent, s’ancra à la nuque du chef. « You should have thought about that before you signed the papers, because I'm not going anywhere now. »
Quelques heures séparaient encore l’ultime conclusion à ce chapitre universitaire au commencement d’une aventure à trois ; elle, lui et un permis d’opération en zonage moldu pour le Cochon à plumes.
— Well, it will have to be near me and away from MacArthur's wrath at the same time. Sans jamais repousser la pie, l’aîné Donovan désigna du regard le nectar récemment kidnappé dans la réserve du doyen. That’s his whisky.
Un nouvel épisode prometteur.
Surtout, sans regrets pour celui qui se terminait.
{ I remember you and me
Back when we were seventeen
Drinking, kissing in the street
We couldn't get enough }